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La métamorphose

Publié le par Yv

La métamorphose, Pascal Martin, Jigal polar, 2019....

Victor Corbus, ex-trader, ex-détenu, écrivain connu pour son personnage de flic Jack Wallace est pour le moment gérant d'une entreprise de nourriture rapide Le monde de Juju. C'est dans un squat que tout se déroule : la cuisine, le ravitaillement des dragsters-food et évidemment le lieu de vie des mamas cuisinières et de tous ceux qui travaillent dont Victor lui-même. Mais ce squat est bien placé et attire la convoitise de bien des promoteurs dont l'un, véreux s'est acheté les services d'un truand violent et sans scrupule, ennemi juré de Victor. Lorsque le squat brûle et que la cuisinière Juju, l'inspiratrice de l'entreprise meurt dans l’incendie criminel, la peur et l'angoisse montent. Victor Corbus va devoir faire preuve d'ingéniosité et de courage pour tenter de contrecarrer les plans du promoteur.

Livre 3 des aventures de Victor Corbus, mais rien n'empêche de le lire sans avoir lu les autres, c'est mon cas et que je ne m'y suis jamais senti perdu. Pascal Martin est un auteur connu et réputé du polar, j'ai déjà ici parlé de La reine noire et de L'affaire Perceval, deux ouvrages marquants avec une petite préférence pour le premier nommé. Cette fois-ci, il reprend donc l'un de ses héros et le place dans un monde totalement inconnu : passer du monde ultra friqué et branché des traders à un squat est un écart très grand dans lequel on risque un claquage. Corbus s'y fait bien même s'il regrette sa vie d'avant dans laquelle il jonglait avec les millions et vivait très aisément -peut-on l'en blâmer ? En toile de fond, il y a la vie dans les squats et la difficulté des gens sans papiers, les appétits féroces de promoteurs pour de beaux emplacements avec de beaux rendements qui oublient les hommes et les femmes qui y habitent. L’appât du gain, encore et toujours.

Ce n'est pas un roman marrant, néanmoins on y sourit parfois, Pascal Martin y est corrosif, grinçant ; c'est une critique acide de la société actuelle prête à tout pour la croissance et l'argent. Il gratte là où la société a mal : à son humanité. En outre, Victor Corbus est un malin, un mec qui se sent des allures de justicier lorsqu'on vient le chatouiller lui et ses amis -et aussi un peu son argent, car il en doit pas mal à un caïd marseillais. Il devra donc se trouver des ressources insoupçonnées et des amis qui n'en sont point dépourvus eux non plus. C'est donc sur un rythme soutenu que se déroule ce polar efficace et mordant. Nouvelle belle parution chez Jigal polar (comme d'habitude).

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A
Noir c'est noir ! et je ne parle pas de la lecture .. changement de look radical, c'est bien de transformer tout de temps en temps. Et c'est très clair et lisible, ce qui est le principal.
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Y
C'est exactement ce que je voulais, être lisible, bon ce n'est pas encore exactement ce que j'aurais voulu, mais pas mal quand même
Z
Et oui Jigal, tu en reviens toujours là et je comprends
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Y
Jigal, grand pourvoyeur d'excellents polars français
M
Un polar attirant ! pas comme la première de couverture par contre... mais bon; ça c'est du marketing; l'important reste l'écriture. Alors merci du partage.
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Y
Le choix des couvertures ne doit pas être un exercice facile, j'avoue ne point trop m'arrêter dessus