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Le safari des bêtes à sang chaud et autres meurtres de sang-froid

Publié le par Yv

Le safari des bêtes à sang chaud et autres meurtres de sang-froid, Nicholas Drayson, Éd. Les deux terres, 2013 (traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj)

Nairobi, capitale du Kenya, de nos jours, l'Asadi Club est en pleine préparation du safari annuel. M. Malik en est cette année l'organisateur. Mais l'Asadi Club, c'est aussi les soirées billard, les soirées à thèmes comme celle qui consiste à organiser un débat sur le meurtre, des dizaines d'années plus tôt de Lord Errol. Les explications de M. Patel et celles de M. Gopez divergent totalement, chacun les exposera lors de cette soirée. Mais Nairobi, cette année, c'est aussi le retour de Harry Khan, beau parleur, hâbleur et séducteur, éternel éreinteur de M. Malik. Et celui de Rose MBikwa qui fait tourner les têtes de ces deux rivaux-là.

Retour de toute l'équipe de Le pari des guetteurs de plumes africaines, ce roman très drôle, dépaysant et plaisant. Je retrouve dans ce nouveau roman ce qui faisait le charme du premier : humour, ironie, critique de la société kényane des hommes politiques corrompus, et cette sorte d'intemporalité liée au lieu et aux personnages un rien démodés, M. Malik en tête. Disons qu'il reste fidèle à certains principes d'habillement, de politesse, de bienséance qui le rendent un peu coincé, et pas vraiment dans son époque. Mais il cache bien son jeu. Cette fois-ci le safari et le futur mariage de sa fille Pétula lui prennent tout son temps. Cependant lorsque le club est menacé, il met tout en oeuvre pour le sauver. 

Comme dans le roman précédent, Nicholas Drayson fait une visite guidée du pays, de sa faune et sa flore et de ses particularités :

"Dans une métropole, trouver une place où garer votre voiture est toujours un problème. A Nairobi, le problème est aggravé par le fait que lorsque vous avez trouvé votre place de stationnement, il vous suffit de laisser votre véhicule un instant sans surveillance pour constater le déclenchement d'étranges phénomènes. Tout d'abord, les roues ont disparu. Patientez encore quelques secondes et la garniture en caoutchouc de la vitre arrière s'en détachera, comme découpée par une lame acérée, et la vitre elle-même cessera d'exister. Encore une minute supplémentaire, et tout ce que contient le véhicule d'éléments facilement transportables s'évanouira dans les airs. Quelques minutes de plus, et les portières, les sièges et les garnitures intérieures, le silencieux -voire même l'entièreté du moteur- auront tout simplement cessé d'être là." (p.252)

Néanmoins, malgré tous ces atouts, je n'ai pas pris le même plaisir à lire cette deuxième aventure de M. Malik qu'à lire la première. Plus d'effet de surprise ? Sans doute. Mais aussi des longueurs, des répétitions nombreuses, résumés inutiles de situations lues quelques pages auparavant et de très nombreux personnages. Le début est assez confus, il faut plusieurs dizaines de pages pour vraiment entrer dans le roman. Et puis, les digressions de l'auteur sont légion ; souvent drôles et incisives, mais parfois nettement moins marquantes. Ce bouquin aurait gagné en efficacité en s'appliquant un régime minceur ; quelques coupes adroites et éclairées ici ou là, et hop, plus de longueurs, et hop Yv il aurait été emballé !

Ceci étant dit, je reste sur une très belle impression, dans cette atmosphère "cosy" des salons de l'Asadi Club et dans celle feutrée de la maison de M. Malik. Le petit plus étant donné par le titre du livre et par ceux des chapitres, comportant quasiment tous des noms d'animaux, le dernier cité devenant le premier du chapitre suivant et le dernier cité dans le livre est bien sûr le même animal que le premier écrit. Une boucle bouclée. Les titres ainsi reliés pourraient former une sorte de long proverbe africain très imagé.

Si un peu de dépaysement vous tente, du soleil, de la chaleur, laissez-vous faire, en passant un peu vite quelques pages, ces effets sont garantis

Commenter cet article
C
J'ai beaucoup aimé l'humour très attachant de ces deux livres et je pense qu'un troisième volume pourrait très bien voir le jour un de ces quatre. En tout cas pour un anglais qui vit depuis très<br /> longtemps en Australie, il est très calé sur l'Afrique le l'est.
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Y
<br /> <br /> Oui, je pense qu'un troisièe tome est envisageable, même si j'ai moins aimé le deuxième, mais je retrouverais avec plaisir la fine équipe<br /> <br /> <br /> <br />
K
Mais celui ci est déjà la suite, non? Deux volumes en tout.
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Y
<br /> <br /> Voilà, j'ai répondu trop vite et je me suis emmêlé, oui c'est bien la suite du chasseur de plumes africaines. heureusement que tu suis<br /> <br /> <br /> <br />
K
Je viens de le terminer, et suis sous le charme, je n'ai pas trouvé de longueurs, je m'amuse bien avec les digressions africaines, tu sais...
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Y
<br /> <br /> La suite n'est pas mal non plus, si tu ne l'as pas reçus, demande-la à Hélène, je la lui ai envoyée aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
G
Et la gazelle (?) de couverture, avec son regard de Dalida est totalement irrésistible! :-)
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Y
<br /> <br /> Quoi, elle louche ? Je n'avais pas remarqué...<br /> <br /> <br /> <br />
L
Bon, c'est l'Afrique anglophone mais je ne demande qu'à découvrir. Je vais commencer par le premier apres on verra pour plus si affinités.
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Y
<br /> <br /> C'est effectivement l'Afrique anglophone, très différente de l'Afrique francophone : l'humour et le flegme anglais sont très présents<br /> <br /> <br /> <br />
K
je note de lire plutôt le premier, alors !
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Y
<br /> <br /> Il est nettement mieux pour moi, mais dans le second, on retrouve avec plaisir les personnages et l'ambiance cosy du club<br /> <br /> <br /> <br />
H
oh je l'ai demandé, mais je n'ai toujours pas de nouvelles...
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Y
<br /> <br /> je ne sais pas si l'éditeur envoie beaucoup en SP..., mais je peux te les prêter<br /> <br /> <br /> <br />
K
Je me souviens de ton billet sur le premier, dis donc (ah l'Afrique) mais rien vu depuis à la bibli...
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Y
<br /> <br /> C'est trop d'honneur très chère, car mon billet a déjà un an.<br /> <br /> <br /> <br />