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J'ai inauguré IKEA

Publié le par Yv

J'ai inauguré IKEA, Fabrice Vigne, Patrick Villecourt,  Le fond du tiroir, 2009

A l'aide des photos de mouvement de Patrick Villecourt, Fabrice Vigne nous conte l'inauguration d'IKEA par un homme un peu perdu dans cette enceinte.
Très petit livre, que vous pouvez vous procurer ici, il vous sera envoyé en kit. Vous devrez  donc le "monter" vous-même. Une avant-lecture plaisante et drôle, une sorte de préface manuelle. L'humour du fond du tiroir !
La mise en page est particulièrement soignée et chacun reconnaîtra la référence à la grande surface du meuble dont il est question, jusque dans le mode d'emploi du montage du livre.
L'écriture est toujours aussi claire et simple, et l'on sent, à la lecture de ce petit ouvrage,  qu'il suffirait d'un rien pour que l'auteur verse dans le roman policier. Point de suspense hitchcockien chez IKEA, mais quelques traits et rythmes propres au domaine disséminés ici et là. Vous voyez M. Fabrice Vigne, ce qu'il vous reste à faire !
Enfin, à qui a déjà franchi les portes du géant suédois, ce livre parlera
.

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Plage de Manaccora, 16h30

Publié le par Yv

Plage de Manaccora, 16h30, Philippe Jaenada, Grasset, 2009
Voltaire (le héros ?), sa femme Oum et leur fils Géo sont en vacances dans un petit village de l'Italie du sud. Un matin, au réveil, ils s'aperçoivent que la forêt qui entoure le village est en feu. C'est un gigantesque incendie qui ravage tout. Comme presque tous les habitants et vacanciers, ils se dirigent alors vers la plage pensant échapper aux flammes.
Le roman n'est que cette fuite racontée par Voltaire, écrivain de son métier. Mais Philippe Jaenada (dont je n'avais rien lu pécédemment) émaille son écit de digressions cocasses, tragi-comiques, loufoques ou drôles, voire très drôles. Je devrais plutôt dire d'ailleurs que les digressions de Jaenada sont interrompues par le récit de la fuite devant le feu, tellement elles sont importantes et omniprésentes. Elles font la majeure partie de livre. Il use et abuse de la parenthèse (il y a même parfois des digressions  dans une parenthèse !), pour le plus grand plaisir (le mien notamment) du lecteur. Enfin, moi j'adore ce style. Tous ces apartés sont des moments de la vie de Voltaire, glorieux ou beaucoup moins pour la plupart. Ils permettent bien sûr de rire alors que le thème principal du livre n'inspire pas à la rigolade. Je crois même que l'incendie n'est là que pour mettre en valeur les fameuses digressions de Voltaire, pour donner du rythme en opposant les deux parties du récit, et puis il crée quand même un petit suspense : vont-ils résister au feu, et si oui, qui s'en sortira ?
A éviter pour ceux qui aiment des récits linéaires et sans surprises, mais à recommander pour tous les autres ! Cécile aussi a beaucoup aimé.

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Revivre la bataille

Publié le par Yv

Revivre la bataille, Juliette Kahane, Ed. de l'Olivier, 2009
Je vais avoir beaucoup de mal à résumer ce livre tellement je n'y ai rien compris. J'ai eu énormément de mal à entrer dans l'histoire et dans le style de Juliette Kahane.
J'ai vaguement compris que Rose était à la recherche de son mari, Vito, disparu mystérieusement. Ils étaient arrivés à Paris, quelques années auparavant, de Troyes et y ont mené une vie de réalisateur pour lui et de photographe pour elle.
Je n'ai pas été sensible à ce roman et je n'ai rien trouvé qui m'y raccroche. Néanmoins, cela ne veut pas dire que c'est un mauvais bouquin. Juliette Kahane a un style d'écriture personnel qui aurait pu me plaire. Des digressions étonnantes et intéressantes émaillent son récit. Je n'ai pas réussi à finir : c'est juste pas pour moi.

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Le remplaçant

Publié le par Yv

Le remplaçant, Agnès Desarthe, Ed. de l'Olivier, 2009
Agnès  Desarthe raconte l'histoire de son grand-père maternel, qui n'est pas son grand-père : "le père de ma mère a été tué à Auschwitz en 1942." Celui dont elle raconte la vie " est l'homme avec qui ma grand-mère, la vraie, a refait sa vie... si l'on peut dire." Homme discret s'il en est, "lui, le remplaçant est devenu irremplaçable". Elle finit son récit par une sorte de confrontation de son grand-père avec Janusz Korzack, directeur de l'orphelinat du ghetto de Varsovie.
Tout petit récit qui part un peu dans tous les sens, car comme Agnès Desarthe le dit elle est incapable de se fixer. Partie pour écrire une biographie de Korzack, c'est son grand-père qui s'impose. Son récit est ponctué par autant de faits réels que de faits rêvés ou inventés  ; ou bien encore par des faits dont elle n'est pas sûre qu'ils se soient déroulés comme elle s'en souvient. C'est une écriture empreinte d'une grande tendresse pour Bouz, son grand-père. On la ressent dans la lecture, très agréable, même si le récit est un peu fouillis. Je me demande même dans quelle mesure ce désordre n'est pas ce qui nous rend ce livre sympathique. Mon seul reproche concerne la dernière partie consacrée à Janusz Kovack. Je n'ai rien contre lui, mais il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, et aurait peut-être mérité un traitement à part dans un livre fait rien que pour lui. Le lien que fait l'auteure entre lui et Bouz est un peu tiré par le cheveu -celui qui est sur la soupe, bien sûr !

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La reine des lectrices

Publié le par Yv

La reine des lectrices, Alan Bennett, Ed. Denoël et d'ailleurs, 2009
Et si la reine devenait une lectrice assidue ? Et si son assiduité lui faisait oublier quelque peu le protocole et la morosité de ses journées ? Et si cette soudaine passion dérangeait les institutions et l'entourage de la souveraine ? Voici ce que nous propose Alan Bennett.
Livre pas ennuyeux, mais pas dérangeant non plus. J'avais lu des critiques me laissant augurer une lecture plus subversive et un peu plus "shocking". Peut-être l'est-elle chez nos voisins d'outre-Manche, mais j'avoue qu'elle m'a laissé un peu de marbre ?
Je n'ai pas trouvé trace de ce fameux humour anglais et mise à part la dernière partie du livre dans laquelle la reine explique ce que la lecture lui a apporté et ce qu'elle a changé en elle, je reste un peu sur ma faim.

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Le bonheur, quel intérêt ?

Publié le par Yv

Le bonheur, quel intérêt ?, Ed. M-editer, 2008

Me voilà lancé, moi qui ne lis jamais de philosophie, c'est désormais chose faite. Et même, j'ai fierté à le dire, je suis allé jusqu'au bout ! Ce livre parle évidemment de philosophie et de bonheur, la bonne blague. En plus détaillé, quatre parties par quatre auteurs différents :

1- Le bonheur est-il le but de l'existence ? par Jacques Ricot
Jacques Ricot a un discours clair et précis, indiqué à tous et non pas seulement aux philosophes : il est accessible. Une définition du bonheur qui "vient toujours par surcroit à qui sait l'accueillir. Il se dérobe souvent à qui le recherche fébrilement" (Ricot adapte au bonheur ce qu'Aristote disait du plaisir)
2- Bonheur et communauté, par Jean-Marie Frey
Jean-Marie Frey aborde les communautés, la politique, un aspect vraiment intéressant.
3- Bonheur et sagesses orientales, par Roland Delpierre
Roland Delpierre parle de philosophie asiatique, essentiellement chinoise : intéressant de voir différents points de vue, même si par moment, je me suis un peu perdu.
4- Doit-on vraiment rechercher le bonheur, par Joël Gaubert
Joël Gaubert est parfois plus complexe à saisir -mais on y arrive- ; il aborde les notions de possibilité ou d'obligation à la recherche du bonheur.
J'ai donc lu tout le livre, je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi, mais j'ai plutôt apprécié l'exercice. Alors certes, certaines parties m'ont intéressé plus que d'autres. Evidemment, les philosophes n'apportent pas une réponse toute faite, mais  des pistes de réflexion. Pour une première vraie lecture de philosophie, je suis assez satisfait de moi-même et du bouquin.

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Madeleine

Publié le par Yv

Madeleine, Amanda Sthers, Stock, 2007
Madeleine, femme d'environ 35 ans, un peu enveloppée, vit seule à Brest, sans joie et sans enthousiasme. Antoine Castellot, parisien riche à la vie morne faite d'habitudes, de convenances, de dîners entre amis du même monde, veut acheter une maison en Bretagne. Une manière pour lui de se rappeler son père mort récemment dans cette région. Il se met en contact avec une agence immobilière, celle dans laquelle travaille Madeleine. Cette rencontre va les bouleverser tous les deux.


Pour être franc, j'ai un avis partagé. Certains passages méritent très largement la lecture, grâce à  un style fluide et une écriture plaisante. Mais Amanda Sthers aligne les clichés sur la vieille fille provinciale coincée et frustrée, sur le parisien qui a réussi, sur la Bretagne où il pleut tout le temps -je la laisse responsable de ses propos-  et sur les Bretons toujours alcoolisés ("Son mari [...] avait le sang alcoolisé des Bretons"). C'est tellement récurrent que ça en devient risible, mais je doute que l'effet recherché fût celui-ci ! Ma première expérience de lecture de cette auteure est très mitigée. Livre évitable.

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Un dieu un animal

Publié le par Yv

Un dieu un animal, Jérôme Ferrari, Actes sud, 2009
Un jeune homme revient dans son village natal après s'être battu en Irak en tant que mercenaire. Il a perdu là-bas son ami d'enfance qu'il avait entraîné dans cette aventure. Il éprouve d'énormes difficultés à se reconnaître dans son village et à travers ses parents : "il est condamné à affronter parmi les siens une nouvelle forme d'exil." Il tente, pour se sauver, de retrouver la jeune fille qu'il avait rencontrée adolescent, Magalie.
Étonnant récit qui s'adresse au jeune homme à la deuxième personne du singulier, qui parle de Magalie à la troisième personne et qui passe de l'un à l'autre très habilement, sans arrêter le cours des mots et sans que le lecteur ne perde le fil. On suit très bien cet homme dans sa quête d'identité et de Dieu. Pas de chapitres, le récit est ininterrompu pendant les 100 pages du livre.  Magalie est plus ordinaire, si je puis m'exprimer ainsi, mais n'a pas vécu les horreurs de la guerre dans le désert. Néanmoins, elle est un personnage important qui peut sauver l'ex-mercenaire, elle-même en pleine interrogation sur le sens de sa vie.
Ferrari adopte un style très personnel, tout en retenue, en évocation plutôt qu'en description. Un style poétique qui tranche avec le sujet traité.
Je ne cache pas que je me suis un peu ennuyé sur certaines longueurs, notamment lorsque Jérôme Ferrari évoque le prophète Hussein Ibn Mansûr El-Hallaj et la quête divine du héros. J'ai été tenté de les passer assez vite. Par contre nombre de passages excellents voire vraiment jubilatoires et passionnants sauvent l'ensemble du bouquin qui marquera ses lecteurs, moi en particulier. D'une part par la qualité d'écriture et d'autre part par la qualité des personnages décrits et par leur force.

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Les cinq conteurs de Bagdad

Publié le par Yv

Les cinq conteurs de Bagdad, Fabien Vehlmann, Frantz Duchazeau, Dargaud, 2007
Le calife de Bagdad organise un grand concours de contes. 1001 conteurs sont invités à y participer. Le plus mauvais d'entre eux sera empalé, mais le meilleur recevra "les plus formidables richesses qu'on puisse imaginer." Contre toute attente, les cinq plus prometteurs d'entre eux vont être amenés à collaborer.
De prime abord, le dessin ne me plaisait pas trop et puis, après quelques pages, j'ai pris du plaisir à cette histoire, texte et dessins compris.  J'ai fait un lien entre cette histoire et notre histoire culturelle actuelle, et notamment le débat jamais refermé -ou toujours ouvert- de la culture pour tous au risque d'être bas de gamme ou de la culture pour quelques uns au risque d'être élitiste. Quelques allusions bien placées, notamment la devineresse qui prévoit une "invasion de  Bagdad par une lointaine puissance étrangère". "Mais, ça c'est pour dans très très longtemps" ajoute-t-elle.
Quelques pages en noir et blanc  sont publiées à la fin de l'ouvrage : Ce qui n'a pas été dévoilé, un peu comme un bêtisier ou un making off.

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