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Une ritournelle ne fait pas le printemps

Publié le par Yv

Une ritournelle ne fait pas le printemps, Philippe Georget, Jigal polar, 2019....,

La Sanch est une procession perpignanaise qui se déroule le vendredi saint. Ultra codée et préparée, elle est  surveillée et protégée par les forces de l'ordre. Cette année, des pétards provoquent la panique, un pénitent est retrouvé mort et dans le même temps, un cambriolage a lieu dans une bijouterie à proximité. Gilles Sebag, lieutenant de police est chargé de l'enquête sur la mort du pénitent. Très vite, il est persuadé que tous les événements de la journée sont liés.

Retour de Gilles Sebag et de son équipe déjà croisés dans d'autres polars de Philippe Georget. Le flic semble un peu posé, sa vie personnelle va mieux donc lui aussi et il peut retrouver son intuition, son humour aux jeux de mots pas très fins mais qui ont le mérite de détendre l'atmosphère. Dans cette enquête il croisera l'ombre de Charles Trenet qui vécut quelques années à Perpignan : le mort de la procession habitait l'ancienne maison de l'artiste. La présence  du poète chantant est forte et ambiguë, ce qui rajoute au plaisir de l'énigme et de la lecture. D'autres aspects de ce roman en renforcent l'attrait : l'histoire de Perpignan et de la Sanch, la description de la ville, de ses quartiers et de ses habitants, la parfois difficile cohabitation entre les gens d'origines diverses, et la présence d'un SDF pas banal, dit Le libraire et ses théories sur les livres à lire en fonction des endroits où il fait la manche. Tout cela est soudé par Gilles Sebag, omniprésent et par ses enquêtes. Philippe Georget écrit un polar qui prend son temps tout en ne le perdant pas ni ne le faisant perdre aux lecteurs. Il explique sans le détailler le long travail de recherche des flics : témoins, indices, portes à portes du voisinage, visionnages des enregistrements des caméras de sécurité, ... Ce n'est pas le côté le plus romanesque du travail des policiers, mais l'évoquer me paraît important. Ce dernier roman de la série des quatre saisons avec Gilles Sebag (L'été tous les chats s'ennuient, Les Violents de l'automne, Méfaits d'hiver) la clôt de belle manière en s'intéressant aux vies des suspects presque plus qu'à celles des flics ; ce ne sont ni des victimes ni des bourreaux, ils sont beaucoup plus complexes que cela.  Ce qui donne un très bon polar qui mise avant tout sur l'humain et les relations humaines. 

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A
J'ai vu sur le site de l'éditeur qu'il venait de sortir plein de nouveaux romans, chouette !
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Y
oui, il y en a au moins 4 qui sortent. Une très bonne manière de lire du polar français<br />
E
Je le retiens, j'avais repéré la sortie de ce livre car mon cher et tendre aime beaucoup. Je n'ai lu que Le paradoxe du cerf-volant je ne connais donc pas Sebag.
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Y
Je ne connais pas tous les Sebag, le précédent est très bien aussi.