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Qui comme Ulysse

Publié le par Yv

Qui comme Ulysse, Georges Flipo, Ed. Anne Carrière, 2008
Recueil de 14 nouvelles beaucoup commenté sur les blogs. Georges Flipo nous entraîne dans des voyages, en Amérique du Sud, Thaïlande, en Inde... Il nous raconte avec beaucoup de talent et d'érudition, des moments de la vie de gens "normaux", comme tout le monde. De n'importe quel sujet qu'il traite, on a l'impression que Georges Flipo le maîtrise totalement. Que ce soient les corridas, le jeu d'échec, le tango ou encore le carnaval de Venise. Je ne sais s'il a visité tous ces pays ou étudié toutes ces pratiques, mais il est, pour le moins très bien documenté ! Toutes les nouvelles sont denses, les personnages très bien décrits, intenses, pas toujours recommandables, en pleine interrogation. On sent qu'ils seront, de toute évidence, différents après l'histoire qui leur arrive. En outre, le style et le vocabulaire de Georges Flipo sont riches, mais non prétentieux, pédants. Un vrai plaisir de lecture !
Je soulignerai mes nouvelles préférées : L'île Saint-Absence, (ou comment une jeune fille rêve à sa propre île), Un éléphant de Pattaya, (ou comment un Occidental se comporte en Thaïlande) , La partie des petits saints (une extra-ordinaire partie d'échecs) et La route de la soie (pour les voyageurs immobiles). Mon choix est très subjectif, d'autant plus qu'à part la nouvelle qui donne son nom au livre, Qui comme Ulysse, que j'ai moins aimée, j'ai vraiment énormément apprécié ce recueil. Si vous ne connaissez pas l'auteur, cliquez sur son nom en haut de l'article, vous serez sur son site.

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C'était l'an 42

Publié le par Yv

C'était l'an 42, Nella Bielski, Quidam éditeur, 2008
1942. Karl Basinger, officier de la Wermacht, en poste à Paris prend conscience de la barbarie nazie et s'interroge sur le régime hitlérien.
Hans Bielenberg, lui, a déjà pris sa décision et conspire activement.
A Kiev, Katia Zvesdny soigne les enfants et sa famille.
Roman étonnant et décevant. Etonnant, parce que pendant deux parties, on suit Karl et Hans : leurs questionnements, leurs doutes, et puis, plus rien. Troisième partie, comme tombée de nulle part, apparaît Katia. Un vague rapport la lie avec Karl à la toute fin du livre, mais on se demande réellement ce qu'elle vient faire dans cette histoire. A la limite, si on m'avait dit que c'était un recueil de nouvelles, j'aurais trouvé le procédé de les relier entre elles, même par un fil ténu, intéressant, mais là, c'est un roman et sa structure me laisse pantois.
Décevant, parce que le début est bien mené, mais très vite, le livre ronronne et finalement tourne à un rythme très ralenti. Les personnages manquent d'épaisseur, et l'époque, sur laquelle il y a beaucoup de choses à dire, n'est qu'une toile de fond, douloureuse, certes, mais peu décrite.
Joëlle a donné son avis, qui ressemble au mien. Ce livre fait partie de la sélection pour le prix inter C-E.


 

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Une poupée dans un fauteuil

Publié le par Yv

Une poupée dans un fauteuil, Gérard Glatt, Ed. Orizons, chez l'Harmattan, 2008
Un roman difficile à résumer, c'est la raison pour laquelle je retranscris tout simplement la 4ème de couverture.  "Un jour de juillet, dans la rue, Valentine perd soudain l'équilibre et dévale un escalier. Gravement blessée, incapable de bouger, elle appelle à l'aide. Mais les gens, ce jour-là, sont pressés... Six mois plus tard, alors qu'elle y aspirait depuis plus de quinze ans déjà, Valentine rend enfin son dernier soupir. Une disparition dont son fils, un auteur à succès du théâtre de boulevard, refuse bientôt la permanence... A quelques années de là, il exorcise "son mal de mère" dans l'écriture de ce qui pourrait être un drame. Mais on le retrouve, comme acteur, devant un public qu'il ne connait pas, avec ses incertitudes, ses bonheurs, ses dérisions..."
J'ai bien aimé cette lecture, l'écriture alternant la simplicité et le direct de phrases courtes et la complexité de phrases longues, parfois très longues -mais, je vous rassure, toujours compréhensibles-, la mise en page aérée permettant des arrêts et des reprises de lecture aisés et la structure originale du roman. Celle-ci nous permet d'être au théâtre et de suivre la préparation et la future mise en scène de la prochaine pièce du narrateur, Valentine, c'était ma mère, et dans le même temps, nous en connaissons plus sur les rapports Valentine/narrateur, sur les états d'âme de l'écrivain et ses difficultés à surmonter la mort de sa mère . L'écriture de Gérard Glatt permet aussi de visualiser les situations facilement : tout est clair. On voit très bien la scène de théâtre et les déambulations de l'acteur ainsi que les situations qu'il décrit. J'ai parfois eu l'impression d'avoir une photo sous les yeux, et pourtant le roman ne fourmille pas de descriptions pointilleuses. Le petit plus, c'est que cette écriture et le thème du livre font forcément écho à nos propres vies et à nos parents, mamans en particulier. 

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Amours défaites

Publié le par Yv

Amours défaites, Antoine George, Ed. Siloë, 2005
Recueil de nouvelles parlant de ruptures. Les couples se séparent, souvent, parce que l'homme a pris maîtresse. Lui, maladroit, peu courageux, dans ces nouvelles, c'est la femme trompée qui devient la plus forte et qui s'en sort. Trois nouvelles sont bâties sur ce modèle. Les autres sont différentes, humour noir pour la première, Chaleurs intimes, très joli texte qui n'est qu'une description d'un moment dans une station balnéaire pour la dernière, Transitions. A chaque fois de beaux textes, d'écriture classique, riche. Un dialogue, qu'on pourrait qualifier de joute verbale, en est un bel exemple dans la nouvelle Le principe de précaution. Les personnages sont bien décrits : des hommes veules et couards et des femmes qui se sortent des situations qui, a priori devaient leur nuire, encore plus fortes qu'auparavant. Peut-être un peu stéréotypé et répétitif : mon seul bémol, mais, bon, je parle en tant qu'homme ; peut-être mesdames vous y retrouverez-vous plus que nous ?
Ce sont des petits moments de vies, pas des nouvelles avec obligatoirement une chute finale. Juste des moments. La vie existait avant, existera après, parfois bouleversée, chamboulée ; d'autres fois elle reprendra son cours normal, c'est aussi cela qui fait le charme de ce livre.

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L'année de l'éveil

Publié le par Yv

L'année de l'éveil, Charles Juliet, Ed. P.O.L, 1989
Un jeune paysan, fin des années 1940, entre à l'école militaire. Enfant de troupe. Jusqu'à présent, il n'a vécu que dans sa campagne et ne connait rien d'autre. Il va découvrir la vie de caserne, les brimades, voire les sévices, que les anciens font subir aux plus jeunes, les règles strictes, parfois même au-delà de la sévérité, imposées par les chefs de sections avec, pour certains, un certain plaisir ou même sadisme. Il découvrira aussi l'amitié d'un de ses chefs, l'amour et sa passion pour le sport -boxe et rugby. C'est une année pleine de questionnements existentiels sur la valeur de la vie, la religion, la mort, ... La fin de l'enfance.
Charles Juliet aborde dans ce livre une de ses années d'enfant de troupe. Il en parlait déjà dans Lambeaux, mais de manière succincte ; il y revient en développant le sujet. On mesure la dureté de sa vie de jeune garçon et d'adolescent. Tout y est dit sans fausseté, sans détour, mais avec pudeur. Chaque phrase est travaillée, claire et précise. Pas de misérabilisme, il n'en est nul besoin. Un très beau texte qui m'engage à pousser encore ma découverte de cet auteur.
On parle un peu de Juliet sur les blogs, notamment Sylire qui vient de finir un livre d'entretiens.

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Plaisir d'offrir, joie de recevoir

Publié le par Yv

Plaisir d'offrir, joie de recevoir, Anna Rozen, Le dilettante, 1999
J'ai pris ce livre au hasard sur une étagère de la bibliothèque, d'abord parce que la couverture est très belle, ensuite parce que j'aime bien l'éditeur -toujours de belles couvertures- et enfin parce que le titre me plaisait bien. Je fus donc surpris de constater qu'il s'agissait d'une espèce d'inventaire des fantasmes et pratiques sexuelles d'une jeune femme, souvent d'une platitude morne et d'un manque d'imagination terne. Cette lecture aurait au moins pu m'émoustiller à défaut de me plaire, mais que nenni ! Banale voire ennuyeuse, même si je ne prétends pas être un expert en matière de littérature pseudo-érotique. J'ai lu, dans mon jeune temps -je suis encore très jeune même si c'est mon anniversaire aujourd'hui !- des livres plus intéressants stylistiquement parlant et aussi plus provocants et émoustillants, pour reprendre un mot que j'aime bien. Bref, une mauvaise pioche chez Le Dilettante.

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L'histoire de la brume

Publié le par Yv

L'histoire de la brume, Stuart Dybek, Siloë, 2008


Recueil de nouvelles, parfois poétiques, parfois surréalistes, parfois de vrais poèmes en prose. Je n'ai pas accroché à toutes, mais certaines m'ont bien plu  et d'autres, notamment, Le baiser, sont excellentes. Dans cette nouvelle, un sauveteur sauve de la noyade une femme en lui faisant du bouche-à-bouche, en tombe amoureux suite à ce "baiser". Tout cela est très poétique, très joliment écrit.
Je ne connaissais pas cet auteur, il a reçu récemment des prix dans son pays, les Etats-Unis, pour l'ensemble de son oeuvre, dont une toute petite partie est publiée en Français.

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La tête en friche

Publié le par Yv

La tête en friche, Marie-Sabine Roger, Ed. du Rouergue, 2008
Germain est un homme de 45 ans, peu instruit, aux capacités dites limitées. Il vit de petits boulots, fréquente assidûment sa bande de copains et Annette, son amie. Par hasard, au jardin public, il rencontre Margueritte, une vieille dame, son opposée totale ; aussi petite qu'il est grand, aussi instruite qu'il est inculte, aussi seule qu'il est entouré. Une amitié improbable mais profonde naît, et tous deux échangent, apprennent l'un de l'autre. Pour Germain, cela se traduit par une découverte de ses capacités à apprendre et réfléchir et par la découverte des livres.
Une belle rencontre émouvante, prenante, entre deux personnes que rien a priori ne rapproche. Deux beaux personnages, bien décrits, qu'on a envie de rencontrer. Un style plaisant alternant jolies tournures et mots grossiers ou d'argot. Que des louanges -lues dans d'autres critiques, Sylire ou Flora, par exemple-, néanmoins, je suis un petit peu déçu : l'auteure frôle la caricature des personnages et l'emploi exagéré de métaphores, d'expressions toutes faites telles : "il n'y a pas de sots métiers, il n'y a que de la sotte engeance." ou "se cultiver, c'est tenter de grimper en haut d'une montagne" , tout au long du livre m'a agacé et a terni mon plaisir de lecture.
Livre qui concourt pour le prix Inter C-E.

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La mort leur va si bien

Publié le par Yv

La mort leur va si bien, Peter James, Ed. Panama, 2007
Deuxième enquête policière -le titre du livre est assez explicite !- du flic anglais Roy Grace, après Comme une tombe. Dans celle-ci, il enquête sur la disparition d'une jeune femme, Janie Stretton. En parallèle, on vit l'angoisse de Tom Bryce, qui, ayant trouvé un cd dans un train, l'a introduit dans son PC et est ainsi tombé sur un meurtre en direct. Les menaces de la société Scarab, à l'origine de ce film, ne tardent pas à arriver. Roy Grace et son équipe, enquêtent à toute allure mais n'empêchent bien évidemment pas tous les événements.
Peut-être moins original que le premier de la série pour l'idée de départ, mais toujours intéressant. L'intrigue -assez éprouvante, par le sujet qu'elle aborde et que je vous laisse découvrir- est bien menée, chaque piste est étudiée, aussi improbable soit-elle. Les personnages, notamment le commissaire Grace, toujours féru de paranormal, sont bien décrits, on avance dans leurs vies professionnelles et personnelles. En prime, on visite, grâce aux descriptions de l'auteur, la ville de Brighton, ses beaux quartiers et ses endroits moins recommandables.
J'aime bien ce genre de polar, classique, efficace, s'intéressant aux personnages, aux lieux, qui ne tombe pas dans le sensationnel. Pas déçu par cette deuxième enquête, j'attends la suivante.

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