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essai

Le roi vient quand il veut

Publié le par Yv

Le roi vient quand il veut, Pierre Michon, Albin Michel, 2016 (première parution, 2007)...,

"Parmi les entretiens que j'ai donnés depuis 1984, j'en ai réuni trente. On y trouvera le jeu de masques que ce genre exige, des contrevérités peut-être, de l'incongru, des traits de mauvaise foi, mais sûrement aussi quelques vérités, pas toutes involontaires. Et puis, relisant ces propos, je me dis qu'à défaut de la vérité introuvable, on y trouve enlacés les souvenirs et les lectures qui m'ont constitué : le panthéon aztèque et la chasse à Dieu dans Moby Dick, "le petit roman de trente pages" de Lautréamont et le rasoir d'un théologien anglais, une écoute enfantine de Salammbô qui est ma scène primitive, des lieux et des noms. Melville et Faulkner, Beckett y voyagent parmi des toponymes limousins. Mes morts bavards, Flaubert, Rimbaud et Villon, Giono et Borges, Hugo y fréquentent des prolétaires morts sans discours." (4ème de couverture)

Pierre Michon est cet écrivain entré en littérature en 1984 avec Vies minuscules -que je viens de ressortir, parce que la lecture de ce recueil d'entretiens m'a donné envie de le relire. Il n'est pas un auteur prolifique qui publie une fois l'an son roman de la rentrée, puisque depuis, il n'a fait paraître qu'une quinzaine de livres. J'ai aimé Vies minuscules, et 0.html">Maîtres et serviteurs et Les Onze, j'ai buté sur La grande Beune et suis très tenté par tout le reste ; ce livre d'entretiens est à la fois passionnant, éclairant et redondant (on élimine tout de suite ce qui pêche un peu, cette redondance d'un entretien à un autre, où l'on retrouve des questions similaires et des réponses logiquement similaires elles-aussi, bon pas trop grave, on les lit plus rapidement).

Il vaut sans doute mieux connaître les ouvrages de Pierre Michon avant d'entreprendre la lecture de ce recueil, mais peut-être est-ce là une simple impression et qu'un futur lecteur y trouvera matière à plonger très vite dans les écrits de l'auteur. Bon, je ne vous cache pas que le livre est parfois technique sur l'écriture, qu'il vaut mieux avoir quelques références littéraires, on y parle beaucoup de Flaubert, Faulkner, Rimbaud, Mallarmé, Balzac, mais aussi de Lautréamont, Hugo, Gracq, ... J'ai pu parfois me sentir dépassé, jamais au point d'abandonner la lecture, plutôt l'envie alors de passer quelques pages pour me retrouver plus loin sur des propos que j'entendais davantage.

Pierre Michon s'exprime souvent sur la brièveté de ses romans : "La brièveté est essentielle. J'incline à penser que j'écris des romans courts -densifiés, resserrés, dégraissés- plutôt que des nouvelles. Je rêve d'un roman plus pur que l'autre..." (p.24), sur la quantité impressionnante de documentation qu'il a ingurgitée avant d'écrire : "Je demande à la littérature que j'écris d'être brève, mais je tiens à ce que cette brièveté soit informée de tout ce qui a été pensé et dit depuis qu'il y a des hommes. Et sans aller chercher si loin, pour que le bref soit fulgurant, il faut que sa formulation soit totalement exacte." (p.205/206). Comme quoi la simplicité, la brièveté, c'est beaucoup de boulot ! Et puis, comme je suis amateur des romans brefs, je suis le bon client pour ce genre de propos. Je suis persuadé qu'écrire un roman court, dense et dégraissé, épuré n'est pas plus évident que d'en écrire un long, gros avec pas mal de vacuité ; de même pour la la lecture des-dits romans.

Dans ce livre, il est aussi question de peinture puisque P. Michon a beaucoup écrit sur les peintres et que la contemplation des grands maîtres l'a littérairement sauvé, ce sont eux qui lui ont permis de réécrire après Vies minuscules. Pierre Michon parle aussi de ses goût littéraires, tous ceux que j'ai cités un peu plus haut, avec pas mal de temps consacré à Flaubert et Rimbaud et un chapitre entier, le dernier à Julien Gracq, sans oublier ceux avec qui il se sent des vraies affilnités d'écriture -et plus-, Pierre Bergounioux et Antoine Volodine (que je n'ai pas encore lus, mais, je note, je note...).

Vous l'aurez compris, sans être simple, c'est un livre que je recommande pour comprendre l'écriture de Pierre Michon, l'écriture tout court et pour entrer un peu plus profondément dans l'œuvre de l'écrivain. Une réédition bien vue, sans elle, je serais sans doute passé à côté.

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Louis Mandrin, la mondialisation de la contrebande au siècle des Lumières

Publié le par Yv

Louis Mandrin, la mondialisation de la contrebande au siècle des Lumières, Michael Kwass, Vendémiaire, 2016 (traduit par Dominique Taffin-Jouhaud)...

Louis Mandrin (1725-1755), issu d'une famille aisée est obligé, jeune homme, de prendre la suite de son père décédé. Après des déboires importants, il devient contrebandier entre la France et la Savoie alors gouvernée par les Princes de la maison de Savoie, en lutte contre la Ferme, l'administration française chargée de récolter les taxes et impôts profitant surtout à certains. Dans la région, Louis Mandrin est encore aujourd'hui très connu. Il fut arrêté en 1755, puis après un procès expéditif, roué et pendu sur la place de Clercs de Valence.

Gros ouvrage d'un professeur d'histoire étasunien qui ne s'arrête pas seulement sur la vie du contrebandier, mais explique les règles en cours à l'époque et remonte même un peu avant, au XVII° siècle, là où les Européens ont commencé à consommer : "Ils remplirent leurs maisons de meubles en bois (lits, chaises, commodes et garde-robes), d'équipements décoratifs (ustensiles de cuisine, poteries, horloges, miroirs et rideaux). Ils achetèrent davantage de vêtements (manteaux, costumes, chemises, culottes, robes et bas) et firent l'acquisition d'accessoires inédits (parapluies, tabatières et montres à gousset). Ils burent et mangèrent davantage (pain blanc, sucre, eau-de-vie) et investirent dans des sorties et des objets culturels (livres, tableaux, pièces de théâtre)(...) La société n'était pas certes saturée de biens au point que nous puissions évoquer une "consommation de masse" car un large groupe de personnes désespérément pauvres et durablement mal nourries resta exclu de cette effervescence." (p.36/37). Puis ce furent le café, le chocolat et les tissus d'Inde qui firent sensation. Puis, les pays européens, pour financer les guerres nombreuses et coûteuses taxèrent ces produits et la consommation -finalement nos dirigeants actuels n'inventent rien. C'est là que les contrebandiers entrent en scène, Louis Mandrin en tête.

Extrêmement bien expliqué et détaillé, ce livre n'est pas un roman et ne se lit donc pas comme tel. Il demande un peu d'attention, mais est à la portée d'un lecteur lambda, la preuve, je l'ai lu. On en ressort fort de l'histoire de Mandrin, mais aussi plus riche de l'économie et de la politique de l'époque, qui se résume à toujours plus de taxes pour financer les dépenses de l'état, rien de nouveau donc. C'est assez troublant d'ailleurs de lire qu'il y a deux siècles et demi, on aurait presque pu prédire ce qui allait nous arriver aujourd'hui. Si l'histoire est un éternel recommencement, je ne saurais trop conseiller à nos élites de lire ce livre, car quelques années après, ce fut la Révolution qui balaya celles de l'époque -bon certes, pour en installer d'autres-, mais on sait comment certains finirent.

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Manifeste schizo-rationaliste ou petit guide de survie à l'usage de l'athée misanthrope

Publié le par Yv

Manifeste schizo-rationaliste ou petit guide de survie à l'usage de l'athée misanthrope, Sven Andersen, Ed. Le monde libertaire, 2016..,

"Ce manifeste est dédié à ceux qui pensent que, pour vivre heureux, il n'est pas indispensable d'être entouré par une ribambelle de fâcheux. Cette misanthropie se double d'un ferme refus de tout obscurantisme, des religions et des superstitions. Son nom : le schizo-rationalisme. Le Grand Système libéral s'attache à empêcher schizo-rationaliste de s'épanouir, armé de ses idoles rances que sont la famille, le travail, la fraternité de pacotille et le consumérisme béat. L'esprit de sérieux et l'aveuglement face à la mort seront aussi les cibles du schizo-rationalisme, tout comme le natalisme, le bougisme, la particratie, le mariage, la vulgarité conviviale et la dictature numérique." (site éditeur)

Les éditions du monde libertaire sont l'oeuvre de la Fédération Anarchiste et je vous laisse le soin d'aller lire sa carte d'identité sur le site. Présenté comme cela, vous vous doutez un brin du contenu de ce livre notamment sur les notions de travail, de propriété, d'exploitation et du partage des richesses. Quant en plus, le livre est sous-titré, Petit guide à l'usage de l'athée misanthrope, je suis obligé de l'ouvrir pour lire ce que l'on dit de moi... Et finalement, je suis à la fois rassuré et déçu, mon athéisme est tolérant et ma misanthropie légère même si parfois, je tangue dangereusement vers le schizo-rationalisme dans mes moments d'agacement.

Que de belles phrases écrites par Sven Andersen-qui comme son nom l'indique est... belge- : "En réalité, le travail tue, le travail rend con, dépressif, suicidaire (...), il est vecteur de pathologies psychiques ou physiques (...), il est le terrain de jeu favori des harcèlements de tout type, il est à l'origine de divorces et de frustrations diverses, bref il est infiniment nuisible." (p.54) J'adhère, d'autant plus qu'il illustre son propos. Alors, évidemment, on sait que pour vivre, nourrir sa famille, il faut travailler et gagner de l'argent. Mais justement, c'est tout le système que l'auteur critique et veut changer. Il a des propos durs sur la natalité, mais aussi durs qu'ils soient ils posent la question de l'inévitable surpopulation des prochaines années : 9 milliards d'humains, puis, 10, 11...

Si je ne souscris pas à toutes les théories évoquées, je les lis bien volontiers pour ce qu'elles apportent au débat. Celles concernant l'avilissement de l'homme par l'homme, le travail, la consommation, la recherche du bonheur dans la propriété et la course à l'avoir plus qu'à l'être me parlent et sont à rapprocher du livre de Paul Lafargue, Le droit à la paresse. Je jubile dans divers passages concernant le travail et les relations obligées avec les collègues : "Bref, il [le schizo-rationaliste] est contraint de devenir le roi des hypocrites, un grand comédien simulateur, qui feint de prendre du plaisir avec ses collègues, ses patrons et/ou les clients, notamment lors de ces sommets de la tartuferie d'entreprise qu'on nomme les dîners du personnel, plus insupportables que les examens invasifs d'un proctologue, les activités infantilisantes de team-building (...), les pots d'anniversaire, de départ ou d'arrivée.(...) Le terme de "Touriste d'entreprise" nous convient bien, nous sommes même prêts à créer un Institut des Touristes d'Entreprises, dont les membres seraient tenus de respecter une Dé-hontologie (pour cesser d'avoir honte de conchier le travail) des plus strictes." (p.57). Moi qui me suis souvent fait traiter de touriste au travail -à ma grande joie dois-je avouer ici-même- j'en suis membre, sûr !

J'exulte à des phrases-aphorismes dignes de Pierre Desproges ou de Jean Yanne : "La religion est assurément l'opium du peuple mais elle est encore plus certainement le cyanure de la liberté de penser." (p.77/78)

Le schizo-rationaliste est un schizoïde-rationaliste, un être sans désir qui préfère passer son temps seul, l'inverse du grégaire ; son côté rationaliste en sus fera de lui un "être imperméable aux jugements d'autrui, à leurs modes et aux impératifs collectivistes et familiaristes." (p.26) Et parmi toutes ces vacheries, une tendresse assumée -que je partage : "Les chats partageront cet amour du calme et de la solitude, méritant rien que pour ça d'avoir été divinisé (sic) (une exception à notre théophobie) par une civilisation disparue." (p.70) Le "sic", pour cette coquille, une parmi pas mal d'autres...

Ah, j'allais oublier des points importants : cet essai est court (103 pages), pas cher (5€) et surtout facile à lire parce que le ton est plutôt amusant, les exemples parfois très drôles, même si le propos se veut sérieux mais point trop quand même : "Toute ressemblance avec la volonté d'avoir écrit un livre sérieux ne serait que pure coïncidence et n'engage nullement son auteur, car tout est insignifiant en ce bas monde..." (p.102)

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L'incroyable histoire de l'éléphant Hans

Publié le par Yv

L'incroyable histoire de l'éléphant Hans. Des forêts du Sri Lanka au Muséum d'Histoire naturelle. Philippe Candegabe, Éd. Vendémiaire, 2016....

Capturés en 1785 au Sri Lanka, encore éléphanteaux, pour être offerts au stathouder des Pays-Bas Guillaume V, puis confisqués par la France en 1798, en pleine Révolution, Hans et Parkie finiront leurs jours à la ménagerie du Jardin des plantes de Paris. Ils seront l'objet de nombreuses études, parfois farfelues voire même drôles lorsqu'on les lit de nos jours. Disséqués par Cuvier, ils apporteront beaucoup d'informations scientifiques. Hans est maintenant au Muséum d'Histoire Naturelle de Bourges dont Philippe Candegabe a été pendant dix années le responsable des collections.

Un incroyable travail pour une incroyable histoire. Philippe Candegabe s'est adonné à des recherches minutieuses et précises sur cet éléphant qui fait la fierté du musée de Bourges. Son récit est également minutieux, bourré de détails, de faits, de citations d'époque, de scientifiques et de journalistes. Un ouvrage bourré d'informations sur les débuts des musées français, la classification, les expositions, la manière dont les collections se sont enrichies, ... Suite à la guerre contre les Provinces unies (Pays-Bas) que la France révolutionnaire a gagnée, les collections du stathouder Guillaume V d'Orange-Nassau ont été véritablement pillées par les vainqueurs, et ces collections étaient fort bien fournies grâce à Arnout Vosmaer. Hans et Parkie rebaptisée Marguerite en France, font partie du lot et le voyage qui les mènera d'Apeldoorn à Paris est mouvementé, épique ; il durera plusieurs mois...

C'est un bouquin passionnant qui ravira les amateurs des éléphants mais aussi ceux qui s'intéressent à l'histoire des musées, à l'histoire un peu en marge de la grande Histoire de la Révolution française, ça fourmille d'anecdotes, de notes, ... Un livre très complet qui nécessitera donc un peu d'attention si l'on ne veut rien rater. En bonus, des informations sur les divers éléphants naturalisés et exposés dans des musées, tant en France qu'à l'étranger. Personnellement, il me semble n'avoir vu que Fritz, celui qui est exposé à Tours, mais peut-être en oublié-je, tant nous sommes habitués à en voir contrairement à nos aïeux de 1800 ; je ne suis passé qu'une seule fois à Bourges et n'ai pas pris le temps de visiter le musée qui abrite Hans. Quant à ma ville, Nantes, eh bien, nous en avons un éléphant qui fait notre fierté : en bois, articulé et manipulé par des machines, on peut y grimper dessus pour une balade ; on dirait presque qu'il est vivant. Que dis-je ? Il est vivant. Il est visible sur le site Les machines de l'île.

Dernière précision sur ce livre : la couverture est la reproduction d'un dessin de Petrus Camper (1732-1789), il s'agirait de Parkie, la compagne de Hans.

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L'intégrale illustrée

Publié le par Yv

L'intégrale illustrée, Edgar Allan Poe, Éd. Archipoche, Collection La bibliothèque des classiques, 2015.....

Ouvrage qui regroupe les romans : Aventures d'Arthur Gordon Pym, Le journal de Julius Rodman, les contes et nouvelles : Histoires extraordinaires, Contes inédits, Histoires grotesques et sérieuses, le théâtre : Politien, l'essai : Eurêka et la poésie d'Edgar Allan Poe. 780 pages d'un gros et beau volume, traduit par Charles Baudelaire, Emile Hennequin, William Little Hughes, Félis Rabbe, Stéphane Mallarmé, Gabriel Mourey. Illustré par Harry Clarke, Arthur McDormick et Gustave Doré

Autant vous le dire tout de suite, je vous parle ici d'un livre que je n'ai pas encore fini. Mais je sais qu'il est bien puisque Edgar Allan Poe, c'est bien, c'est même encore mieux que bien. Qui ne connaît pas au moins de lui les Histoires extraordinaires : La lettre volée, Le scarabée d'or, m>Double assassinat dans la rue Morgue ? Je les ai lues, adolescent, en même temps que je m'empiffrais de séries Les six compagnons, ou des romans de Jules Verne, et que je commençais tout juste à lire les romans de Victor Hugo, Les Misérables mon premier Hugo. Mais autant, j'ai arrêté la série française avec six copains, autant j'ai continué à lire et relire Jules Verne, Victor Hugo et Edgar Allan Poe.

On ne présente plus Edgar Allan Poe, écrivain américain du 19° siècle (1809/1849), célèbre pour ses contes et ses Histoires extraordinaires, les plus marquantes pour moi furent Double assassinat dans la rue Morgue et Le scarabée d'or . On dit souvent de lui qu'il est le précurseur du roman policier, de la science fiction ou de l'anticipation. Je ne sais pas si c'est la réalité, mais il est sans doute celui que j'ai lu en premier dans quasiment tous ces genres, et celui qui m'a donné envie de continuer à lire de l'aventure. D'ailleurs les meilleurs ne s'y sont pas trompés puisque Charles Baudelaire le traduisit ainsi que Stéphane Mallarmé pour la poésie.

C'est un livre que je ne vais pas dévorer en entier, je vais piquer dedans, une histoire entre deux autres lectures, je ne vous cacherai pas qu'à peine reçu, je l'ai déjà commencé -et c'est toujours aussi excellent- et qu'il traîne dans un endroit où je peux le reprendre rapidement, à la maison, car ses dimensions m'empêchent de l'emporter en dehors. C'est un ouvrage fait pour rester dans une bibliothèque : belle couverture, tranche supérieure dorée, feuilles fines et écriture dense. Enfin, quand je dis "rester", non, pas exactement, il doit en être sorti pour le montrer, le lire et le faire lire. Vade retro les bouquins qu'on expose sans jamais les ouvrir !

Une belle idée cadeau pour les amateurs de lectures ou l'énigme, le mystère et l'intrigue ont la part belle. En plus, il ne coûte que 32€

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J'ai vu la fin des paysans

Publié le par Yv

J'ai vu la fin des paysans, Éric Fottorino, Denoël, 2015 (photographies de Raymond Depardon) ....

Éric Fottorino, avant de devenir un écrivain connu et reconnu est journaliste, il est le cofondateur de l'hebdomadaire Le 1. Auparavant, il a travaillé au journal Le Monde, en a été le directeur de publication, mais ses débuts, au milieu des années 80 jusqu'au début de la décennie suivante, il les a faits à l'agriculture et aux matières premières. Ce livre est la publication des textes du journaliste de ces années-là, qui reviennent donc sur la crise de l'agriculture française et européenne, cette agriculture qui se modernise à outrance et perd petit à petit sa tradition, ses hommes, ses animaux et ses exploitations familiales.

Les agriculteurs vont mal. Certains qui se sont endettés pour agrandir ou moderniser leurs exploitations croulent sous les dettes. Ils ont dû investir pour s'installer, puis réinvestir pour produire plus, pour obtenir de nouvelles machines, de nouvelles technologies... c'est la course sans fin, le cercle vicieux : investir donc s'endetter pour produire plus et produire plus pour rembourser les dettes, mais comme les cours d'achat baissent, l'argent rentre moins. Il y a forcément un moment où le cercle grossit tellement qu'il éclate, et là, les éclats sont violents et directement pour le paysan. C'est le cas maintenant, ça l'était déjà il y a trente ans. Éric Fottorino, pendant une dizaine d'années a suivi l'évolution du métier et l'on voit bien dans ses chroniques naître l'angoisse du paysan de ne pas y arriver, son malheur de ne plus pouvoir céder son exploitation à ses enfants partis en ville, dans le même temps que les industriels du métier, les grands céréaliers usent de tous les moyens pour produire encore plus et moins cher. Les grandes entreprises états-uniennes sont très présentes également (Monsanto en tête) qui vendent des produits chimiques, des techniques nouvelles promettant monts et merveilles aux paysans qui se laissent convaincre et aux décideurs européens qui s'aplatissent devant les lobbyistes. Les États-Unis ont permis à l'Europe de se libérer du nazisme, mais ils ont profité de la brèche ouverte pour introduire leurs produits, leurs entreprises, leurs modèles d'exploitations agricoles gigantesques qui ne fonctionnent qu'aux engrais et hormones, taxant les produits européens et refusant d'être taxés sur les leurs. Avec tout le respect, les remerciements, la gratitude qu'on leur doit, il est temps que l'Europe se bouge un peu et revienne à des principes plus naturels. Début des années 90, Éric Fottorino parle du futur des paysans français, de leur obligation de se diversifier : agriculture bio, agrotourisme, pratiques saines et ancestrales qui entretenaient la terre (comme par exemple les élevages de moutons qui nettoyaient les sous-bois et limitaient les feux de forêt), ... Près de trente années plus tard, le mouvement a commencé, petitement, localement (au moins par chez moi) : les marchés avec des producteurs locaux renaissent ou reprennent vigueur (deux marchés hebdomadaires dans ma commune, et pas mal sur toute l'agglomération nantaise), de nombreuses AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) sont nées, les ventes directes ; l'agriculture biologique a progressé ; il me semble même que les paysans qui fonctionnent avec ces circuits courts s'en sortent correctement, ils ont retrouvé une culture ou un élevage en harmonie avec la nature et ne la forcent plus ; contrairement aux idées reçues, je le sais d'expérience, les denrées achetées par ces biais ne sont pas plus chères qu'au supermarché.

Ce sujet et ce bouquin sont passionnants, c'est une excellente idée que de ressortir ces chroniques d'Éric Fottorino, on mesure les tous petits pas faits et les grands qu'il faut encore accomplir. Le discours du journaliste est parfois technique, avec des chiffres, des noms qu'on a oubliés, mais le contenu est vraiment intéressant et je le rejoins sur beaucoup de points, je me rends même compte qu'il à dû se créer quelques inimitiés, car dans les années 80/90, parler de revenir à de saines pratiques, de renoncer aux rendements à outrance, chercher à favoriser l'agriculture bio n'était pas encore dans les mœurs et dans les discussions. Madame Yv et moi-même commencions à nous mettre aux produits bio, aux achats locaux, aux petits producteurs et notre démarche éveillait quelques remarques ironiques, condescendantes parfois, comme si cette lubie allait nous passer. Je me souviens même d'une connaissance qui m'avait dit : "Tu verras, quand tu seras allé deux ou trois fois à Auchan, tu n'iras plus au marché." Je ne vais jamais dans ce magasin, par contre, je visite toutes les semaines le marché "avec mon p'tit panier..." mais j'ai pas l'air d'un con ma mère... ou ce n'est pas dû à mon panier, mais là c'est un autre sujet...

Thème passionnant, je pourrais faire des pages, j'avais encore tellement de choses à dire... Le mieux ? Lisez ce recueil instructif, on en reparle dans vos commentaires.

PS : les photos sont toutes du photographe qui a fait de merveilleux films et photos sur le monde paysan, Raymond Depardon.

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Improvisations sur Michel Butor

Publié le par Yv

Improvisations sur Michel Butor. L'écriture en transformation, Michel Butor, La Différence, 1993 (nouvelle édition, collection Minos,2014)....

Michel Butor, né en 1926 est connu pour son roman La modification paru en 1957. Il cessera d'écrire des romans peu de temps après pour se consacrer à des essais, des récits de voyages, de rêves, de lieux, des livres avec des artistes peintres, de la poésie, cherchant à innover à créer des objets. Il a été professeur de langue française à l'étranger, de l'Egypte aux Etats-Unis, puis à Genève. En tant que professeur, pour "distinguer [ses] casquettes" et "ne pas confondre le professeur et le littérateur", Michel Butor s'interdit de parler de ses livres. A l'approche de la retraite, ainsi qu'il l'explique dans la préface, ses collègues lui ont proposé de faire le pas et de raconter la littérature et le processus de création littéraire depuis la Seconde Guerre Mondiale en illustrant son propos avec ses propres écrits. Ce sont ces improvisations enregistrées puis retranscrites qui sont présentées dans ce recueil.

Comme beaucoup, je connais Michel Butor par La modification, roman lu il y a longtemps. Je ne savais pas ce qu'il écrivait depuis, mais après la lecture de ses conférences, j'ai très envie de découvrir ses écrits. Il commence par la guerre et son désir de jeune homme de lire, mais "le savoir était confisqué. Le savoir était quelque chose qui avait existé autrefois et qui existerait peut-être encore un jour, mais pendant ces années-là c'était la nuit et le mensonge." (p. 16), puis à la fin de la guerre le fossé se creuse entre les générations, les gens d'un certain âge veulent oublier et revenir à ce qu'ils avaient vécu avant et les plus jeunes veulent dépoussiérer l'empire colonial, découvrir d'autres horizons. Pendant la guerre, Michel Butor réussit à intégrer un groupe d'intellectuels qui se réunit en secret, dans lequel il se liera avec Michel Carrouges son "initiateur en surréalisme" qui lui fera connaître entre autres André Breton.

Puis, professeur de français à l'étranger, Michel Butor écrit, se pose des questions et cherche des réponses sur sa manière d'écrire. La longueur des phrases par exemple, lui qui en fait de très longues que certains lui reprochent : "J'ai étudié la littérature française pour voir si nos grands écrivains écrivaient toujours avec des phrases courtes. Il suffit de poser la question pour s'apercevoir que cette histoire de phrases courtes, c'est un mirage entretenu pour des raisons idéologiques qu'il vaudrait la peine d'étudier, mais qu'en réalité les grands écrivains ont toujours su utiliser des phrases longues quand ils en avaient besoin." (p.91) Suit alors une étude de quelques pages sur l'utilité de construire de longues phrases, sur la manière de les écrire, d'agencer les mots en icelles, voire même de les présenter dans le livre.  Et ainsi de suite, Michel Butor explique sa vision de la littérature et sa création littéraire.  

C'est un bouquin passionnant sur de nombreux sujets, parfois un peu moins mais, ce n'est pas grave, j'ai passé les quelques rares passages qui ne m'intéressaient pas. Les paragraphes sur la traduction, sur les différentes langues avec notamment des explications des livres de James Joyce ou de Samuel Beckett sont extraordinaires. J'aurais pu aussi parler des voyages de Michel Butor, de sa volonté de les écrire de manière très personnelle, de ses avis sur l'Europe (de 1993), de son amour pour la musique, la peinture, les arts en général et sa manière d'en parler ou de les écrire et les décrire, mais je vous laisse découvrir tout cela dans ce petit bouquin, format poche, 310 pages, aérées, coupées en chapitres très "paragraphés", ce qui fait qu'on peut le lâcher et le reprendre aisément sans perdre le fil. Un ouvrage à poser pas loin dont on grappille des pages entre deux autres livres et qui donne envie de lire d'autres livres de l'auteur. Pas sexy a priori, c'est un livre qui se découvre avec grand plaisir.

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Marine Le Pen, notre faute

Publié le par Yv

Marine Le Pen, notre faute. Essai sur le délitement républicain, Mehdi Ouraoui, Ed. Michalon, 2014..... 

Depuis trente ans, le Front national ne cesse de progresser, jusqu'aux dernières élections municipales et européennes où il a fait un score important gagnant d'un côté une douzaine de villes et prenant de l'autre côté la première place, devant l'UMP et le PS. Cette montée de ce parti qui prône haine et a un programme économique irréalisable est toujours de la faute des autres si l'on écoute les politiques de droite ou de gauche. Une seule fois sur un plateau de télévision, à la suite d'une des deux dernières élections, j'ai entendu une responsable d'un parti politique impliquer la responsabilité à tous (Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts). C'est aussi le discours que tient Mehdi Ouraoui : nous sommes tous responsables de la montée de la haine, des communautarismes, de l'individualisme, mais avant tout, ceux qui pouvaient changer les choses, les politiques qui n'ont rien fait, de peur sûrement de ne pas être réélus.

Cet essai est passionnant et je rêve déjà de le voir en projet politique et surtout réalisé ! Mehdi Ouraoui ne se contente pas de soliloquer sur la montée du FN, il fait un constat dur, sévère mais réaliste de la société française et de ses élites. Il faut selon lui une prise de conscience nécessaire pour repartir associée à une vraie envie d'enfin en finir avec la gestion à court terme des politiques de tous bords aux affaires depuis trente ans ; ils n'ont plus de vision générale, aucune ambition, ils font de la gestion de crise au jour le jour. La droite en prend pour son grade et la gauche subit autant de critiques et c'est très largement mérité. M. Ouraoui impute même à la gauche une sorte de responsabilité intellectuelle supérieure, car elle a beaucoup promis, a suscité beaucoup d'espoir et l'on sait bien que ceux qui peuvent faire vraiment bouger les choses en faveur du quadriptyque Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité ce sont les gens de gauche, ceux qui veulent vraiment une société plus humaine, plus fraternelle dans laquelle les richesses sont partagées plus équitablement, dans laquelle l'entraide est une vraie valeur. Lorsque la gauche n'atteint pas les espoirs mis en elle, les électeurs ne le lui pardonnent pas : "Cette bataille pour l'égalité, pour la laïcité, pour la mixité, est au cœur du "rêve français" que la gauche a promis en 2012 de réenchanter. Si nous ne respectons pas cet engagement, le délitement républicain sera inéluctable, rapide et violent." (p.141)

Mehdi Ouraoui ne se contente pas de lister ce qui ne va pas, il fait des propositions concrètes, simples qui nécessitent de la volonté politique, un vrai désir d'enfin œuvrer pour les Français et non pas en vue d'une réélection, certaines ont été promesses, non tenues. Aucun sujet n'est évité, ni le non-cumul des mandats dans le temps et dans les fonctions  ("Il n'y a pas de démocratie véritable quand les élites ne représentent plus le peuple mais une caste qui ne sert qu'elle même."-p.33), ni la finance qui ne peut pas être dénoncée comme l'ennemi du peuple, puisqu'elle peut le servir et non pas l'inverse, ni l'école qui ne joue plus son rôle de mixité et d'ascension sociales, ni la religion et en particulier l'Islam : "Il faut aussi tirer la sonnette d'alarme contre l'intégrisme religieux. Pour les musulmans de France, c'est la double peine : ils sont pris en tenaille entre les racistes anti-musulmans menés par Le Pen d'un côté, et les intégristes qui dénaturent et déshonorent l'Islam de l'autre. Le nom du terroriste Mohammed Mehra restera dans l'histoire, en sera-t-il de même des soldats Imad Ibn Ziaten et Mohamed Legouad, qu'il a assassinés parce qu'ils étaient au service de la France ?" (p.121)

Mehdi Ouraoui risque de ne pas se faire que des amis au sein des partis politiques, du sien en particulier, le PS, et pourtant il mériterait d'être écouté et même entendu. Il est temps de changer de manière de faire de la politique, de remettre le citoyen en son cœur et d’œuvrer pour son bien et pas pour ses propres biens ou pour l'attrait du pouvoir. Lorsque je vois ces hommes qui laissent des ardoises terribles (l'UMP et ses 75 millions d'euros de déficit par exemple, mais aussi la dette abyssale de la France) et qui se permettent encore de nous donner des leçons, je comprends que des Français se désintéressent de la politique et puissent avoir l'idée de voter pour Marine Le Pen -ce qui est une solution totalement inenvisageable pour moi et même pire puisqu'elle est bien incapable de gouverner et que ses propositions sont irréalistes et irréalisables.

Il y a encore du boulot, seuls les actes convaincront désormais. La gauche doit se retrousser les manches et ne pas avoir peur d'agir, elle a prouvé avec le mariage pour tous qu'elle pouvait surmonter les manifestations parfois violentes d'illuminés réactionnaires pour imposer une loi prévue et contestée. Qu'elle en fasse de même pour agir réellement pour la Liberté, l'Egalité, la Fraternité et la Laïcité !

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La grève des électeurs

Publié le par Yv

La grève des électeurs, Otave Mirbeau, Ed. Allia, 2009.....

Dans ce texte paru initialement en 1888 dans le journal Le Figaro, Octave Mirbeau s'attaque aux électeurs et à leur volonté de vouloir toujours aller voter pour changer les choses. Idem dans le second texte intitulé Prélude et paru dans Les Temps nouveaux en 1902 bien qu'écrit le 14 juillet 1889. Le dernier texte est de Cécile Rivière, s'intitule Les moutons noirs et est à la fois une explication des écrits d'Octave Mirbeau et une très courte biographie. 

Pour ma première visite à la toute nouvelle librairie de ma commune (Librairie Lise&moi à Vertou), je furète, je regarde partout pour voir les livres que ces dames présentent, et, en toute fin de parcours, je tombe sur le présentoir des éditions Allia qui ont la bonne idée de publier des textes anciens et des textes nouveaux. La grève des électeurs trônait à côté du livre de Paul Lafargue lu l'été dernier, vraie trouvaille, quasiment une Bible, Le droit à la paresse. Les dernières élections auxquelles nous avons participé ayant eu peu de succès (plus de 50% d'abstention aux élections européennes) et s'étant conclues sur la première place du FN, ce petit livre ne pouvait que rejoindre ma poche (après l'avoir payé bien sûr ainsi qu'un autre de la même collection, récent et même un en plus en cadeau, et après une petite discussion avec les charmantes bibliothécaires qui bien sûr auront l'honneur -oui, j'me la pète un peu- de me revoir régulièrement ; lorsqu'on a la chance d'avoir une librairie près de chez soi, on fait tout pour qu'elle vive). 

Octave Mirbeau part du principe que les élections ne changeront pas le système politique bourgeois en vigueur à son époque, qui a bien sûr beaucoup changé, puisque de nos jours nos dirigeants ne se cooptent pas, ne font pas de préférence pour leurs petits copains ou membres de leurs familles... C'est pure perfidie de ma part, car je suis très loin du "tous pourris" que je ne supporte pas, je persiste à penser que la grosse majorité de nos élus est honnête mais que quelques uns, pas les plus nombreux, n'hésitent pas à piquer dans la caisse ou à opérer diverses malversations ou préférences douteuses, mais que comme ils sont mis en ouverture de tous les journaux, ils pourrissent l'entièreté de la classe politique. Mais peut-être suis-je naïf ?

Octave Mirbeau se dit donc que si les élections ne servent à rien, l'électeur doit faire la grève pour protester contre l'exploitation faite de son vote. Il s'étonne même qu'il puisse y avoir encore un électeur en France : "Une chose m'étonne prodigieusement -j'oserai dire qu'elle me stupéfie- c'est qu'à l'heure scientifique où j'écris, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu'un ou de quelque chose..." (p.7). En bon pamphlétaire et en bon anarchiste et libertaire, il peut se montrer virulent voire violent : "Les moutons vont à l'abattoir, ils ne disent rien, eux, et ils n'espèrent rien. Mais, du moins, ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l'électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit." (p.13) 

C'est un texte que je me prends dans la figure, moi qui dis partout qu'il faut aller voter que l'abstention favorise la montée des extrêmes -notamment l'extrême droite qui ne progresse pas en nombre de voix, mais en pourcentage dès lors que le taux de participation baisse. Mathématique !- ; d'ailleurs, Cécile Rivière tempère les propos de Mirbeau dans ce sens, avec néanmoins une ironie, que personnellement, je trouve de mauvais aloi, toujours persuadé que ceux qui feront la grève des votes ne sont pas ceux qui votent FN ; ceux-là iront toujours et si les "déserteurs d'isoloirs" sont de plus en plus nombreux, la porte est grande ouverte à des gens capables du pire politiquement, économiquement et humainement : "A chaque élection, tombe le chiffre des moutons noirs dont chacun est convaincu qu'il n'est pas assez conséquent pour porter sérieusement atteinte à la santé démocratique de notre République. Exception faite des épisodiques percées de l'extrême droite, entièrement imputables à l'incurie des déserteurs d'isoloirs, qui se résolvent, à grand renfort de sermons médiatiques, par des plébiscites dont chaque électeur, ramené au bercail de l'exercice de sa pleine souveraineté, pourra se féliciter." (p.36)

Des textes qui me hérissent le poil, avec lesquels je ne peux pas être en accord, mais qui ont le mérite de pointer, 125 ans après avoir été écrits, une réalité très actuelle, un monde politique qui vit depuis très longtemps sans vraiment s'occuper de ceux qui l'élisent et qui, proche du gouffre continue quand même à avancer sans se poser de questions sûr de détenir la vérité.

Conclusion : Lisez Octave Mirbeau, parce que ça décape, c'est vachement bien troussé et ça fait se poser des questions, mais allez voter !

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