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Les témoins de pierre

Publié le par Yv

Les témoins de pierre, Simon Beckett, Piranha, 2016 (traduit par Isabelle Maillet).....

Sean fuit son Angleterre natale vers la France à bord d'une Audi qu'il cache dans un bois, puis il continue à pieds, sous une chaleur terrible. Il s'arrête dans une ferme isolée pour demander de l'eau. La jeune femme qui le reçoit paraît sur la défensive. Sean désaltéré, repart, mais lorsqu'une voiture de policiers s'approche, il saute les barbelés et se retrouve dans le bois de la propriété qu'il vient de quitter. En marchant il se retrouve prisonnier d'un piège. Il est secouru par la jeune femme de la ferme et sa soeur en cachette du père, et contraint au repos dans cet endroit qui abrite bien des secrets et des peurs et aussi des sanglochons, des hybrides entre sangliers et cochons domestiques.

Un beau roman d'atmosphère et d'ambiance lourdes et angoissantes. La lenteur et la monotonie des journées de Sean et des habitants de la ferme sont le contexte de ce roman qui joue sur les relations compliquées entre les filles et leur père, entre la famille en tant que groupe mais aussi ses individualités et Sean et entre la famille et les habitants de la petite ville avoisinante qui la rejettent et vice-versa. Il y a aussi les sanglochons, qui à eux-seuls forment un paysage sonore et odorant de second plan mais qui ajoute à la noirceur et la tension de l'ensemble. Un roman rural et poisseux qui se déroule en France mais qui pourrait être transplanté dans certaines campagnes étasuniennes perdues. Rusticité et violence, bestialité et force des hommes mais aussi douceur et tranquillité, beauté des paysages, de la faune et de la flore. Trois cents pages qui n'ennuient jamais le lecteur, qui avec des retours en arrière expliquent pourquoi Sean se retrouve dans cette situation et ce qu'il fuit. Sean cherchera aussi à connaître les raisons de la haine entre la famille et ses voisins.

Archétypes mais pas caricatures, Sean, Mathilde et Gretchen -les deux filles de la ferme-, Arnaud le père, évoluent et sans cesser de se chercher et de se jauger parviennent à créer des relations parfois difficiles, parfois empreintes d'une tension sexuelle, de jalousie, de désir refoulé, mais aussi de défi, d'autorité et de domination. L'ensemble est vraiment bien vu et si la "chute" n'est pas à tomber sur le cul, eh bien, elle ne déçoit pas du tout, 

Une belle réussite que ce roman français d'un écrivain anglais qui se balade très habilement et sans rougir dans le genre polar qui privilégie l'atmosphère et les personnages plutôt que la violence et l'hémoglobine. 

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A
Atmosphère et personnage ? Tout pour me plaire.
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Y
ça devrait
Z
pas trouvé celui-ci à la bibli, ai retenu La mort à nu
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Y
je ne connais pas...
Z
Ils appellent ça des sanglochons ! un terme qui n'est pas utilisé chez nous, mais qui dit bien ce que cela veut dire.<br /> Quant au roman que puis-je faire d'autre que de le noter !
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Y
je ne connaissais pas le mot, je l'ai découvert ici, et franchement, il ne fait pas rêver
S
C'est quoi des sanglochons ??
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Y
un hybride entre le cochon domestique et le cochon sauvage (le sanglier)