Small World, Martin Suter, Ed. Christian Bourgois, 1998 Mieux que n'importe quel résumé, voici la 4ème de couverture de Small world :
"Small World est tout à la fois un roman social, l'étude d'un cas médical et un roman policier. Conrad Lang, la soixantaine avancée, est soudain confronté aux images de sa jeunesse. Enfant illégitime d'une servante et compagnon d'un fils de milliardaire dont il partage l'existence, l'unique chose qu'il désire est d'être enfin intégré à cette famille. Il se sert de la formule "Small World" pour camoufler des pertes de mémoire qui lui permettent, par une série de flash-backs de reconstituer son destin. Peinture de la grande bourgeoisie suisse et du petit peuple, ce récit porte sur la mémoire et sur le sens de la vie. La double trouvaille de ce roman consiste à décrire à la fois la perte de mémoire et les efforts pour la reconstituer." J'ai découvert récemment par ce roman déjà ancien, Martin Suter. Je l'ai lu très rapidement, c'est vraiment un très bon roman, avec en toile de fond, la maladie d'Alzheimer. Il faut oser ! Mais attention, ici, pas de misérabilisme, pas de cours sur cette maladie : elle est là présente, mais est prétexte au déroulement du roman. Tellement bien que je vais sûrement emprunter à ma bibliothèque un autre livre de Martin Suter !
C'est le dernier album studio de Dominique A. Si vous ne connaissez pas ce chanteur, précipitez-vous dans une bonne médiathèque ou chez un bon disquaire. Vous pouvez écouter L'horizon ou son album précédent : Tout sera comme avant, 2004, ou celui d'avant encore : Auguri, 2001, ou n'importe lequel d'ailleurs. Pas de risque de faute de goût. Dominique A fait de vraies chansons françaises, avec des vraies paroles et de la belle musique. En plus, il chante bien. Que demander de plus ? Dans un camion en lien : http://www.youtube.com/v/WJYg04-goLs&hl=fr&color1=0x5d1719&color2=0xcd311b"
Voilà, c'est le dernier CD de Kate Bush. Il date un peu, c'est vrai, mais que dire d'autre ! Je crois que je vais seulement vous conseiller d'écouter Aerial, et aussi ses CD précédents. Je ne dirai qu'une chose : écoutez et laissez vous porter !
Marion vit avec sa maman Fanny. Fanny est atteinte d'une psychose maniaco-dépressive. Elle oscille entre des comportements "normaux" et des emportements de colère, des crises incontrôlables. Dans ces moments-là, sa voix et son attitude vis-à-vis de Marion changent et celle-ci en a peur. On suit Marion et Fanny, de la petite enfance de Marion jusqu'à ses 17/18 ans. Les crises, l'amour qui les lie, la haine aussi. Très belle histoire. Roman qui se lit très vite, on y entre facilement et on veut en connaître le dénouement. Belle écriture, à la fois simple et classique, parfois très moderne : rapide, phrases courtes, voire très courtes (un seul mot). Ma seule réserve est dans l'utilisation de la deuxième personne du singulier. Ce "tu" me gène : je le trouve trop accusateur, même si la culpabilité est un des thèmes du livre. (Livre en lice pour le prix inter C-E)
Déneiger le ciel, André Bucher, Ed. Sabine Wespieser
Le titre à lui seul invite à la poésie, et c'est le cas. André Bucher a une belle écriture avec justement beaucoup de poésie. De nombreux très beaux passages. Il manque cependant un lien qui permettrait d'adhérer complètement à l'histoire : David, 60 ans, vit dans une ferme isolée, en montagne. Pour la première fois depuis 26 ans, il ne peut pas déneiger la commune. Il part en pleine nuit enneigée, à la rencontre de son "fils de rechange", Antoine. Commence alors, une nuit pleine de visites virtuelles : Mireille, sa femme décédée, Muriel, son amie, ... Livre lu dans le cadre du prix inter C-E.
Délicieuses frayeurs, Maurice Pons, Ed. Le Dilettante, 2006
J'ai emprunté par hasard ce livre à la bibliothèque de ma ville, sur la très belle couverture, le joli titre et sur le fait que j'aime bien les éditions Le Dilettante : beaux livres en tant qu'objets et rarement déçu du contenu. Cette fois-ci encore, je ne suis pas déçu. Maurice Pons écrit des nouvelles dans une belle langue, des histoire parfois ordinaires, parfois imaginaires, virant parfois sur l'extra-ordinaire. Toutes ses nouvelles ont une chute, comme une histoire drôle, même si les siennes ne le sont pas toujours, drôles. C'est surprenant au début, car je venais de finir le recueil de Zoyâ Pirzâd dans lequel les nouvelles n'ont pas nécessairement de fin : elles sont une tranche de vie. Donc, là, les histoires de Maurice Pons ont un début, un développement et une fin. Celle-ci est un peu prévisible sur les premières nouvelles, ce qui ne gâche absolument pas le plaisir de la lecture ; elle l'est moins sur les dernières, ce qui rajoute évidemment à ce même plaisir. Excellente lecture.
Une vraie découverte et belle surprise ce livre, lu dans le cadre du prix inter C-E. C'est l'histoire de marginaux vivant dans un car, en haut d'une ville. Ils vivent de petits boulots, partageant tout. Ils sont surveillés par les RG parce que des élections approchent. Ce livre dégage une atmosphère très particulière. Histoire originale (enfin une que l'on n'a pas l'impression d'avoir déjà lue). L'écriture est très plaisante et l'on suit avec beaucoup d'intérêt et d'envie les petits morceaux de vie de Treize-Oignons, Babelle, La Mont-Joli, Quatre-B, Lili-Pioncette, ... Pour moi, un des meilleurs bouquins lus ces dernières semaines.
A journey in the steppe, Okna Tsahan Zam, Universal, 2004 Oui, je sais ce n'est pas très facile à prononcer, c'est normal, Okna (je l'appelle par son petit nom) est Mongol. Il faut aimer la musique traditionnelle mongole et notamment le chant diphonique (le chanteur fait en même temps deux notes, l'une grave et l'autre aigüe) pour apprécier à sa juste valeur ce CD. Mais, il n'y a pas que cela dans l'album, il y a aussi des chansons de la tradition mongole, européanisée pour nos oreilles. L'ensemble est vraiment excellent et nous procure un beau voyage dans la steppe. Dans certains morceaux, on entend même les chevaux mi-sauvages des steppes hennir, c'est dire si l'on se dépayse ! Un lien dépaysant :
Bleu pétrole, Alain Bashung Voici enfin le nouvel album d'Alain Bashung. Pour moi qui suis très amateur de Bashung depuis très longtemps, depuis Gaby et leVertige de l'amour, évidemment, mais plus assidûment depuis la fin des années 80, avec son albumNovice (Bombez le torse, bombez), je ne suis pas déçu. Encore une fois, il change de registre. Il revient à des chansons plus audibles et plus grand public (dommage ?) que ces productions précédentes (notamment L'imprudence). J'apprécie chez Bashung, ce côté expérimentation et changement parfois assez radicaux. Et puis, il a une manière de placer sa voix assez unique. Dans cet album, il ne peut quand même pas s'empêcher de faire un peu du "Bashung" sur un titre (Comme un légo). L'album a été écrit en partie et réalisé par Gaëtan Roussel (de Louise Attaque). il y a aussi une rencontre entre Bashung et Gérard Manset : on se demande pourquoi ces deux-là n'ont pas travaillé ensemble plus tôt, tellement leurs univers peuvent se ressembler. Alain Bashung, le maître des reprises, avec Arno (ils pourraient aussi se rencontrer eux deux, ça pourrait donner un bel album !), nous gratifie d'une reprise de Suzanne, de Leonard Cohen (adaptation française de G. Allwright) et d'une autre de :Il voyage en solitaire de G. Manset. La cerise sur le gâteau !