Ça coince ! (24)

Comment élever votre Volkswagen, Christopher Boucher, Le nouvel Attila, 2014 (traduit par Théophile Sersiron, illustré par Matthias Lehmann).
"Un journaliste du Massachussets, traumatisé par la mort de son père, donne le jour à une Volkswagen 1971. Une Coccinelle, pour être précis : un vieux modèle en sale état, condamné à la casse et réclamant dès sa naissance réparations et pièces détachées. Voire une opération du cœur, organe malheureusement introuvable sur une Volkswagen." (4ème de couverture)
Un livre prometteur, illustré, un poster en prime reprenant en plus grand la première de couverture et la page 1. Keisha m'avait alerté sur son côté totalement barré et réjouissant. Las, ça ne marche pas. Christopher Boucher s'amuse, nul ne peut le contester, mais pas moi. L'humour peut se partager ou ne pas faire mouche, ce qui est le cas ici pour ma pomme. Je reste imperméable, imperturbable, enfin presque parce qu'un poil énervé quand je ne comprends pas ce que je lis. Là, je n'entrave que dalle et ça m'agace ! Néanmoins, je peux comprendre (comme quoi je comprends quand même des trucs) que l'on puisse adhérer au style et à l'humour de l'auteur.
Pas pour moi. Tant pis...

A l'orée de la nuit, Charles Frazier, Grasset, 2014 (traduit pas Brice Matthieussent)..
"Dans l'Amérique des Sixties, au fin fond des Appalaches où elle vit retranchée, loin des soubresauts de monde, Luce, jeune femme farouche et indépendante, se voit confier la charge des jumeaux de sa sœur défunte. Ayant vu leur beau-père, Bud, une brute épaisse, assassiner leur mère, les orphelins traumatisés se sont réfugiés dans un mutisme inquiétant, où sourd une violence prête à exploser à tout moment." (4ème de couverture)
Tout commence très bien, je suis accroché dès les premières phrases. L'histoire, le ton me plaisent. Luce est un personnage énigmatique, dont on apprend la vie peu à peu. Les enfants le sont tout autant. Charles Frazier procède par petites touches qui à chaque fois nous apprennent une nouveauté sur chaque personnage. Un récit lent, qui fait également la part belle à la nature, aux espaces. La relation entre Luce et les deux enfants se tisse lentement par l'intermédiaire de la nature, tout a lien avec elle. Puis, ça se gâte, de lent, le récit devient long, je passe des paragraphes, puis des pages, et lorsque je vois qu'il m'en reste encore plus de 200 à lire, je m'angoisse... Pourquoi faire de si longs bouquins (383 pages) avec de telles longueurs ? Ce qui me chagrine c'est que C. Frazier avait de quoi faire un beau, très beau roman avec Luce, les enfants et leur environnement, cette magnifique maison au bord du lac. Pourquoi a-t-il fallu qu'il rajoute Bud, qui n'apporte rien au récit, qui l'allège même. C'est fort dommage, ce livre qui partait fort aurait pu en le condensant être superbe. Il n'est finalement qu'un roman dilué, qui promet et déçoit.