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polar-noir

Liste noire

Publié le par Yv

Liste noire, Yvon Coquil, In8, 2018.....

Brest, les Chantiers Navals de Réparation prévoient des licenciements. Lucas, soudeur, peut perdre sa place. Il tente de joindre Marco, soudeur lui aussi, pour le convaincre de prendre sa retraite, ce qui sauverait son poste. Mais Marco baigne dans des affaires louches, avec Ken, le dealer local et les Bono, une famille de manouches pas prête à s'asseoir sur la belle somme qu'il leur doit.

Noir, très noir encore une fois chez In8, dans la désormais fameuse et toujours excellente collection Polaroïd. Court roman qui met en scène des ouvriers en galère. Les trafics en tout genre les cernent, chacun connaît l'un ou l'autre des trafiquants, fréquentation de jeunesse, collègues de boulot. Lucas est clean, bien qu'il soit pote avec des mecs pas reluisants. Son objectif à lui, c'est de garder son boulot pour pouvoir continuer à payer la maison de retraite de son père qui le reconnaît à peine, et encore les bons jours. 

Yvon Coquil déroule son histoire et plus on avance, plus on va dans du noir, le climat brestois n'aidant pas à éclaircir la couleur dominante. La violence est présente mais pas décrite, on la ressent, souvent Lucas arrive après coup et décrit la scène sobrement, sans hémoglobine coulante. L'auteur va au plus court sans effet de style ou de manche. Economie de moyen pour une efficacité avérée.

Encore du noir, encore du bon.

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Tiens bon l'pinceau, y a des coulures !

Publié le par Yv

Tiens bon l'pinceau, y a des coulures !, Claude Picq, Palémon, 2018

"Quand on n'y connaît rien en barbouille, on ferait mieux de se coller devant une série amerloque à la télé. C'est ce que j'aurais dû faire. C'est ce que je fais de mieux. Alors, quelle idée m'a pris d'aller fourrer mon nez dans ces tubes mal rebouchés ?" (4ème de couverture)

Mieux qu'un résumé perso fait par moi-même, j'ai préféré la prose angledroitesque, puisque le principe des histoires dans lesquelles il est le personnage principal -je ne dis pas le héros pour ne pas froisser sa modestie- est que c'est lui-même qui les raconte. Un peu à la manière même pas cachée de San-Antonio, d'ailleurs Cicéron Angledroit qui est détective privé, est aidé par divers seconds rôles -présentés en début d'ouvrage, très bonne idée- dont René, "un peu le Béru de San-A mais en moins exotique".

Si Cicéron en est à sa neuvième aventure, je le découvre et je me demande bien pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt, surtout que Oncle Paul en parle souvent. Ben, maintenant, j'ai très envie de lire les aventures précédentes, parce que franchement, je me suis bien marré. Tous les personnages sont décalés, pas forcément très bons dans leur domaine, fort drôlatiquement décrits. Les dialogues plus que savoureux :

"- Tu finis à quelle heure ce soir ?

- Je pensais sept heures. J'ai de la récup... mais dans l'autre sens. Avec cette connerie de pointeuse, des fois, j'oublie de venir travailler avant de pas venir." (p.138)

C'est un plaisir de bout en bout. Cicéron est en grande forme et il vaut mieux parce que ses maîtresses et en particulier Vaness' la flicque lui en demandent beaucoup -mais rien qui ne soit pas lisible par des oreilles chastes autant que des oreilles puissent lire et être chastes. L'intrigue est comme le reste, décalée et drôle. Je serais bien resté un peu plus longtemps avec Cicéron et sa bande, et lorsque j'aime comme ça, d'habitude, j'écris vivement la suite ; cette fois-ci je l'écris aussi et je rajoute vivement le début, car je crois bien que je vais aller fureter du côté des premiers tomes...

A noter qu'à l'instar de Frédéric Dard pour San-A, Claude Picq, n'est pas totalement innocent dans les aventures de Cicéron Angledroit.

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Le goût de la viande

Publié le par Yv

Le goût de la viande, Gildas Guyot, In8, 2018.....

Hyacinthe Kergourlé survit aux tranchées de 14/18. Profondément marqué dans son corps, puisqu'il revient amputé d'un bras, et dans sa tête après divers faits profondément bouleversants. A l'armistice, à pieds d'est en ouest, il revient à la ferme familiale proche de Saint-Malo. L'accueil est breton : fort, sincère et taiseux, comme s'il n'était jamais parti. Hyacinthe va tenter de vivre le plus normalement possible avec ce passé douloureux et traumatique.

Comment dire que ce roman est d'une part formidable et d'autre part ultra original et troublant voire par moments dérangeant ? C'est cru, violent, ironique, dur, l'humour est -pléonastiquement, comme disait P. Desproges- noir, très noir, désespéré, désabusé. Néanmoins et aussi dérangeant et dans certains -rares- passages difficile à lire soit-il, il n'est pas de ces livres qui dépriment ou mettent le blues pour le reste de la journée. Gildas Guyot réussit le tour de force de parler d'un homme détruit qui tente de passer outre ses démons pour vivre, qui parfois n'y parvient pas, qui donc vit des choses violentes, sans jamais plomber son roman. C'est le ton adopté entre gravité et humour, toujours au détour d'une phrase un peu dure, un mot, une expression qui force le sourire et détend un peu l'ambiance. "Physiquement, et en dehors de mes désordres digestifs, je reprenais du poil de la bête. La mort m'évitait à un point tel que le doute n'était plus possible quant à ses intentions de me nuire." (p.49), ou encore cet extrait que j'aime beaucoup, s'agissant des débuts de la seconde guerre mondiale (mais qu'on peut sans doute élargir) : "Heureusement, il est une tradition dans ce pays qui consiste à remplacer un incompétent par un irresponsable et en juin 40, Reynaud démissionna pour que Pétain le supplante." (p.176)

Dans l'écriture de Gildas Guyot, tous les mots comptent et il est souvent utile de lire entre les lignes ou entre les mots pour saisir encore mieux les double-sens ou les appuis fins, des sortes d'images subliminales. C'est très bien vu et très maîtrisé, surtout pour un premier roman. 

Je me suis régalé dans ce roman très inventif, glauque et noir, avec cet homme franchement bizarre, intérieurement torturé, un personnage original et fort comme on en voit peu en littérature, de ceux qui marquent. Ajoutons une écriture particulièrement soignée, travaillée pour que chaque mot ait un sens -voire un double-sens- et alors vous aurez en mains -parce que ce sera inévitable- un véritable coup de coeur. 

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L'espion des Tuileries

Publié le par Yv

L'espion des Tuileries, Jean-Christophe Portes, City, 2018....

Avril 1792, le roi est aux Tuileries, hautement surveillé, lui et la famille royale. La guerre entre la France et l'Autriche est mal engagée pour le pays. Paris est agitée, entre ceux qui soutiennent la monarchie, les Jacobins, les Girondins. Suspicion, haine, rancœurs, jalousie suffisent à une dénonciation, une bastonnade voire une émeute. Victor Dauterive, chargé par La Fayette de convoyer la paye de l'armée faillit à sa mission et se lance à la poursuite des voleurs. Le voilà bientôt, en espion aux Tuileries, en plein coeur du maelstrom politique.

Nouvelle aventure pour le jeune gendarme de la révolution qui ne sait toujours pas quel parti adopter. Une monarchie constitutionnelle comme son mentor La Fayette ? Une république, comme beaucoup des gens qu'il côtoie et vers laquelle le poussent ses souhaits les plus enfouis ? Au coeur des petites manipulations, des atrocités, des arrangements, il est plutôt dégoûté et ne parvient donc pas à prendre parti. En attendant, c'est à La Fayette et à la mission qu'icelui lui a confié qu'il est fidèle. Il mettra tout en oeuvre pour parvenir à comprendre l'histoire dans laquelle il est embarqué avec son fidèle Joseph, jeune boiteux qu'il a recueilli et qui le sert. 

Dans la description que JC Portes fait du Paris de l'époque, on sent que tout peut exploser à n'importe quel moment, il suffirait d'un presque rien pour que la situation dégénère. Le peuple est fatigué, en colère et chauffé à blanc par quelques orateurs et extrémistes, qui n'hésitent pas à vilipender et jeter en pâture ceux qui leur résistent. Evidemment, toute ressemblance avec des faits présents est fortuite.

Comme d'habitude, la description de l'époque est fine et sert l'histoire, même si le début est un peu long, le temps de s'imprégner de tous les partis, de savoir qui soutient qui ou quoi, sachant qu'il y a des traîtres, des agents doubles, ... Puis, une fois le rythme pris, on plonge avec bonheur dans la Révolution avec Victor, Joseph, leur amie Olympe de Gouges qui n'hésite pas à prendre des risques, à publier des pamphlets assassins.

L'intrigue paraît alambiquée, elle ne l'est pas tant que cela à son dénouement, c'est le romancier qui nous balade dans le Paris révolutionnaire et dans les arcanes du pouvoir, dans les bas-fonds des petites manœuvres politiques où tous les coups sont permis même -et surtout- les plus vicieux. Le jeune Victor y laissera des illusions. A chaque tome on le voit changer un peu, celui-ci étant sans doute celui où il comprend qu'il va devoir faire des choix importants. Un jeune héros récurrent qui évolue, qui se pose des questions existentielles sur lui et la société de son époque. Suite au prochain numéro. J'ai hâte.

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Ça coince ! (45)

Publié le par Yv

Incontrôlable, James Patterson et David Ellis, L'Archipel, 2018 (traduit par Philippe Reilly).

Ben Casper, journaliste à Washnigton DC assiste au plongeon de son amie Diana depuis son appartement. Suicide disent les autortités. Mais Ben, secrètement amoureux de Diana n'y croit pas, il décide de mener son enquête qui bientôt, lui apporte quelques désgréments.

 

Que dire qui ne serait pas méchant ? Rien ! Purement étasunien -ce n'est pas une injure, c'est juste pour dire combien ce livre est archétypal, construit selon un plan très établi, qui a fait ses preuves... rien d'original-, avec une foultitude de références cinématographiques et/ou people que je n'ai pas. Mais qu'est-ce qui m'a pris d'ouvrir ce roman qui est bourré de digressions inintéressantes, oiseuses, de longueurs ? 

Bref, je fuis, mais avant, je referme le bouquin même pas fini, ça n'en vaut pas la peine.

La guérilla des animaux, Camille Brunel, Alma, 2018

"Comment un jeune Français baudelairien devient-il fanatique de la cause animale ? c'est le sujet du premier roman de Camille Brunel qui démarre dans la jungle indienne lorsqu'Isaac tire à vue sur des braconniers, assassins d'une tigresse prêt à accoucher. La colère d'Isaac est froide, ses idées argumentées. Un profil idéal aux yeux d'une association internationale qui le transforme en icône mondiale sponsorisée par Hollywood. Bientôt accompagné de Yumiko, son alter-ego féminin, Isaac court faire justice aux quatre coins du globe." (4ème de couverture)

Je suis désolé de classer ce roman dans ma désormais célèbre rubrique Ça coince !, parce que généralement, j'aime bien les éditions Alma. Mais, je dois piteusement avouer que je n'ai rien compris. Je navigue dans ces pages totalement dans le brouillard, un bien épais, pas du genre à se lever en fin de matinée pour laisser place au soleil, non un tenace qui ne laissera pas un rayon passer. En outre, si je ne suis pas insensible à la cause animale, le véganisme me pose question, quant à l'équilibre alimentaire notamment, mais aussi dans la vision intolérante de certains tenants de cette doctrine. Je mange peu de viande, un peu quand même, fais attention à l'origine, les conditions d'élevage et tout et tout... Que chacun puisse faire ce qu'il veut dans le respect des uns et des autres -animaux compris- et allez en paix. Amen !

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Le manuscrit de Quimper

Publié le par Yv

Le manuscrit de Quimper, François Lange, Palémon, 2018....

Quimper, 1858, l'inspecteur François Le Roy peine à trouver les responsables d'une série de cambriolages ayant lieu dans les maisons des notables qui commencent à s'impatienter de cette lenteur. Le maire, le commissaire et le préfet lui mettent la pression. Bientôt c'est un meurtre horrible qui l'accaparera, celui d'un antiquaire connu, égorgé dans sa chambre. 

Nouveau venu chez Palémon et dans le roman historique, François Le Roy -dit Faňch- devrait s'y tailler une belle place. En effet, j'ai pris plaisir à faire sa connaissance et à arpenter avec lui les rues de Quimper d'il y a 160 ans. Ce que j'ai trouvé vraiment bien fait, c'est que tout en ayant à chaque ligne, à l'esprit l'époque et la région, François Lange ne s'oblige pas à nous encombrer de détails historiques qui pourraient certes, être intéressants mais aussi rallonger son histoire et la diluer. C'est donc avec ce roman d'à peine 200 pages que naît son héros bien sympathique, ex-soldat, revenu dans sa Bretagne et bien décidé à ne la plus quitter. Sans doute ce court format ne laisse-t-il pas la place à des descriptions détaillées des personnages, mais que l'on se rassure, Faňch et son équipe reviendront et petit à petit, nous en apprendrons plus sur eux et sur la vie en Bretagne au mitan du 19ème siècle.  Laissons-le s'installer tranquillement. Pas tant que cela d'ailleurs, puisque sur une double enquête, il ne chôme pas et se révèle chanceux et fin limier sachant tirer parti de chaque mot ou phrase entendus. La double intrigue maintient les lecteurs en alerte, et si celle des cambriolages est classique, celle concernant le meurtre de l'antiquaire l'est moins, s'appuie sur des faits historiques et donne le ton de cette série. 

Faňch n'est pas le plus intelligent des flics de papier, mais il a bonne mémoire, est plutôt fin stratège et entraîné aux combats. Opiniâtre, il suscite le respect de ses hommes et de ses supérieurs. 

Vraiment très plaisantes ces aventures de Faňch Le Roy, documentées, instructives sans être lourdes, distrayantes et fort bien menées sur un fond historique solide. Tout pour plaire. Vite, la suite...

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L'homme qui avait recueilli les dernières paroles de Gunnar Andersson

Publié le par Yv

L'homme qui avait recueilli les dernières paroles de Gunnar Andersson, Henri Bonetti, Cohen&Cohen, 2018.....

Si la ville n'est jamais nommé, on y reconnaît Marseille. Marseille en pleine canicule de l'été 2003. Samba fugue parce que ses parents ne veulent pas qu'il vive avec Fatou, enceinte, à cause d'une superstition africaine. Oreste Pappalardo, ex-gros bras d'un caïd local, reconverti en gardien de musée, a pris Samba en affection. Le jour où Oreste lui parle d'un tableau d'Adolphe Monticelli, peintre local et inspirateur du grand Van Gogh, Samba se méprend sur la valeur réelle du tableau et le vole. Ensuite, les événements tragiques s'enchaînent.

Excellent roman noir à multiples entrées et qui malgré cette donnée souvent perturbante pour un pauvre lecteur vite perdu comme moi, se suit sans perdre le fil ni de vue le tableau. Toutes ces entrées convergent vers la toile de Monticelli. Il y a Isabella la flicque, Samba et Fatou, Oreste le sage, Perrodil le mécène et Urbain le propriétaire du tableau, Karim le privé, Step le tueur, et encore d'autres personnages : un commissaire obsédé, un délégué syndical pas très clair, des marlous, des caïds, des tués par erreur ou précipitation, ... et Gunnar Andersson, que personnellement je ne connaissais pas, ex-joueur de foot, gloire de l'Olympique de Marseille des années 50. 

Tout cela s'imbrique parfaitement et en quelques retours en arrière lorsqu'on change de narrateur, le lecteur capte la totalité de l'affaire. Il y a en plus, Karim, le privé qui raconte en italique et après coup son histoire à un nègre chargé d'écrire sa bio et qui explique bien des choses. 

Henri Bonetti construit son roman de manière très originale, ce qui rend son histoire diablement intéressante et  changeante. Et la légèreté du début s'efface bientôt au profit d'une noirceur qui n'est néanmoins jamais délestée totalement d'un certain humour. L'histoire devient au fil des pages plus profonde qu'il n'y paraissait au départ, parle de la jeunesse d'origine étrangère d'il y a quinze ans, du poids des traditions familiales, du monde des petits malfrats, des flics corrompus, ...

Une vraie belle histoire avec des personnages nombreux et attachants arrivés là-dedans par hasard, qui tourne autour d'un tableau et d'un peintre méconnu, Monticelli, qui pourtant fut un modèle pour Van Gogh. C'est cela qui est bien dans les polars de Cohen&Cohen, on apprend toujours sur l'art, la peinture en particulier. Et Henri Bonetti de nous intéresser à Monticelli avec élégance et parfois parler local. et Gunnar Andersson, le footballeur dans tout cela ? Eh bien, vous le saurez en lisant ce formidable polar.

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Le sorcier

Publié le par Yv

Le sorcier, Jérémy Bouquin, In8, 2018.....

Campagne berrichonne, petit village, Raoul, guérisseur ou sorcier selon les sources vit du RSA, de ses services pour soigner les gens du coin et même de plus loin. Paisible, à l'écart, il n'aime rien tant que la forêt et dans icelle, le chêne centenaire auprès duquel il se ressource. Solitaire, il attire toutes les remarques, les rumeurs. Aussi lorsque la petite Margaux disparaît, fait-il le suspect idéal.

Noir, court et serré, comme un café. Et si je le préfère allongé, le café évidemment, les polars et les livres en général je les préfère courts et serrés. Donc me voici aux anges. J'aurais même pu ajouter en qualificatif : sec. Car ça commence sec. Des phrases nominales acérées qui vont à l'essentiel, ainsi que les quelques phrases de dialogues qui suivent. Raoul est un taiseux et ses visiteurs n'osent pas trop l'entreprendre.

La suite est à l'avenant, rapide, serrée, efficace. La machine se met en marche et Raoul, fidèle à lui-même ne bronche pas. 

Jérémy Bouquin écrit comme est comme Raoul, direct, sans superflu. A peine 100 pages qui mettent mal à l'aise tout en étant inlâchables, qui nous permettent de découvrir un type qui ne cède ni ne lâche rien, qui reste fidèle à ses principes quitte à le payer chèrement. De la bien belle ouvrage, ce qui ne m'étonne pas du tout, puisque c'est un livre In8, excellente maison en général et dans sa collection Polaroïd, de petits romans noirs en particulier.

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Mort en eaux grises

Publié le par Yv

Mort en eaux grises, Pierre Pouchairet, Yves Saint Martin, Jigal polar, 2018.....

Johana Galji, grièvement blessée lors de son aventure précédente (La prophétie de Langley), revient prendre la direction de son groupe à la PJ de Versailles. A peine rentrée, un cadavre est découvert une main coupée dans la Seine. C'est le groupe de Johana qui est nommé pour diriger l'enquête. 

Parallèlement, un groupe se forme, quatre hommes devenus, pour différentes raisons de futurs terroristes islamistes. Leur plan est machiavélique.

Pierre Pouchairet n'épargne pas ses héros, Johana Galji en est la preuve, j'allais écrire vivante, tant le polar est réaliste, ce dernier adjectif rendant l'ensemble particulièrement flippant. Ancré dans l'époque -malheureusement ajouterais-je tant celle-ci est parfois violente-, ce roman raconte la naissance d'une cellule terroriste, ses moyens d'obtenir armes et financement, les réseaux qui lui permettent de se cacher dans le pays qu'elle veut frapper, les complicités actives ou passives, mais aussi le travail de fourmi des policiers chargés de traquer et débusquer les terroristes. Chaque petite découverte les lance sur une piste, sur une autre recherche à faire, et déroulant les fils, ils parviennent ainsi patiemment à des découvertes qui font parfois, comme le dit le bandeau sur la couverture, froid dans le dos. 

Pierre Pouchairet, ancien flic à Versailles sait de quoi il parle et c'est sans doute pour cela que ses polars sont aussi réalistes. Cette fois-ci, de nouveau, il fait mouche et bien malin qui pourra lâcher ce roman avant la fin et qui n'aura pas en tournant une page ou une autre, une seconde de panique en pensant au machiavélisme et à la haine des terroristes. Excellent, comme d'habitude. La cuvée Jigal 2018 est addictive et hautement recommandable et recommandée.

Multi primé pour ses précédents romans, tous excellents même lorsqu'il fait des infidélités à Jigal polar, Pierre Pouchairet collabore sur ce titre avec Yves Saint-Martin et tous les droits d'auteurs seront versés à l'orphelinat mutualiste de la police nationale, Orpheopolis.

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