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erotique

Le Pilier du ciel

Publié le par Yv

Le Pilier du ciel, Mo, Dynamite, 2020...,

Dans le royaume de Qin, le roi est mort, c'est son fils qui gouverne. La reine-mère s'ennuie et a de forts appétits sexuels que le principal conseiller du prince ne peut plus assouvir. Lao Aï est un homme qui s'exhibe dans les cabarets locaux, particulièrement bien membré, son spectacle consiste à montrer son engin et combler des femmes toutes les nuits. C'est lui que le conseiller du prince veut faire entrer à la cour pour satisfaire la reine-mère et les autres femmes du harem, lui promettant des nuits entières de débauche, de l'or et du pouvoir.

Éloignez les enfants et les prudes, je vais parler de gros engin, de gros kiki comme dirait Zézette. Car l'on sait bien que c'est cela qui mène le monde... au moins qui mène les hommes, et manifestement, dans cet album, qui attire les femmes. Le décor est exotique, un royaume ancien en Chine. Le dessin est très coloré et si le trait n'est pas celui que je préfère, sans doute un certain manque de netteté qui fait que quelques personnages ne se reconnaissent pas aisément, sauf Lao Aï, mais lui, il a un atout qui fait qu'on ne le regarde pas dans les yeux, cette BD se lit aisément. Mo y traite de pas mal de sujets importants, outre l'hypertrophie bitale de son héros. Le pouvoir et son attrait, la puissance qu'il procure, mais aussi la jalousie de ceux qui ne sont pas aussi favorisés par la nature quelle qu'elle soit (intelligence, don pour les magouilles ou grosse bite...), la griserie de la vie dans les hautes sphères du pouvoir, etc etc.

Bien sûr, tout cela c'est pour faire sérieux, pour que mon article ne soit point trop chaud, car c'est quand même une bande dessinée érotique, aux dessins et propos explicites en même temps que point trop salés ou salaces. Pour autant le public devra être averti.

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Les fabuleuses aventures de Libertine Valentine

Publié le par Yv

Les fabuleuses aventures de Libertine Valentine, Valentine Girandier, Pourquoi viens-tu si tard ?, 2019..

Recueil de nouvelles érotiques, présentées comme des histoires réelles étant arrivées à l'auteure et son mari. Adeptes de l'échangisme, ils fréquentent les bars dans lesquels ils peuvent donner libre cour à leurs désirs. 

J'hésite entre faire le mec qui a aimé, parce que quand même des histoires érotiques, ça émoustille, entre celui qui loin de la pratique de l'échangisme en est dégoûté, celui qui remarque que cette pratique consiste surtout à échanger sa femme, un peu comme on prête sa voiture mais sans doute que dans ce dernier cas, le mari est moins excité et que le type qui a emprunté la BMW n'a pas intérêt à la rendre avec une rayure, non mais...

Voilà, j'hésite. Dire que c'est mal, non. Dire que c'est un peu répétitif au long des nouvelles, oui, même si chacune apporte son lot de nouveautés, si par nouveautés, on peut entendre partenaires masculins. Of course.

Valentine, elle est charmante, elle est jolie, elle est sexy, pulpeuse -elle a des formes quoi, mais juste ce qu'il faut là où il faut-, joyeuse, pétillante et vit très bien sa condition de femme mariée qui excite son mari en profitant d'autres organes que le sien, contrairement à Sophie sa collègue qui s'ennuie, est triste comme un bonnet de nuit, fatiguée, pas forcément sexy, pas de formes prêtes à allécher tous les mâles qui passent. C'est un peu caricatural, mais c'est aussi le genre qui veut cela, parce que les hommes ne sont pas en reste, tous beaux, sexy, jeunes, en pleine possession de leurs moyens et avec justement des moyens parfois pas si moyens que cela, plutôt bien montés quoi, ça pourrait presque en donner des complexes.

Pas ébouriffant, pas détestable non plus, vous voyez, j'hésite... 

A réserver à un public majeur et averti. Le texte est illustré par quelques dessins osés de Boiro.

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La tentation

Publié le par Yv

La tentation, Axel, Dynamite, 2019...,

Françoise et Gérard, tout juste cinquantenaires, partent en vacances sur la côte méditerranéenne. Ils rencontrent Fred, une jeune femme qui ne laisse pas Gérard indifférent. Fred leur présente Mathieu son petit ami. A l'issue d'un bain de minuit, le jeune couple se laisse aller à des ébats qui étonnent le couple plus âgé et les émoustillent. Ils se retrouvent pour quelques jours, puis Gérard, de plus en plus attiré par Fred, délaisse Françoise.

Ce qui est bien lorsqu'on écrit un blog de lecteur, c'est qu'on passe de la guerre d'Algérie en BD à une histoire érotique dans le même format. Un grand écart culturel intéressant. Et je ne doute pas que cet article attirera plus de curieux que le précédent, sans doute devrais-je mettre une catégorie érotique ou sexe pour toutes mes recensions, histoire de faire venir des visiteurs, mais je préfère la qualité à la quantité -c'est ce que je me dis pour m'auto-consoler de la (relative) confidentialité de Lyvres. Je dis relative, parce que ça monte un peu en ce moment, rien à voir avec l'éventuelle excitation masculine à la lecture de cet article.

Donc, bande dessinée adulte, les dessins y sont très explicites, il vaudra mieux ne pas la laisser traîner n'importe où dans la maison si celle-ci est peuplée d'êtres étranges et bruyants nommés enfants. Elle traite du thème de l'homme mûr attiré par une jeunette libérée, et, si elle ne le révolutionne pas, elle le met en scène érotiquement et joliment. Evidemment, il y est question de la différence d'âge dans un couple, de la femme aimée pendant vingt-cinq ans et quittée pour une plus jeune, des enfants qui ne comprennent pas et ne pardonnent pas surtout lorsque la nouvelle élue est de leur âge, du désir émoussé, de la routine dans le couple, ... Le point du vue n'est pas original, mais bien que non spécialiste du genre érotique, il ne me semble pas que ces thèmes réalistes y soient souvent traités. C'est là la grande originalité de cet album.

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Osez...20 histoires sea, sex & sun

Publié le par Yv

Osez... 20 histoires sea, sex & sun, Collectif, La Musardine, 2018

Vingt nouvelles qui ont donc en commun, d'abord d'être érotiques et ensuite de se passer en vacances à la mer.

En allant, de temps en temps, voir les statistiques du blog, je m'aperçus, il y a peu, que le tag "érotique" était le plus visité. Je me devais donc de l'alimenter afin de ne point perdre des visiteurs et même d'en gagner d'autres. Alors en ce début d'été qui s'annonce chaud, c'est La Musardine, spécialiste ès genre érotique qui fera l'objet de ma recension. 

Y a-t-il de la nouveauté dans ce recueil ? Pas vraiment, bien que je ne sois pas spécialiste du genre littéraire en question, j'ose -moi aussi- dire que les situations se ressemblent. Le paysage change un peu, surtout la température de l'eau selon que les héros sont au bord de la Méditerranée ou en Bretagne, parce que, pour ce qui est de la température des corps, elle est unanimement brûlante voire torride, et certaines parties du corps, souvent détaillées, sont en ébullition, tant qu'elles émoustilleront les plus insensibles d'entre nous.

Dans beaucoup de nouvelles, les femmes prennent les devants -et les hommes les arrières (désolé, elle était tentante)- et ce sont elles qui cherchent à provoquer le désir de l'homme qu'elles ont repéré. Est-ce parce que la majorité des auteurs de ce recueil sont des femmes ? En tous les cas, ça donne sans doute une plus grande sensualité, des scènes certes crues mais pas en enfilade (ce n'est qu'une expression, ne visualisez pas !). Allez, mes préférées pour la suite :

- C'étaient les vacances (Maître Vicaire Albion) : une femme trompe l'ennui et son mari en initiant un homme plus jeune et un peu emprunté (la chute est drôle et imprévisible)

- Le paréo bleu (Zakya Gnaoui) : une femme prof de fac parisienne et délaissée par son mari pendant un été, se surprend à avoir de nouveau du désir et à en provoquer chez les hommes.

- Eaux troubles (Clarissa Rivière) : Hironui entretient les piscines des riches propriétés et par extension -eh eh, le drôle est bien pourvu- les femmes désœuvrées qui les habitent (décidément). 

- La vie est à nous (Valéry K. Baran) : rien de très nouveau dans l'histoire, mais le ton est intéressant, qu'on s’attend plus à retrouver dans du roman noir ou dans un roman étasunien, très oral (non, rien de cochon là non plus, enfin dans ma bouche.. euh non, dans mon propos. Diable qu'il faut faire attention à ce qu'on écrit quand on cause de sexe). 

- Bienvenue chez les Ch'tis (Cornelia B. Ferre) : franchement décalée, cette nouvelle est la plus originale à tous point de vue : la situation -ou les situations- (qu'il vaut mieux prendre au second degré) et le style direct, cru.

- En repérage à la plage (Romuald Ward) : ici, c'est la chute qui donne du relief à l'histoire

Voilà voilà, rien de nouveau donc sous le sea, sex & sun, mais de quoi agrémenter les longues journées et courtes soirées estivales, chaudes (il paraît que "l'été sera chaud, l'été sera chaud", la température pourrait bien monter dans les tentes, chalets et autres mobil-homes des heureux lecteurs et heureuses lectrices -puisque ce sont les femmes qui sont le plus à la manœuvre dans ces nouvelles- de ce titre.

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Le cave du Vatican

Publié le par Yv

Le cave du Vatican, Etienne Liebig, La Musardine, 2017.....

Lorna Wajda est flic à Paris. Elle affiche de très bons résultats dans son travail n'hésitant pas à donner de son corps pour obtenir des renseignements. Lorsque son nouveau chef lui apprend qu'elle doit aller enquêter au Vatican où le corps d'un ressortissant français bien connu des services de police et de Lorna vient d'être retrouvé, elle se fait une joie d'aller dans la ville de l'amour. Mais le commissaire lui adjoint Pierre-Paul Glossu, un collègue lourdingue, ce qui freine un peu son entrain.

Etienne Liebig  est un auteur dont je n'ai pas soupé -désolé, il fallait que je la fasse sinon, elle m'aurait pollué toute la rédaction de ma recension- et dont j'ai déjà lu et commenté Les contes de mémé lubrique eux-mêmes parus à La musardine. Après le conte, le voici dans le polar et le moins que je puisse dire c'est que ça lui réussit bien. Alors, évidemment, la première référence qui vienne en tête, c'est San-Antonio. J'imagine que c'est assumé, mais de toutes façons Frédéric Dard a tellement marqué le genre qu'à chaque fois qu'un romancier voudra écrire un polar avec de l'argot, des personnages hauts en couleurs et du sexe, il en passera sûrement par là. Maintenant qu'elle est évacuée, passons au roman lui-même. Lorna est belle, intelligente efficace et pas avare de ses charmes, mais bon, pas avec n'importe qui quand même... quoique... Imaginez-la au Vatican dans ce lieu où les femmes ne sont pas les plus représentées, très portée sur la chose surtout lorsqu'elle rencontre des hommes auxquels cette chose est normalement interdite. Ah, l'interdit ! Que ne ferait un ecclésiastique -ou un autre- pour le braver, surtout lorsqu'il prend la jolie tournure et les jolies cambrures de Lorna ! Elle va mettre le feu aux caleçons des prêtres et au sein de la cité papale. Adjoignez-lui un flic un peu bas de plafond, mais opiniâtre et finalement moins con qu'il n'y paraît et le pape lui-même devra faire une apparition contrainte -et chaste- dans cette histoire.

Un pur bonheur que de lire les aventures de Lorna et Pierre-Paul. Drôles, enlevées, peu vêtues -mais je rassure les plus puritains d'entre vous, enfin ceux qui n'ont pas encore fui ce blog, il n'y en a pas à toutes les pages, l'enquête prime. Dialogues savoureux -merci Lorna de traduire Glossu, difficile de saisir son sabir-, enquête flirtant avec le mystique -je ne suis pas fan de ce genre, mais si c'est Lorna, je veux bien- menée jusqu'au bout de main de maîtresse si je puis m'exprimer ainsi, scènes chaudes, ... Comment ? Vous voudriez passer à côté ? Mais pourquoi diable ? Etienne Liebig m'a même redonné l'envie de relire San-Antonio.

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La chambre de verre

Publié le par Yv

La chambre de verre, Axel, Ed. Dynamite, 2017

Flavia a 44 ans et plus de boulot. Sauf depuis quelques mois où elle s'exhibe chez elle, nue, sur son lit, sous sa douche, dans tous ses moments intimes, sur un site qu'elle a créé. Son appartement est bardé de webcaméras à travers lesquelles elle montre sa solitude et son corps. A l'occasion d'une fête entre amis, Flavia rencontre Marco auquel elle parle assez vite de son activité au risque de ne rien pouvoir construire avec lui.

Attention, éloignez les enfants de cette page érotique même si j'ai bien conscience que cette annonce liminaire peut avoir deux effets, un celui d'alerter les parents et deux celui contraire à ma demande de rapprocher les enfants -les grands- d'une page qui peut les émoustiller. Mais que nenni, chers amis adolescents qui venez ici, je ne mettrai pas d'autre photo que la couverture...

Cet avertissement énoncé, venons-en au contenu de cette bande dessinée, peu dialoguée aux grandes cases dessinées (3 ou 4 par page voire 5 dans le cas des dialogues). La place est donc belle pour les dessins et particulièrement ceux qui représentent Flavia chez elle seule ou avec Marco. Cette BD est érotique, certes, mais elle présente aussi le portrait d'une belle femme. Il est assez rare de montrer des quarantenaires, la littérature, le cinéma parlent souvent des trentenaires voire plus jeunes. Flavia est une femme ordinaire avec la petite particularité de son exhibition. À part cela, elle vit dans le même monde que nous avec ses difficultés et ses contraintes. Plus de boulot, plus d'argent, seule à 44 ans, pas facile de construire quelque chose. Néanmoins, elle ne s'avoue pas vaincue et ose. Ce n'est pas un essai sur la solitude en milieu urbain et sur la prolifération des sites pour adultes, juste l'histoire d'une femme qui ne se sent pas bien en groupe et qui se sent sécurisée chez elle, matée par des internautes. 

Côté dessins, on est dans du réaliste, tant pour les traits que pour les couleurs. Un chat est un chat si je puis m'exprimer ainsi... Rien n'est caché même si l'on n’est pas dans du porno pur et dur -si je puis me permettre-, il faut savoir que l'œuvre est à réserver aux adultes.

Un clin d'œil coquin en ce jour de Saint-Valentin...

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Femme de Vikings

Publié le par Yv

Femme de vikings, Carl Royer, La Musardine, 2016...,

Comté de York, nord de l'Angleterre, seconde moitié du IX° siècle, les Vikings à force de guerres menées contre les Saxons ont fini par s'installer. Ils font régner peur et violence. Lors de l'assaut d'un village, l'un des leurs est capturé. Très vite, Nora, une jeune saxonne tombe sous le charme de cet homme fort qui dégage une puissance indéniable. Nora, encore vierge s'initie au plaisir avec celui qui se nomme Halfdan. Elle l'aide même à s'échapper et le suit dans son village. Elle devient ainsi sa seconde femme, ce qui laisse de multiples possibilités d'accouplement et de débauches, surtout lorsqu'on sait qu'Halfdan à deux frères, qu'ils sont tous partageurs et que Nora aime la diversité.

De l'érotisme -assez chaud quand même- à la mode viking, historique donc et, renseignements pris, bien documenté, enfin pour l'histoire, pour l'érotisme, je ne sais pas si l'auteur a puisé dans des manuels ou s'il a fait appel à ses pratiques ou souvenirs voire fantasmes... Avant tout donc, ce roman est historique et raconte les affrontements entre Saxons et Vikings dans le comté de York. Il faudra attendre l'arrivé de Guillaume le Conquérant en 1066 -950 ans cette année et toujours une petite rancœur des Anglais à notre endroit- puis cinq années de guerres terribles pour pacifier la région.

Et puis, ce roman est aussi un roman érotique, très chaud donc, avec pas mal de scènes torrides notamment dans sa première partie intitulée Nora. La seconde partie, Denisc, en contient aussi notamment sur la fin, mais son début est basé sur les affrontements entre Saxons revanchards et Vikings sûrs de leur puissance. Car ils sont beaux, ils sont forts ces Vikings, et c'est ce qui fait craquer Nora, la jeune fille qui se révélera être une assoiffée de sexe, une nymphomane dirait-on maintenant. C'est le sexe qui lui permettra de parvenir à ses fins ; elle et Halfdan, "ils étaient fous, tous les deux, fous de sexe et c'était bien le sexe qui les menait, qui les dirigeait dans leur folie." (p.191)

Carl Royer fait preuve d'une belle plume -qu'il ne se met pas là où vous pouvez penser, même si cela pourrait être dans l'une des scènes du roman- qui permet de suivre cette histoire très agréablement. Bon, parfois, les scènes de sexe sont un peu rapprochées, un peu violentes, et longues, c'est qu'ils ont la forme les Vikings -et des formes manifestement, puisque non pas équipés d'un simple pénis mais de mandrins épais. Nora n'étant pas en reste puisqu'elle même très en formes appétissantes ainsi qu'Odval la femme d'Halfdan.

En résumé, plutôt pas mal ce roman qui permet de se remettre en tête l'histoire des Vikings de manière décalée et qui va me permettre d'attirer un bon nombre de visiteurs tant j'ai écrit le mot sexe dans ma recension.

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Petites pièces d'amour

Publié le par Yv

Petites pièces d'amour, Habashli Kunzeï, Éd. Envolume, 2016....

"S’il n’est de plaisirs que d’instants, le haïku en est le bon interprète. Dans ce recueil, Habashli Kunzeï prend alternativement les voix de l’homme et de la femme pour explorer toutes les étapes de la rencontre amoureuse et sensuelle : émois, jouissances, mélancolies… Toujours juste, parfois exubérante, sa plume invite le lecteur comme la lectrice à passer à l’acte." (4ème de couverture)

Loin, très loin d'être spécialiste voire même simple amateur de poésie, je ne suis pas le plus qualifié pour parler d'un recueil de haïkus, cette forme japonaise de la poésie. Enfin, renseignement pris sur divers sites, je m'aperçois que le haïku décrit une émotion, une sensation, une sorte d'instantané. En cela, ceux de Habashli Kunzeï en sont dignes. Courts, évidemment, le genre le veut, ils se lisent comme si c'était un mot qu'on laissait le matin en partant au travail, un mot sur la table du petit déjeuner pour l'autre qui part plus tard, ou sur l'oreiller pour celle ou celui qui dort encore et qui le lira sourire aux lèvres en s'éveillant et en repensant au moment qui l'a inspiré. Ils sont aussi le résultat d'une vision, d'une rencontre parfois brève, juste une pensée, un fantasme :

Cette femme je la veux

En robe blanche

Face à l'autel

Ou lorsque la rencontre est déjà faite et la glace rompue :

Profitant du miroir

De la salle de bains

Je t'épie

Sous titré, Haïkus tendres et érotiques, ce livre explore l'espoir, la rencontre, la séduction, les fantasmes et la jouissance... L'exubérance également lorsque le désir est à son comble. La mélancolie itou, lorsque le plaisir est passé et que la rencontre, consommée n'est pas appelée à être renouvelée :

Dites-moi

Combien de nuits

Encore à vivre ?

Beau recueil à la couverture rouge, petit format, préfacé par Shan Sa. Qui finit avec ce haïku :

Jouir

Et demain ?

Jouir

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Giovannissima !

Publié le par Yv

Giovannissima ! Tome 3, Giovanna Casotto, Éd. Dynamite, 2015, (traduit par Studios Marmo)...

Giovanna Casotto fait paraître ces courtes histoires entre 1996 et 2001 dans le journal Selen. Elles sont reprises ici par les éditions dynamite dans un bel album. Ce sont des nouvelles érotiques en bande dessinée. Les femmes y sont belles, calquées sur le modèle pin-up des années 50, elles ont donc des formes et aussi du tempérament ; dessinées et scénarisées par une femme, elles ont l'avantage d'être dotées d'un esprit et même capables de réfléchir.

Je ne suis pas un grand connaisseur en matière de nouvelles en bande dessinée et encore moins en bande dessinée érotique -quelques vieux souvenirs des BD de Manara feuilletées je ne sais plus où-, c'est dire si le mot découverte s'applique totalement à mon cas lorsque j'ouvre cet album. Ce qui saute aux yeux, c'est la belle place faite aux femmes, ce qui est sans doute moins le cas dans les ouvrages scénarisés et dessinés par des hommes. Bon, je ne m'appesantirai pas sur les scenarii qui ne brillent pas par leur originalité, mais dans les interviouves reproduites en fin de volume, Giovanna Casotto explique qu'elle s'attache beaucoup plus aux dessins parce qu'elle-même fonctionne comme cela lorsqu'elle regarde une BD. Et c'est vrai que les dessins sont beaux, des personnages essentiellement, nus souvent. Il y est question de plaisir entre femmes, ou entre homme et femme, de séduction, de jalousie voire même de tueur à gages pour se venger, de fantasmes, tous les ingrédients de l'érotisme, tout ce qui fait prendre la sauce, si je puis me permettre. C'est léger ou drôle, pas pesant du tout avec le charme supplémentaire du temps qui passe, sans doute ces femmes mode années 50 y sont-elles pour quelque chose.

Pas de perversions du genre que l'on peut malheureusement trouver sur de nombreuses pages Internet, non, du classique, du bon qui fait "AHHHH", "MMMHH", "NON, NON... OHHH OUI, OUI" voire des OOH... C'EST BON" ou des "SLURP... SLURP",... Nous voilà presque dans Comic strip de Gainsbourg... (ci-dessous en cadeau, ne me remerciez pas, ça risque de vous rester en tête toute la journée)

Néanmoins, c'est un ouvrage qu'il faut garder et ne pas forcément mettre entre toutes les mains, surtout les innocentes, ça reste un album de Bande dessinée adulte, à réserver donc aux adultes.

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