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Palace du Sillon, chambre 607

Publié le par Yv

Palace du Sillon, chambre 607, Hervé Huguen, Palémon, 2023

Le corps de Margot Guimara gît, presque totalement dénudé, sur le sol de la salle de bains de la chambre 607 de l'hôtel Calas, un palace, de Saint-Malo. Son mari, hagard, vient de prévenir la réception qu'elle s'est suicidée pendant qu'il dormait. Margot n'en est pas à sa première tentative de suicide. Alcoolique, dépendante aux médicaments, elle traîne un passé douloureux.

Les policiers et la médecin du SAMU arrivés sur les lieux peinent à croire la version du mari. Certains détails ne collent pas. Détails qui, confirmés par l'autopsie et la police scientifique, impliquent l'ouverture d'une enquête. Le mari, Damien Bassancourt est un homme politique en vue. C'est le commissaire Nazer Baron qui dirigera l'enquête.

Qu'a-t-il bien pu se passer dans cette chambre du palace pendant l'heure où le couple était seul ? La version de Damien Bassancourt ne varie pas d'un iota : alcool pour Margot qui en arrivant était déjà ivre, dispute, diverses chutes pour elle dues à sa titubation... Tout pousse à croire à la version du mari, le suicide. Les interrogatoires des témoins (réceptionniste et barman), des amis du couple, des personnes les connaissant confirment les addictions de Margot, ses sautes d'humeur, ses emportements, ses amants. Mais les preuves scientifiques sont là, incontournables, qui prouvent en partie les dires du mari mais infirment les autres.

La patience, l'écoute et le sens du détail et de la déduction de Nazer Baron sont mis à rude épreuve. Le travail de fourmi des policiers, dans les rues de Saint-Malo, avec les moyens techniques actuels lui fournissent de la matière.

Sans doute un peu long dans les premières pages qui rappellent de nombreuses fois les faits, si bien qu'on a le détail en tête, ce roman policier penche vers Simenon pour l'ambiance, la stature de Baron, mais vient aussi inévitablement à l'esprit Gaston Leroux et Le mystère de la chambre jaune et un huis-clos mystérieux.

Hervé Huguen construit son roman habilement et subtilement, embrouillant le lecteur qui ne sait plus qui ou que croire. C'est fin, bien amené et comme toujours avec Nazer Baron, un très bon moment. Et puis, un commissaire qui écoute Bill Deraime (Un dernier blues avant de partir) est forcément un type bien.

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