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De Niros'game

Publié le par Yv

De Niro's game, Rawi Hage, Denoël et d'ailleurs, 2008 (traduit par Sophie Voillot)


Beyrouth, dans les années 80, dans le quartier chrétien, Bassam et Georges amis d'enfance tuent le temps entre menus larcins, petits boulots et rêves d'autre part, Rome, pour Bassam. Georges, lui se rapproche de la milice chrétienne et de sa toute puissance. Bassam rêve d'un gros coup qui lui rapporterait assez pour s'en aller avec son ami Georges.
Il m'a fallu 50 pages pour entrer véritablement dans ce roman, mais après quel rythme ! Rawi Hage  (Libanais ayant quitté son pays en 1992 après la guerre civile, et désormais installé au Canada) décrit le Liban, Beyrouth et ses habitants avec rage, misanthropie et violence. Cette violence n'est pas gratuite, elle reflète ce qu'est sans aucun doute, puisqu'il l'a vécue, la guerre les privations les angoisses de ne pas toujours revoir les siens vivants ou de mourir soi-même. Entre deux passages d'une écriture sans concession, intense et virulente, quelques passages plus poétiques se glissent. Je me suis attaché aux deux personnages principaux, les admirant et les détestant tour à tour et finalement, les plaignant plus qu'autre chose.
Un vrai beau roman rageur : de la littérature qui ne repose pas ! 
Ce livre m'a été adressé par Violaine de Chez les filles (eh oui, il parait que ce n'est pas une histoire de sexe). Qu'elle en soit remerciée.

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Ceinture jaune

Publié le par Yv

Ceinture jaune, Philippe Fréling, Arléa 1er/mille, 2007


L'histoire se déroule en Alsace à la fin des années 60, à l'époque où poussent dans les périphéries des villes, de grandes tours d'habitations, des ZUP. L'auteur y fait s'exprimer un garçon de dix ans tiraillé entre une mère et une famille étouffantes et sa vie à l'extérieur, notamment les cours de judo, et qui se lie avec un judoka de son âge ( "Ce qui compte, c'est être avec lui, au judo. Se voir. S'empoigner. Marcher l'un à côté de l'autre, le soir en rentrant. Se parler. Se deviner."), découvrant ainsi ce qu'il ne sait pas encore appeler ses désirs.
Très beau roman, au style très personnel,  écrit dans une belle langue : le vocabulaire est adapté à l'âge du narrateur, mais pas enfantin. Philippe Fréling saute souvent du coq à l'âne, dans de tous petits paragraphes retraçant ainsi le fil des pensées de cet enfant, que l'on suit très aisément. Il a su dépeindre cet apprentissage de l'indépendance et cette révélation de la sexualité latente de l'enfant de manière très pudique. Très louable et particulièrement appréciable de nos jours où la vulgarité, le trash et la surenchère dans l'expression des sentiments et de la sexualité sont placés en tête de gondole.

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Les Giètes

Publié le par Yv

Les Giètes, Fabrice Vigne (texte), Anne Rehbinder (photos), Ed. Thierry Magnier, 2007


Un mot d'abord sur la genèse du livre  : les éditions Thierry Magnier proposent "une série de photographies dont il ignore tout [...] à un écrivain. Il s'aventure alors dans l'écriture d'un roman où ces photographies croiseront la vie du héros pour la transformer."

Donc, muni des photographies très réalistes d'Anne Rehbinder, Fabrice Vigne se lance dans la vie de Maximilien Bertram. Maximilien a 80 ans, vit dans une maison de retraite, et sous prétexte de ranger ses papiers retrouve et reprend l'écriture de son journal stoppée 45 ans auparavant. Il écrit évidemment sur sa vie actuelle et sur la relation privilégiée qu'il entretient avec son petit-fils, Marlon, mais aussi sur son passé, ses espoirs et ses déceptions de militant communiste, de syndicaliste. Ses propos sont émaillés de citations très a-propos de Flaubert qu'il admire. Maximilien est à la fois sans concession, mais ne juge pas, légèrement  désenchanté, mais plein d'espoirs.
Fabrice Vigne maîtrise parfaitement son sujet, ... ses verbes, ses compléments et son style également ! J'avais beaucoup aimé TS et L'échoppe enténébrée et je retrouve dans ce livre le style intelligent, jamais pédant, utilisant un vocabulaire (dont "les giètes", expliqué en plein cœur de l'ouvrage) plus large que la moyenne. J'ajouterai que je me suis attaché à Maximilien et à son entourage que F. Vigne décrit avec beaucoup de tendresse, d'humour et de simplicité. J'aurais aimé continuer un petit bout de route avec lui et j'avoue que j'aurais tellement avoir eu cette relation avec un de mes grand-pères disparus trop tôt.
Pour ceux qui veulent lire de beaux livres intelligents, vraiment, je recommande la lecture de Fabrice Vigne (Sylire aussi). Voir aussi le blog de Fabrice Vigne.

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Les cinq quartiers de l'orange

Publié le par Yv

Les cinq quartiers de l'orange, Joanne Harris, Quai Voltaire, 2002


Françoise Simon revient s'installer dans le village de son enfance sur les bords de Loire, en Anjou. Elle y ouvre un restaurant qui connaît rapidement le succès. Cependant, un secret, vieux de cinquante ans, lié à son véritable nom (Framboise Dartigen) et à sa famille l'empêche de se dévoiler au grand jour.
Ce livre assez formidable fourmille de très belles descriptions des paysages ligériens et des personnages. Des intrigues se croisent, s’entremêlent. Framboise raconte son enfance, pendant la guerre, ses baignades dans la Loire omniprésente, et relate aussi sa vie actuelle. L'auteure oscille entre présent et flash-backs pour notre plus grand plaisir.
En débutant ce livre, conseillé par Flora, je croyais avoir à faire à une gentille histoire, légère. Or c'est tout le contraire : complexe dans le déroulement et brillant à souhait.

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Panique à Porterhouse

Publié le par Yv

Panique à Porterhouse, Tom Sharpe, Belfond, 1998


Suite à l'article de Valdebaz sur un livre de Tom Sharpe (La route sanglante du jardinier Blott), je me suis procuré moi aussi un livre du même auteur. Porterhouse, un collège so british de Cambridge est en plein émoi. Lady Mary, veuve de l'ancien Maître y introduit un professeur chargé d'éclaircir la mort de son mari défunt. Dans le même temps, la mafia entre dans ce collège par la grande porte. C'est donc la panique. Tom Sharpe écrit très joyeusement et se lit tout aussi joyeusement. Il se moque gentiment de la vieille Angleterre, avec un humour typiquement anglais. C'est drôle, ça part dans tous les sens. Ma seule réserve réside dans  la longueur du livre : 436 pages, c'est long. Une petite de coupes de certaines pages n'apportant rien de particulier m'aurait convenu.

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Les aquariums lumineux

Publié le par Yv

Les aquariums lumineux, Sophie Bassignac, Denoël, 2008


Claire habite dans un immeuble aux fenêtres sur cour (évidemment, la référence au fameux film du même nom : Fenêtre sur cour, d'Hitchcock est présente). Elle observe ses voisins, se lie avec l'un d'entre eux M. Ishida. Après, je ne sais plus, parce que je ne suis pas allé jusqu'à la fin. Ce qui aurait pu faire une belle galerie de personnages, n'est finalement qu'un amoncellement de clichés et de lieux communs, dans les portraits comme dans l'écriture, fades tous les deux. J'ai donc stoppé ma lecture de ce roman, qui, pour utiliser moi aussi un lieu commun (y'a pas de raison, non ?), m'est tombé des mains.

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Cadeau d'adieu

Publié le par Yv

Cadeau d'adieu, Vladimir Tasic, Les allusifs, 2003


Je continue mon exploration des éditions Les allusifs, par ce roman du Serbe Vladimir Tasic. Un matin, un Serbe installé au Canada reçoit par colis, les cendres de son frère disparu mystérieusement quelques années auparavant. Ce colis est le prétexte pour cet homme pour se remémorer sa jeunesse en Serbie, en famille avec ce frère aimé. Cette histoire simple n'est cependant pas toujours aisée à suivre, car beaucoup de digressions alourdissent le propos. Si j'ai plutôt apprécié le livre dans son ensemble, j'ai été gêné par ces parenthèses, parfois obscures et qui arrivent sans qu'on s'y attende. Néanmoins, je reste sur une bonne impression d'un livre finalement, beaucoup plus sage que ce que j'ai déjà lu chez cet éditeur.

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