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Le crime de lord Arthur Savile

Publié le par Yv

Le crime de lord Arthur Savile, Oscar Wilde, 1891 (traduit par Albert Savine).....

Septimus Podgers est chiromancien et les lignes de la main de lord Arthur Savile lui prédise un funeste destin : il sera un assassin. Dès cette annonce lord Savile repousse son mariage avec la délicieuse Sybil Merton pour ne pas lui faire connaître sa terrible destinée, mais surtout il se met en recherche d'une personne à éliminer pour ne pas faire mentir la prédiction et pouvoir ensuite passer à autre chose, notamment son mariage.

Nouvelle ou court roman délectable. Oscar Wilde égratigne la bonne société anglaise de l'époque, celle qui le condamnera pour sa vie agitée. Sa relation amoureuse avec un jeune lord lui vaudra une condamnation à deux ans de travaux forcés.

C'est le gentil et naïf lord Savile qui est le héros de son histoire noire et drôle. Sa croyance forcenée le pousse à l'aveuglement et à la bêtise, comme souvent les croyances absolues. C'est plus léger que Le portrait de Dorian Gray, mais aussi féroce. Tout le monde a droit à sa critique, la petite remarque sentie, même Scotland Yard. Seuls les pauvres, les malheureux échappent aux railleries du romancier. Lord Asile est un jeune homme influençable, qui se pose encore pas mal de questions."Pour lord Arthur, elle [la question de l'égoïsme ou de l'altruisme] se posa de bonne heure dans la vie, avant que son caractère ait été entamé par le cynisme, qui calcule, de l'âge mur, ou que son cœur fût corrodé par l'égoïsme superficiel et élégant de notre époque, et il n'hésita pas à faire son devoir." (p. 23)

Et comme toujours, chez Oscar Wilde, on retrouve l'élégance, l'ironie et une histoire bien ficelée dont on attend la chute avec impatience. Ça fonctionne un peu comme un conte philosophique, avec morale à la clef, ou au moins interrogations sur les mœurs de l'époque et plus largement sur notre société, car c'est le propre des livres indémodables qu'on puisse en tirer des conclusions intemporelles ou qui collent à chaque époque.

Livre numérique trouvé chez ebooksgratuits.fr. A noter que le traducteur, Albert Savine est un contemporain d’Oscar Wilde.

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Babylon Berlin

Publié le par Yv

Babylon Berlin, Arne Jysch, Glénat, 2018 (traduit par Jacky Nonnon).....

Berlin, mai 1929, Gereon Rath, jeune commissaire de police vient d'arriver de Cologne : une mi-mutation/mi-sanction. Il est nommé à la brigade des mœurs, considérée à l'époque comme le parent pauvre de la police. A cette époque, Berlin est sens-dessus-dessous : les communistes manifestent partout en ville, réprimés sévèrement par la police.

Et puis, un cadavre est repêché dans le canal. Personne ne le connait, sauf Gereon qui a déjà croisé cet homme de son vivant. Il s'agit d'un exilé russe. Rath décide, dans l'espoir d'être muté à la criminelle, d'enquêter pour son propre compte, avant que cette histoire ne rejoigne les dossiers non élucidés, surnommés ici, "les poissons mouillés".

Bande dessinée fidèle au roman de Volker Kutscher, Le poisson mouillé. A tel point que je reprends mot pour mot mon résumé. J'avais beaucoup aimé le roman, c'est le premier de la série avec Gereon Rath dans l'Allemagne pré-nazie. La BD est en noir et blanc, dessin classique qui permet de mettre un visage sur les héros du roman et de se le remettre en tête, ce qui est une excellente idée. L'autre excellente idée serait de continuer à traduire cette série en français, car elle s'est arrêtée après seulement trois titres (La mort muette, Goldstein). Si l'éditeur de romans ne veut pas, peut-être que Arne Jysch les adaptera en BD et Glénat les traduira, c'est tout ce que je souhaite. Comme le bédéiste est fidèle au romancier, j'aurais plaisir à le retrouver pour la suite.

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Madame B

Publié le par Yv

Madame B, Sandrine Destombes, Hugo thriller, 2020....

Blanche Barjac est nettoyeuse. Pas femme de ménage. Nettoyeuse pour des tueurs à gages, des malfaiteurs, des enfants de gens riches qui ont  dérapé. Respectée, elle fait son travail consciencieusement, comme lui a appris son beau-père un peu en retrait depuis quelques années. Blanche, Madame B, garde à chaque fois un indice, une assurance au cas où...

Un jour, un contrat se déroule mal, Blanche a bien fait son travail, mais quelqu'un est passé derrière elle pour le souiller. Et les petits faits contre elle s'enchaînent.

Pas mal du tout et original, ce polar vu du côté d'une nettoyeuse. La profession commence à arriver dans la littérature (cf RIP, Derrick et Maurice), et elle apporte avec elle un monde particulier et rare. Sandrine Destombes s'en empare pour construire un polar sans temps mort dans lequel la tension monte inexorablement jusqu'à la toute fin. C'est très bien fait et le personnage de Blanche, fragile, qui craint d'hériter de la maladie psychiatrique de sa mère décédée dix ans plus tôt se pose beaucoup de questions sur les raisons de la persécution dont elle est l'objet et sur l'identité du maître-chanteur. A coup de courts chapitres et dans une écriture simple et directe, l'autrice met en place son intrigue et la file jusqu'au bout, ménageant surprises, rebondissements et faux suspects. Tout le monde peut être mis en cause à un moment ou un autre à raison ou à tort. Malgré le travail qu'elle fait, qui pourrait soulever quelques scrupules, regrets ou remords à n'importe qui, mais pas à Blanche, icelle est attachante et l'on souhaite qu'elle parvienne à se sortir de ce sac de nœuds.

Bonne lecture donc pour ce nouveau roman de Sandrine Destombes dont j'ai lu et aimé le précédent, Le prieuré de Crest.

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Feu pour feu

Publié le par Yv

Feu pour feu, Leye Adenle, Métailié, 2020 (traduit par David Fauquemberg).....

"A Lagos, paradis des embouteillages, un jet privé s'écrase sur une résidence dans le quartier des vieilles fortunes avec à son bord le principal candidat au poste de gouverneur. Aussitôt, on lui trouve un remplaçant, assuré d'être élu : chief Ojo. La séduisante Amaka, l'avocate des femmes, se révolte : chief Ojo est son ennemi juré, un salaud fini, avec un goût prononcé pour les très jeunes filles et quelques cadavres dans le placard. Elle a les moyens de le faire tomber." (4ème de couverture)

Retour de Leye Adenle après son excellent Lagos lady et d'Amaka, son héroïne avocate qui n'a pas froid aux yeux. Et comme pour le précédent, ce roman est vif, rapide, dynamique. Tout s'enchaîne dans de courts chapitres qui passent d'un narrateur à un autre, d'une action à une autre -au risque parfois de perdre un peu le lecteur, entre tous les noms de personnages et de lieux. Sur fond d'élection du gouverneur de l’État de Lagos, Leye Adenle dénonce la corruption à une échelle incroyable. Les magouilles sont à toutes les pages, à peine réelles, violentes : sexe, argent, tout est bon pour gagner mais surtout faire perdre son adversaire. La perversion est poussée à son paroxysme.

C'est un roman noir qui ne fait pas dans la dentelle et n'est pas tendre avec la société politique nigériane. Il ne fait pas bon être une femme dans ce pays, et encore moins une femme qui a des convictions et qui entend défendre les femmes. Je ne connais pas bien le pays, mais il ressort de cette lecture qu'il est violent parfaitement inégalitaire, son personnel politique totalement corrompu et prêt à tout pour rester en place.

Un romancier à suivre, car il démontre une nouvelle fois avec ce roman combien est grand son talent pour raconter une histoire et son pays. Le noir est son vecteur, formidable pour faire passer son message. A lire si ce n'est pas encore fait, et le mieux, c'est de commencer par Lagos lady, ça n'en sera que meilleur.

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C'était mieux avant

Publié le par Yv

C'était mieux avant, Soledad Bravi, Hervé Éparvier, Rue de Sèvres, 2020.....

Soledad Bravi et Hervé Éparvier sont nés dans les années 60, et sans être nostalgiques, aiment se rappeler parfois leur enfance et ce qui les a marqués : la télé noir et blanc à 3 chaînes, les départs en vacances, les voitures, le téléphone, etc etc

Le titre est évidemment si ce n'est provocateur au moins ironique. Et grâce aux dessins simples et souvent drôles de Soledad Bravi et les textes eux-mêmes simples et courts, cette bande dessinée fait sourire et permet de se remémorer des moments familiaux qui n'existent plus que peu, des publicités cultes -enfin pour nous-, des galères des jeunes de l'époque... Je n'ai pas tout connu, notamment les encriers de l'école auxquels j'ai échappé, quelques émissions télé que je n'ai jamais ou rarement vues.

Cet album parlera sans doute plus aux gens nés sous De Gaulle, Pompidou voire Giscard qu'aux suivants, qui pourront néanmoins tourner les pages pour voir à quoi ils ont échappé, parfois du pire mais aussi du meilleur : ces fameuses publicités, les films du dimanche soir, le téléphone filaire avec un écouteur...

Et C'était mieux avant, c'est aussi une chanson de Jo Dahan

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L'affaire Blaireau

Publié le par Yv

L'affaire Blaireau, Alphonse Allais, 1899, Feedbooks....,

En cette fin de 19¨°siècle, Montpaillard est une ville paisible dans laquelle aucun méfait n'a jamais été commis, et cela depuis sa création sous Henri IV comme se plaît à le répéter le maire M. Dubenoît. Oh, il y a bien une poignée de révolutionnaires menés par l'avocat Me Guilloche, mais ils ne sont même pas une vingtaine, pas de quoi effrayer l'édile local. Aussi lorsque Blaireau, braconnier connu notamment des notables qu'il livre, est arrêté pour avoir rossé le garde-champêtre et qu'il crie à son innocence, la ville vit là son premier scandale : une erreur judiciaire.

Livre téléchargé, lu en numérique et déniché sur le site Feedbooks qui propose beaucoup de titres anciens gratuitement.

D'Alphonse Allais, je connaissais surtout les contes, hilarants, décalés. Son roman est dans le même ton. Il ne respecte rien et surtout pas les puissants. Il s'en moque gentiment, ce n'est pas méchant mais toujours ironique, sarcastique et très drôle. Dans ce roman, on sent bien où vont ses sympathies, plutôt vers ceux qui vivent, qui osent quitte à se mettre les bien-pensants à dos. Et comme toujours chez lui, l'écriture est élégante, même dans l'humour. On ne s'esclaffe point, mais le sourire est toujours au coin des lèvres.

Peu de description, il s'en explique dans une lettre à Tristan Bernard -auquel le livre est dédié- en exergue : "Tu remarqueras d'abord que les descriptions y sont très brèves, et que l'on n'y insiste sur l'aspect général des nuages, arbres et verdures de toute sorte, sentiers, lieux boisés, cours d'eau, etc., que dans la mesure où ces détails paraissent indispensables à l'intelligence du récit. En revanche, le plus grand soin a été apporté au dessin (outline) et à la peinture (colour) des caractères." Beaucoup d'auteurs contemporains devraient lire, relire, s'inspirer voire respecter ces quelques lignes, que de pages longues et ennuyeuses évitées et que de densité gagnée. Dans cette lettre, il continue son explication, non sans humour : "D'autre part, l'intrigue (plot) est entrecroisée avec tant de bonheur qu'on la dirait entrecroisée à la machine ; or il n'en est rien. Quand au style (style), il est toujours noble et, grâce à des procédés de filtration nouveaux, d'une limpidité inconnue à ce jour." (p. 3)

Et c'est vrai que la part belle est faite aux personnages, tous aussi caricaturés les uns que les autres. L'écrivain en étant lui-même un, car il ne se prive pas d'intervenir, d'interpeller les lecteurs, pour expliquer tel événement, pour dire que là, il laisse volontairement un vide ou qu'au contraire il remonte le temps... Enfin, bref, que du bon et du drôle.

Il paraîtrait que des films ont été tirés de ce roman : Ni vu ni connu de Yves Robert avec Louis de Funès en Blaireau, et un téléfilm plus récent avec Dominique Pinon en Dubenoît, dans la série Au siècle de Maupassant.

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La bande mystérieuse

Publié le par Yv

La bande mystérieuse, Maxime Audouin, Oxymoron, 2020....

Une mystérieuse bande sévit en Eure-et-Loire, délestant ses victimes de toutes leurs valeurs, les laissant sans souvenirs des événements, mais jamais violentés. L'inspecteur Javert, de la sureté nationale est sommé de régler ce problème en quinze jours, les notables commençant à s'inquiéter.

Il est des gens qui n'ont pas de bol au départ. Maxime Audouin fut de ceux-là. Né Léon Eugène Delacroix en 1858, soit 5 ans avant la mort de son homonyme peintre célèbre. D'abord enseignant, il devint directeur et rédacteur-en-chef de journaux basés au Pouliguen, commune dans laquelle il meurt en 1925. Il prit le patronyme de sa mère comme pseudonyme et écrivit beaucoup de contes, nouvelles et romans parus en feuilletons dans la presse.

J'ai découvert les éditions Oxymoron il y a quelques jours, elles proposent des livres numériques gratuits pour combler les longues journées. Des petits livres d'auteurs peu connus. Belle idée, car c'est souvent de belles découvertes. Maxime Audouin, par exemple, use d'une belle langue, celle d'il y a un siècle, un poil désuète et qui donne à son court roman des airs et senteurs de belle époque. On sent l'influence de Gaston Leroux, Maurice Leblanc, on y retrouve la même atmosphère. Certes, on peut reprocher une certaine concision et rapidité dans l'enquête qui laisse de côté des détails. Mais franchement, je me suis fait plaisir, et comme j'ai téléchargé pas mal de livres des éditions Oxymoron, je pense continuer dans ce sens. Il faut accepter de lire en numérique -sur liseuse, tablette ou ordinateur-, mais confinement oblige, les livres papiers sont plus difficilement accessibles. Un petit extrait pour finir, délicieux dans son verbe :

"Hypothèse inadmissible ; avant de m'échouer sous ce pommier, rien que pour franchir les trente ou quarante pas qui me séparaient d'une route voisine, il m'eût fallu patauger dans une vase marneuse, détrempée par les pluies de la semaine dernière, qui eût laissé des maculatures sur mes chaussures et mon pantalon. Or, pantalon et chaussures étaient à peu près nets de boue ; seul, le dos de mon pardessus témoignait d'un contacte prolongé avec le sol." (p. 7)

PS : d'autres sites proposent de livres numériques gratuits, souvent des textes anciens, une bonne manière de lire des classiques ou des auteurs oubliés.

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Le hérisson d'Europe

Publié le par Yv

Le hérisson d'Europe, Philippe Jourde, Delachaux et Niestlé, 2020.....

Vous voulez tout savoir sur le hérisson ? Après cette lecture, ce sera le cas.

Je m'étais dit que je ne chroniquerai plus sur le blog des livres de ce genre, puisqu'ils ne représentent pas mes lectures habituelles. Ok, mais là, on parle du hérisson, ce petit animal qui traîne dans le jardin, qui mange parfois les croquettes du chat que je laissais dehors lorsqu'icelui était de sortie, je sais que le hérisson se servait, pris en flagrant délit plusieurs fois en rentrant la nuit tombée. J'en ai même vu un, de jour, qui furetait sur la pelouse et que j'ai filmé. Tout cela pour dire que c'est un petit animal que j'aime bien, donc en apprendre sur ses très lointaines origines, ses habitudes, sa vie son œuvre, ça m'a bien plu. Considéré longtemps comme un nuisible, il est plutôt vu désormais comme un aide-jardinier qui croque limaces et escargots. Tous les aspects de sa vie sont abordés et bien sûr sa fin sur nos routes, mais aussi les moyens de les protéger.

Très bon guide. Le hérisson ne pourra plus rien vous cacher désormais.

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Vie de Gérard Fulmard

Publié le par Yv

Vie de Gérard Fulmard, Jean Echenoz, Minuit, 2020.....

La chute d'un "gros fragment de satellite soviétique obsolète" sur un centre commercial d'Auteuil va chambouler la vie de Gérard Fulmard "né le 13 mai 1974 à Gisors (Eure)", et donc, par le fait, sans doute le plus jeune Gérard de France. "Taille : 1,68m. Poids : 89kg. Couleur des yeux : marron".

Cette chute tombe mal si je puis m'exprimer ainsi car elle supplante en partie l'enlèvement de Nicole Tourneur, la femme du président du FPI (Fédération Populaire Indépendante), petit parti politique qui vivote entre la droite, la gauche et le centre, c'est dire s'il ne sait où se placer.

C'est à la liseuse que j'ai savouré ce roman de Jean Echenoz, un moyen que je n'aime pas beaucoup, rien ne vaut le papier, mais il faut avouer que c'est pratique et moins cher. Je disais donc que j'ai savouré. De bout en bout. J'aime tout chez cet écrivain. Ses histoires et ses personnages et son style, son ton. Son histoire part un peu dans tous les sens et l'on se demande comment Gérard Fulmard pourra être mêlé à la disparition de Nicole Tourneur, mais tout fonctionne. Il faut dire qu'avec pas mal de fantaisie, d'espièglerie, Jean Echenoz nous fait croire à tout ce qu'il écrit. Et ses personnages, Gérard Fulmard en tête ; qui peut résister à ce portrait : "... je ressemble à n'importe qui en moins bien. Taille au-dessous de la moyenne et poids au-dessus, physionomie sans grâce, études bornées à un brevet, vie sociale et revenus proches de rien, famille réduite à plus personne, je dispose de fort peu d'atouts, peu d'avantages ni de moyens." (p. 17)

Mais ce qui me plaît le plus c'est l'écriture de Jean Echenoz. Ça se joue à rien, un mot inversé dans la phrase, une figure de style qui change tout, un mot rare, juste comme ça, sans affèterie, juste pour le style, qui peut être suivi d'un terme familier voire argotique, un ton entre l'ironie, la drôlerie, le décalé. Ses nombreuses parenthèses, "c'est toujours le même problème avec les parenthèses : quand on les ferme, qu'on le veuille ou non, on se retrouve dans la phrase...", n'alourdissent pas le texte, elles l'enjolivent. Quand je dis que le style Echenoz est simple, évidemment n'entendez point que n'importe qui le pourrait imiter, la simplicité demande souvent beaucoup de travail et du talent.

Excellent, je me demande même si je ne vais pas aller me procurer la version papier.

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