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Lloyd Singer, cycle 3

Publié le par Yv

Lloyd Singer, cycle 3, Luc Brunschwig, Olivier Martin, Bamboo, 2012

Esther, la sœur de Lloyd Singer va très mal. Anorexique depuis des années, elle est hospitalisée et réclame ses proches.

L'agent La Bianca arrête un tueur de vieilles femmes qui avoue également le meurtre d'une jeune femme en 1985, dans le quartier de Little Jerusalem, le quartier juif de Richmond. Cet événement ramène l'agent La Bianca et son ami Lloyd Singer dans le quartier de leur enfance et les contraint à parler au tueur et à se rappeler des faits bien enfouis.

Cycle 3 composé de deux tomes : Psychothérapie et 1985, toujours scénarisé par Luc Brunschwig et dessiné cette fois-ci par Olivier Martin. Si le premier cycle était clairement basé sur l'enquête, le deuxième oscillait vers une psychologie des personnages plus poussée, pour le troisième on y est en plein cœur. Le ressort policier est là certes, mais au second plan. C'est l'histoire personnelle de Lloyd et de sa famille qui est ici développée. Et c'est encore une fois fort bien fait. Beaucoup de retours en arrière, datés qui nous permettent de bien comprendre (les codes couleurs aident aussi) et l'on plonge dans la psychothérapie familiale et l'on remonte dans le temps et les aïeux Singer pour bien comprendre de quoi souffre la génération du moment. C'est encore une fois très bien fait et décidément, cette série en bande dessinée est une belle découverte.

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LLoyd Singer, cycle 2

Publié le par Yv

Lloyd Singer, cycle 2, Luc Brunschwig, Olivier Neuray, Bamboo, 2011

Après sa première mission en tant qu'agent réussie, Lloyd Singer, comptable au FBI intègre Quantico et la formation pour devenir un vrai agent de terrain. Au même moment, son ami, l'agent La Bianca le sollicite pour entrer en contact avec la dernière victime d'un tueur en série qui, en quinze années, a tué et défiguré dix belles jeunes femmes. Cette dernière est la seule qui soit parvenue à lui échapper, mais elle refuse de parler aux flics.

Trois tomes de nouveau pour ce cycle 2 : Quantico, La chanson douce et Seuls au monde. Trois tomes qui s'intéressent certes à ce tueur en série et qui, dans le même temps creusent la personnalité de Lloyd et ses questionnements suite à sa première mission où il fut contraint de tuer un homme. Et l'on découvre sous l'homme bon qui a élevé ses frère et sœurs à la mort de leurs parents, sous l'homme timide et réservé qui ne se met jamais en avant, sauf sous son double Makabi, sorte de héros qui aide et sauve les faibles, un homme en proie aux doutes, aux accès de violence, un homme plus complexe qu'il n'y paraît.

Toujours scénarisée par Luc Brunschwig et dessinée par Olivier Neuray, cette série sort de la fiction policière pure pour aller vers une interrogation sur les ravages provoqués par des carences éducatives et/ou affectives. Certes, tous les enfants victimes de ces carences ne finissent pas tueurs en série ou agents du FBI, mais il faut dire que là, il y a du lourd, du très lourd et que ça reste de la bande dessinée et de la fiction. Me reste à lire le cycle 3.

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Lloyd Singer, cycle 1

Publié le par Yv

Lloyd Singer, cycle 1, Luc Brunschwig et Olivier Neuray, Bamboo, 2011

Zéna a quitté la Russie pour arriver aux États-Unis et trouver du travail et l'amour. Elle  déchanta bien vite et ne connut que la prostitution. Puis elle s'enfuit avec sa fille. La voici maintenant témoin protégée, celle qui, par son témoignage peut faire tomber tout le réseau. C'est Lloyd Singer, comptable du FBI qui est chargé de la cacher, d'abord parce qu'il est insignifiant et que des truands ne peuvent pas penser à lui et aussi parce que fils d'émigrés russes, il parle la langue couramment. La protection de Zéna ne sera pas une mince affaire, heureusement, le double de Lloyd, son alter-ego, Makabi, veille.

Cycle 1 de la série avec Lloyd Singer, sous titré Dossier Zéna et comprenant trois volumes : Poupées russes, Appleton Street et Voir le diable.

Si le scénario de départ : la protection d'un témoin du FBI, n'est pas très original, tous les à-côtés le sont : la double personnalité du héros, son appartenance à une communauté singulière de la Little Jerusalem le quartier juif de Richmond, le fait qu'il ait dû s'occuper de ses jeunes frère et sœurs au décès brutal de leurs parents, son appartenance en tant que comptable au FBI et non pas en tant qu'agent, son humanité et son empathie et pas mal de détails qui font que cette histoire est tout à fait intéressante et que j'ai lu les trois tomes rapidement avec grand plaisir. Dessin classique, efficace.

Il existe d'autres cycles et je vais m'empresser d'aller les emprunter à la bibliothèque.

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Jeu de peaux

Publié le par Yv

Jeu de peaux, Anouk Shutterberg, Plon, 2021

2019, Juliano Rizzoni est le peintre le plus en vue. Ses toiles se vendent à des prix incroyables, des millions de dollars qui viennent enrichir son portefeuille déjà très conséquent, lui, le jeune héritier d'un empire international. Quelques années plus tôt, recherchant un peu de sérénité, il s'est initié au tatouage irezumi, technique ancestrale japonaise. Puis, il a signé dix tatouages sur les corps de ses amant(e)s. Lorsque ces dix peaux tatouées sont déposées chez Sotheby's à Paris pour une vente aux enchères et que les personnes qui se sont fait tatouer ont disparu, le commissaire Stéphane Jourdain et l'inspectrice Lucie Bunevial, saisis de l'enquête sont très suspicieux envers Juliano Rizzoni.

Le thriller n'est pas un genre après lequel je cours, mais je dois dire que je me suis fait prendre de bout en bout. Bon, quelques longueurs, notamment dans les briefings entre policiers qui rappellent des faits qu'on connaît et une volonté de tout expliquer, parfois une ou deux phrases auraient pu suffire plutôt qu'une ou deux pages. Je me suis retrouvé embarqué dans une histoire originale qui ne lésine pas sur les surprises, les retournements de situation et drôlement bien documentée sur le tatouage irezumi et l'art contemporain en général. Une énigme alambiquée qu'Anouk Shutterberg, pour son premier thriller, maîtrise ; elle nous balade, nous emmène pile où elle veut sans que nous puissions nous douter du final.

Thriller oblige, il y a pas mal de violence, de descriptions pas ragoûtantes, des trucs qui font un peu froid dans le dos et ailleurs. Mais même dans les scènes macabres, l'auteure a le bon goût de ne pas en rajouter avec un vocabulaire trash. Le ton du roman est moderne, la langue vive qui participe à la rapidité générale. Cependant, elle ne cède pas à certaines facilités d'écriture courantes dans le genre. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'on est dans un thriller littéraire, mais on sent qu'Anouk Shutterberg a pris soin de son scénario et de son écriture. L'histoire qu'elle bâtit suffirait à faire un bon roman, mais la touche personnelle de l'auteure le hisse un peu au-dessus. Du très bon.

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Une femme

Publié le par Yv

Une femme, Sibilla Aleramo, Des femmes Antoinette Fouque, 2021 (1ère  édition,1974, traduit par le collectif des éditions)

Sibilla Aleramo, pseudonyme de Rina Faccio (1876-1960), née dans le Piémont déménage lorsqu'elle a onze ans pour le sud du pays où son père est nommé directeur d'une usine. Ne trouvant pas d'école, elle continue à travailler par elle-même aidée de quelques uns de ses anciens enseignants. Puis, elle entre à l'usine dirigée par son père, sympathise avec un homme qui la viole. Sibilla alors âgée d'à peine 16 ans ne dit rien et finit par épouser cet homme avec lequel elle aura un fils. Son mari est violent envers elle, elle n'a d'autre choix que de le quitter et de laisser son fils.

Sibilla écrit-là une autobiographie romancée, publiée en 1906 qui connaît un grand succès et traduit et publié en France en 1974 par les éditions Des femmes.

Particulièrement profonde et forte, cette autobiographie raconte la difficulté d'être une femme à la fin du XIXè et au début du XXè siècles. Un récit dense et sobre dans lequel l'autrice n'élude ni ses questionnements ni ses doutes ni ses peurs ni son choix -ou non-choix- de laisser son fils pour quitter la violence conjugale et vivre. Sibilla est une combattante, une femme qui veut défendre ses convictions et ses valeurs.

Texte féministe s'il en est, à considérer que le féminisme est le souhait de pouvoir simplement vivre comme les hommes : son travail, ses amours, ses désirs, ses besoins, ses combats...

Des femmes-Antoinette Fouque réédite ce titre, en version poche, donc abordable. Il débute ainsi : "J'ai eu une enfance libre et vive. La faire revivre dans mon souvenir, en faire miroiter les facettes dans mon esprit, me semble un vain effort. Je revois la petite fille que j'étais à six ans, à dix ans, mais comme en rêve ; un beau rêve que le moindre retour à la réalité ferait sombrer. Musique aussi, à l'harmonie délicate, vibrante, nimbée de lumière, et dont le souvenir éveille toujours le même plaisir." (p.7)

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Comme si de rien n'était

Publié le par Yv

Comme si de rien n'était, Alina Nelega, Des femmes-Antoinette Fouque, 2021 (traduit par Florica Courriol)

"Cristina traverse son adolescence dans les années 1980, durant la dernière décennie de la dictature roumaine. Élève dans un lycée de province, elle s'éprend d'une camarade de classe issue d'un milieu plus élevé et se découvre une passion pour l'écriture. Mais les diktats imposés par le régime lui barrent le chemin. Jeune adulte, elle s'efforce de naviguer entre les contraintes politiques, familiales et sociales qui pèsent sur les femmes. Elle essaie d'écrire, jonglant entre précarité, censure et autocensure." (4ème de couverture)

Roman très dense dont il se dit qu'il a profondément marqué les habitudes littéraires roumaines, d'abord par le sujet principal, l'homosexualité féminine, très peu abordé auparavant et ensuite parce qu'il est situé dans une époque difficile, la fin du régime dictatorial des Ceausescu. Je suis sans doute passé un peu à côté de ce texte profond et très dense, pourtant fort bien écrit -et donc traduit- qui pourrait passer au départ pour un roman de la découverte de sa sexualité pour la narratrice, mais qui, doucement et sûrement creuse à la fois ce thème -l'homosexualité est punie moralement certes, mais aussi pénalement- et celui du pouvoir autoritaire, de la police politique, de la corruption...

L'écriture est moderne, vive, fluide et fine, parfois ironique, oralisée, familière. Elle colle à Cristina et à son histoire. Voici les premières lignes : "Fin d'année scolaire, la terminale, le bac est tout proche, on va au lycée les après-midi, les cours sont affreusement barbants, surtout le dernier, l'éducation civique -qui a lieu aujourd'hui en présence d'un invité officiel, un camarade inspecteur venu tout exprès nous parler orientation professionnelle. Le matin, l'école est réservée exclusivement aux élèves les plus jeunes, ceux de terminale, eux, ils sont assez grands pour rentrer le soir à la maison. Et ça ne leur déplaît pas vraiment de se retrouver seuls dans tout le lycée ; avec deux autres terminales, les classes "parallèles", avec la vieille bâtisse en pierre rien que pour eux. Il y a davantage de mystère l'aprèm, et puis il fait moins froid, on n'est plus obligé de garder ses gants pour prendre des notes, à présent il fait même doux, dehors, une pluie se prépare, son odeur pénètre par les fenêtres entrouvertes et on a comme une sensation de clandestinité, il y a moins de brouhaha dans les couloirs, moins de profs dans l'école, on peut fumer tranquilles dans les toilettes, et si tout le monde est impatient d'arriver en terminale c'est pour pouvoir faire la grasse mat'." (p.13)

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Optic Squad. Mission Los Angeles

Publié le par Yv

Optic Squad. Mission Los Angeles, Bervas et Runberg, Rue de Sèvres, 2021

Les États-Unis en 2098 sont coupés en trois grands pays : Western States avec Los Angeles et Seattle, Eastern Democracy, et au centre, Saint Union. Les élections approchent dans les Western States et le candidat Zak Demarest, président actuel est en bonne position pour garder son poste. Sa mesure phare est l'immunocard, une puce implantée dans chaque citoyen qui répondra en un temps rapide au moindre souci de santé par des injections à distance. Mais le test grandeur nature révèle des dysfonctionnements. Une équipe de l'Optic Squad est sur place pour tenter de faire la lumière sur ce problème.

Deuxième tome de cette série, à chaque tome, une histoire complète. L'Optic Squad, ce sont des hommes et des femmes qui ont des nano-caméras implantés dans leur cornée et qui bénéficient d'un appui à distance très solide. C'est une unité d'élite qui ne se déplace que pour des situations complexes. C'est de nouveau Valdo et Kathryn qui sont de mission qui, sans rien divulguer, ne sera pas de tout repos et réserve un lot de surprises désagréables assez conséquent.

Comme dans le premier tome, Mission Seattle, l'action prime. Les enjeux sont colossaux et les situations parfois complexes à saisir, il ne faut rien lâcher des textes, c'est une bande dessinée qui nécessite qu'on ne passe point trop vite ses cases. Sylvain Runberg scénarise cette dystopie pleine de rebondissements dans laquelle on ne s'ennuie pas et Stéphane Bervas dessine de manière vive et dynamique pour coller au tempo du scénario voire l'accélérer encore. Pas trop le temps de s'attarder sur la vie des héros, mais peu importe, on a quelques informations, disons que la vie de Kathryn Horst est le fil rouge de la série et qu'elle se dévoilera au cours de tous les épisodes.

Bonne série pour public en âge de comprendre les arcanes d'un scénario intelligent et tortueux.

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Vade retro, Félicien !

Publié le par Yv

Vade retro, Félicien !, Francis Groff, Weyrich, 2021

Stanislas Barberian bouquiniste avéré et reconnu et assistant d'enquêteurs amateur et non reconnu par la police se rend à Namur pour rencontrer un spécialiste de Félicien Rops qui affirme avoir mis la main sur un manuscrit rare et intime de l'artiste sulfureux. Ledit spécialiste ne viendra jamais au rendez-vous puisqu'il est assassiné quelques heures avant. En première ligne, Stanislas Barberian est vite convoqué par les policiers, puis convié à les aider.

Si l'intrigue n'est pas ébouriffante, la visite de Namur par le guide Francis Groff l'est davantage ainsi que la mise en avant de Félicien Rops, que personnellement je ne connaissais pas. Peintre, dessinateur, graveur et pas mal d'autres choses encore, Félicien Rops (1833-1898) fut sulfureux, scandaleux, provocateur, blasphémateur autant dans ses œuvres que dans sa vie, ce qui vaut encore de nos jours à ses admirateurs, des réflexions cinglantes des bien-pensants -du moins c'est ce que raconte Francis Groff.

L'enquête est pépère, Stanislas Barberian bien sympathique et le roman léger ce qui fait qu'on ne s'y ennuie pas. On y croise les héros d'autres auteur(e)s de la collection Noir Corbeau des éditions Weyrich que Francis Groff met en situation, c'est un clin d’œil marrant et très agréable lorsqu'on a lu ces autres auteurs. Voilà donc un petit polar qui ne prendra pas la tête et qui, au passage, instruira et donnera l'envie d'aller creuser la vie et l’œuvre de Félicien Rops. Moi, je dis bravo !

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Vol AF 747 pour Tokyo

Publié le par Yv

Vol AF 747 pour Tokyo, Nils Barrellon, Jigal polar, 2021

L'heure de la retraite a sonné pour Pierre Choulot, commandant à la brigade financière, après un long passage à la criminelle. Son cadeau qu'il n'accepte que pour faire plaisir à sa femme, d'origine japonaise, est un voyage au Japon. Douze heures de vol au départ de Paris. Douze heures, qui, bien sûr, réserveront leur lot de surprises et la plus forte d'entre elle, la mort du pilote. Très vite, Pierre Choulot sent que cette mort est suspecte et il prend les choses en main, soutenu par sa femme Akiko, grande amatrice de polars à l'ancienne, et notamment des meurtres en chambre close, théorie qu'elle soumet à son mari.

Quelle bonne idée que ce roman à l'ancienne, hommage à tous les maîtres du genre, Edgar Allan Poe, Agatha Christie ou Gaston Leroux ! Et quel plaisir que de prendre l'avion, moi qui ne suis pas un adepte de ce moyen de locomotion -j'aime sentir la terre pas loin de mes pieds- en compagnie de Pierre Choulot, sorte d'Hercule Poirot en plus humble et plus sympathique et d'Akiko. Je n'ai pas vu passer les douze heures de vol et j'ai même fait traîner les derniers instants, ceux où, tout le monde réuni, le limier donne la solution de l'énigme. Ça sent bon le roman policier classique, dans un cadre moderne, avec une légèreté et un humour bienvenus.

Nils Barrellon qui jusqu'ici a fait dans des polars lourds et très documentés (Le neutrino de Majorana, La lettre et le peigne) se fait plaisir et à nous aussi en reprenant toutes les ficelles du genre meurtre en chambre close, il ose même nommer un commissaire un peu imbu, Frédéric Larsan -repris de Gaston Leroux. Ça fonctionne formidablement bien, on est happé du début à la fin et avouons-le c'est un délice, un peu régressif, qui fait un bien fou. En plus d'une énigme qui tient bien jusqu'au bout, Nils Barrellon dessine finement ses personnages, on s'y croirait. Les références y sont nombreuses : "Tout devait rester mobile, déplaçable, au gré des indices, des impressions récoltées, des témoignages. Tout devait pouvoir glisser, disparaître même. Une enquête se devait d'être prise par le bon bout de la raison. Il ne fallait pas forcer les faits à rentrer dans un cadre préconçu, il fallait trouver la version où les faits se disposaient d'eux-mêmes, harmonieusement." (p. 123)

Avec tout cela, si vous ne succombez pas à cette lecture, je n'y comprends plus rien !

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