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La poupée sanglante

Publié le par Yv

La poupée sanglante, Gaston Leroux, 1923 (L'aube, 2006)....

Bénédict Masson est relieur en l'île Saint-Louis. Affreusement laid, il sait qu'il fait peur aux femmes et plusieurs qui souhaitaient travailler en son atelier ont fui. Bénédict est follement amoureux de sa voisine Christine qu'il épie, ainsi que son père et son fiancé, médecin qui vivent en face de chez lui. Ce qu'il voit est troublant voire effrayant, entre un supposé amant caché dans l'armoire sans doute occis par le père de Christine et des expériences menées au rez-de-chaussée de la demeure de ses voisins. Un jour, Christine entre dans la boutique de Bénédict et lui propose de travailler avec elle chez le baron de Coulteray qui possède une grande bibliothèque à rénover. Le relieur accepte, heureux de pouvoir passer des moments seul avec sa dulcinée. Mais dans la propriété des Coulteray, le mystère et l'incroyable poursuivent Bénédict.

Gaston Leroux (1868-1927) est célèbre pour avoir créé des personnages qui ont dépassé sa propre renommée :  Rouletabille, Chéri-Bibi. Il est aussi l'auteur de Le fantôme de l'opéra. Le livre du jour,  a aussi une suite, La machine à assassiner écrite la même année. Construit en deux parties, l'une révélant les mémoires de Bénédict et l'autre continuant l'histoire et la finissant. La première est un peu longue parfois, entre les exclamations du relieur amoureux transi et rejeté, c'est sans doute l'époque qui veut cela, maintenant, on va au plus court. Gaston Leroux écrit là un roman fantastique qui part dans plein de -fausses (?)- directions, qui nous entraîne, lecteurs, dans des suppositions folles et nous réserve surtout de belles et réelles surprises. Si l'on passe sur ces longueurs et ces lamentations un poil désuètes, on a la joie de lire de la belle littérature, de belles phrases, des imparfaits du subjonctif, de belles tournures avec des mots à apprendre, broucolaque par exemple : ""Broucolaque" est le mot dont se servaient les Grecs pour désigner ce que la superstition moderne désigne sous le nom de "vampires."" (p. 117). Et puis, au détour d'un paragraphe, il n'est pas rare de tomber sur une réflexion intemporelle : "Seigneur Dieu, ne jugeons personne !... Ayons peur des formes que prennent les choses en nous frôlant et ne disons point tout haut avec le triste orgueil de la créature qui ne dispose que de ses cinq sens "ceci est" ou "ceci n'est pas"... Méfions-nous ! méfions-nous ! L'Univers est autour de nous comme une immense embûche... D'autres avant moi ont prononcé le mot : Farce !" (p. 48)

Relisons donc Gaston Leroux, un peu oublié et pourtant maître du fantastique, des histoires à rebondissements et à la logique imparable, digne d'un Edgar Allan Poe. Cela fait un bien fou de se replonger dans ses histoires avec une ambiance qu'on qualifierait de gothique de nos jours, un style un peu emphatique parfois et d'autres fois plus prosaïque, avec des personnages marquants, une foultitude de détails ; tout cela fait travailler l'imaginaire de manière incroyable.

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Juste à temps !

Publié le par Yv

Juste à temps !, Tomi Ungerer, L'école des loisirs, 2019, (traduit par Rosalind Elland-Goldsmith).....

La Terre est quasi vide. Tous les êtres vivants sont partis sur la Lune. Seul Vasco reste. Son ombre le guide, lui évitant les catastrophes. Puis elle le conduit vers deux missions : apporter une lettre à un destinataire et sauver Poco, un jeune orphelin.

Tomi Ungerer dessine la Terre abandonnée desséchée, vidée de quasiment toute vie, une fois que les hommes l'ont épuisée et anéantie, à grands traits rectilignes. Les créations humaines sont droites, hautes et elles finissent par s'écrouler. Ce n'est pas réjouissant, mais il y a un espoir, la vie n'est pas détruite, il reste Vasco et Poco.

Bel album de science-fiction aux dessins simples, peu chargés et au texte court et direct. Une lecture à voix haute aux enfants permettra d'aborder les questions de la survie de la planète, de nos modes de consommation et de vie, de l'entraide entre hommes -avec un peu d'extension, on peut voir une allusion aux réfugiés qui bravent moult dangers pour finir mal accueillis en Europe.

Album posthume, Tomi Ungerer est décédé le 9 février 2019

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Vive la marée/L'entrevue

Publié le par Yv

Vive la marée, David Prudhomme, Pascal Rabaté, Futuropolis, 2015....

Les vacances sont arrivées et avec elles des touristes dans cette station balnéaire. Des qui veulent pêcher. Des qui veulent bronzer. Des qui veulent profiter, s'amuser. La plage est le lieu de rendez-vous de tous. Les corps s'y exposent.

David Prudhomme et Pascal Rabaté suivent plusieurs familles ou personnages venus passer quelques jours dans ce lieu. Pas de héros, pas d'histoire vraiment suivie, juste des moments, des pans de journée des uns et des autres.

C'est très coloré, parfois joyeux, parfois moins, comme les vacances où les jours se suivent sans tous se ressembler. Très bon album qui fait forcément remonter des souvenirs de choses qu'on a vécues ou vues, des odeurs de station balnéaire en été. On sourit aux mésaventures de telle ou tel. Album à lire évidemment sur la plage.

L'entrevue, Manuele Fior, Futuropolis, 2013 (traduit par Laurent Lombard)....

Un soir, en rentrant chez lui, dans un futur pas très lointain, Raniero voit, dans le ciel des phénomènes étranges. Il perd le contrôle de sa voiture. Il parvient à rentrer chez lui. Le lendemain, Raniero, psychologue à l'hôpital doit recevoir en consultation une jeune femme, Dora, qui a des visions et qui prétend communiquer par télépathie. Raniero semble perturbé par tout cela et par le divorce demandé par sa femme. 

Très étrange cette bande dessinée, toute en noir blanc et gris. Comme dit en 4ème de couverture, ce récit de science fiction n'aborde pas cette fois-ci des avancées technologiques, des Martiens ou autres étranges créatures, mais les relations des hommes entre eux, les sentiments et les émotions. Le noir et blanc apporte de la profondeur et de la gravité et certaines cases voire des pages entières sans texte en rajoutent. Finement observé, original et bien vu.

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C'est la faute du vent...

Publié le par Yv

C'est la faute du vent..., Jean Failler, Palémon, 2018.....

Alors qu'il se ressource pas loin de la pointe du Raz, Armand Demaisieux, célèbre comédien fait la connaissance de Florence de Saint-Marc cavalière émérite et vice-championne du monde. Leur idylle naissante les pousse à la balade romantique, romantisme très sévèrement amoché lorsqu'ils découvrent le cadavre d'une jeune femme sur une plage. Ce sont les gendarmes du pays bigouden qui sont chargés de l'enquête. Le major Papin, irascible et obtus convoque Mary Lester, commandant à la PJ parce que son nom apparaît dans l'affaire. A contre cœur, icelle rencontre ledit major et se heurte à un roc de colère et de rigorisme administratif et procédural. Mary souhaite alors ne pas se mêler de cette histoire, mais c'est plus fort qu'elle...

Quelle joie de retrouver Mary Lester que j'ai toujours lue avec beaucoup de plaisir et que j'ai quittée par inadvertance. Elle a toujours la langue aussi bien pendue et c'est pur bonheur que de lire ses dialogues, que dis-je, ses joutes verbales avec Papin, le major obtus -c'est un euphémisme. Elle a aussi toujours envie de se mêler des affaires dans lesquelles, de près ou de loin son nom apparaît, toujours fortement et efficacement secondé par le capitaine Fortin. Cette cinquantième enquête colle à l'actualité récente en même temps qu'elle donne le beau rôle aux paysages bretons sous la grisaille de novembre. Jean Failler et son héroïne sont malicieux, c'est aussi pour cela qu'on prend un vrai grand plaisir à lire leurs aventures. C'est à la fois sérieux et drôle ; sérieux parce que la mort d'une personne c'est rarement joyeux et drôle parce que les réparties de Mary Lester et du capitaine Fortin le sont souvent. Sans être franchement dans une comédie policière, on y passe un joyeux moment, c'est cela qui fait tout le charme de l'enquêtrice bretonne.

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La disparue de Porzanec

Publié le par Yv

La disparue de Porzanec, Hervé Huguen, Palémon, 2019....,

Décembre, à quelques jours des fêtes et en pleine crise des gilets jaunes, le corps d'un antiquaire de renom, mari d'une députée de la majorité sur la brèche depuis le début des manifestations, est retrouvé assassiné dans sa garçonnière de Pont l'Abbé. Sa maîtresse dont seul le prénom est connu a disparu.

Le commissaire Nazer Baron enquête, bien obligé de s'intéresser en premier lieu au mari de la femme disparue et à la députée, femme du mort. Les indices sont minces.

Ce seizième volume de la série avec Nazer Baron démarre assez mollement, mais l'intrigue semble bien vite plus compliquée qu'il n'y paraît et suffisamment retorse pour nous tenir en haleine et mettre les cellules grises du commissaire en action. Tranquille, presque placide, Baron a du Maigret en lui. Il accumule les détails, les indices et tout se met en place dans son esprit petit à petit et se révèle lorsque le dernier détail vient se poser dans la case restée vide. Il est redoutable Hervé Huguen, parce que son histoire qui paraît pépère ne vous lâche plus et vous empêche même de lâcher le roman.

J'ai beaucoup aimé le fond historique et artistique de son énigme, pas très détaillé, mais suffisant pour être tenté d'aller chercher plus loin. Mais par-dessus tout, j'ai aimé l'ambiance, la Bretagne en hiver : "L'air sentait le froid, une curieuse odeur, celle du vide. Ou autre chose, celle de la nuit, l'odeur de la nuit gelée et des rues désertes. Les voitures n'avaient pas commencé à circuler, l'air avait eu le temps de se purifier depuis la veille. Ce devait être ça, la sensation de vide devait venir de là. Baron attendait dans cette atmosphère où tout semblait figé, il regardait le calvaire dont les branches ondulaient dans la brume, il n'était qu'une ombre plantée sur son bout de trottoir, dans la perspective d'un jour qui paressait encore de l'autre côté du monde." (p. 137) Hervé Huguen décrit des instants que j'aime, où l'on peut profiter du calme et de l'air froid qu'on respire. Certes, ce n'est pas très gai, l'ambiance est froide et grise, pour un polar c'est parfait.

Une série qui rend ses personnages attachants, du genre qu'on a envie de retrouver et qui trace une voie tranquille et singulière dans le monde du roman policier.

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Aucune bête

Publié le par Yv

Aucune bête, Marin Ledun, In8, 2019.....

Vera est coureuse de 24h, une compétition, qui, comme son nom l'indique consiste à courir 24 heures durant sur une piste. Elle a gagné la dernière course à laquelle elle a participé mais a été privée de sa victoire et condamnée à huit années de suspension, à cause d'un médicament qu'elle prenait pour signer une rhino-pharyngite. 

De retour sur le circuit, elle veut battre son record personnel et tenter de ne pas finir trop loin de la favorite, l'Espagnole Michèle Colnago. 

Court roman paru dans l'excellente collection Polaroïd des éditions In8. Les textes y sont souvent efficaces, au plus juste et sobres. Marin Ledun le fait parfaitement avec cette histoire dans laquelle on vibre, même si comme moi l'on n'est pas sportif, pour la performance et la volonté de voir Vera parvenir à ses objectifs. Vingt-quatre heures pendant lesquelles l'esprit s'évade malgré le souhait de rester concentrée sur la foulée, le rythme, le souffle. Tour à tour Vera pensera à ses trois filles, à son couple, à son boulot harassant et peu épanouissant, aux collègues aux mains baladeuses. On vibre aussi parce qu'on sent bien que outre les pensées de Vera quelque chose va se produire, mais on ne sait ni quoi ni quand ni où ni qui ni comment. 

Le texte de Marin Ledun est une ode aux femmes et à leurs exploits, pas seulement sportifs, ceux aussi de la vie quotidienne pour élever les enfants, s'occuper de la maison, ... pour supporter le travail dans ce monde éminemment masculin. Si après avoir lu ce roman, vous voulez pousser la question, il y a quelques jours, j'ai parlé du travail de Heide Goettner Abendroth sur le matriarcat que je vous re-conseille fortement. Sans doute un peu plus écrasant ne serait-ce que par son poids, mais tout aussi roboratif. Deux manières différentes de parler des femmes.

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Jeune depuis longtemps...

Publié le par Yv

Jeune depuis longtemps..., Grégoire Lacroix, Max Milo, 2019....,

Grégoire Lacroix, né en 1933 est jeune depuis longtemps et sans aucun doute éternellement. Il est l'auteur des fameux Euphorismes, de polars irrésistibles et décalés : Jazz Band, L'enfer du dossier Li, Il suffit d'une balle. Mais il est aussi guitariste, auteurs de chansons, amateur -parce qu'il aime- éclairé, amateur de siestes, cité par les plus grands : Claude Lelouch, Rufus, Jean Dujardin, Chantal Ladesou ou encore et entre autres Julie Ferrier... et tout à fait immodestement, moi !

Jeune depuis longtemps donc et facétieux, blagueur, toujours le bon mot à portée de voix de main puisque je les lis plutôt que je ne les entends, encore que parfois, même en les lisant en silence, je me les entends les dire. Grégoire Lacroix puise dans l'humour français et dans l'humour anglais, un joli mélange. Quand je vous dis à longueur d'année que le meilleur est dans le métissage, le mélange, Grégoire Lacroix le prouve.

Ce petit livre reprend quelques thèmes chers à l'auteur auxquels il ajoute sa vision absolument pas nostalgique ou mélancolique mais au contraire malicieuse, parfois irrespectueuse, inclassable. Je ne peux pas tout citer évidemment, je me contenterai donc de quelques euphorismes : "L'esprit c'est comme le frigo, il ne s'allume que s'il est ouvert", "Quand la femme se dit l'égale de l'homme, elle se dévalorise.", et une question existentielle : "Qui sait à quoi ressemble un hérisson chauve ?"

Grégoire Lacroix parle de ses rencontres avec des gens connus, mais aussi de celle qu'il fait tous les jours avec des anonymes, de ses thèmes favoris que sont la liberté, la tolérance, la curiosité d'autrui surtout s'il est très différent, de la musique, ... Avec son ton particulier, il pose de bonnes questions et bien sûr, en bon philosophe, n'apporte pas de réponses, sauf dans ses euphorismes, dont celui qui est le sous-titre de ce livre : "Vieillir est un jeu d'enfant".

J'ai toujours à portée de mains -oui, les deux c'est pour les tenir tous- mes trois tomes de ses désormais célèbres maximes, au cas où je serais pris d'un subit accès de spleen.

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Sombres citrouilles

Publié le par Yv

Sombres citrouilles, Malika Ferdjoukh, Nicolas Pitz, rue de Sèvres, 2019.....

Le 31 octobre, à la Collinière, c'est la fête, plus exactement l'anniversaire de Papigrand. Toute la famille se réunit : Mamigrand, les enfants et les petits-enfants et même des voisins, des amis... Lorsque Hermès et ses cousines les jumelles tombent sur un homme mort en plein milieu des citrouilles, ce dernier décide de le cacher pour ne pas gâcher la fête et pour protéger Papigrand qu'il a surpris se quereller avec l'homme le jour même. Mais lorsque le cadavre disparaît de la cachette, le mystère s'épaissit.

Deuxième collaboration -au moins, pour moi c'est la deuxième que je lis, il y a eu La bobine d'Alfred- entre la romancière Malika Ferdjoukh auteure donc du roman du même nom et le dessinateur Nicolas Pitz. Et le résultat est parfait. Bande dessiné copieuse de 153 pages, mais on en redemanderait bien un peu, tant l’histoire de cette famille, des secrets que chacun dissimule, des amours, des attirances et des inimitiés est dense. Malika Ferdjoukh pourrait reprendre quasiment chacun des personnages pour en faire une saga familiale aux multiples ramifications. Donc, disais-je l'histoire est vraiment bien, très bien et si le roman s'adresse à un public jeune, je m'y suis senti très à l'aise, ce qui n'est pas toujours le cas.

Quant au dessin de Nicolas Pitz, il est excellent. Certaines  doubles pages sont superbes, soit sur la nature (une des plus belles est celle où l'on voit deux chasseurs, comme quoi, même avec eux , on peut faire de belles choses), soit sur l'intérieur du manoir. Il y a aussi des pages magnifiques, n'ayons pas peur des mots, qui se déroulent la nuit. Le fond est noir et Nicolas Pitz dessine les contours des personnages et des paysages avec des trait verts et bleus très lumineux, l'ensemble est bluffant.

Je suis très enthousiaste pour cet album que je trouve à la fois profond et rafraîchissant. Une belle réussite.

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Le neutrino de Majorana

Publié le par Yv

Le neutrino de Majorana, Nils Barrellon, Jigal polar, 2019...,

Italie, années 1920/1930, Ettore Majorana, jeune physicien très doué partage sa vie entre la physique et Emilia, une jeune argentine dont il st fou amoureux. Ses travaux, fulgurants, souffrent de sa volonté de rester discret, de travailler et encore travailler plutôt que de se faire connaître.

Début du siècle suivant, le corps de Sabrina Marco, chercheuse au CERN, le plus grand accélérateur de particules au monde, est retrouvé sur la frontière franco-suisse. C'est le lieutenant Loïc Boudier et l'adjudant Didier Neaume qui sont chargés de l'enquête, bientôt rejoints par Mark Zellweger, de la police suisse. La collaboration devra fonctionner parfaitement pour résoudre ce meurtre d'une femme sans aucun problème.

Si comme moi, la science et plus particulièrement la physique -d'autant plus lorsqu'elle est quantique- "ça vous en touche une sans faire bouger l'autre", pour reprendre une expression attribuée à un ex devenu quasi saint à peine son récent trépas annoncé -la mémoire humaine est courte-, ou pour user d'une phrase que l'adjudant Neaume n'aurait pas reniée, eh bien, sachez que quelques pages vous fatigueront voire vous escagasseront, mais sachez également que Loïc Boudier qui pourtant mène l'enquête n'y entrave pas plus que vous et moi et que ça ne l'empêche pas de bosser. Exceptées ces-dites pages, le polar est très bon et le titre, hautement scientifique, est admirable.

Nils Barrellon mêle habilement, la vraie histoire d'Ettore Majorana et de ses découvertes avec son intrigue du XXI° siècle. Si bien qu'on ne sait plus ce qui est de la réalité ou de la fiction, sauf pour ceux qui connaîtraient sur le bout des doigts la vie de Majorana, ce qui n'est pas mon cas, puisque je le découvre ici. Maintenant, je vais pouvoir briller en société en parlant de ce scientifique, mais bon si je tombe sur un féru des particules, mes limites se montreront bien vite. Je rigole, je rigole, mais j'aime bien les polars qui m'apprennent des trucs, et c'est le cas avec celui-ci. L'enquête de Boudier et Zellweger est plutôt tranquille : ils amassent les indices, les doutes et les intuitions méthodiquement avant de resserrer leurs recherches. La fin s'anime nettement, mais je n'en dirai pas plus. Amateurs de thrillers où ça défouraille de partout ou de ceux qui dégoulinent d'hémoglobine, passez votre chemin, les flics d'ici prennent leur temps pour mieux nous faire profiter de la science de Majorana et de la science moderne du CERN. Un polar dans le monde de la physique, il ne me semble pas que ce soit très courant, je n'irai pas jusqu'à dire que Nils Barrellon est un électron libre, parce que ce serait trop facile, n'est-il pas ?

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