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Belle-île en père

Publié le par Yv

Belle-île en père, Patrick Weber, Nicoby, Vents d'ouest, 2015 (couleurs : Kness)....

Vanessa Blue est une jeune femme qui a gagné une émission de télé-réalité, qui a ensuite intégré l'équipe d'un feuilleton populaire et assez niais, Au premier regard. Elle en est la vedette incontestée, aussi lorsqu'elle décide de faire une pause de quelques mois pour se reposer et faire le point -et accessoirement travailler un rôle dans du théâtre dit intellectuel-, elle s'attire les moqueries et les foudres de beaucoup. Elle ne cède pas et part s'installer à Belle-île, sur les terres de son père qui l'a abandonnée lorsqu'elle était enfant, qui sont aussi celles de la grande Sarah Bernhardt, celles où elle aimait venir passer les étés.

Voici une bande dessinée bien agréable. Les thèmes sont éternels : la recherche des origines, de la quiétude, la mort, l'amour, le sens de la vie, mais les auteurs, Patrick Weber au scénario et Nicoby aux dessins, les modernisent en faisant de leur héroïne une vedette de la télévision, une de celles qui passent et qu'on oublie pour peu qu'on ait pu les connaître un jour, ce qui, j'avoue humblement mon inculture, est rarement mon cas. Et cette héroïne est bien sympathique, fraîche, contrairement à son amoureux du moment, un écrivain en mal de reconnaissance qui surjoue le côté intellectuel et qui dénigre et méprise tout ce qui n'est pas de son niveau ou de son goût.

Bref, Vanessa Blue -Rozenn de son vrai prénom, plus breton, tu meurs- va se confronter dès son arrivée à l'accueil mitigé des îliens : entre la joie d'accueillir une personnalité et la crainte de voir réapparaître une histoire de famille enfouie. Bon, je vous rassure tout de suite, le suspense n'est pas insoutenable, contrairement à la légèreté de l'être (ouais, bof, un peu facile, n'est-il pas ?), mais il est là pour que le lecteur ne s'ennuie pas au long des 126 pages, et la je vous rassure de nouveau -je fais des prix pour les abonnés-, on ne s'ennuie pas du tout. D'abord parce que les personnages sont très réalistes, sympathiques, des têtes de Bretons bien sûr, on a sa fierté, mais sympathiques quand mêmes (amis Bretons, ne râlez pas, je le suis -tralala- itou). Ensuite, le parallèle avec la vie de Sarah Bernhardt à Belle-île est intéressant et instructif (elle y a vécu tous les étés pendant trente années, au Fort de la pointe des Poulains). Et enfin, les dessins sont plaisants, les protagonistes expressifs et les paysages beaux à tel point que j'irais bien tout de suite à Belle-île... d'autant plus qu'elle fait parte des îles bretonnes que je n'ai pas -encore- visitées.

Une belle histoire donc dans un bel album, mais pourrait-il en être autrement aux éditions Vents d'ouest ?

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V
d'emblée, j'aurais été attirée par cette BD, ton avis me confirme ma 1ère impression.
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Y
Tant mieux, belle lecture
K
Pourquoi pas, le graphisme est plutôt à mon goût...
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Y
Oui très agréable tant dans les dessins que dans le scénario
H
Pour retrouver le charme de Belle-ile, je note !
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Y
ça ne fera pas pareil qu'un séjour, mais le voyage est beau
K
Très tentant ! Et non, non pas si facile que ça : le suspense insoutenable contrairement à la légèreté de l'être, en tout cas, j'ai souri !
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Y
Si tu as souri, mission accomplie, c'était un peu le but espéré
C
Salut Yves<br /> Rozenn ? On aurait dû l'appeler Nolwenn. Comme cette chanteuse de la Star'Ac qui, à l'époque, dénigrait violemment la Bretagne, "la région de mon père, non, non", et dont le principal succès fut l'album "Bretonne". Ben oui, non seulement nous avons des gueules de Bretons, mais aussi de la mémoire. Amitiés.
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Y
Salut Claude<br /> je t'avoue que je n'i pas suivi a carrière de Nolwenn, et je ne savais pas qu'elle avait dénigré la Bretagne, une erreur de jeunesse sans doute, comment peut-on dénigrer une si belle région ?<br /> Amicalement,
K
Ouh là tu donnes bien envie (on le sait que tu es breton! ^_^)
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Y
Oui, mais besoin de me légitimer, j'habite au sud de Nantes, proche de la Vendée, alors pour un Breton de Bretagne profonde, ça le fait moins...