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bande dessinee

Optic Squad : mission Seattle

Publié le par Yv

Optic Squad : mission Seattle, Sylvain Runberg, Stéphane Bervas, Rue de Sèvres, 2019....

2098, l'ONU est désormais à Bombay. La déléguée en charge de la lutte contre le crime organisé défend bec et ongles les Optic Squad. Cette unité est l'élite des forces de sécurité transcontinentale et est composée d'agents aguerris. Leurs armes : des nano-caméras greffées dans leur cornée permettant de filmer tout ce qu'ils voient et des pisteurs qui les suivent depuis le QG et peut leur apporter un soutien tactique (drone armé, injection à distance et en temps réel de stimulants ou de calmants). Kathryn Horst intègre cette unité sous la protection de sa cheffe, Annette Smith. Sa première mission sera d'infiltrer te démanteler un réseau de trafic humain. (Résumé largement inspiré de la 4ème de couverture)

Scénarisée par Sylvain Runberg, dessinée par Stéphane Bervas et colorisée par Florence Fantini, cette BD débute la nuit donc dans des tons violets/bleus et usera de retours dans le temps pour expliquer l'arrivée et la jeunesse de son héroïne Kathryn Horst. Ce tome 1 est une enquête complète, le fil rouge de la série sera les Optic Squad et la jeune femme dont on sent qu'elle a quelques comptes à régler.

Je ne suis pas très science fiction et les termes de départ m'ont un peu affolé, mais le pli est vite pris et cet album s'avère très intéressant. Il est centré sur le travail de l'unité et ne s'attarde donc pas sur les conditions de vie des autres habitants dont on ne sait rien. C'est un album purement d'enquête et d'action qui tient ses promesses. Quant à la description du monde futur, peut-être sera-t-elle là dans les tomes à venir ? Les personnages, les lieux et les conditions de vie des agents se mettent en place dans cette série qui débute de façon prometteuse.

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Tue ton patron

Publié le par Yv

Tue ton patron, Efix, Jean-Pierre Levaray, Petit à petit, 2012.....

Paul Lafargue est un employé de la gigantesque entreprise FFI. Mais sous d'autres pseudonymes tout aussi marqués que Paul Lafargue (voir l'excellent livre Le droit à la paresse) : Guy Debord ou Marius Jacob, il épie le grand patron pour connaître ses habitudes, son univers. Son but : le tuer. C'est lui qui a licencié Paul et pas mal de ses collègues après vingt-cinq années données à l'usine. C'est lui, qui pour s'enrichir davantage et enrichir davantage les actionnaires décide de qui doit aller pointer au chômage, qui doit foutre sa vie en l'air car se recaser après tant d'années d'usine, ce n'est pas facile. Pelletier-Raillac, le patron, est un requin, d'un mépris sans borne pour les petits. Il doit mourir.

Après les tomes 1 Putain d'usine et 2 Les fantômes du vieux bourg, voici le tome 3, mais tout peut se lire indépendamment. Et je retrouve quelques années après mes lectures des eux premiers numéros, tout ce que j'ai aimé. Un bande dessinée engagée, sociale dans un univers noir. Tout est noir, même les dessins, superbes. Les techniques et manœuvres du grand patronat pour licencier et gagner plus sont bien décrites,. Elles sont connues, mais aucun gouvernant ne fait quoi que ce soit pour les empêcher. Les profits explosent et les licenciements aussi. Je n'irai pas forcément jusqu'à conseiller de tuer son patron, mais l'exaspération, la colère, la désillusions sont telles qu'elles peuvent entraîner de telles pensées. C'est ce que montrent formidablement Efix par ses dessins et JP Levaray par son histoire.

Comme les numéros précédents, c'est une bande dessinée importante et marquante, réaliste et sociale, humaine qui en plus est très belle. Je me suis laissé dire que la maison Petit-à-petit sortait une version intégrale des trois tomes. Pourquoi résister ?

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Flesh empire

Publié le par Yv

Flesh empire, Yann Legendre, Casterman, 2019.....

Dans des temps futuristes, le monde qui se nomme Singularity est dirigé par des sénateurs. Les résidents sont dotés de mémoires et de corps artificiels qu'ils partagent pour lutter contre la surpopulation. Mais la colère gronde et lorsque des bouts de chair sont volés dans un laboratoire expérimental, les sénateurs commencent à craindre une rébellion bien plus large. Peut-être la renaissance de l'humain...

La première chose qui surprend dans cet album, c'est évidemment sa bichromie : blanc et noir. Des dessins blancs sur des pages noires. Le résultat est étonnant et bluffant. Yann Legendre mélange avec bonheur des lignes droites, des formes géométriques, symétriques avec des courbes. Le dessin des corps peut être une simple et fine ligne blanche et parfois que d'un côté, c'est l’œil qui devine l'autre.

C'est cette première impression qui restera comme un moment incroyable : je viens de lire une bande dessinée comme je n'en avais jamais lue ; je trouve certaines pages sublimes -comme celle où Alkaline rencontre le Datack, lorsque vous y serez, vous verrez de quoi je parle. 

Pouf, pouf, je m'emballe... Et l'histoire me direz-vous ? Eh bien, c'est une histoire classique de science fiction dans laquelle les machines contrôlent tout, mais très intelligemment mise en scène et racontée par l'auteur. Inévitablement des questions sur l'intelligence artificielle, sur le Big Data, sur le contrôle que nous subissons chaque jour par caméras, téléphones mobiles et autres transactions bancaires viennent à l'esprit. Yann Legendre n'apporte pas de réponse, d'ailleurs y en-a-t'il ? Il questionne et chacun trouvera ses propres moyens d'y répondre.

Excellentissime bande dessinée, exaltante dont on ressort avec l'envie de la relire et de la relire encore.

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Darnand. Le bourreau français (3/3)

Publié le par Yv

Darnand. Le bourreau français (3/3), Bedouel, Perna, Rue de Sèvres, 2019.....

1944/1945, c'est la fin pour Darnand et la milice. La guerre se termine et chacun cherche à s'enfuir ou à se refaire une virginité, un passé de résistant -de la dernière heure-, prêt à tout pour le faire croire. Darnand est arrêté, attend son procès et son issue prévisible : la peine de mort. C'est aussi le moment de régler les comptes.

Troisième tome de la série historique passionnante sur Darnand et la milice ou comment les mauvais choix d'un homme, pourtant héros de la 1ère guerre le mènent vers l'horreur et l'ignominie. Comme dans le tome 1 et le tome 2, les auteurs, Patrice Perna au scénario et Fabien Bedouel au dessin, sont très documentés et ajoutent à l'histoire réelle des personnages de fiction. Le tout donne une série formidable qui parle de la guerre, des combats, mais aussi des hommes entraînés à commettre des actes, contre leur volonté. Ici, il s'agit plutôt de Ange, le héros fictif, mais on pourrait le rapprocher des Alsaciens réfractaires au STO qui furent enrôlés de force dans l'armée allemande.

Le tome 3 arrivant un an après le précédent, il est prudent de tout relire pour bien se souvenir des détails, mais qu'importe, ce n'est pas un calvaire, bien au contraire.

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Chaplin en Amérique

Publié le par Yv

Chaplin en Amérique (tome 1), Laurent Seksik, David François, Rue de Sèvres, 2019.....

1912, Charles Spencer Chaplin traverse l'océan d'Angleterre vers New York. Il joue dans une pièce qui fait une tournée de trois mois aux Etats-Unis et il rêve d'y rester et de devenir un très grand acteur. La pièce ne fonctionne pas bien, mais il est repéré par un producteur d'Hollywood qui lui demande d'y venir. Là-bas, les débuts ne sont pas glorieux non plus.

Tome 1 d'une série sur Charlie Chaplin qui devrait en compter trois. Laurent Seksik (scénario, idée originale et dialogues) raconte les débuts de l'acteur anglais qui sont aussi les débuts du cinéma. En prime, Charlie raconte un peu de son enfance très pauvre et la naissance de sa vocation. 

David François (mise en scène, dessins et couleurs) rend le tout extrêmement agréable et même joyeux. La palette et le traits sont très personnels. Dans un interviouve, Laurent Seksisk dit que le dessin de David François virevolte et c'est exactement cela. Il y a dans cet album une joie communicative, une envie d'aller voir les films de Chaplin et d'en savoir plus sur sa vie et celle de son héros tout juste né à la fin du volume, Charlot. 

Bon, maintenant, j'attends la suite...

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Velvet

Publié le par Yv

Velvet, Ed Brubaker (scénario), Steve Epting (dessin), Elizabeth Breitweiser (couleur), Delcourt (traduit par Jacques Colin)....,

1973, Velvet Templeton est la secrétaire du directeur d'une agence de renseignements ultra secrète. Ce que beaucoup ignorent, c'est qu'elle fut quelques années plus tôt une espionne particulièrement dangereuse et efficace. Aussi lorsque l'un des meilleurs espions de l'agence, X-14, est exécuté et considéré comme traître, ne peut-elle s'y résoudre, surtout que cette histoire la replonge dans ses années d'exercice. Elle se met en tête de découvrir pourquoi on tente de faire passer X-14 pour traître. Et lorsque Velvet revient, elle ne fait pas dans la demi-mesure.

Trois tomes composent cette série :  1- Avant le crépuscule, 2014 ; 2- Avant de mourir, 2016 ; 3- L'homme qui vola le monde, 2017. Et ça dépote. Empruntées à la bibliothèque sur la base des belles couvertures et d'un feuilletage rapide, je ne fus point déçu. Le dessin de Steve Epting est somptueux, sombre, beaucoup d'actions se déroulent la nuit ou entre chien et loup, la part belle leur est faite ainsi qu'aux personnages. Le scénario de Ed Brubaker est alambiqué, tortueux, on ne sait plus trop parfois qui est bon et qui est méchant, ce qui est la marque des grandes histoires noires ou d'espionnage, chacun doutant en permanence et se retrouvant un coup du bon côté de la balance et un coup du mauvais. Car la supposée-gentille laisse quelques cadavres derrière elle, autant que les méchants. 

Une bande dessinée de pure distraction du genre d'un bon film étasunien sans prise de tête -en cherchant bien, ça existe-, qu'il faut quand même suivre assez attentivement pour ne pas perdre le fil. Et comme je suis, moi, gentil, je mets ci-dessous les couvertures des tomes 2 et 3 qui, à l'instar de celle du tome 1 ont favorisé mon choix.

Velvet
Velvet

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Graines de bandits

Publié le par Yv

Graines de bandits, Yvon Roy, Rue de Sèvres, 2019.....

Canada, 1973, un couple avec deux enfants, deux jeunes garçons, décide de quitter la ville et de s'installer à plusieurs centaines de kilomètres. Tout est à y faire, mais rien ne se déroule comme prévu. Sauf pour les deux garçons qui trouvent là un domaine vaste, un espace pour jouer et tenter moult aventures et inventions. Si la découverte de la nature et des grands espaces de jeu et la confrontation-amitié avec les autres enfants du coin les comble, le climat familial se détériore très vite.

Yvon Roy que j'ai découvert avec Les petites victoires, un roman graphique sur l'autisme, en grande partie autobiographique, continue dans la veine de l'autobiographie en racontant un été de son enfance, l'un de ceux qui transforment. Il est l'un des deux garçons qui fuient l'atmosphère pesante et hurlante de la maison pour s'inventer des histoires. 

Le dessin est en noir et blanc, il exprime à la fois la dureté et la violence des crises dans le couple et la tendresse pour les deux garçons qui découvrent, inventent, rencontrent. Les personnages sont mis en valeur, leurs émotions et sentiments, la manière dont les rencontres et les faits les changent. C'est une très belle bande dessinée sur l'enfance et la découverte du monde des adultes. Un livre tout public qu'il serait dommage de ne laisser lire qu'aux enfants. 

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La vie hantée d'Anya

Publié le par Yv

La vie hantée d'Anya, Vera Brosgol, Rue de Sèvres, 2019 (traduit par Alice Delarbre).....

Anya d'origine russe vit avec son petit frère et sa mère aux Etats-Unis. Son désir le plus grand est d'être acceptée dans son lycée malgré ses origines, sa difficulté à se faire des amis et ses rondeurs. Un jour, elle tombe dans un puits dans lequel elle trouve un squelette et le fantôme d'icelui, une jeune femme Emily, morte 90 ans plus tôt. Lorsqu'Anya est secourue deux jours plus tard, Emily la suit, l'aide à avoir de bonnes notes et à rencontrer le beau Sean. Mais bientôt Emily  devient trop présente.

Cet album est le premier de Vera Brosgol, déjà paru en France chez Altercomics en 2013 sous le titre Le fantôme d'Anya. Il a été écrit et dessiné avant le très bon Un été d'enfer, que j'ai beaucoup aimé ainsi que les autres lecteurs de la maison, de tout âge.

Cet album est très différent et lorgne vers le fantastique avec cette histoire de fantôme peut-être pas si gentille qu'elle paraît. L'histoire est bien menée et malgré mon âge décalé des préoccupations adolescentes, elle m'a plu et même franchement intéressé jusqu'au bout, ce qui est rarement le cas avec les histoires où les ados sont les héros.

Le dessin augmente le plaisir de lecture, tout en noir blanc gris. Beaucoup de visages très expressifs, de gros plans avec de grands yeux, peu de paysages, de décors. En fait, cet album est une vraie merveille, de celle que l'on partage dans toute la famille et dont on parle. Un été d'enfer a eu cet effet, La vie hantée d'Anya aura le même.

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Mort aux vaches/Geronimo/Montana 1948

Publié le par Yv

Mort aux vaches, François Ravard, Adrien Ducoudray, Futuropolis, 2016....

Après un braquage réussi, quatre malfaiteurs, trois hommes et une femme vont se mettre au vert à la campagne chez le cousin de l'un d'entre eux. Un mois pour se faire oublier et pouvoir partir chacun de son côté. Mais en ce milieu des années 1990, l'épidémie de la vache folle traîne et les pandores aussi, ce qui ne fait pas le bonheur des quatre brefs néo-ruraux.

Très bonne bande dessinée avec des tronches, des truands et les autres qui ont vécu et ça se voit. Le dessin en gris est excellent et le scénario n'est pas en reste. On se balade dans cette campagne se demandant ce qu'il va arriver aux uns et aux autres et comment ils vont s'en sortir ou se faire gauler. 

Très bel album qui multiplie les rebondissements et surprises. 

Geronimo, Matz, Jef, Rue de Sèvres, 2017...,

Geronimo, qui ne s'appelait pas encore comme cela est né en 1829 dans la tribu apache au Nouveau-Mexique. Quelques années plus tard, les Mexicains massacrent son village, sa femme et ses trois enfants. Geronimo n'aura alors de cesse de se venger et de tenter de reconquérir les terres des tribus indiennes que les Mexicains d'abord puis, les Américains leur volent. Il s'allie à d'autres, Cochise, Mangas Coloradas pour la lutte.

C'est l'histoire de ce chef apache légendaire que raconte Matz et dessine Jef et plus globalement l’histoire de la colonisation puis de l'élimination des Indiens d'Amérique. Dans certains vieux westerns, le message véhiculé est celui des méchants Indiens contre les bons blancs venus s'installer dans le nouveau monde. Il est bon de connaître les vraies raisons de la violence de Geronimo et autres chefs indiens qui, simplement, luttaient pour leur survie.

L'album joue avec les tailles de cases, les couleurs et si j'ai eu un peu de mal au début avec le dessin, je m'y suis habitué. Une belle manière de revoir l'histoire du grand guerrier Geronimo.

Montana 1948, Larry Watson, Nicolas Pitz, Sarbacane, 2017 (roman traduit par Bertrand Péguillan, Gallmeister, 1996)....

David est un jeune garçon qui vit dans le Montana. Son père y est shérif. C'est un coin paisible qui ne nécessite que peu d'interventions. L'oncle de David, le frère de son père, héros de la guerre, médecin est soupçonné d'abuser de ses patientes indiennes. Le shérif, qui n'a pas l'aura de son frère, réformé suite à un accident qui l'oblige à user d'une canne, doit intervenir. Il tergiverse.

Je ne connais pas le roman de Larry Watson, ce que je peux dire c'est que cette bande dessinée est très bien. L'histoire paisible au départ s'active et les tensions montent ainsi que les haines et peurs entre blancs et Indiens. David est au milieu de tout cela, qui entend et voit et ne peut agir. il voit son père hésiter entre la justice et l'amour pour son frère et la volonté de ne pas se mettre sa famille et toute la ville à dos.

Le dessin  a des côtés naïfs qui me plaisent beaucoup, une douceur même pour raconter des faits terribles. C'est un bel album, une BD à découvrir, et peut-être même le roman.

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