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Meurtriers sans visage

Publié le par Yv

Meurtriers sans visage, Henning Mankell, Christian Bourgois, 1994 (traduit par Philippe Bouquet)

Dans la nuit du 5 janvier 1990, en pleine campagne suédoise, un couple d'agriculteurs âgés est retrouvé sauvagement assassiné dans sa maison. C'est l'inspecteur Kurt Wallander de la police d'Ystad qui est chargé de l'enquête. Aucun indice, aucun mobile apparent ne peuvent expliquer cette sauvagerie envers des gens paisibles et modestes. La femme qui a survécu quelques heures a pu prononcer "étranger" et c'est bientôt la Suède xénophobe à l'heure où les demandes d'asile affluent dans le pays qui donne de la voix.

Première enquête de Kurt Wallander, de nombreuses fois rééditée chez Points -ainsi que les suivantes-, et notamment dans cette couverture réussie (mon exemplaire est nettement plus ancien). Un peu en manque de livres et d'envie, j'ai décidé de reprendre les aventures de Kurt Wallander, mon flic de fiction favori. Et je confirme que c'est bien mon flic favori. Henning Mankell écrit ce roman en 1990 et il résonne terriblement fort 30 années plus tard : l'afflux de réfugiés, les difficultés pour les accueillir décemment et les sempiternelles réflexions xénophobes, racistes très souvent infondées mais qui distillent la peur et la suspicion.

Kurt Wallander et son équipe font un travail de fourmi, foncent sur des pistes qui n'aboutissent à rien, abattent un boulot de titan pour de maigres résultats, résolvent quand même d'autres enquêtes en cours de route et sont souvent tentés de baisser les bras. Mais toujours un détail vient relancer l'affaire et Kurt y replonge entièrement. Sa vie n'est pas folichonne non plus : jeune divorcé-contraint qui n'accepte pas ; sa fille, Linda 19 ans qui zone plus ou moins ; son père avec lequel les rapports sont difficiles et qui semble perdre la tête ; son penchant pour la bouteille qui lui font faire des actions qu'il regrette...

Henning Mankell à travers son héros raconte la Suède contemporaine qui bouge, ce que l'on n'appelait pas encore la mondialisation, la crise, le chômage. C'est à la fois très proche de nous et assez loin, en 1990 pas de téléphones portables, pas d'applicatons pour tout et rien, mais on sent tout de même que le monde est au bord d'un chamboulement.

Excellent, je vais pouvoir tranquillement m'attaquer au tome 2.

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V
mon auteur de polars préféré !! J'ai lu toute la série Wallander sauf celui-là ! Il m'attend et je me le garde précieusement pour faire durer le plaisir ;)
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Y
Je les reprends dans l'ordre
H
Je devrais faire comme toi et reprendre la série, j'en garde un bon souvenir
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Y
Il faut un petit coup de mou dans les lectures, Wallander, ça marche toujours pour se relancer
A
Tu les lis dans l'ordre.
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Y
Oui, j'ai repris dans l'ordre
D
Bonjour Yv, Meurtriers sans visage fait partie des bons Wallander avec la cinquième femme et Les morts de la Saint-Jean. Merci pour ce billet qui rend par ailleurs hommage à Mankell disparu trop tôt. Bonne après-midi.
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Y
Bonjour Dasola, j'aime aussi beaucoup La lionne blanche entre la Suède et l'Afrique du sud. Il est vrai que bien que j'aime beaucoup Kurt Wallander, certains titres sont mons bons<br /> A bientôt
L
Il y a tant dexgens dont je partage les goûts qui aiment cet auteur de roman policier qu'il faudra bien qu'un jour je surmonte mon peu d'attirance pour le genre.
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Y
Tu peux aussi lire les romans non policiers de Henning Mankell, il en a écrits des très bons : Le fils du vent, Les chaussures italiennes, Tea-Bag...
A
Je me doutais que c'était une relecture. Il est insurpassable c'est vrai. Quel dommage qu'il n'ait pas vécu plus longtemps, il en aurait des choses à dire aujourd'hui.
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Y
Je ne relis pas souvent, je crians d'être déçu, mais là je ne le suis aucunement, et c'est vrai que Mankell nous raconterait la société actuelle, je ne suis pas certain que Kurt Wallander irait beaucoup mieux