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Le film va faire un malheur

Publié le par Yv

Le film va faire un malheur, Georges Flipo, Ed. Castor astral, 2009
Alexis est un jeune réalisateur. Il rencontre Sammy, truand qui rêve qu'on tourne un film sur sa vie. S'imposant dans la vie d'Alexis, il l'entraîne sur une pente dangereuse. Alexis, pusillanime et velléitaire n'ose pas s'opposer, par définition, et laisse planer le doute quant à sa participation dans ce film, mettant en péril sa carrière et ses amours avec Clara.
Roman d'humour noir et grinçant. Bien écrit, avec une intrigue et des personnages  sortant de l'ordinaire : Alexis, arriviste et détestable et Sammy, truand sensible et au grand cœur. Aucun n'est tout blanc ou tout noir. Leur évolution n'est pas linéaire, des surprises les attendent à chaque chapitre, ou presque.
Néanmoins, malgré ses qualités, ce n'est pas le roman du siècle, celui qui reste longtemps en mémoire. Georges Flipo écrit sur les moeurs, us et coutumes sévissant dans la publicité et le cinéma. Je ne connais pas ces milieux -Flipo, lui les connait ! Il est publicitaire et nouvelliste pour la radio- si propices à des intrigues pas toujours reluisantes. Roman très fréquentable, distrayant et plaisant, et ce n'est déjà pas si mal !
J'avais lu de cet auteur son formidable recueil de nouvelles Qui comme Ulysse, beaucoup plus érudit, parlant de voyages et de personnes ordinaires, mais tellement bien décrites, d'où une certaine toute petite déception, mais ce n'est pas le même exercice dans les deux cas et ce roman vaut quand même qu'on s'y arrête un instant.

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L'origine de la violence

Publié le par Yv

L'origine de la violence, Fabrice Humbert, Ed. Le passage, 2009
Le narrateur, un professeur-écrivain, lors d'un voyage scolaire à Buchenwald, découvre une photo sur laquelle un homme, prisonnier, confronté à un nazi ressemble trait pour trait à son père. Il enquête alors sur cet homme, retrouve d'autres prisonniers l'ayant connu, et petit à petit découvre la vérité.


Au départ intéressé, je me suis laissé tenter par une lecture plus rapide, puis de plus en plus survolée, au fur et à mesure des pages. Si l'histoire est originale et intéressante, le propos est lourd, répétitif : le bien et le mal, l'enfer et le paradis, Dieu et Satan. Les longues pages consacrées aux diverses personnalités ayant participé à l'administration du camp de Buchenwald sont un peu pesantes. Certes, l'ambiance et la période n'incitent guère à la légèreté, mais j'ai trouvé que l'auteur en faisait trop dans la dénonciation et la noirceur -jusqu'à l'assimilation des Allemands actuels avec leurs aïeuls nazis. Un récit un peu plus aéré et moins manichéen -évidemment pas dans la défense du nazisme qui est effectivement le mal absolu, malheureusement, entre autres maux- m'eut agréé davantage.

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Paris-Brest

Publié le par Yv

Paris-Brest, Tanguy Viel, Ed. de minuit, 2009
Un jeune homme installé à Paris après une mésentente familiale revient dans son pays natal, à Brest, passer les fêtes de Noël en famille. Seulement, alors qu'il était parti pour écrire l'histoire de sa famille, il revient avec, dans sa valise, le manuscrit de son roman familial.
Tanguy Viel a l'art de nous raconter des histoires banales, de nous décrire des personnages ordinaires avec un tel talent qu'il nous fait nous intéresser à eux. C'était déjà le cas, pour ma première lecture de cet auteur (L'absolue perfection du crime), ça l'est encore avec celle-ci. Dans Paris-Brest, il démonte joyeusement les us et coutumes de la bourgeoisie provinciale et brosse des portraits de ses représentants peu flatteurs.
Seulement, mon petit bémol viendrait du fait que j'ai l'impression qu'il tire toujours le même fil. J'ai eu la sensation de lire un peu le même livre que le précédent : même écriture alternant phrases courtes et phrases très longues contenant parfois plusieurs idées et propos ; écriture "parlée".

Ça reste une petite remarque de lecteur ronchon -on ne peut quand même pas dire que du bien !- qui a pris un très grand plaisir à lire ce livre. Mon voyage en Bretagne s'est bien passé et Tanguy Viel qui maîtrise parfaitement son écriture nous fait partager son histoire magistralement.

 

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Le passage du col

Publié le par Yv

Le passage du col, Alain Nadaud, Albin Michel, 2009
Lors d'un voyage au Tibet, un écrivain français se voit offrir l'hospitalité par deux lamas qui voient en lui le moyen de raconter l'oppression qu'ils subissent de la part des autorités chinoises. La marche à travers la montagne est particulièrement éprouvante et propice aux échanges.  Le khempo, l'abbé du monastère, révèle ainsi au narrateur que les rêves qui hantent ses nuits ne sont sûrement pas des rêves, mais des lointains souvenirs de ses vies antérieures. Il lui propose de l'initier à l'art d'en remonter le cours.
Dans ce roman, l'auteur intercale les chapitres dans lesquels il relate son voyage, son initiation aux rites bouddhistes et sa vie au monastère avec ceux qui relatent ses rêves.
Magnifiquement écrit, dans un français on ne peut plus classique, dense et jamais ennuyeux, voici un roman qui sort de l'ordinaire. On se familiarise avec la culture tibétaine et notamment la vie des lamas. C'est aussi une manière moins didactique qu'un essai d'aborder les relations désastreuses sino-tibétaines et l'occupation de ce pays par les Chinois. On prend vraiment la mesure de la tentative de destruction totale de la civilisation des Tibétains et de leurs coutumes.
Evidemment, le bouddhisme est abordé très largement. Jamais mystique -sinon, je n'en dirais pas de bien !-, toujours éducatif.

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