Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'histoire d'Ana

Publié le par Yv

L'histoire d'Ana, Cathy Borie, Librinova, 2020.....

Fin des années 90, Clotilde est étudiante en psycho. Timide et discrète, au contraire de sa copine Sophie, elle accepte néanmoins la proposition de sortie de Louis, séduisant et convaincant. La seconde sortie du couple  se finit mal, Louis force Clotilde, la viole. Prostrée chez elle, incapable de réagir, Clotilde, enceinte, laisse passer le délai pour avorter. Elle accouche sous X d'une petite fille qu'elle prénomme Ana.

Ana, dès sa naissance se lie difficilement. Elle vit bien dans les foyers, mais ne parvient pas à nouer de relations dans une famille. Elle grandit de lieux d'accueil en lieux d'accueil, puis fuit et se retrouve à la rue.

Très beau texte qui dresse les portraits de deux femmes aux parcours difficiles. Clotilde d'abord qui se questionne sur ses responsabilités éventuelles dans son viol, puisqu'elle avait accepté la sortie avec Louis et qu'elle avait même éprouvé du désir pour lui avant de lui demander de ne pas aller plus loin. Clotilde qui voit sa vie chamboulée, en grande partie détruite et qui remontera la pente difficilement et jamais totalement s'empêchant des rencontres amoureuses. Puis Ana, jeune femme qui a du mal à nouer des relations sans en connaître les raisons. Ces deux femmes sont touchantes, émouvantes et beaucoup plus fortes qu'elles ne le pensent. Et je reste volontairement succinct pour ne point trop dévoiler du contenu du roman.

Cathy Borie les décrit superbement et sobrement. Tout est dit sans emphase, dans une écriture fine et délicate qui sait aller en profondeur. Les doutes et questionnements de Clotilde et Ana, on les ressent et on comprend mieux combien et comment un viol peut détruire psychiquement -certes, ce n'est pas une découverte, mais Cathy Borie a le talent de mettre tout cela en mots, de manière claire.

En outre, là où beaucoup de romanciers aiment mettre en accusation les services sociaux et les foyers ou familles d'accueil, Cathy Borie ne juge pas, ne catalogue pas. Elle fait le constat que malgré l'implication, le travail sérieux des uns et des autres, certains enfants ne s'y retrouvent pas et recherchent autre chose. Ça me touche puisque c'est mon quotidien et que sans nier les difficultés et les dysfonctionnements parfois terribles des institutions, j'aime bien qu'on montre aussi ce qui fonctionne bien. Clotilde et Ana rencontreront des gens biens et des jean-foutre comme il en existe dans tous les domaines.

L'histoire d'Ana est un roman dense qui remue. Son histoire n'est pas nouvelle, mais l'auteure y apporte de l'humanité, de la compassion, de l'émotion et du réel. On peut croire qu'on a rencontré Clotilde et Ana, tant on est proche d'elles et tant on voudrait les aider. Publié chez Librinova et disponible en numérique, je suis assez surpris qu'un éditeur ne soit pas intéressé.

Voir les commentaires

Équipe de nuit

Publié le par Yv

Équipe de nuit, Anne-Catherine Blanc, Mutine, 2020....,

Ginou et Zé vivent depuis longtemps dans un mas des Pyrénées-Orientales, isolés, à 800 mètres d'altitude. Leurs filles sont mariées et vivent à Nimes et Toulouse ne leur rendant que peu visite et leur fils Tiago est en prison, Zé l'a renié. Un soir de novembre, Zé fait un infarctus, Ginou l'accompagne à la clinique de Perpignan. C'est dans la salle d'attente qu'elle remarque un jeune garçon, seul, apeuré, se faisant aussi discret que possible. Se rapprochant de lui, elle comprend qu'il se cache, qu'il est réfugié. Et la police des frontières rôde dans les rues avoisinantes.

Je crois avoir lu tout ce que Anne-Catherine Blanc a publié. J'ai commencé avec le très bon L'astronome aveugle et enchaîné avec l'excellentissime Moana blues qui est et restera l'un de mes livres préférés que je conseille à tout-va, puis Passagers de l'archipel, Les chiens de l'aube et D'exil et de chair. Je crois même pouvoir dire que c'est l'auteure la plus représentée dans mes coups de cœur tant j'aime son écriture. La voici qui change encore de ton dans ce roman très dialogué et très intérieur. De fait, lorsque Ginou ne converse pas avec d'autres interlocuteurs, elle se parle à elle-même s'interroge sur sa vie, sur ses engagements, sur ses renonciations, ses faiblesses, sa vie avec Zé pas toujours facile, ses enfants qui se sont éloignés,... Elle sent qu'elle doit faire quelque chose pour la seconde partie de sa vie, ne pas rester isolée dans son mas, qu'elle s'est trop retirée, trop mise entre parenthèses dans une sorte de vie mécanique, routinière, dont le but principal est s'occuper de Tiago.

Avec un langage très oral, familier parfois, AC Blanc dresse le portrait d'une femme qui, comme chacun de nous, vieillit, mais ne veut pas mal vieillir. Ça paraît assez simple, parfois facile mais le petit plus c'est que quand on referme le livre, on ne peut s'empêcher de repenser à Ginou et à ce qu'on fait nous et à ce qu'on aurait fait dans sa situation. Aurait-on détourner le regard des réfugiés ? Les aurait-on aidés au risque de se faire pincer par la police ? Se mettrait-on en danger pour eux ? Je rejette définitivement l'option de dénonciation, à gerber.

C'est cela la force de ce petit roman très différent des autres de l'auteure. Il interpelle et pose la question de sa propre humanité. Il diffuse lentement en nous. Pas de jugement de la part de Ginou ou de l'auteure sur ce que font ou ne font pas les uns ou les autres, juste une histoire de femmes et d'hommes qui savent bien que l'entraide dépasse les frontières et les origines, que notre devoir est de soutenir, porter assistance à tout autre être humain en détresse, parce que c'est cela qui fait de nous des êtres humains et pas le dernier mobile ou la dernière automobile à la mode.

Voir les commentaires

Coup de farce au Vatican

Publié le par Yv

Coup de farce au Vatican, Jim Amorcas, LTJ éditions, 2017...,

Un papillon, que dis-je, une horde de papillons, s'est installée au Vatican. Ces lépidoptères ont pour passion de dévorer les sous-vêtements du pape, ce qui n'est pas sans poser de problème. Le fameux professeur Florimond Tutu spécialiste des petits bestiaux en question est appelé à la rescousse. Il part avec femme et assistant, Couic, charcutier du village, à bord de la Citroën Rosalie, direction le Vatican, sans oublier quelques escales gourmandes et scientifiques pour chasser des papillons locaux aux mœurs parfois étonnantes.

Tranche 3 des aventures de Couic, nous sommes toujours dans le début des années 1930 et Couic, descendant à peine légitime d'une grande famille noble française est toujours charcutier à Ladignac sur Rondelle, un village de Corrèze. Et Jim Amorcas est toujours chtarbé, il dégaine les jeux de mots comme un cow-boy son arme et décrit des situations qui me font beaucoup rire : "Voyons professeur, ce n'est pas drôle, figurez-vous que pendant la dernière bénédiction urbi et orbi, le calbute de Sa Sainteté, rongé par ces maudites bestioles, s'est rompu et a chu sur ses chevilles sous sa soutane. Le Saint-Père a dû sautiller pour se dégager de la loque qu'était devenu le sous-vêtement. Heureusement l'évêque de Saint-Flour a pu discrètement alpaguer le linge avec sa crosse et la refiler en douce, par derrière à un enfant de chœur." Il y en a tant, même en si peu de pages que c'est cruel de choisir. Tout est prétexte à la rigolade et franchement, ça fait un bien fou. Couic devra de nouveau faire preuve de courage et de sang-froid pour sauver le pape d'une situation pas glorieuse et d'ambitions des méchants, car méchants il y a...

Ne boudez pas votre plaisir, suivez Couic, même la bibliographie est épatante. Couic a sa page facebook, et même sa chaîne Youtube pour écouter les livres.

Voir les commentaires

Le papillon du pharaon

Publié le par Yv

Le papillon du pharaon, Jim Amorcas, LTJ éditions, 2017...

Couic et Florimond Tutu, célèbre entomologiste, partent à Londres étudier la momie d'un papillon retrouvée à côté de la sépulture du pharaon Khal Fouët et exposée au British Museum, jusqu'à ce qu'elle soit enlevée ainsi que le professeur Nevil Mcfarlane, ami de Tutu et découvreur de la sépulture en Égypte.

Tranche 2 des aventures de Couic, charcutier à Ladignac sur Rondelle, Corrèze, et assistant de l'entomologiste Florimond Tutu, pour des aventures toujours aussi rocambolesques, n'importequoiesques et réjouissantes. Lorsque le professeur Tutu entend parler de la momie d'un papillon, la Popolette à vibrures contrariées, il ne peut résister, ce serait THE pièce of sa collection, l'apothéose, l’acmé de son travail que de posséder un spécimen de ce lépidoptère. Direction la gare pour aller jusqu'à Calais, mais dans les années 30, le train c'était pas vraiment fiable alors que de nos jours... A peine partis, les deux compères sont confrontés à des soubresauts, des aventures pas banales avant d'arriver enfin à Scotland Yard. Et là-bas, ils ont affaire à une pointure : "Malcom Bouiffard est un as de la police londonienne, c'est lui qui a démantelé le trafic des faux rôtis de porc de Gloucester et mis sous les verrous le gang des voleurs de caniches du Yorkshire.

- Hum, hum, soupire-t-il en tirant sur sa bouffarde, ils étaient cinq dont un boiteux, un roux et un souffrant d'hémorroïdes chroniques. Les deux autres je sais pas, mais il y aurait un qui aurait eu des histoires avec sa concierge que je serais pas étonné. Le professeur a été emballé dans un tapis représentant une biche sous le pont de la rivière Kwaï. Le taxi a l'aile avant droite tordue et le joint de culasse est prêt à lâcher."

Le reste ? Eh bien, c'est rebondissements et surprises et surtout délires de l'auteur qui, je le souligne de nouveau, sont tordants. Couic a sa page facebook, et même sa chaîne Youtube pour écouter les livres.

Voir les commentaires

Opération Bella Ciao

Publié le par Yv

Opération Bella Ciao, Jim Amorcas, LTJ éditions, 2016...

Saint-Nazaire, Loire-inférieure, 1932, le célèbre entomologiste Florimond Tutu et son assistant, Couic, charcutier embarquent sur le Judas des Épinettes cargo qui assure la liaison jusqu'à Callao. L'objectif du scientifique est d'observer un papillon très rare, il est spécialiste des lépidoptères. Mais ses bagages et surtout ses filets spéciaux ont disparu.

A peine le cargo a-t-il pris la mer que les événements bizarres se produisent, mettant les nerfs du capitaine à rude épreuve.

Ça y est, j'ai trouvé le livre idéal pour le confinement, et comme c'est le premier d'une série de 6, nul doute qu'après cette lecture, le pire des angoissés sera décoincé. Amateurs de grand n'importe quoi, d'enquête sans queue ni tête -pas de chapeau, pas de braguette-, de délire foutraque, et de charcutier-enquêteur -avant Jim Amorcas, le concept existait-il ?- arrêtez-vous de courir et lisez les aventures de Couic, Charles Octave d'Urfé des Issambres-Chabreloche de son grand nom, descendant pas très légitime d'une grande famille française et du pape Jean-Pie VII. Je ne suis pas certain d'avoir bien saisi les tenants et les aboutissants de cette histoire folle, mais j'ai ri de bout en bout. Court livre de 130 pages dans sa version numérique, sans doute deux fois moins en papier dont la couverture très réussie évoque assez bien l'univers intérieur. J'ai tellement aimé, que j'ai toute la série et comme je suis bon, si si, je suis bon, demain, je parle de la tranche 2. La tranche, normal Couic est charcuteir, il eut été fromager que Jim Amorcas eût pu parlé de tome.

Couic a sa page facebook, et même sa chaîne Youtube pour écouter les livres.

Voir les commentaires

Incarner l’État

Publié le par Yv

Incarner l’État, Émilie Blot, Rémanence, 2020....,

Antoine Duplanquier est nommé à la faveur d'une volonté du gouvernement de diversifier ses représentants sur le terrain, sous-préfet de l’arrondissement d'Ussel, Haute-Corrèze. Il va devoir apprendre le métier sur le terrain, se colleter avec les édiles locaux, les paysans, les élus, enfin tout ce qui fait la vie rurale. Lui, il est Parisien, mais il se fait plutôt bien à cette vie éloignée de la capitale. Petit à petit, il sait sur qui compter, à qui ne point faire de confidence, de qui se méfier... 

Émilie Blot, à peine la trentaine, écrit son premier roman sur un monde qu'elle connaît elle qui y a grandi au gré des affectations de son haut-fonctionnaire de père. Étant aux antipodes des ors de la République, je ne peux pas dire si son livre est réaliste, mais tout porte à le croire. De petits arrangements entre amis à services rendus voire compromissions, parce que parfois, coincé, Antoine ne peut pas faire autrement, le jeune homme apprend vite. Les jaloux et envieux peuplent les couloirs des administrations, ceux qui végètent hors de Paris et font tout pour y retourner, ceux qui veulent se faire bien voir du chef quitte à manger son chapeau... C'est très souvent drôle, ironique, sarcastique. L'auteure ne ménage pas ses personnages -fictifs, il va sans dire. Apprendre à faire un discours ? Pfff... facile : "De toute façon, dis-toi bien que t'as déjà la moitié de la salle qui n'écoutera même pas ce que tu vas dire. Le plus simple, crois-moi, c'est de faire appel à la bonne vieille méthode à papa : 1, tu remercies ; 2, tu félicites ; 3, tu encourages. Et pour le reste, tu fais du bruit avec ta bouche, comme on dit dans le jargon, tu meubles, tu brodes, en n'oubliant pas, bien sûr, de flatter le dernier orateur." (p. 36)

Émilie Blot s'amuse et nous avec elle des déboires des uns et des bonheurs des autres. Ses portraits sont savoureux : celui du représentant de la FNSEA est un délice et bien trouvé, il incarne tout ce que je pense de ce syndicat qui défend au mépris du bons sens et de la société un modèle agricole daté. Elle caricature (?) et tant mieux, ça me fait rire et je m'essaie ici ou là à retrouver dans ses traits un personnage public. Je n'éprouve ni antipathie ni sympathie générale pour le personnel politique, comme partout certains font bien le job pendant que d'autres profitent, peut-être un peu plus nombreux dans ce monde proche du pouvoir qui grise. Merci Émilie Blot de faire un roman dans ce monde peu exploité pour ce genre et de pouvoir nous faire rire de et parfois avec ces personnes, je ne suis pas certain que cela les fasse s'esclaffer.

Voir les commentaires

Une baignoire de sang

Publié le par Yv

Une baignoire de sang, Béatrice Hammer, Alter real, 2020....

Julie, jeune pigiste promise à un bel avenir dans le journalisme est retrouvée morte dans sa baignoire, les veines tranchées mais également sous l'emprise de drogue. Les deux ensemble, ça fait un peu beaucoup pour Gloria Basteret chargée de l'enquête qui ne croit donc pas à un suicide. Les témoignages des proches de la victime ne font que la conforter dans son opinion. Assistée de Rachid son nouvel équipier, elle cherche alors dans le travail de Julie ce qui a pu lui attirer la haine de certains et l'envie de l'éliminer.

Polar qui, s'il ne révolutionne pas le genre est bien agréable à plusieurs titres. D'abord, il est d'un abord fluide et simple et l'on ne se perd pas dans un trop grand nombre de personnages. Ensuite, Béatrice Hammer a la bonne idée de faire la part belle à ses personnages sans que son enquête n'en pâtisse, ce qui est très fort en à peine 180 pages, format idéal pour moi, autre point fort de ce livre.  Et elle est bien sympathique Gloria, presque quarantenaire élevant seule ses deux enfants, divorcée de Pierre bipolaire qui n'est pas au mieux. Elle doute, elle s'inquiète, elle a peur, elle est humaine, réaliste, loin d'être une superwoman, une super filcque qui résout tout en trente pages et a le temps de s'occuper brillamment de ses enfants, de sa maison et de sa vie sentimentale. Justement, à ce propos, c'est un peu compliqué pour elle, et si l'envie et le désir sont présents, franchir le pas  c'est autre chose... Bon, si je veux être un peu méchant je peux dire qu'on frise parfois la culculterie, les bons sentiments faciles, mais comme je suis un gentil garçon, je ne le dis pas. Les personnages secondaires sont également bien représentés avec Rachid et le médecin légiste dont le charme ne laisse pas Gloria insensible ou encore Mina, une jeune SDF qui va prendre une place importante dans l'histoire.

Quant à l'enquête, elle avance doucement, au rythme des policiers qui peinent à trouver des indices. Un travail de longue haleine et très pointilleux qui permet de tourner les pages sans jamais s'ennuyer, au contraire. Elle tient jusqu'au bout tellement bien que les dernières pages se lisent sans s'arrêter.

Voir les commentaires

Traducteurs afghans, une trahison française

Publié le par Yv

Traducteurs afghans, une trahison française, Quentin Müller, Brice Andlauer, Pierre Thyss, La boîte à bulles, 2020.....

Après le 11 septembre 2001, les États-Unis entrent en guerre contre les talibans en Afghanistan suivis par certains pays dont la France. Sur place l'armée a besoin de traducteurs, les tardjuman. D'abord simples traducteurs, ils deviennent de vrais soldats participant à certaines opérations. Lorsqu'en 2012, la France se retire d'Afghanistan, elle les oublie, n'en rapatrie que quelques uns, les autres restant au pays au péril de leur vie et de celles de leurs proches menacés par les intégristes.

La France a la mémoire courte et soixante ans après les harkis, elle refait le même coup avec les tardjuman. Moins nombreux, environ 800, certains sont encore en Afghanistan, toujours menacés de mort. Ce roman graphique -ou plus exactement enquête graphique- dénonce ce manquement terrible des autorités françaises qui jouent avec les vies de ceux qu'elles emploient, cherchant ensuite des raisons souvent fallacieuses pour ne pas les autoriser à vivre sur notre sol.

Quentin Müller et Brice Andlauer ont mené une enquête, rencontrant des tardjuman en France et en Afghanistan, ainsi que des personnes qui les défendent. Ils construisent un scénario implacable absolument pas à l'honneur de la France.

Le dessin est sobre, pas chargé, je n'irai pas jusqu'à dire minimaliste, car il y a des décors, géométriques souvent très carrés, le trait est clair, pur, rien n'est superflu. Ce sont des dessins précis en noir et blanc qui appuient le scénario par leur simplicité et leur sobriété.

Roman graphique très documenté qui fait forte impression, qui parle du manque d'humanité et de reconnaissance d'un pays face à une grosse poignée d'hommes auxquels il aurait été tellement simple et naturel de proposer une autre vie.

Voir les commentaires

La péniche rouge

Publié le par Yv

La péniche rouge, Henri de Golen, Oxymoron, 2019...,

La Ferté-sous-Jouarre, une sage-femme a été assassinée et les policiers du coin peinent à résoudre l'enquête. Le brigadier Poncet de la police judiciaire de Paris est mandé, lui dont les succès s'accumulent. Un fin limier, qui cependant n'aime point trop la province. Il s'y rend tout de même, bien décidé à mener rondement ses propres investigations et ne pas quitter trop longtemps sa délicieuse épouse Lucienne.

Henri de Golen est le nom de plume de Henri Commenge (1882-1944), homme de lettres, prisonnier de la grande guerre, auteur d'un livre polémique à l'époque Scandales médicaux pendant la guerre. Il écrivit aussi pas mal de romans policiers, dont La péniche rouge, paru en 1935 publié en e-book chez Oxymoron récemment.

Une grosse centaine de pages pour une enquête menée à un train d'enfer. C'est que le brigadier Poncet ne veut pas traîner en province. C'est délicieusement légèrement méprisant pour les provinciaux malgré la découverte par Poncet des capacités d'iceux, mais pas tous, certains restent des benêts.

Comme dans les livres déjà lus et présentés ici et publiés par Oxymoron, l'intérêt réside dans la découverte d'auteurs oubliés, de la littérature populaire du début du siècle dernier, l'enquête ne défrisant pas le lecteur actuel habitué à tant d'énigmes résolues par les plus grands. Et puis, en un peu plus de 100 pages, on sait qu'on n'aura pas le raisonnement alambiqué de Sherlock Holmes ou les déductions logiques de Hercule Poirot, mais bon, je ne boude pas mon plaisir et j'ai passé un très bon moment avec Poncet que je renouvellerai volontiers dans d'autres aventures.

Voir les commentaires

1 2 3 > >>