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Ça coince ! (44)

Publié le par Yv

23 ans et 23 jours, Serge Berthier, L'Archipel, 2018

"Pianiccia, début du XIXe siècle. Louis, noble désargenté, ressasse ses aventures passées dans le château décrépit de ses ancêtres. Auprès de lui, Petit-Jean, un enfant qu'il élève comme son fils, et  l'ancien corsaire Mahmoud, cuisinier et barbier. Tous attendent le retour du légendaire Balthazar, dit "le Capitaine", qui sillonne  les mers du monde à bord du Liberté. Quand un matin surgit à l'horizon la voilure du fameux trois-mâts, la fine équipe décide de courir l'aventure et embarque pour la Chine lointaine. Ils sont suivis pas la jolie Margot, une prostituée dont Louis ne songe pas à se séparer. Et mes voilà partis pour Makassar et les mers d'Asie." (4ème de couverture)

Voilà un roman qui débute bien, très bien même, j'ai noté plusieurs phrases drôles, bien tournées comme par exemple celle qui parle du barbier amputé de sa main gauche : "On ne savait pas si le tremblement était le résultat de son amputation ou du ratafia. Depuis la perte de sa main, le barbier buvait deux fois plus qu'avant. Comme avant il buvait tout le temps, c'était un exploit dont le village était au demeurant assez fier." (p.10)

Et puis, ça se gâte un peu lorsque le romancier parle de l'enfance de Margot et de la pédophilie du curé qui la déflore ainsi qu'il l'a fait pour nombre d'autres jeunes filles. C'est tourné de manière humoristique, mais j'avoue que ça m'a mis mal à l'aise qu'on en puisse plaisanter. 

Puis, la suite est longue, tarde à démarrer et l'on reste à Pianiccia (en Corse, pour les ceusses, incultes comme mézigue qui ne le savaient pas) longtemps avant que le Liberté n'arrive et Serge Berthier tire sur la corde de son humour qui s’effiloche. Finalement, ce qui me retient dans ce roman me déçoit, je le quitte sans regret.

Le sauvetage, Bruce Bégout, Fayard, 2018

Leo Van Breda, jeune père franciscain arrive à Fribourd-en-Brisgau en 1938 pour consulter les archives d'Edmund Husserl, philosophe juif, père de la phénoménologie, décédé quelques mois plus tôt. Lorsqu'il voit la somme accumulée par le philosophe, il comprend qu'il lui faudra être habile et courageux pour la sauver de la folie nazie.

Autant j'avais aimé le petit livre de Bruce Bégout intitulé Chroniques mélancoliques d'un vendeur de roses ambulant, autant je me suis perdu dans Le sauvetage. Je résiste à la tentation de parler de mon propre sauvetage, tant je me suis senti hors du roman. Non pas que j'aie quelque chose à lui reprocher. L'écriture est belle, sans effet, simple et fluide. Quelques mots en allemand non traduits m'ont un peu gêné et mon manque de connaissance de l'époque, de la philosophie en général et de la phénoménologie en particulier m'ont sans doute empêché d'entrer totalement dans ce roman. Dommage, mais bon, ça arrive parfois.

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A
C'est bien de le dire aussi.
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Y
oui, comme quoi certains livres parfois nous tombent des mains