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Le koala tueur

Publié le par Yv

Le koala tueur, Kenneth Cook, Ed. Autrement, 2009
Ce livre édité en 2009 pour la traduction française est en réalité écrit beaucoup plus tôt, puisque son auteur est décédé en 1987. Australien, Kenneth Cook  raconte des histoires qui lui sont réellement arrivées dans le bush  de son pays. Quasiment toutes ont comme point commun de mettre en scène des animaux inconnus dans nos contrées (crocodiles, serpents, chameaux, koalas, ...), et franchement ... tant mieux ! Elles décrivent aussi des Australiens moyens, pas forcément ceux qu'on a envie de rencontrer.
Outre qu'on ne lit pas ce livre pour la qualité du texte, toutes les histoires se ressemblent et on s'en lasse rapidement. J'avais emprunté ce livre à la bibliothèque, grâce (?)/à cause (?) du titre. Mauvaise pioche. Mais je me laisserai encore tenter sûrement par de beaux titres. Parfois, ça marche !

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Le physicien prodigieux

Publié le par Yv

Le physicien prodigieux, Jorge de Sena, Ed. Métailié, 1985
S'il est parfois des livres difficilement résumables, celui-ci l'est particulièrement. Modestement, voici donc la 4ème de couverture :
"Il était une fois un beau jeune homme blond et peut-être vierge. Il avait le pouvoir de guérir les dames qui se mouraient de langueur dans leurs châteaux, de lire dans les pensées et d'arrêter le temps.
Il était une fois des déesses ensorcelantes et lubriques, un diable désarmé devant l'amour et des juges de l'Inquisition désemparés.
Il était une fois une drôle d'histoire d'amour..."

Histoire placée dans un Moyen-Âge approximatif. L'auteur compile, réécrit, développe et défigure (cf la postface) deux histoires portugaises populaires à cette période. C'est une nouvelle, un conte, une "diablerie". Elle part dans tous les sens, surtout ceux qu'on n'attend pas. C'est très beau à lire, parfois morbide, avec des trouvailles stylistiques et de mise en page, comme certaines parties de l'histoire écrites en deux colonnes, chacune racontant le même fait, mais pas sous le même angle de vue. Le Diable y est plus présent que Dieu avec les vices qui lui sont imputés : la bassesse, la cupidité, l'envie, la lubricité, la méchanceté et la tentation. Alors, vous-mêmes, tentés ?


NB : ce livre, réédité en 2009 par les éditions Métailié a été édité pour la première fois en 1966 (Mécia de Sena). Son auteur, Jorge de Sena est né en 1920 et mort en 1978

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La terre des paysans

Publié le par Yv

La terre des paysans, Raymond Depardon, Seuil, 2008


Cloué allongé sur mon canapé pour tout le début d'après-midi, la faute à un lumbago aussi imprévu qu'inopiné -survenu hier-, je feuillette ce livre de photographies, prises pour les premières, par Raymond Depardon enfant, et pour les dernières, tirées de la série de trois films du même Depardon, intitulée Profils paysans. 50 ans d'hommes et femmes et de paysages ruraux, accompagnés d'un texte expliquant le parcours du photographe et d'extraits des interviews de paysans qu'il a menés.
Les photos sont magnifiques et retranscrivent bien la réalité et la difficulté de la vie paysanne, celle des petits agriculteurs des régions accidentées et les moins peuplées de France (les cinq régions joignant la frontière belge à la frontière espagnole). Avant de parcourir ce livre, j'avais déjà très envie de voir le dernier film de la série, sorti en dvd : La vie moderne. Maintenant, c'est encore pire, je suis impatient. Je n'attendrai pas le prochain lumbago que j'espère très lointain, voire même irréel.

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Nous aurons toujours Paris

Publié le par Yv

Nous aurons toujours Paris, Eric Faye, Stock, 2009
Récit de souvenirs : un souvenir de jeunesse ou d'enfance appelant un souvenir plus récent ou un fait présent, ou l'inverse, tel, dans ce sens, la madeleine de Proust à qui Eric Faye fait référence. Ces souvenirs nous emmènent en voyage aux quatre coins du globe : Etats-Unis, Asie, Afrique, ... Eric Faye nous conte également ses rencontres marquantes.
Jamais ennuyeux, souvent lu avec beaucoup d'intérêt et de plaisir, notamment les rendez-vous avec Julien Gracq à Saint-Florent-le-Vieil et avec Ismail Kadare, ou encore la découverte de la radio par l'auteur alors petit garçon, et sa passion pour ce moyen de communication. Eric Faye a une écriture très personnelle : des phrases longues, extrêmement bien écrites, à l'instar de ses modèles en la matière, Gracq et Proust, la comparaison s'arrêtant là bien entendu.
Livre pas toujours évident. On peut parfois se perdre dans les souvenirs labyrinthiques de l'auteur, mais qui trouvera le fil appréciera, comme j'ai pu l'apprécier, ce très joli texte.

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Zakuro

Publié le par Yv

Zakuro, Aki Shimazaki, Leméac/Actes sud, 2008
Japon, 1970, Tsuyoshi Toda n'a pas revu son père depuis 28 ans. Sa mère sombre peu à peu dans la démence et ne parle plus que de son mari. Tsuyoshi apprend que son père que tout le monde croyait mort vit en fait au Japon, sous une autre identité.
Rien de bien nouveau quant au thème de l'histoire. Ce qui donne à ce roman son originalité, c'est son contexte, le Japon des années 70 et le Japon allié de l'Allemagne pendant la guerre. Un pan de l'histoire du Japon qui m'était complètement inconnu est le nœud de l'intrigue : à savoir la déportation en Sibérie, par les Russes, de soldats ou de civils japonais travaillant sur  le territoire russe et les mauvaises relations russo-japonaises qui ont empêché leur retour dès la fin de la guerre. J'avoue mon ignorance de l'histoire du Japon et donc mon intérêt pour ce livre qui m'en donne quelques clefs. En outre, l'écriture de Aki Shimazaki est simple, agréable : des phrases courtes qui donnent un rythme et décrivent  bien la vie et l'atmosphère japonaises, ou du moins l'idée que j'en ai.
A noter : livre écrit directement en Français, par une auteure née au Japon, vivant  à Montréal.

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Morsure

Publié le par Yv

Morsure, Dan Nisand, Ed. Naïve, 2007
Le narrateur, professeur tranquille, voit grandir en lui une étrange obsession : mordre. La rencontre improbable avec son jeune voisin, Jimmy,  et son chien, un rottweiler prénommé Ivan ne va faire qu'aggraver la situation.
Roman étrange, inégal. Cela commence par un chapitre que j'ai trouvé assez mal écrit, le choix de certains mots ne s'accordant pas au style des phrases. Cela continue avec des chapitres mieux construits : l'auteur nous abreuve parfois de sa théorie sur nos instincts primaires, violents, carnassiers. C'est parfois bien vu, parfois lourd et répétitif. Cela finit beaucoup mieux que ça ne commence, notamment les deux derniers chapitres -surtout l'ultime ! Je ne connaissais pas les éditions Naïve, je ne regrette pas ma lecture, mais je ne suis pas complètement emballé non plus.
PS : à noter la très belle couverture : dessin de Frédéric Poincelet.

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Chucho

Publié le par Yv

Chucho, Grégoire Polet, Galliard, 2009
Chucho est un gamin pauvre des rues de Barcelone, hébergé par Bélito, un souteneur et par Dumbre, une ex-prostituée. Malgré cet environnement, Chucho ne perd pas l'idée de réaliser son rêve de quitter cette ville pour New-York.
Court roman, atypique parce que Grégoire Polet écrit en utilisant plusieurs styles : dialogues, phrases courtes en alternance avec des phrases très longues, style très descriptif entrecoupé de passages très poétiques.
On a l'habitude de parler de personnages attachants dans les romans que l'on lit, mais s'il en est réellement un pour qui le terme n'est pas galvaudé, c'est bien Chucho. On aimerait tellement que ses rêves se réalisent, sans tombrer cependant dans un sentimentalisme facile.
Malgré quelques passages que j'ai trouvés longs, c'est un roman qui me laisse le sentiment d'avoir déambulé dans les rues mal famées de Barcelone en compagnie d'un gamin déluré, curieux et éminemment sympathique et touchant.

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Nueva Königsberg

Publié le par Yv

Nueva Königsberg, Paul Vacca, Ed. Philippe Rey, 2009
1944, fuyant les bombes soviétiques, les habitants de Königsberg, patrie du philosophe Immanuel Kant, débarquent au Paraguay. Ils fondent la communauté Nueva Königsberg dans laquelle ils vivent selon les principes particulièrement austères de leur maître philosophe. Pour eux, le monde s'est arrêté en 1771. Seule une question les taraude : quelle doit-être leur vie sexuelle ? C'est pour répondre à celle-ci que le célèbre philosophe, spécialiste de Kant, Jean-Baptiste Botul et son assistant zazou, Sébastien, arrivent à Nueva Königsberg. En huit causeries, Botul devra faire le tour de cette question : sexe ou pas sexe ?
Comme beaucoup, j'avais été sous le charme du premier roman de Paul Vacca : La petite cloche au son grèle. L'exercice du second roman n'est pas toujours aisé. Paul Vacca s'en tire haut la main. Je lui sais gré de changer totalement d'angle et de genre. D'un roman tendre et émouvant, il passe à une fable philosophique très drôle - j'en ai même eu des "remontées" de Candide !
Je me suis promené avec joie dans les rues de Nueva Königsberg en compagnie de Sébastien et Sofia, l'institutrice du lieu. J'ai écouté leurs arguments et leurs discussions sur l'Amour, la liberté, le sens de la vie et le bonheur. Je suis resté discret ne voulant pas troubler leur intimité naissante. J'ai aussi assisté aux causeries de J-B Botul devant statuer sur ce que résume ainsi Sébastien : "To fuck or not to fuck. That is the question." Paul Vacca oppose malicieusement l'austérité de Kant -je me suis renseigné en cours de lecture- à la vie "normale" de l'après guerre notamment dans ce qu'elle avait de plus festif : le jazz et les zazous.
Je ne suis point féru de philosophie. J'avoue même mon inculture en ce domaine. Comme il n'était pas nécessaire d'avoir lu Proust pour apprécier La petite cloche, il n'est point utile de connaître Kant pour déguster Nueva Königsberg.
Et maintenant, en guise de conclusion, une question à l'auteur : vous rendez-vous compte, M. Vacca, qu'avec ce livre érudit, au style riche, et en même temps très drôle -ce qui tendrait à prouver que l'on peut s'instruire gaiement, en riant- vous réussissez à nous intéresser à la philosophie de Kant ; vous m'obligez à modifier votre image suite à votre premier livre -si tant est que j'en avais une-, tellement vous changez de registre ; vous me faites également écrire une phrase très longue, mais j'espère toujours intelligible ?
PS : j'applaudis lorsque les gens quels qu'ils soient ne vont pas là où on les attend, a fortiori les artistes, les écrivains. Alors clap clap clap ! Merci donc à vous M. Vacca et bravo pour ces aventures philosophiques rocambolesques.

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L'empreinte du renard

Publié le par Yv

L'empreinte du renard, Moussa Konaté, Fayard, 2006
Des morts bizarres surviennent en pays dogon, au Mali. Le commissaire Habib, de Bamako, est envoyé sur place avec son adjoint, l'inspecteur Sosso. Cette enquête n'est pas aisée, car les Dogons sont très attachés à leurs traditions et sont connus pour la puissance de leur magie. En outre, ils voient d'un mauvais œil, l’irruption dans leur communauté de deux flics de la ville.
Roman policier tout en atmosphère. On pourrait comparer le commissaire Habib à Maigret : il prend le temps de bien connaître le contexte dans lequel il évolue, il prend des gants, des garanties avant de faire quoi que ce soit.
Bien lui en prend d'ailleurs, car les Dogons vivent en marge de la société et ont leurs propres règles. Donc, pendant tout le début de l'enquête, Habib et Sosso flairent et emmagasinent indices et intuitions. Puis, d'un coup, tout s'emballe. Si les 160 premières pages sont assez planplan, mais rudement intéressantes, les 100 dernières son beaucoup plus rapides  et enfin la vérité se dévoile. Rien qui ne soit imprévisible -encore que la magie du pays opère-, mais encore une fois, comme un bon Maigret, l'atmosphère est quasiment un personnage. Ajoutez à cela du tourisme au pays des Dogons, et bien sûr vous n'avez qu'une envie, celle de retrouver Habib et Sosso pour d'autres aventures. Bonne pioche pour mon premier polar africain.

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