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Pat et Garrett

Publié le par Yv

Pat et Garrett, Jacques Bablon, Jigal polar, 2022

Pat et Garrett sont jumeaux. Monozygotes. Les prénoms, une idée du père, pourtant inconnu sur les actes de naissance. La petite vingtaine. Octavia, qui bientôt fête ses quarante ans n'a jamais eu la fibre maternelle. Cependant, avant son anniversaire, elle a des révélations à faire à ses fils. Pat et Garrett ne se sont jamais entendus. Toujours en compétition. Pat est beau, mannequin. Garrett est plus quelconque, coach sportif.

Et puis, il y a Todd, toujours présent auprès d'Octavia, malgré les hommes qu'elle aime. En ce moment, c'est Francisco. Mais Francisco est tué par balle. Et bientôt Octavia. Et Todd. Pat et Garrett sont contraints de s'allier pour comprendre.

Ce qu'on ne peut pas reprocher aux romans noirs de Jacques Bablon, c'est d'être bavards. Il a le sens de la concision, du propos court et direct qui va droit au but, sans fioriture, sans chichi. Et j'aime beaucoup. Ses romans ne sont pas non plus échevelés, effrénés. C'est plutôt du lent, du lourd qui diffuse dès le début dans le lecteur ou la lectrice qui ne peut plus s'en débarrasser et qui n'en a d'ailleurs aucune envie, qui en redemande même !

Personnages atypiques, pas préparés aux situations qu'ils vont rencontrer et qui vont aller de surprise en surprise. Relations tendues. Pas facile de faire équipe lorsque pendant vingt ans on a été adversaires. Décors divers aux gré des recherches des jumeaux. Jacques Bablon écrit ce qui ressemble à un western contemporain et français. Avec les prénoms des jumeaux l'évocation du genre est évidente -pour rappel, Pat Garrett fut shérif, et est connu pour avoir abattu Billy the Kid- ; le texte, l'ambiance, tout y fait penser.

Encore du bon chez Jigal polar qui a le flair pour dénicher des auteurs totalement différents et très talentueux, qui chacun, Jacques Bablon aussi évidemment, trace une route singulière et personnelle dans le polar français. Un éditeur qui prouve s'il en était besoin, que le roman noir ou polar français se porte à merveille.

"Octavia s'était dit qu'avant ses 40 ans elle balancerait à ses enfants tout ce qu'elle leur avait caché. Dans deux jours, elle aurait 40 ans. Elle ne l'avait toujours pas fait. Elle allait se mettre à la tâche, faire un grand déballage..." (p.5)

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L
Je lis avec plaisir les billets sur les romans polars que je ne lis pas beaucoup car je comprends mieux ce qui attire les amateurs du genre.
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Y
Le genre est vaste, avec des polars purs et durs et d'autres plus ancrés dans la société, ou historiques