Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Commissaire Garon : La jeune chair

Publié le par Yv

La jeune chair, Saint-Luc, Ed. Beaurepaire, 2011

Un directeur de banque lyonnaise est tué de trois balles dessinant un parfait triangle au niveau du plexus. L'enquête est confiée au commissaire Garon, le directeur de la Brigade des Affaires Générales de Lyon. Cette brigade s'occupe des personnalités en vue. Garon et ses collègues, les inspecteurs Arnand et Dancour avancent à pas feutrés, mais rapides.

Ce petit roman policier de 173 pages (ah merci M. Saint-Luc de nous éviter les pavés de 400 pages emplis de banalités et de considérations de peu d'intérêt. J'aime les livres courts, qu'on se le dise !) m'a été proposé par Les agents littéraires qui sévissent sur la toile depuis quelques semaines. Gentiment dédicacé à un "critique littéraire" -c'est trop d'honneur-, par l'auteur qui me dit que son livre "n'est qu'un premier polar, certainement perfectible". Perfectible, sûrement, mais déjà bien construit et l'équipe de Garon mérite un arrêt sur ses aventures. Les personnages se mettent en place, puisque tome 2 -et peut-être plus- il y aura. D'ailleurs, pour en savoir plus il existe un site Commisaire Garon, très bien fait.

Saint-Luc nous balade à Lyon : "Lyon est cernée par deux collines, symbolisant deux mondes antagonistes : la Croix-Rousse, appelée la "colline qui travaille" sent la révolution, la sueur des petites gens, rappelle les combats des canuts, alors que Fourvière, la "colline qui prie" invite au recueillement, à l'abri dans sa verdure. Les maisons n'y sont pas luxueuses, mais sages et sans ostentation, les congrégations nombreuses." (p.79), puis nous emmène dans les pas d'Albéric Garon de Bouziq, puisque tel est son véritable patronyme, à Hong-Kong et Macao ; il nous y promène également dans les rues et ruelles. Comme je le disais précédemment, le roman est assez court, donc les personnages ne sont pas poussés, mais comme il existe une suite, j'imagine que nous en apprendrons plus sur eux au fur et à mesure de leurs enquêtes.

L'intrigue démarre assez vite et monte en puissance. Mais ici point de courses poursuites, point de fusillades ni d'hémoglobine dégoulinante. C'est un bon polar classique dans lequel l'auteur n'hésite pas à faire preuve d'humour et de critique envers le monde politique, le monde des affaires et les liens très étroits qui les unissent. Pour avoir fréquenté les cabinets ministériels, et donc le monde politique, Saint-Luc sait de quoi il retourne.

Plutôt bien écrit (même si le "s'est avérée fausse" de la page 140 me heurte un peu-beaucoup ; mais bon, parfois dans des bouquins plus grand public, on trouve bien pire !) ce polar permet de passer un très agréable moment. Pour tout dire, je le retrouverai bien volontiers, ce commissaire Garon avec ses camarades, épaissis, décrits plus en profondeur, dans une intrigue que j'espère au moins de la même bonne qualité.

Commenter cet article
M
<br /> Un polar savamment dosé alors, puisque l'hémoglobine n'est pas à chaque page :-). J'adhère !<br /> <br /> <br />
Répondre
Y
<br /> <br /> Non rien de dur à lire, à part la fin qui est assez dure, mais point de sang à toutes les pages.<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Bonjour Yv, je note surtout que tu en parles très bien et que tu donnes envie. Et puis, je visiterai Lyon à distance (je ne connais pas cette ville). Bonne journée.<br /> <br /> <br />
Répondre
Y
<br /> <br /> J'avais déjà visité Lyon des années 20 avec Le sang des bistanclaques, là je visite le Lyon moderne.<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Il devrait me plaire : j'aime aussi les livres courts et les intrigues classiques bien ficelées. Pour le second, un peu plus long, ce sera un format spécial "TGV breton" alors... 4h30 pour faire<br /> Paris-Quimper... ;-)<br /> <br /> <br />
Répondre
Y
<br /> <br /> Voilà, il suffit de commander les nombre de pages pour la distance à parcourir !<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Je vous remercie de votre indulgence concernant ce premier polar.<br /> Le style court est délibéré: mon idéal était, et reste, qu'un voyageur de TGV puisse acheter ce bouquin avant que d'y monter, qu'il passe un moment agréable, et qu'il l'ait terminé à son<br /> arrivée.<br /> Le prochain polar est un peu plus long (environ 210 pages contre 173), mais je suis bien décidé à ne pas aller au-delà de 50.000 mots. Ce qu'il y a de plus aisé, en effet, c'est de se lancer dans<br /> d'interminables descriptions, mais celà nuit tant à la concision qu'à l'appropriation du récit par le lecteur (avis personnel: selon mon éditeur, certains n'achètent jamais de livres en-dessous de<br /> 300 pages...)<br /> Le second, qui est un peu une suite même s'il pourra se lire sans avoir goûté au premier, "Les Cahiers du Ministre", traitera du crime politique: il est bourré d'anecdotes vécues remises au goût du<br /> jour, beaucoup plus "méchant" que le premier.Il sort le 15 octobre.<br /> Je suis en train d'écrire le troisième, qui sera publié dans un an: le thème sera cette fois le désespoir d'un père dont la vie d'un fils a été gâchée par un traitement médical mis trop tôt sur le<br /> marché.<br /> Je souhaite que vous-même et ceux qui vous accordent leur confiance prennent du plaisir à leur lecture. Mon seul but est là: qu'on prenne du plaisir en suivant le commissaire Garon.<br /> <br /> <br />
Répondre
Y
<br /> <br /> But atteint, j'ai pris du plaisir à le lire. Mon "indulgence" tient surtout au fait que je suis assez sensible à la naissance de personnages récurrents, mais encore faut-il qu'ils soient bons et<br /> à la concision de votre roman, qui comme je l'écrit ne s'attarde pas sur des considérations dont le lecteur n'a que faire. J'attends donc les nouvelles aventures de Garon et son équipe.<br /> <br /> <br /> <br />