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le reste

La lit-thé-rature

Publié le par Yv

L'atelier d'écriture de Gwen, ce week-end consistait à placer dans un texte au moins dix noms de thés dans la liste des quinze qui suit : 

  1. La route du temps
  2. Maharadjah
  3. Fleur du désir
  4. Mikado
  5. Trois noix
  6. Élixir d’amour
  7. Exposition coloniale
  8. Montagne d’or
  9. Duvet du dragon
  10. Guerriers
  11. Moon Palace
  12. Comète
  13. Fall in love
  14. Haute mer
  15. Grands Augustins

N'étant pas disponible hier, je me suis fendu d'un petit texte ce matin que j'offre à votre curiosité. Attention, le voici :

Dans un pays lointain vivait une très belle jeune femme, qui, la nuit tombée se livrait à la sorcellerie. Pas toujours en réussite, elle avait quelques casseroles à son actif : un dragon venu lui demander service s’était vu repartir avec du poil au menton : le fameux duvet du dragon, qui prenait feu lorsque celui-ci était en colère ; mais le pire, en voulant préparer un élixir d’amour, elle prépara une espèce de tisane infâme qui après que son client l’eût bue et malgré la chanson qui passait en sourdine : Let’s fall in love, ne lui attira que railleries et humiliations de la part de Fleur du désir, la jeune fille qu’il convoitait. Malgré cela, la jolie sorcière de nuit persévérait et pensait même avoir réussi une grande chose lorsqu’une comète atterrit en douceur, miraculeusement dans son jardin. Forte de ce succès qu’elle s’attribuait, elle alla quémander audience au Maharadjah pourtant peu enclin à la sorcellerie et aux femmes, préférant de loin, de très loin, de très très loin –bon j’arrête là la très fine allusion- la compagnie des hommes et plus particulièrement de ses guerriers, virils et beaux, et grands, surtout les jumeaux, qui bizarrement portaient le même prénom, Augustin ; les fameux Grands Augustins. Le Maharadjah en était fou bien qu’il fût totalement incapable de les différencier ou grâce à cela d’ailleurs. Mais qui était assez timbré pour appeler ses jumeaux par le même prénom et en plus pour leur donner un prénom totalement inusité dans ces contrées lointaines ? Augustin ! Rendez-vous compte, pourquoi pas des Steven, des Brandon ou des John chez nous, en France ? C’est pas demain la veille que cela arrivera, même si le temps trace sa route, la célèbre route du temps, si vantée par les poètes et les écrivains. 

Bon, revenons à notre sorcière, je crains de m’en être un peu éloignée, et c’est fort dommage, parce qu’elle est ravissante. Elle demande donc audience au Maharadjah qui la reçoit, un peu dégoûté, il faut bien le dire. Elle lui expose ses projets et notamment celui de trouver sa pierre philosophale, celle qui changera les cailloux –choux, hiboux, joujoux, donc, ça prend un « x »- en or : une vraie montagne d’or en perspective pour le Maharadjah, qui était aussi cupide et vénal !

« Banco, dit-il, tu grattes et tu gagnes ! Si tu réussis, je te ferais construire un palais qui portera ton nom, le Moon Palace », et oui, vous ne le saviez pas, mais la sorcière –qui travaille la nuit- s’appelle Moon. Bien vu, non ?

Moon se mit donc au travail plusieurs mois, mais ne réussit point sa mission. Effrayée à l’idée que le Maharadjah puisse en vouloir à sa vie, elle prit trois noix, se fit avec une grosse coque de noix et prit la Haute mer en direction de Mikado, le Royaume tout proche, très fin et légèrement enrobé de chocolat. Je sais, la fin est moyenne, c’est sans doute la petite faiblesse qui me perdra, j’ai hésité entre le Royaume de Mikado et envoyer Moon à l’exposition coloniale, mais j’ai trouvé que ce n’était pas un lieu pour elle. Elle y vécut heureuse et eut beaucoup d’enfants. Ça c’est pour le happy end.

 

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De l'art de ne pas plaire à tout le monde

Publié le par Yv

Le 26 mars dernier, j'écrivais un article sur La gifle de Christos Tsolkias. Un article dans lequel je disais ma déception pour ce livre que je trouvais, malgré une construction intéressante, confus et un brin racoleur. Je n'y ai pas vu ce que d'autres y ont décelé : une brillante étude de mœurs de la société australienne. Bien mal m'en a pris. Depuis, un charmant garçon -enfin, ça je ne peux pas le prouver, même s'il écrit en tant que tel et que tant d'agressivité ne peut être que masculine !- m'envoie des commentaires tous plus gentils, constructifs et tolérants les uns que les autres. Je ne vais tous vous les reproduire là, ce serait faire trop d'honneur à M. Fl.....

Naïvement, je pensais que lire et dire ce qu'on pensait étaient des activités paisibles. Eh bien, je me trompais. Mais merci cher Fl....., je vous pardonne, car grâce à vous, j'ai pu faire une analyse et je sais que je suis désormais -attention, je vous le fais dans le désordre- : raciste, ignorant, petit-bourgeois, méprisant, Victor Hugo -quand même !-, vaniteux, suffisant, cuistre, superflu, vulgaire et asocial. Ouf ! J'en ai peut-être oublié ou il se peut même que je n'ai pas compris certains termes, parce que si je ne suis pas non plus assez intelligent pour comprendre un tel chef d'oeuvre que La gifle, je peux avoir du mal à comprendre la prose de mon cher ami Fl..... Tant de compliments pour un seul homme, vous me flattez, je sens que je vais rougir ! Ajoutez à cela une mauvaise foi exceptionnelle que je travaille quotidiennement -mais pas sur cet article, désolé Fl..... !- et vous aurez une image complète de Yv.

Je ne reporterai pas les commentaires de Fl..... sur cet article, ce serait bien trop long, mais je vous en prie, celles et ceux qui veulent se faire une idée de la chose suivent le lien vers l'article La gifle.

PS : cher Fl....., je n'attends pas moins de vous que vous vous arrêtiez à nouveau chez moi pour commenter et démentir tout ce que je viens de dire avec la bonne foi et la tolérance qui vous caractérisent !

 

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Nous y sommes

Publié le par Yv

Nous y sommes,  Fred Vargas

Nous y voilà, nous y sommes.
Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes.

Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal.
Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance, nous avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s’est bien amusés.
On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s’est marrés.
Franchement on a bien profité.
Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.
Certes.
Mais nous y sommes.
A la Troisième Révolution.
Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.
« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.
Oui.
On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.

C’est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.

La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.
De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).
Sauvez-moi ou crevez avec moi.
Évidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n'a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux.

D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance.
Peine perdue.
Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.
Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).
S’efforcer.
Réfléchir, même.
Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.
Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.
Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.
Pas d’échappatoire, allons-y.
Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.
Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible.
A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.
A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

Fred Vargas
Archéologue et écrivain

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A quoi tu penses ?

Publié le par Yv

A quoi tu penses ?

Piqué chez Armande, en provenance directe de chez Gwen, j'ai repéré le petit exercice ci-dessous qui m'a inspiré :

"Aujourd’hui, en vous inspirant de ce tableau, je vous propose de vous glisser dans les pensées de cette jeune femme…

A quoi pense-t-elle? Hein? Vraiment, on se le demande…

On dirait presque qu’Edward Hopper n’a peint cette scène que pour pousser le spectateur à tenter de répondre à cette difficile question…

Vous êtes libre de traiter le sujet comme vous voulez. Essayez de ne pas dépasser 1000 mots…"

Voilà donc ma modeste participation en ce dimanche terne et gris par chez nous.

«Qu’il est mauvais ce café ! Je ne sais pas ce qu’il a mis dedans, le cafetier, mais il aurait voulu m’empoisonner qu’il ne s’y serait pas pris autrement. ! Et pourtant, je l’ai sucré. Deux morceaux ; moi qui d’habitude n’en mets qu’un seul ! Il faudrait que je lui dise. Il faut absolument qu’il change de marque. Je pense qu’il devrait passer au café bio et commerce équitable. Ça ne se fait pas encore ? Je suis un peu en avance, je sais, mais j’ai l’habitude. Déjà ne porter qu’un gant, ce n’est pas encore à la mode, mais je sens que ça va le devenir. Bon revenons au café. J’aurais dû prendre un thé. (N’importe quoi, je dis « revenons au café » et je parle de thé, tu parles d’un enchaînement.) Un thé au jasmin. Ou un Earl Grey. Ah oui, j’aime bien la bergamote. Ma mère dit que le meilleur c’est le Darjeeling, mais moi, je préfère l’Earl Grey. Ou alors une tisane. Oui, c’est cela que j’aurais dû commander. Ça fait mémère, mais  au moins j’aurais pu boire quelque chose, parce que là, ce café est imbuvable. Et puis, mémère, mémère, je n’ai que vingt-cinq ans, je ne passerai pas pour une petite vieille quand même. J’aurais pu demander un alcool, mais j’ai peur qu’on me prenne pour une alcoolique. Les qu’en-dira-ton, ça va vite. Il aurait suffit que quelqu’un de ma connaissance me voie attablée seule avec un verre d’alcool et c’en était fait de ma réputation. Ceci étant, ce café est dégueulasse. Oh, mais qu’est-ce que j’ai à me parler comme ça ? Si maman m’entendait. Toute ton éducation à refaire, dirait-elle.  Mais bon, comment pourrais-je qualifier ce breuvage ? Abominable, détestable, écœurant, exécrable, infect, insipide, insupportable, etc. ? Et cetera ? Je ne sais pas s’il est utile, j’ai fait le tour des adjectifs, je crois. Bon, je le garde, parce que j’ai pu en oublier un ou deux.

Bon alors, que fais-je ? Je lui fais remarquer au tavernier que son café est abominable, détestable, écœurant, exécrable, infect, insipide, insupportable, etc. , ou je lui commande autre chose, tout simplement ? J’ai aussi la solution de sortir dignement, calmement. De toutes manières, il faudra bien qu’il revienne, je n’ai pas encore payé.  Et ce rendez-vous qui n’arrive pas. Au moins, si Lucie arrivait, elle me sauverait la mise. Elle, elle saurait lui dire au patron qu’on ne peut ingurgiter pareille mixture. Mais elle est en retard, comme d’habitude. J’espère seulement qu’elle n’a pas oublié. Ah si j’avais un téléphone portable, je l’appellerais bien, mais encore faudrait-il qu’elle en ait un aussi. Et le plus important serait que les portables soient inventés, parce que c’est comme pour le commerce équitable, je suis en avance.  Ah c’est dur d’être dessinée dans une époque et de penser dans une autre. On n’a pas en tableau les moyens de ses pensées. J’aurais tellement aimé avoir un bon café, dans un bistrot bien chauffé plutôt qu’être obligée de garder ce manteau que je n’aime pas, parce que le bar n’a pas les nouvelles normes d’isolation en vigueur au moment où mon « penseur » écrit. Et puis, vous avez vu ce chapeau ridicule ? Qui oserait porter cela dans la vraie vie ? Une espèce de cloche à fromage. J’aurais préféré quelque chose de plus moderne. Bon, pas ceux de la reine d’Angleterre, ils sont encore plus ringards que le mien. Ou alors carrément tête nue. Scandale à l’époque. Quel dommage, j’aurais tellement aimé les cheveux au vent.

Bon alors, elle arrive Lucie ? Elle m’agace elle aussi à toujours tout oublier. Et maintenant mon café-poison est froid. Tout pour plaire ! Bon, j’en ai ma claque, je me barre. Je me tire. Je me casse. Et basta. Le patron, il peut s’asseoir sur son pognon ; je ne lui paye pas son horrible ersatz qu’il ose appeler café. Allez, café-basket, je me taille en courant et salut la compagnie. J’espère juste ne pas me prendre les pieds dans ma p….. de robe à la c…

Ah ça fait du bien de parler « d’jeuns » comme les gens des années 2000. Toujours en avance, je vous dis. »

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Ma mère disait...

Publié le par Yv

Tagué par A rmande, je dois répondre à cette demande difficile :

 

Quand vous étiez enfant, votre père ou mère avait cette expression qui vous agaçait et puis parfois quelques années plus tard, vous vous êtes surpris(e) à l'utiliser ou à en rire...

 

Alors, je ne me souviens pas particulièrement d'expression, mais d'une petite blague maternelle dans les deux sens du terme, c'est-à-dire qu'elle vient de ma maman et qu'elle est de niveau classes de maternelle. D'où le plaisir de la refaire à mes enfants dès qu'ils ont atteint l'âge idéal. Attention, je commence :

Ma maman nous -parce que, bien sûr, tous les enfants y ont eu droir !- montrant l'un de ses doigts nous demande :

"- Tu vois mon doigt ?"

Nous :

"- Oui, bien sûr !"

Elle :

"- Eh bien, lui, il ne te voit pas !"

 

A ceux qui n'ont pas ri, je dis c'est normal, c'est une blague familiale. Alors, on ne rigolait pas dans la famille M . ?

 

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Tag 10

Publié le par Yv

Un tag en forme de bilan de lecture circule sur les blogs en ce moment, notamment chez Aifelle. Histoire de ne pas être en reste, je vais tenter de choisir 10 titres parmi les 134 livres que j'ai lus en 2010 (dedans, il y en a des tous petits). Ils ne sont pas classés par ordre de préférence, juste dans l'ordre de lecture :

 

1- L'oeil positche de la statue kongo, de Anne-Christine Tinel (Ed. Elyzad)

2- Tonton Clarinette, de Nick Stone (Ed. Folio policier)

3- Moana blues, de Anne-Catherine Blanc  (Ed. Au vent des îles)

4- Le grand loin, de Pascal Garnier (Ed. Zulma)

5- Tes yeux bleus occupent mon esprit, de Djilali Bencheikh (Ed. Elyzad)

6- Comme la grenouille sur son nénuphar, de Tom Robbins (Ed. Gallmesteir)

7- Le paradis des femmes, de Ali Bécheur (Ed. Elyzad)

8- Le sang et la mer, de Gary Victor (Ed. Vents d'ailleurs)

9- L'effacement du monde, de Eric Pessan (Ed. La différence Minos)

10-La colère du rhinocéros, de Christophe Ghislain (Ed. Belfond) 

Mais bon, on est d'accord, cet exercice est très difficile et très limitatif, j'aurais pu ajouter : Palestine de Hubert Haddad, Mascarade de Gabriel Chevalier, L'homme inquiet de Henning Mankell, Le beau revoir de Guy de la Valdène, La face cachée de la lune de Martin Suter, Le cahier bleu de James A. Levine, Rêve d'envol de Hayat El Yamani, Chambre 26 de Tecia Werbowski, Incident de personne de Eric Pessan, Tuer ne pas tuer de Tchinguiz Aïtmatov et Celles qui attendent de Fatou Diome, et là, d'un coup d'un seul, je double le nombre de livres qui ont marqué mon année-lecture-2010.

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Haïti, le tri français

Publié le par Yv

Haïti : le tri français est le titre d'un article du journal Le Canard Enchaîné, du 29 décembre 2010, signé D.S, qui commence comme ceci :

"Tandis que Michèle Alliot-Marie, toute nouvelle ministre des affaires étrangères, la larme à l'oeil, accueillait, la semaine passée, 314 enfants haïtiens adoptés par des familles françaises, son collègue, Brice Hortefeux refusait, tout net, l'entrée en France de 70 jeunes Haïtiens dont les familles vivent ici. Tous âgés de 19 à 29 ans. trop vieux, ils n'ont pas, il est vrai, les grands yeux effarés des bébés complaisamment montrés par tous les journaux et les chaînes de télé. Ils n'en ont pas moins, eux aussi, échappé au tremblement de terre, au chaos et au choléra qui ravagent le pays."

Ces jeunes gens n'ont pas les bons papiers pour entrer en France, fameuse terre d'accueil, puisqu'ils n'ont qu'un visa pour le Bénin. Actuellement en zone d'attente des aéroports parisiens, ils attendent justement que l'on statue sur leur sort. Au ministère de l'Intérieur, selon le Canard : "Nous accueillons ceux qui respectent la loi, pas les fraudeurs. [...] cette histoire n'est pas l'événement du siècle."

Que dire de plus ? Que j'ai honte ? Que c'est lamentable ? Que nous devrions venir au secours de ces réfugiés fuyant l'horreur ?

Bien sûr, tout cela, je le dis. Ça ne fera sûrement pas avancer les choses, M. Hortefeux, n'ayant pas réalisé "ses chiffres" de reconduite à la frontière l'an dernier, il faut qu'il commence très tôt et très fort cette année. Qu'il redouble d'efforts.

Je ne prétends pas connaître Haïti, ni ses habitants, mais  j'ai eu l'occasion de lire beaucoup d'écrivains haïtiens depuis le séisme (Rodney Saint-Eloi, Yanick Lahens, entre autres) qui décrivent l'enfer qu'ils ont vécu là-bas lors de la secousse, et le chaos qui persiste depuis. La reconstruction est lente, les gens sont toujours sous des tentes, dans des conditions sanitaires déplorables, le choléra sévit, la pauvreté y est encore plus présente qu'avant, et nous que faisons-nous ? Nous disons à ces jeunes gens de rentrer chez eux dans ces conditions, sans même leur donner la possibilité de rester avec leur famille présente en France.

Je me suis toujours dit que mon blog n'était pas une vitrine pour mes opinions politiques, mais là, c'est trop ! On nous parle d'identité nationale, mais comment puis-je revendiquer cette identité si j'ai honte de ce que font mes dirigeants ? Une honte, je vous dis. Je ne reconnais pas miens ces gouvernants qui chaque jour nous font perdre la face et nous font avaler les couleuvres de la crise et de la sécurité pour mieux faire passer leurs actions dont ils ne peuvent pas se vanter, comme ces reconduites à la frontière déshonorantes. Encore qu'en les flattant un peu il trouverait moyen d'en tirer gloire, si cela pouvait servir leurs propres intérêts.

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TAG 15

Publié le par Yv

Tagué par Lystig, je me dois de vous livrer quinze noms d'écrivains :

A tout Seigneur, tout Honneur :

Victor Hugo : pour l'ensemble de son oeuvre

Puis, en vrac sans classement particulier :

Boris Vian : lectures adolescentes et jeune adulte

Pierre Desproges : mon remède anti-morosité

Henning Mankell : Je prends tout Wallander et presque tous les romans sans lui.

Voltaire : ça, c'est pour la frime ! Non, j'aime bien ses contes philosophiques

Eric Pessan : une vraie plume avec de vrais thèmes

Raymond Queneau : le plaisir des mots

Annie Ernaux : l'écriture brute

Andrée Chédid : la poésie

Luis Sepulveda : les belles histoires

Edgar Allan Poe : le mystère

Eric Orsenna : un raconteur d'histoires avec du style

Julien Gracq : une révélation tardive, mais réelle. Une claque styllistique.

Louis-Ferdinand Céline : dans un genre différent une vraie claque styllistique aussi

Ali Bécheur : pareil que pour les précédents, dans un autre genre

En voilà quinze, mais j'aurais pu en mettre tellement d'autres...

Qui veut prend ce Tag !

 

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Il paraît que les hommes aiment lire... Il paraît (2)

Publié le par Yv

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Sébastien avait déjà fait un premier interview avec trois blogueurs. Voici l'interview 2, avec moi dedans, mais aussi Daniel Fattore et Alexandre de Romans et lectures. C'est ici, mesdames et messieurs !

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