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Le dernier procès de Victor Melki

Publié le par Yv

Le dernier procès de Victor Melki, Sandrine Destombes, Hugo thriller, 2021

De nouveau en disponibilité, de la brigade criminelle, la commissaire Maxime Tellier reçoit un courrier étrange la conviant à un enterrement à Grenoble, d'un homme qu'elle ne connaît pas. Intriguée, elle s'y rend, fait des recherches sur le défunt et ne trouve rien. Puis d'autres messages sous diverses formes lui parviennent. N'ayant plus accès à son bureau ou ses collègues, elle fait appel au capitaine de gendarmerie Antoine Brémont, expert en profilage, avec lequel elle a déjà travaillé et qui accepte de l'aider. Lorsqu'ils découvrent qu'ils sont sur la piste d'un tueur en série qui suit les préceptes de l'ordalie, le jugement de Dieu, vieux principe de l'inquisition duquel il est difficile de sortir acquitté, il est temps pour eux de rendre l'enquête officielle et de bénéficier de moyens performants.

Ah, la voilà la suite de Ainsi sera-t-il, récemment chroniqué sur le blog. Et quelle suite ! Sandrine Destombes avance doucement et sûrement, installe son intrigue et ferre le lecteur qui sera bien incapable de sortir du roman tant la tension et le suspense montent habilement.

Lorsqu'on lit beaucoup de polars, on s'aperçoit que les intrigues se ressemblent souvent, ce qui différencie les romans c'est la manière de raconter, les personnages ou le contexte. Chez Sandrine Destombes, c'est évidemment Maxime Tellier avec son côté fonceur, ses doutes, ses emportements. Maxime a ses limites : elle est proche du burn-out, est parfois trop directe ce qui lui joue des tours mais malgré ses fragilités, elle est pugnace, ne lâche jamais rien. Elle est très réaliste, se pose des questions qui peuvent faire écho, notamment sur les personnes qui ont commis un crime qui jugées irresponsables et qui ne font qu'un court temps en hospitalisation psychiatrique. Antoine Brémont, son pragmatisme et son respect de la loi et des décisions prises permet de faire le pendant, de se poser la question sous l'angle de la loi et de la justice et donc d'avoir une vue d'ensemble. Sandrine Destombes n'est pas manichéenne, elle laisse le choix à ses lecteurs, elle apporte des arguments.

Sandrine Destombes c'est aussi une manière de raconter, de laisser monter le suspense, d'insérer de la légèreté dans les rapports entre collègues alors que l'enquête sur laquelle ils travaillent n'incite pas à la gaudriole. Celle-ci est originale, fort bien construite, sans hémoglobine donc très supportable par les âmes sensibles et addictive. On ne sait pas trop comment va finir cette histoire ni qui est (sont) le (la-les) coupable(s) et l'on cogite, au moins autant que les enquêteurs. J'ai beaucoup aimé. J'en redemande, oui je veux d'autres enquêtes de Maxime Tellier.

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A
Une auteure qu'il faut que je lise.
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Y
je pense qu'elle te plaira