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La maison ne fait plus crédit

Publié le par Yv

La maison ne fait plus crédit, Jean-Yves Cendrey, Ed. de l'olivier, 2008


Troisième livre du cycle autobiographique de J-Y Cendrey. J'ai lu les deux précédents : Les jouets vivants, dans lequel Cendrey raconte, dans une lettre à son père, comment celui-ci l'a frappé et humilié, et dans une seconde partie comment il a conduit à la gendarmerie, un instituteur pédophile, sévissant depuis des années dans le village qu'il habite. Ensuite, dans Les jouissances du remords, il fait parler Mickey, qui raconte l'adolescence de Cendrey. Dans La maison ne fait plus crédit, c'est un autre narrateur qui s'exprime : l'amant de sa mère. Tout débute comme l'histoire de deux personnes paumées, elle mariée à un alcoolique violent et lui, marié à une malade en perpétuelle agonie. On se prend à avoir une certaine pitié pour ces deux-là, jusqu'à ce que Cendrey règle ses compte avec la "manman" : " t'as jamais protégé tes gosses de ton putain de mari, de sa démence, de sa brutalité folle ! Non, toi, tu t'es toujours défaussée, et puis tu t'es trouvé un rigolo pour rigoler à côté, et comme ça t'es peinarde !"
Dans les deux premiers livres, le style est dur, haché, direct et violent. On sent dans le dernier, à part les passages où Cendrey règle ses comptes avec sa mère, que le style est relativement  plus apaisé (les phrases sont plus longues), comme si l'auteur avait profité des ses livres pour retrouver un certain calme. J'ai aimé ces livres, toutefois, il vaut mieux avoir bon moral avant de les entamer, car l'ambiance n'y est pas franchement à la rigolade
!

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La robe

Publié le par Yv

La robe, Robert Alexis, José Corti, 2006


L'histoire se déroule dans un pays qui n'est pas clairement cité, probablement en Europe de l'est, à une époque floue entre XIXe et XXe siècles. Nous suivons un jeune officier qui tombe amoureux d'une Italienne mystérieuse et troublante, Rosetta . Cette dernière l'entraîne dans une villa où se jouent de curieux rituels sexuels dont son père est l'instigateur. Au centre du texte apparaît bientôt une robe rouge, aux dimensions étonnantes, objet plein d'une histoire incroyable pendu derrière la vitrine d'un vieux tailleur.
La robe est un petit roman dense. Très belle écriture, très agréable à lire, beaucoup de passages vraiment beaux. L'histoire monte en puissance pendant tout le roman. Elle est originale, envoûtante et... très troublante. A conseiller !
PS : Robert Alexis a écrit un an après un autre très beau roman : La véranda, également aux très belles éditions José Corti.

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Casse-pipe

Publié le par Yv

Casse-pipe, Céline, Gallimard, 1952


Autant j'avais beaucoup aimé Le voyage au bout de la nuit du même Céline, autant là, je n'ai pas aimé du tout : je ne suis pas allé jusqu'au bout. C'est l'histoire de Céline lui-même arrivant, à 17 ans, à l'armée. Il venait de s'engager. Lorsqu'il raconte, ça va, mais dès qu'il fait dialoguer les personnages, c'est incompréhensible ! Trop de mots d'argot que je ne comprends pas ; il est vrai que je ne suis pas non plus familiarisé avec le langage militaire, fut-il chatié, alors en argot...
Franchement, lisez Le voyage au bout de la nuit, mais vous pouvez éviter Casse-pipe.

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La femme qui attendait

Publié le par Yv

La femme qui attendait, Andreï Makine, Ed. Le Seuil, 2004
 
Au milieu des années 70, un jeune homme venu de Leningrad s’installe à Mirnoïé, sur les bords de la mer Blanche, afin d'étudier pour sa thèse les coutumes et traditions de ce village. Là, depuis la guerre, le temps semble s’être arrêté. Un jour, le narrateur remarque une belle femme de 40 ans tirer des filets au bord du lac. Encore belle, institutrice dans un village voisin, Véra semble avoir consacré sa vie à l’attente, celle du retour de son fiancé parti au front trente ans auparavant et dont elle n’a jamais reçu aucune nouvelle. Au fur et à mesure que le récit se déroule, qu’un lien intime se tisse entre le narrateur et Véra, un charme particulier opère et se diffuse, et pourtant, ces deux-là ne se disent quasiment rien. 
J'ai lu ce livre, il y a quelques mois, et toujours me reste cette histoire en tête. Andreï Makine a l'art des belles phrases qui disent l'essentiel, tout simplement. C'est un roman lent, très beau. Excellent, c'est tout !

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Même le mal se fait bien

Publié le par Yv

Même le mal se fait bien, Michel Folco, Stock, 2007

C'est le premier livre de Michel Folco que je lis, même si j'ai appris que celui-ci fait partie d'une suite (3 volumes écrits auparavant). Le gros avantage, c'est qu'on peut lire Même le mal se fait bien, sans avoir lu les autres et sans être perdu. Marcello Tricotin, descendant de Charlemagne Tricotin (dont l'histoire est racontée dans les volumes précédents), est un paisible et couard maître d'école, dans le Piémont. Suite au décès de son père, il doit, pour hériter retrouver son demi-frère Aloïs. Cette recherche va l'entraîner dans l'Italie et l'Autriche du début du siècle dernier. Il y vivra des aventures et mésaventures diverses, toutes aussi folles les unes que les autres, rencontrera entre autres, Sigmund Freud, sera foudroyé, interné, vivra dans un lupanar en tant que propriétaire, ...
Michel Folco a de l'imagination, c'est le moins que l'on puisse dire ! Ou alors, il est fou, tellement son livre va vite et les mésaventures de Marcello s'enchaînent rapidement. Ce gros livre (environ 600 pages) ne laisse pas de temps mort. Cependant, je suis assez partagé entre un réel plaisir à voir évoluer les personnages, et une réserve sur l'écriture, qui, si elle est plutôt agréable, tombe parfois dans la facilité. Certains passages sont aussi bien longs -je les ai d'ailleurs passés sans état d'âme, même si je n'aime pas trop cela !. D'autres, des onomatopées représentant par exemple des cris d'animaux, écrits en italique et entre parenthèses alourdissent le livre. Malgré cela, je pourrais conseiller la lecture de ce livre ; personnellement, j'hésite encore quant à la lecture des autres romans de Folco, mais je crois que je vais me laisser tenter dans quelques temps. Pour les vacances, par exemple, ça me semble tout à fait la lecture adéquate ...

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Small world

Publié le par Yv

Small World, Martin Suter, Ed. Christian Bourgois, 1998
Mieux que n'importe quel résumé, voici la 4ème de couverture de Small world :

"Small World est tout à la fois un roman social, l'étude d'un cas médical et un roman policier.
Conrad Lang, la soixantaine avancée, est soudain confronté aux images de sa jeunesse. Enfant illégitime d'une servante et compagnon d'un fils de milliardaire dont il partage l'existence, l'unique chose qu'il désire est d'être enfin intégré à cette famille.
Il se sert de la formule "Small World" pour camoufler des pertes de mémoire qui lui permettent, par une série de flash-backs de reconstituer son destin. Peinture de la grande bourgeoisie suisse et du petit peuple, ce récit porte sur la mémoire et sur le sens de la vie.
La double trouvaille de ce roman consiste à décrire à la fois la perte de mémoire et les efforts pour la reconstituer."

J'ai découvert récemment par ce roman déjà ancien, Martin Suter. Je l'ai lu très rapidement, c'est vraiment un très bon roman, avec en toile de fond, la maladie d'Alzheimer. Il faut oser ! Mais attention, ici, pas de misérabilisme, pas de cours sur cette maladie : elle est là présente, mais est prétexte au déroulement du roman. Tellement bien que je vais sûrement emprunter à ma bibliothèque un autre livre de Martin Suter ! 

 

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L'horizon

Publié le par Yv

Dominique A, L'horizon, Olympic disk, 2006

C'est le dernier album studio de Dominique A. Si vous ne connaissez pas ce chanteur, précipitez-vous dans une bonne médiathèque ou chez un bon disquaire. Vous pouvez écouter L'horizon ou son album précédent : Tout sera comme avant, 2004, ou celui d'avant encore : Auguri, 2001, ou n'importe lequel d'ailleurs. Pas de risque de faute de goût. Dominique A fait de vraies chansons françaises, avec des vraies paroles et de la belle musique. En plus, il chante bien. Que demander de plus ?
 
Dans un camion en lien :
http://www.youtube.com/v/WJYg04-goLs&hl=fr&color1=0x5d1719&color2=0xcd311b"

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Aerial

Publié le par Yv

Aerial, Kate Bush, EMI, 2005

Voilà, c'est le dernier CD de Kate Bush. Il date un peu, c'est vrai, mais que dire d'autre ! Je crois que je  vais seulement vous conseiller d'écouter Aerial, et aussi ses CD précédents. Je ne dirai qu'une chose : écoutez et laissez vous porter !


Un exemple :
http://www.youtube.com/v/TPW4DdGo2Z0&hl=fr&color1=0x5d1719&color2=0xcd311b"></param><embed

Un autre, plus long, mais ça vaut le coup :
http://www.youtube.com/v/9M8bpPL6FUI&hl=fr&color1=0x5d1719&color2=0xcd311b"></param><embed

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La femme de l'Allemand

Publié le par Yv

La femme de l'Allemand, Marie Sizun, Ed. Arléa


Marion vit avec sa maman Fanny. Fanny est atteinte d'une psychose maniaco-dépressive. Elle oscille entre des comportements "normaux" et des emportements de colère, des crises incontrôlables. Dans ces moments-là, sa voix et son attitude vis-à-vis de Marion changent et celle-ci en a peur. On suit Marion et Fanny, de la petite enfance de Marion jusqu'à ses 17/18 ans. Les crises, l'amour qui les lie, la haine aussi.
Très belle histoire. Roman qui se lit très vite, on y entre facilement et on veut en connaître le dénouement. Belle écriture, à la fois simple et classique, parfois très moderne : rapide, phrases courtes, voire très courtes (un seul mot). Ma seule réserve est dans l'utilisation de la deuxième personne du singulier. Ce "tu" me gène : je le trouve trop accusateur, même si la culpabilité est un des thèmes du livre. (Livre en lice pour le prix inter C-E)

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