Intérieur nord

Intérieur nord, Marcus Malte, Zulma, 2005
Recueil de quatre nouvelles. Dans la première, il est question d'un solitaire qui vit dans les montagnes et loue à l'occasion des chambres à des touristes. Et puis, arrive Lauren, jeune femme accompagnée de Clive, homme plus tout jeune. Dans la seconde, un père passe tous les jours par le carrefour auquel son fils a été tué quatre années auparavant : il ne peut empêcher les souvenirs d'affluer. Dans la troisième, un jeune homme observe vivre une femme plus toute jeune qui s'alcoolise méthodiquement. Il se rapproche d'elle. Et dans la dernière, un représentant rendu à la fin de sa vie raconte son histoire avec une jeune femme, 22 ans plus tôt.
Le fil conducteur de ces histoires est la rencontre et la solitude. Car ce qu'il reste finalement après que ces hommes ont raconté une partie de leur vie, c'est bien la solitude, la désespérance et une certaine mélancolie. Chacun se plonge dans une profonde réflexion à la lecture de ses souvenirs. Aucun n'est héroïque. Ils sont tous des hommes normaux et ils ont tous rencontré d'autres personnes normales. Cela les amène parfois à des gestes non ordinaires, mais ils découlent tellement naturellement qu'on peut y croire sans se forcer.
Marcus Malte écrit dans une langue épurée. Peu de phrases inutiles au bon déroulement des histoires et à la bonne compréhension de la réflexion de ces hommes. Le seul point qui m'a parfois gêné, c'est l'élision du "ne" de la forme négative, notamment dans la première nouvelle. Je sais qu'elle donne un ton parlé au texte, mais alors, il faudrait soit l'utiliser tout au long de l'histoire soit pas du tout ; Malte l'utilise de temps en temps et ça m'a embêté. C'est une légère gêne qui ne m'a pas empêché d'apprécier ces quatre nouvelles, surtout la première et la dernière, très bien menées.