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Tous nos petits morceaux

Publié le par Yv

Tous nos petits morceaux, Emmanuelle Urien, Ed. D'un noir si bleu, 2011

Le principe est simple et inventif : nos miroirs voient tous nos petits défauts, nos travers, mais aussi nos qualités et beautés. Emmanuelle Urien a donc décidé de les faire parler dans ce recueil de nouvelles.

Ce qui lie dans l'ensemble de ces nouvelles c'est que les narrateurs sont des miroirs ; la première nouvelle intitulée Éclats de miroir recense ce qui se fait en terme de miroirs, ceux que l'on retrouvera ensuite dans les différentes histoires.

Les deux nouvelles suivantes sont un peu fades, voire anecdotiques : le vie d'un miroir de médecin, celui qui recueille le dernier souffle et celle d'un miroir d'une belle femme qui se convertit à la vie monastique. Si l'idée de départ est plaisante, le propos est une peu convenu, attendu et superficiel. Par contre, les autres remontent très nettement le niveau. Emmanuelle Urien alterne les nouvelles fortes, violentes, crues parfois, plus légères voire même poétique pour l'une d'entre elle. Toujours le miroir raconte, mais il y met parfois de l'émotion, il ne reste pas froid et terne : il vit ce qui se déroule sous ses yeux, si je puis utiliser ce terme pour une glace.

La nouvelle est parfois à chute, mais parfois non. Ce qui est bien dans ce livre c'est qu'à chaque fois, on est surpris par l'angle de l'auteure, par son langage, par les personnages vus à l'envers. Et puis l'écriture change d'une nouvelle à l'autre. Parmi mes préférées, je note trois histoires dures et violentes dont je vous donne les premières phrases :

Témoin spéculaire : "Il l'embrasse. D'accord, elle le laisse, elle répond comme il faut, elle met la langue elle aussi, la baudruche de l'orgueil, elle s'applique, elle se demande sans doute si elle embrasse assez bien pour lui, un beau mec comme ça, plus âgé qu'elle, c'est sûrement un honneur." (p.83)

Gentille alouette : "Nous avons peur du noir, tous nos petits morceaux. Il est l'heure : Maman va fermer les volets. Le bébé crie, nous frémissons." (p.91)

Le signe du miroir : "Planté devant la glace, il crache. Sur qui ? Sur lui qui me regarde, ou sur moi qui le dévisage ? Lequel de nous deux vient de cracher, d'un grand jet jaune, sur l'image de l'autre ?" (p.105)

Mais il y en a aussi de plus douces, plus légères :

Le jour où la neige a recouvert la plage : "Je me souviens de vous, mademoiselle. Cette large tache bleue que vous aviez sur le menton. Couleur myrtille, indélébile. Je n'avais jamais de bleu si noir, de noir si bleu, une teinte contradictoire et mal placée." (p.127) Dans ce début, l'auteure réussit à placer le nom de la maison d'édition, pas mal !

Tentative réussie d'approche de l'infini : "- Tiens, regarde : les revoilà. C'est la troisième fois, ce mois-ci. Ces deux-là, ils ne se rendent pas compte : la foule du Café des Sports un dimanche matin avant les résultats du PMU, ça n'a jamais étouffé l'amour." (p.143)

Tous ces petits extraits pour vous donner envie d'aller au-delà du miroir -oui, je sais, elle est un peu facile, mais de temps en temps, les références ou allusions évidentes méritent d'être dites sous peine qu'elles manquent aux lecteurs. Après votre lecture, peut-être vous surprendrez-vous à entamer la conversation avec vos miroirs, glaces, psychés. En tous les cas, vous ne vous regarderez plus dedans de la même manière, sachant qu'ils vous observent. Quant à moi, je ne vous remercie pas Emmanuelle Urien, parce que déjà, j'avais l'habitude de parler aux différents automates (pompes essence -encore hier, j'ai répondu à l'une d'elle qui me brusquait, que j'avais mon temps et qu'elle se répétait en vain-, distributeurs de billets et autres appareils parlants), maintenant, je vais en plus m'entretenir avec mes miroirs : je crains la camisole, l'internement ou au minimum, l'interrogation de mes proches... Encore que, je crois qu'ils sont habitués à mes bizarreries. Finalement c'est peut-être leur non-étonnement qui m'effraiera le plus...

Merci Gilles Paris.

Clara a lu et aimé elle aussi. 

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Le héron de Guernica

Publié le par Yv

Le héron de Guernica, Antoine Choplin, Ed. Le Rouergue, 2011

Au tout début du roman, Basilio est à Paris pour voir le tableau de Picasso, Guernica, exposé à l'Exposition internationale des arts et techniques. Ensuite, en flashback, on apprend que Basilio est un jeune habitant de Guernica. Qu'il peint des hérons. Que pour cela il s'isole dans les marais proches de la ville et approche les oiseaux au plus près pour tenter d'en restituer l'authenticité dans sa peinture. Mais un jour, en pleine inspiration, des bombardiers nazis survolent et bombardent la petite ville espagnole.

C'est un petit roman qui met en exergue l'amour de Basilio pour la peinture et des hérons. Tout est construit là-dessus et sur l'opposition à la barbarie qui va faire s'abattre sur Guernica les bombes nazies. "T'as l'aviation allemande qui nous passe à ras la casquette et qui balance des bombes sur nos maisons et tu voudrais qu'on s'émerveille devant un héron qui s'envole." (p.81) Mais il est aussi une représentation de ce qui a été vécu là-bas pendant le bombardement. Comment cette petite ville vivait paisiblement entre ses marchés, ses habitants qui allaient au bal, qui draguaient, qui peignaient, qui encadraient... Comment elle fut totalement détruite.

Ce qui me frappe c'est que Antoine Choplin nous décrit un jeune peintre qui ne fait que des hérons, des toiles représentatives, figuratives alors que le tableau de Picasso qui représente ce drame est une toile cubiste, déstructurée. Je ne suis pas capable de dire ce qu'il faut en tirer comme conclusion -peut-être aucune d'ailleurs-, mais ce détail m'a sauté aux yeux.

Ceci étant dit, ce livre alterne les bons passages et des moins intéressants. Antoine Choplin, par une écriture simple, directe, parfois orale décrit le quotidien de Basilio et s'attarde sur ses moments d'isolement, lorsqu'il peint. Descriptions des paysages, du héron et des questionnement du peintre :

"Basilio se dit qu'il conviendrait peut-être un jour ou l'autre de se résoudre à oublier le héron lui-même pour ne s'intéresser qu'à l’abîme qui s'ouvre à l'interstice de son regard. Plonger un peu là-dedans, et seulement ça.

D'ailleurs, de cette façon, on pourrait au passage abandonner tout le reste. Le héron lui-même donc, son plumage, ses allures fières, la flèche de son bec, mais aussi tout ce qui façonne son environnement. [...] On se dirait que oui, sans doute, la réalité profonde du héron peut être détachée de celle de la matière et des paysages qui l'entourent." (p.55/56)

C'est dans ces réflexions-là qu'on se dit que Basilio s'approche au moins mentalement du Maître, Picasso. Et c'est là sans doute la relation entre leurs peintures : Basilio, sans connaître celle de Picasso s'en approche au moins par la pensée (pour apporter une tentative d'explication à mon interrogation précédente sur le choix de l'auteur de prendre deux peintres totalement différents), mais n'ose pas encore franchir le pas : "Il conviendra seulement, comme les autres fois, mieux que les autres fois, mieux qu'il ne l'a jamais fait jusqu'à présent, d'ausculter ce héron du regard, avec un application parfaite, d'en cueillir quelques traits cachés, et surtout une petite lueur de vie. Et c'est tout." (p.56/57)

J'ai beaucoup aimé ces passages sur la peinture, sur les paysages, mais ils sont parfois un peu longs et manquent de couleurs, de lumière. C'est un peu terne. Ainsi en est-il aussi du bombardement de Guernica qui dure, qui dure sans que jamais vraiment l'émotion ne gagne le lecteur. Je ne saurais dire à quoi c'est dû, d'autant plus que l'écriture d'Antoine Choplin m'a plu. Beaucoup même, parce qu'avec une économie de moyens, il sait raconter une histoire, des personnage et décrire des lieux. Point d'envolées lyriques, qui peuvent être utiles ou réjouissantes parfois, mais qui ici, auraient été probablement déplacées.

Pour résumer, je dirais que j'ai une toute petite déception dans un roman qui mérite très largement d'être ouvert -et lu, bien sûr !- ne serait-ce que pour se retrouver en compagnie de Basilio lorsqu'il peint dans les marais de Guernica, dans un silence seulement perturbé par les cris des oiseaux aux alentours. Et puis, cette opposition entre ce calme complet, cette quiétude gâchée, assassinée par le bombardement meurtrier est une idée de livre qui marche formidablement bien.

Un merci particulier à Caroline de la Librairie Dialogues

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A l'encre de Chine

Publié le par Yv

A l'encre de Chine, Christian Lejallé, Ed. Imagine & Co, 2011

"1860. Après trois mille ans d'histoire, le Céleste Empire s'effondre.
Seul le Maître peut encore venir à bout des maux qui le rongent. Pour détruire ce vice-empereur de Chine qui conteste son pouvoir, l'impératrice Ts'eu-hi va utiliser le plus terrifiant des poisons : l'amour.
Sacrifier l'Empire ou sauver celle qu'il aime, le Maître n'a pas d'autre choix. En essayant de sortir de ce piège machiavélique, il va entraîner Yuna, sa fille, dans la plus bouleversante des épopées." (4ème de couverture)

Christian Lejallé fait débuter son récit bien avant 1860 et remonte lentement l'histoire de la Chine. Les empereurs, les guerres, la grande histoire, mais aussi la lignée du Maître, sorte de diplomate, de conseiller en chef, de sage. A cette époque, les futurs maîtres sont éduqués par des maîtres avérés qui doivent faire naître en eux l'intérêt de la rhétorique, de l'analyse et du conseil politique, économique ou stratégique.

Ce premier tome de A l'encre de Chine est intitulé Le Maître et c'est donc son histoire qui en est le thème principal. De la naissance de ses ancêtres en passant par la sienne jusqu'à la naissance et l'éducation de Yuna, sa fille, qui sera l'héroïne du second tome.

Une jolie manière de plonger dans les méandres de l'empire chinois, dans les arcanes des diverses familles qui gouvernent et sont liées les unes aux autres, dans la diversité des clans, des peuples : Mandchous, Mandarins, Mongols, ... On est parfois un peu submergé par tous ces noms, ces peuples qui ont crée le pays, mais l'art de Christian Lejallé est de nous remettre toujours en selle avec l'histoire du Maître : le personnage fil rouge qui nous permet de ne pas le perdre (le fil, bien sûr !)

C'est aussi le livre de la montée en puissance, et la cruauté de Ts'eu-hi, future impératrice. Prête à tout pour arriver au sommet, son parcours est semé d'embûches qu'elle déjoue en n'hésitant pas à massacre ses opposants ou ses alliés qui la gênent ou encore son peuple, pour servir ses intérêts : "Dans un exode lamentable, l'impératrice Ts'eu-hi s'était réfugiée à Xian et toute la cour avec elle. Pour être à même de payer la nouvelle indemnité de guerre exigée par les Occidentaux, Ts'eu-hi fit doubler les taxes gouvernementales dans toutes les provinces du sud. [...] Pendant toute l'année de son séjour à Xian, Ts'eu-hi saigna à blanc le pays qui croulait déjà sous la plus infâme misère. Des cadavres jonchaient les rues et jusque sous les fenêtres des palais où elle vivait, mais Ts'eu-hi n'en voyait rien, aveugle au monde et à tout ce qui  ne nourrissait pas d'une manière générale la grande oeuvre de destruction qu'elle avait entreprise." (p.161/162)

Dans un style volontiers poétique, lent, une écriture tout en paraphrases, imagée, Christian Lejallé nous promène dans ce pays de l'époque médiévale jusqu'au début du XXème siècle. L'histoire n'avance pas vite, il faut prendre le temps de s'imprégner des lieux, des paysages, des personnages. Point de scènes de guerres violentes et terribles, mais plutôt des stratégies et des constats. Il faut aimer ce rythme imposé par l'auteur qui permet de bien se rendre compte de la lenteur de la machination ourdie par Ts'eu-hi contre le Maître. Pas forcément du goût de tout le monde. Personnellement, ça me va.

NB : Ts'eu-hi a vraiment existé et a régné en tant que régente de 1861 à 1908, n'hésitant pas à faire tuer ceux qui pouvaient lui ôter le pouvoir. Alors, j'en sais des choses, hein, vous êtes épatés ? Pour être franc, lorsqu'un livre éveille ma curiosité, je vais creuser un peu à droite et à gauche (histoire de ne froisser personne), ce qui fut le cas pour ce roman.

 

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L'héritage de Guillemette Gâtinel

Publié le par Yv

L'héritage de Guillemette Gâtinel, Joseph Bialot, Ed. Rivages/Noir, 2011

Guillemette Gâtinel, une riche ex-habitante de la commune de Rocbelle meurt. Elle laisse en héritage à cette commune une somme plus que rondelette, à la seule condition que la mort de son fils, Sylvain, survenue presque 40 années plus tôt soit réétudiée. Classée comme accident, Guillemette était sûre qu'il s'agissait d'un meurtre. Le maire de Rocbelle demande à Antonin Merlot, ancien journaliste, fils du pays et accessoirement ancien camarade de Sylvain d'enquêter. Très vite, il est persuadé du caractère criminel de la mort de son ancien ami.

L'intrigue peine un peu à s'installer, les personnages principaux ne sont plus très jeunes et dégainent moins vite que les p'tits jeunots. Cependant, elle prend place sur fond de guerre d'Algérie, de France des années 60, celle dans laquelle des bidonvilles fleurissaient encore aux abords des villes. La ville ici s'appelle Arbase :

"Arbase... Elle ressemblait à une ville, avait l'allure d'une ville, ses mouvements, ses odeurs, sa vie, mais ce n'était pas une ville. Elle n'avait pas de couleurs. Agitée, retournée, par les remous des guerres de décolonisation, minée par les manques de toutes sortes, cette caricature citadine m'a vu naître, grandir, traîner dans ses jardins de déchets et de pierrailles, évoluer avec elle.

Elle possédait une mairie, une école, des commerces, un club de foot. Il lui manquait une âme pour l'unifier." (p.29)

Antonin et son ami Alvaro, ex-flic dont il a demandé l'aide se retrouvent confrontés à des gens qui entendent bien laisser cette enquête au point mort. Des gros sous ont disparu pour on ne sait quel profit : sortir le mort du fossé dans lequel il a été retrouvé ne sent pas bon du tout.

A franchement parler, je ne peux pas dire que je me sois vraiment laisser captiver par cette histoire : ni désagréable, ni emballante, j'avoue que je me suis un petit peu ennuyé. Et pourtant le contexte me plaisait bien. C'est sans doute la construction du roman qui m'a gêné : des flash-backs, des informations données au compte goutte, distillées parcimonieusement. Un puzzle un peu difficile à reconstituer : je n'ai jamais été bon à ce jeu, déjà les puzzles dix pièces lorsque mes enfants étaient petits, ça m'agaçait !

L'écriture oscille entre classique et argot, phrases courtes plutôt, sans vraiment de chichis.

J'aimais bien le titre pourtant, ce prénom désuet m'attirait. Dommage.

Deux autres avis, l'un qui ressemble au mien : Topsy, l'autre très enthousiaste : Claude Le Nocher.

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Tout autour des Halles quand finissait la nuit

Publié le par Yv

Tout autour des Halles quand finissait la nuit, Gérard Landrot, L'Éditeur, 2011

Hermine, dite Mimine devient prostituée dans un pauvre bordel parisien, par hasard. Puis n'ayant pas de cœur à l'ouvrage, elle devient cuisinière pour les filles plus dégourdies. Ensuite, elle sort du claque pour devenir concierge au 62 rue Montorgueil. Nous sommes en 1938. Elle vivra les années de guerre à cette adresse. De petites combines pour améliorer le quotidien, en actes plus répréhensibles, d'un côté comme de l'autre d'ailleurs, elle mène sa vie au jour le jour, sans jamais penser à un avenir plus florissant ou moins joyeux.

Mimine sort de l'école très tôt, de sa campagne nordiste pour venir à Paris. Elle arrive dans cette période trouble et ne comprendra jamais les enjeux, les causes ni les conséquences de ses actes. Ceux qu'elle commet pour elle-même. Ceux qu'elle commet pour aider des copains. Ceux qu'elle commet pour faire plaisir. Elle découvre alors qu'il peut être facile d'entrer dans la belle société de l'époque sans vraiment se compromettre -du moins le pense-t-elle. Tout brille, tout est artifice, mais tout attire : les belles tables, le champagne, les robes, ...

"Et c'était un peu ma vie résumée : j'étais concierge et pourtant, par hasard, je me retrouvais au milieu des gens les plus importants de Paris." (p.149)

Le lecteur est dans la loge de Mimine et vit la guerre par ses yeux innocents. Un bon moyen pour se rendre compte du quotidien des Parisiens pendant cette période difficile. Il est assez simple 50, 60 ou 70 ans après de prendre une position manichéenne entre le bien (les bons Français résistants) et le mal (les mauvais Français collaborateurs). Il y en eut certes, mais la plus grande partie de la population fut sans doute moins aisément classable. Il fallait bien penser à s'en sortir, à aider ses proches. Mimine, c'est cela. Elle agit au quotidien, pas toujours légalement, elle chaparde, s'approprie des objets ne lui appartenant pas, mais en d'autres temps et d'autres lieux elle eut fait de même : elle n'a point d'opinion politique, notamment sur les juifs et ne sait d'ailleurs même pas ce qu'est un juif. Loin de moi l'idée de dire que les dénonciations de juifs, les brimades permanentes des gens qui portaient l'étoile étaient excusables, mais je ne suis pas sûr qu'elles furent le sport national. Certains s'y adonnèrent assurément, d'autres ne cherchaient qu'à vivre ou survivre sans en arriver à ces recours extrêmes et inqualifiables. Dans son rôle de concierge, Mimine croisera les salauds habituels : les miliciens ou ceux qui veulent profiter de l'exode pour acquérir un logement plus grand, ceux qui veulent absolument faire du chiffre, comme ce commissaire qui lui demande de dénoncer les locataires, ceux qui profitent du marché noir pour bâtir une fortune, ..., mais aussi ceux qui ne peuvent se résigner, qui résistent à l'envahisseur. A la fin de la guerre, elle fera aussi connaissance des "naphtalinards", ceux qui, les derniers jours de guerre  revêtirent rapidement "les uniformes, comme neufs, [qui] quittaient fissa les armoires" (p.238), les plus enragés à se faire justice eux-mêmes : normal, ils n'étaient pas fatigués, ils s'étaient économisé pendant l'occupation !

Gérard Landrot construit son roman à partir de détails, d'anecdotes coincés dans la grande Histoire. Beaucoup de noms de gens qui ont su profiter de cette période, "Hugo Boss qui fabriquait tous les vêtements pour l'armée allemande" (p.121), les acteurs et actrices qui n'ont pas cessé de tourner, les gars du Jeune Front, groupuscule pro nazi, créé et dirigé par Robert Hersant -dont je viens d'apprendre en faisant une petite recherche sur Internet (et oui, même pour écrire mes billets, je me documente. Trop fort le Yv ! = Tournure de phrase on ne peut plus moderne en vue de me ramener du lectorat jeune et dynamique) qu'il était né dans la ville dans laquelle je vis depuis 15 ans ! Personne ici ne s'en enorgueillit. Heureusement ! "Monsieur Armand dit que ce sont des gars du Jeune Front. [...] A Jules qui s'indigne, il confie que leur chef est un petit voyou qui s'appelle Robert Hersant." (p.130)

Gérard Landrot écrit dans un langage parlé qui sied à Mimine. Un peu dérangeant au départ pour qui n'aime point ce style -dont je fais partie : l'absence systématique du "ne" de négation en est la marque la plus nette. Finalement, je me suis habitué à l'écriture, et elle s'accorde très bien avec les restes du langage, la gouaille de Mimine, la proximité des Halles de Paris avant Rungis.

Laissez-vous donc prendre par l'histoire de Mimine, par sa bonne volonté et sa joie de vivre. Gérard Landrot écrit là, la vie d'une jeune femme simple en des temps qui ne eux ne le sont point et qui peuvent briser bien des destins aussi modestes soient-ils. Un roman drôle, touchant, bouleversant qui montre une galerie de personnages pas glorieux, simplement humains, qui cherchent à vivre ou à survivre chacun selon ses convictions, ses goût ou les opportunités plus ou moins bienveillantes.

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Skoda

Publié le par Yv

Skoda, Olivier Sillig, Ed. Buchet-Chastel, 2011

Stjepan est un jeune homme dans un pays en guerre. Enrôlé, mais n'ayant pas le cœur à se battre, il échappe miraculeusement à une attaque qui laisse ses camarades morts. En se relevant, il aperçoit une voiture, portières ouvertes. Il s'approche et découvre des adultes morts eux aussi et un bébé d'à peine un mois, vivant. Il le prend dans ses bras, le nomme Skoda, comme la voiture, et part avec lui.

Tout petit roman, presque une nouvelle qui se lit vite, sans s'arrêter. L'histoire est tellement prenante que l'on ne peut passer à autre chose avant de l'avoir finie. Alternant des scènes tendres, douces et d'autres d'une violence extrême, ce livre a beaucoup de force. C'est une tranche de vie pas banale d'un jeune homme sans histoire qui n'a pas demandé à être soldat. Cela se passe aujourd'hui dans un pays pas nommé, mais avec quelques indices, on peut penser à un pays de l'ex-Union Soviétique.

Une opposition totale entre la beauté du geste de Stjepan, entre la relation qu'il noue avec Skoda, lui le jeune homme qui n'a jamais tenu un bébé dans ses bras et la brutalité, la fureur et la sauvagerie de la guerre. La bêtise de hommes-combattants contre l'ingénuité et l'innocence du duo improbable.

Stjepan, au cours de son voyage fera des rencontres, dont il retirera toujours quelque chose, même si elles sont douloureuses. Il marche, n'arrête que pour monter dans un camion, ou tout autre véhicule.

"Le paysage défile, ça ne se voit presque pas parce qu'il se répète continuellement, recommence sans cesse. C'est comme si Stjepan était un hamster faisant tourner un décor de théâtre vertical : la première colline qui sort derrière lui devenant alors la plus éloignée devant lui." (p.17/18)

Les femmes sont, comme toujours dans les conflits, celles qui font vivre le pays, celles qui résistent, celles qui permettent à la vie de continuer, qui éduquent, qui élèvent et qui se battent parfois littéralement pour vivre et faire vivre.

Histoire simple de gens simples dans un monde qui ne l'est pas. Stjepan, tout jeunot qu'il est se pose des questions sur ses capacités à s'occuper de Skoda, a lui aussi des accès de violence, des pensées sur le pouvoir  : "Skoda dort profondément. Stjepan s'immobilise. Il prend l'enfant rien que dans une main et l'élève à la hauteur de sa tête. Il pourrait aussi l'attraper par le cou et l'envoyer s'écraser contre les rochers, comme on le fait avec les chatons des portées trop nombreuses. Il pense ça juste parce que c'est un pouvoir trop absolu pour lui, exagéré, absurde." (p.92)

Attention, c'est tout simplement un bijou, une pépite de la rentrée littéraire. Impossible de passer à côté, d'autant plus qu'il n'a que 95 pages qui vous scotcheront, vous feront verser une -ou plusieurs- larmes, vous étonneront, vous attendriront, vous révulseront, vous choqueront. Tout cela à la fois sans doute.

D'ailleurs, je ne suis pas le seul à le dire : Cathulu, Antigone, Stéphie, Mobylivres

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Commissaire Garon : Les cahiers du ministre

Publié le par Yv

Commissaire Garon : Les cahiers du ministre, Saint-Luc, Ed. Beaurepaire, septembre 2011

Un ex-secrétaire d'Etat, Patrice Warth, trouve la mort dans un accident de voiture. Une lettre posthume parvient au ministre de l'Intérieur, Dominique Galarzot dans laquelle Warth explique que s'il n'est pas mort dans son lit, c'est qu'il s'agit d'un meurtre et qu'il a mis en lieu sûr des cahiers particulièrement sensibles à dévoiler si la lumière n'est pas faite sur les circonstances de son décès. Le commissaire Albéric Garon de Bouziq, patron lyonnais de la Brigade des Affaires Générales est appelé à la rescousse pour mener à bien cette enquête, en toute discrétion.

Voilà donc le tome deux des aventures du commissaire Garon, la suite de La jeune chair. Le moins que l'on puisse dire c'est que Garon prend de l'épaisseur, ainsi que l'enquête et le contexte. L'avertissement d'avant roman est plus que jamais de rigueur : "Les personnages que ce roman met en scène sont purement imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne peut être que fortuite." Parce qu'en fait entre un ex-ministre mort accidentellement, Warth -et non pas Woerth, qui je vous le rappelle n'est pas mort. Bon peut-être politiquement, mais pas physiquement. Et encore, dans notre société, peut-être peut-il ressusciter en politique ?-, un ministre de l'Intérieur Dominique Galarzot, grand homme cultivé, à la crinière blanche -mais non pas D. Galouzeau De Villepin !- un Président Balkücy -non, non, pas Sarkozy- et une vieille dame qui donne de l'argent aux gens en place du parti l'Union des Conservateurs de Progrès (sic) et qui se nomme Mme Guyancourt -là non plus, point de Bettencourt- eh bien, tout tourne autour de personnages fictifs donc, mais qui ressemblent un peu à ceux qu'on ne connaît que trop !

Saint-Luc n'a guère besoin de beaucoup d'imagination pour ses personnages, la réalité se chargeant de les lui fournir gracieusement. Pour son intrigue itou : entre magouilles, fric qui finance les partis politiques illégalement, hommes politiques qui cherchent la faille de l'adversaire -qui peut être un ami de trente ans, du même parti- pour pouvoir si possible l'anéantir -le mot n'est pas trop fort. Chacun joue pour soi dans ce monde où l'on ne réussit pas sans argent, sans soutien.

Le commissaire Garon nage dans ce milieu aux eaux plus que troubles. Comme lors de sa précédente enquête, il ne s'embarrasse pas de principes : d'ailleurs sa hiérarchie lui a donné carte blanche. Il en profite. Et si ses méthodes peuvent parfois être discutées, il faut bien dire qu'elles sont efficaces.

Comme je le disais plus haut, il prend de l'épaisseur, une légitimité qu'il n'avait pas dans le premier opus, peut-être un peu léger, une esquisse de ce qu'il devient là. Et puis, Saint-Luc nous fait les présentations avec Mme Garon, un passage rapide, certes, mais on en apprend un peu plus sur le personnage. Certains des actes qu'il commet pourront choquer ou faire grincer des dents : on est parfois à la limite de faire pire que ceux qu'on veut coincer, mais bon, ce n'est que de la littérature policière. Pour ma part, je l'aime bien ce Garon aux méthodes contestables qui est loin d'être un flic lisse, inodore et sans saveur.

Très direct, il pousse ses réflexions sur tous les sujets, la politique, évidemment, mais aussi, lui l'adepte d'une monarchie à l'anglaise se permet de renvoyer dos à dos les tricheurs, magouilleurs et les donneurs de leçon bien-pensants qui dénoncent sans faire avancer le schmilblick.

Saint-Luc n'est pas politiquement correct et c'est tant mieux ! Du moins dans ses écrits, le reste, je ne sais pas ! Il surfe sur l'actualité -on ne peut plus, puisque une histoire du même acabit resurgit en ce moment !- pour le plus grand bonheur de ses lecteurs qui peuvent même comprendre par quels moyens certains de nos dirigeants arrivent au pouvoir. Attention, loin de moi l'idée de crier : "Tous pourris", je ne le crois pas et je vote depuis mes 18 ans sérieusement et consciencieusement pour justement participer à l'élection de ceux que je crois honnêtes.

Bon trêve de digression, passons au final : lisez le commissaire Garon, parce que c'est bien, parce que c'est bien écrit (y'a même des imparfaits du subjonctif, c'est dire si c'est bien !), parce que ça fourmille d'anecdotes et de références littéraires. Même si vous n'avez pas lu le premier, vous pouvez attaquer par celui-ci sans problème (c'est mieux même).

Noir de polars et Critiques libres font aussi des articles sur Garon II et toujours le site de l'auteur, ici.

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Chiens féraux

Publié le par Yv

Chien féraux, Felipe Becerra Calderón, Ed. Anne Carrière, 2011

Nord du Chili en 1980. Carlos, policier est affecté à la surveillance de la réserve de Huara. Sa femme, Rocio le suit abandonnant au passage ses études de médecine. La région n'est pas vraiment accueillante, ni ses habitants envers ceux qui représentent le régime autoritaire et franchement dictatorial de Pinochet. L'extrême solitude de Rocio et de Carlos joue sur leur santé mentale. Carlos écrit ses craintes sur l'état psychologique de sa femme. Rocio, elle a des hallucinations. Le livre débute par ces mots : "On ne peut pas continuer comme ça, maman, on ne peut pas. Il fait si froid, ici, dans l'ombre, dans ce tourbillon noir. Et ce sifflement persistant, comme une douleur, maman chérie. Laisse-nous leur raconter ton histoire, laisse-nous nous délivrer de tout ce fardeau, s'il te plait, on ne fera de mal à personne." (p.17) Celles qui s'expriment ainsi, ce sont les voix d'enfants, probablement ceux que le ventre de Rocio n'a pas encore portés.

Ce sera tout l'un ou tout l'autre : ou ce roman vous accrochera ou il vous tombera des mains ! Un roman qui alterne des débuts de chapitres classiques, qui racontent des faits avérés -du moins le pense-t-on- avec des fins délirantes, surréalistes. Certains autres chapitres, ceux dans lesquels les voix d'enfants s'expriment sont totalement irrationnels, barrés. Ce qui fait dire à l'éditeur que nous avons affaire à "un texte dense, où la langue se fait schizophrène." (4ème de couverture) J'acquiesce, j'applaudis et j'opine -tout cela en même temps ? Bien sûr, tout mâle que je suis, je sais faire plusieurs choses simultanément- et je reprends donc au crédit de mon article cette définition qui colle bien à ce livre.

L'histoire va assez vite malgré le paysage désertique, la lenteur des gestes et l'inactivité des personnages. Les phrases courtes, voire très courtes imposent une lecture saccadée et rapide -enfin, pour moi au moins ! Et puis, si Carlos et Rocio ne sont pas très actifs, les enfants imaginaires eux le sont, il s'agitent pour s'inscrire de manière indélébile dans la tête de leur maman :

"... plus nous courons, plus nous creusons profondément dans son cerveau. Et nous ne cesserons pas, tout en lacérant nos pattes, pour atteindre le centre, et tout foutre en l'air au coeur même de sa cervelle." (p.72)

On attend l'inéluctable, on sent la folie monter en puissance, progressivement. Mais ici point de folie douce, drôle. Point d'actes qui font rire :

"Le monde de maman ressemble à une farce étrange, n'est-ce pas ? Mais à une farce faite aussi de douleur et de folie, et d'une peur insupportable. Dans ce qui suit, par exemple, il n'y a pas un poil de rigolade. On vous aura prévenus. Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas." (p.24)

Néanmoins, grâce à une écriture extrêmement simple et accessible (à condition de se laisser porter par les délires des uns et des autres), la lecture n'est pas pesante. Elle n'est pas banale. Elle marque et ne laisse pas insensible ni indifférent. A plusieurs moments, j'ai fait un parallèle avec une lecture ancienne : Le bal des vipères de H. Castellanos Moya (écrivain salvadorien), un livre lu il y a 3 ans et qui me reste encore en mémoire assez fortement. Mais contrairement au livre salvadorien -désolé pour la concision de l'article que je lui ai consacré, c'était au tout début de mon blog, j'étais encore jeune et peu disert-, il n'y a dans Chiens féraux aucune critique ou métaphore de la dictature. L'auteur s'en explique dans un avant-propos instructif et intéressant qui le place lui, écrivain né au Chili à peine 5 ans avant la fin de Pinochet, comme un "critique auditeur", imprégné de l'histoire de ses parents et grands parents, mais qui n'a pas vécu cette période. Il qualifie son ouvrage de "longue errance, la divagation embrouillée d'un enfant un peu fou [...] Un babillage d'enfant, un gazouillis que quelqu'un croit entendre entre la poussière et le vent." (p.14/15)

Un autre roman de cette rentrée littéraire ! Puissant et original.

D'autres avis : Leiloona, Aproposdelivres.

Deux images pour presque finir : la première pour le challenge Les Agents Littéraires et la seconde pour les dialogues croisés de la Librairie Dialogues (Merci Caroline)

 

 challenge-rentrée-littéraire-2011 dialogues croisés

 

 PS : Féral (als, aux) : adjectif masculin : se dit d'un animal domestique qui retourne à l'état sauvage. Des chats ou des chiens férals ou féraux. Voilà, grâce à la littérature, vous comme moi, apprenons un mot nouveau.  

Dernière minute : Les Agents Littéraires proposent un sondage sur les revues que nous aimerions recevoir chez nous. Si vous êtes intéressés c'est .

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Eléctrico W

Publié le par Yv

Eléctrico W, Hervé Le Tellier, J-C Lattès, août 2011

Vincent, journaliste vient de s'installer à Lisbonne pour tenter d'oublier Irène. Il en profite aussi pour suivre le procès d'un tueur en série. Il sera aidé par Antonio, photographe, qui revient dans cette ville après dix ans d'absence. Antonio se livre à Vincent et lui confie qu'il a quitté Lisbonne pour fuir son amour de jeunesse contrarié par le père de la belle. Vincent va alors tenter de retrouver pour son collègue, son ex-petite amie, bizarrement surnommée Canard.

Que dire de ce roman, sinon qu'il est tour à tour agaçant, long, captivant, passionnant ? Je suis passé par tous les stades m'amenant à ces adjectifs lors de ma lecture.

D'abord agaçant et long, parce qu'on ne sait pas où Vincent veut aller ; on ne comprend pas sa démarche de quitter si tardivement une femme qui l'a fait souffrir, qui l'a fait languir, cruellement, sadiquement. C'est un homme qui ne peut se résoudre à agir. Il subit constamment. Il ne peut pas quitter cette femme, mais néanmoins, dès qu'il en rencontre une autre il tombe sous son charme et se croit amoureux. Mais dès qu'Irène ne montre ne serait-ce que le bout de son nez, il redevient l'homme soumis, malheureux. Il fréquente alors les autres femmes plus pour rendre jalouse celle qui lui est inaccessible que par vrai amour. Il en devient énervant de soumission, de non prise en mains de sa vie. On ne voit pas comment avec un tel manque de personnalité et d'affirmation de soi, cet homme pourrait s'en sortir. Vous pourrez me dire que ce n'est pas parce que le héros n'est pas dynamique ou attirant que le livre ne l'est pas non plus. Alors là, je dis : "Eh bien oui, vous avez mille fois raison, mais je ne peux m'empêcher de m'auto-titiller -c'est une image, bien entendu, rien de grivois dans mes propos. Non mais qu'allez-vous chercher là ?- et je plaide donc coupable : oui, je suis fautif d'avoir du mal à lire les aventures ou mésaventures de gens mous !

Ensuite, captivant et passionnant parce que Hervé Le Tellier nous balade dans Lisbonne, et dissèque les sentiments amoureux. "En virtuose des jeux de l'amour et du hasard, Hervé Le Tellier veut croire qu'il n'est de destin qui se laisse dompter." (4ème de couverture) Ce Vincent sait agir dès lors qu'il ne le fait pas directement pour lui mais pour un autre ; dès qu'il peut et doit le faire pour sa propre personne, il est totalement timoré ou à contretemps.

Un roman qui me laisse un goût d'amertume pour n'y avoir pas totalement adhéré. Cependant, force m'est d'admettre que l'auteur sait retenir son lecteur par des petites intrigues -amoureuses-, par une écriture à la fois érudite et très accessible. Comme les passages relatifs au roman qu'essaye -encore un essai, une velléité- d'entreprendre Vincent sur Evariste Galois et Pescheux d'Herbinville, son assassin -en duel- putatif. Ou encore les savoureux paragraphes dans lesquels Hervé Le Tellier cite l'écrivain portugais Jaime Montestrela : Vincent s'essaye à traduire les Contos Aquosos de cet auteur en français. De petites histoires surréalistes, difficilement traduisibles ou adaptables qui émaillent le texte du roman. Elles sont philosophiques, drôles, sombres, décalées, parlent d'amour, de religion, comme celle-ci :

"Le peuple de l'archipel d'Adjiji est persuadé que Dieu, qu'ils appellent Niaka, est très méchant et que le diable, qu'ils nomment Puku, est bon. Ils suivent les règles morales édictées par les prophètes de Puku, qui les exhortent à renoncer à Niaka. Cela ne change finalement pas grand-chose." (p.226)

Un roman dont on ne peut pas dire qu'il sera celui de l'année, mais qui ne laisse pas indifférent, ce qui n'est déjà pas si mal lorsque l'on songe à ceux que l'on lit tout au long de l'année, aussi vite oubliés que finis. A lire pour se faire sa propre opinion.

Un roman de la rentrée littéraire. (Merci Anne). Lu aussi par Mélisende, Canel, Tilly, Eléa291

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