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Le manoir des oubliées

Publié le par Yv

Le manoir des oubliées, Hervé Huguen, Palémon, 2021

Guy Mendel, célèbre avocat, criminaliste, désormais à la retraite s'occupe en reprenant quelques vieilles affaires irrésolues. Lorsqu'il reprend celle qui concerne le viol de deux jeunes filles et la mort de l'une d'elles, vingt-trois ans plus tôt sur la côte de granit rose, il sollicite quatre amis, anciens élèves pour l'aider. Il organise un week-end dans un manoir , ils seront onze personnes : les quatres amis et leurs femmes, Guy Mendel, leur hôtesse et la cuisinière. La tension monte et culmine lorsque le vieil avocat parle de l'affaire. Le lendemain l'un des onze est retrouvé mort. C'est Nazer Baron qui enquête.

Très solide cette intrigue et habilement construite. Un lecteur non averti, qui, comme moi, ne lit pas les quatrièmes de couverture, saura qu'il y a eu un décès mais sans connaître la victime ni les circonstances de sa mort avant la page 101 ! Dans cette première partie, Hervé Huguen alterne les chapitres : un coup dans le manoir, un coup avec Nazer Baron de sorte que tout se met en place doucement et sûrement : les lieux, magnifiques, les personnages, leurs relations, les raisons qui les amènent à Neuville Manor. Un roman qui fait inévitablement penser à Agatha Christie, ou autre Gaston Leroux, un huis clos tendu.

Dans ses romans, Hervé Huguen présente une Bretagne qui se mérite : crachin, vent, brumes, tous les éléments se déchaînent et rajoutent une touche d'angoisse, de tension : "Une bâtisse rescapée des siècles passés qui donnait l'impression d'avoir été plantée au milieu de nulle part, à l'extrémité d'un cul-de-sac, sur une fin de terre après laquelle il n'y avait plus rien, seulement la mer immense couleur de bronze fondu. La pluie avait cessé au matin, mais le ciel restait d'un noir de cendre, à peine brassé par un vent presque tiède." (p.98) Et Nazer Baron qui aime ces ambiances, accumule les faits avant de les assembler et d'en tirer la conclusion.

Ouvrir un roman policier de Hervé Huguen c'est la certitude d'une Bretagne omniprésente, d'une intrigue bien menée, de personnages bien campés, bref, d'excellents moments de lecture.

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A
Une Bretagne qui se mérite : même dans son fauteuil ?
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Y
Oui aussi<br />