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Wulf

Publié le par Yv

Wulf, Hamish Clayton, La Différence, 2015 (traduit par Marc Sigala)...,

Début XIX°, le navire marchand anglais l'Elizabeth fait route vers la Nouvelle-Zélande. A son bord, les marins sont fascinés à la fois par les paysages très différents de ceux qu'ils connaissent et par un jeune membre d'équipage nommé Cowell qui leur raconte les histoires de Te Rop'raha, le grand chef violent et sanguinaire qui règne sur ces îles, surnommé le Loup. Il connaît l'histoire du pays et parle la langue des hommes qui l'habitent. Le capitaine de l'Elizabeth veut commercer avec Te Rop'raha.

Hamish Clayton est néo-zélandais, il écrit là son premier roman. Un roman tout en images, en sensations. La langue est magnifique, entre prose, poésie ; roman d'aventures, d'initiation et surtout de découverte des autres, de leur culture et de leurs us et coutume. C'est la rencontre entre les Européens et les habitants de l'île avant sa colonisation. Le texte n'est pas exempt de quelques longueurs, de passages moins intéressants, mais qu'est-ce qu'il est beau. Il est toujours difficile de dire ce qui est la part de l'auteur et celle du traducteur pour la question du style littéraire, mais sans bon texte original point de bon texte traduit. Saluons alors la très belle traduction de Marc Sigala et la magnifique écriture de Hamish Clayton. Un exemple ? Et bien, il n'y a qu'à demander :

"La rivière est une tapisserie, une nappe miroitante peinte de vert, mouvante. Des feuilles sont tombées à sa surface et deviennent des radeaux, elles glissent sur le corps frais et lent de l'eau. Marchant aux côtés d'une telle rivière, il [Cowell] a l'impression d'être tiré par un chien en laisse. Un peu plus loin, la rivière se rétrécit et force l'eau à accélérer. Le chien d'eau bondit en avant de lui et éclabousse la laisse. Des deux côtés, les rives rocailleuses deviennent abruptes, maintenant faites de roches et d'arbres denses. Il ne reste plus de place pour poursuivre la marche, alors riant il entre dans la rivière, s'habille d'eau, barbote dans le courant. Il devient la rivière et le chien qui nage en elle." (p.24/25)

J'aurais pu le citer dans toute sa longueur ou même prendre à peu près n'importe quelle page et y trouver un extrait aussi beau tant ils pullulent. Je dois avouer avoir moi-même été nettement plus intéressé par l'histoire de Te Rop'raha que par celles des marins, même si elles deviennent indissociables, ce sont elles qui donnent le rythme au roman.

Hamish Clayton sait faire naître des images dans les esprits des lecteurs, il décrit les superbes paysages, la mer, les côtes, les terres très vertes, tout cela avec poésie et élégance, en douceur malgré la cruauté du Loup. Un roman très beau, très poétique à découvrir.

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E
La Nouvelle-Zélande ! Mon pays préféré (un voyage à faire un jour...) et la mer, bref tout pour me plaire ! J'étais en librairie hier mais pas vu ... un premier roman récompensé à ce que je vois. Tentant ! Je verrai si je peux le trouver en bibli. J'ai déjà craqué hier en librairie ;-)
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Y
Le problème des librairies, c'est que lorsqu'on y entre, on ressort souvent avec un ou des achats
A
Une écriture très poétique, en effet.
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Y
ne reste plus qu'à le lire
A
Je me fis à l'extrait.
Y
Tu l'as lu ou tu te fies à l'extrait ?
K
Exact, cela pourrait bien me plaire!!! Bien écrit, on a des images dans la tête...
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Y
tout juste pour toi
C
l'extrait pour l'écriture m'a tapé dans l'oeil !
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Y
Une écriture qui coule formidablement bien
S
Ah mince, je l'ai eu hier en main à la librairie et je ne l'ai pas acheté (bon, j'en ai acheté quelques autres...). Tout à fait dans mes cordes je crois ce Néo-zélandais...
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Y
C'est une lecture très particulière dans laquelle on peut se perdre, mais vraiment intéressante