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Une conspiration de papier

Publié le par Yv

Une conspiration de papier, David Liss, Ed. Lattès, 2001 (Ed. du masque, 2012)

Benjamin Weaver se décide à raconter sa vie aventureuse dans le Londres des années 1720. Ce qui au départ devait être des mémoires se révèle être son rapport de l'enquête qu'il a menée sur la mort de son père. Fâché avec lui depuis une dizaine d'années, certains indices lui laissent croire que son père a été assassiné pour de sombres histoires de spéculation boursière. Il se lance véritablement dans ces investigations tel l'ancien pugiliste à mains nues qu'il est sans se soucier dans un premier temps des coups bas et des peaux de bananes qu'on lui glisse sous les semelles.

J'avais beaucoup aimé L'assassin éthique de David Liss et je ne savais pas ce qu'il avait pu écrire avant ce roman ; eh bien, maintenant je sais. C'est un gros, très gros roman policier (710 pages dans sa version poche) extrêmement documenté, fouillé et intéressant. Il raconte la vie dans le Londres de 1719, cette grande ville sale, dangereuse où l'on peut se faire dépouiller -voire pire- à n'importe quel coin de rue.

David Liss place son roman dans une époque historique réelle : la première crise boursière européenne, la crise de la Compagnie des mers du Sud (ou South Sea Bubble). Dans son roman, interviennent des personnages ayant réellement existé (dont les noms peuvent être changés) et d'autres totalement fictifs. A l'époque, une véritable guerre se livrait entre la Banque d'Angleterre et la Compagnie des mers du Sud pour le contrôle des finances du pays. Benjamin Weaver est au cœur de ce scandale qu'il permet de dévoiler. Trop long à vous expliquer les arcanes et les méandres des tractations financières, des corruptions, des spéculations et des malversations, David Liss y revient en long en large et en travers, ce qui est d'ailleurs un peu le bémol de ma critique : beaucoup de répétitions sur cette affaire, sur le statut des juifs de l'époque (j'y viens un peu plus loin) qui certes enfoncent le clou, mais qui appuient un peu trop le propos. Un certain allègement -voire un allègement certain- sur tous ces paragraphes  eût été de bon aloi et de nature à rendre le livre moins lourd à porter. Mais que ceci ne vous retienne pas de vous plonger dans cette aventure passionnante, car on peut survoler si ce n'est parfois sauter quelques passages sans nuire à la bonne compréhension de l'histoire et du contexte.

Ce livre (écrit en 2000) a de curieuses répercussions de nos jours ; c'est un étrange télescopage entre Histoire et réalité actuelle : la crise, la finance, les spéculateurs, les actionnaires, les riches, les pauvres, les travailleurs, ... : "La presse unanime dénonçait le poids de la dette nationale, qui, disait-on, ne pourrait jamais être remboursée, et ne cessait d'augmenter... C'était une époque d'exubérance et de tumulte, de prospérité et de débauche." (p.8/9) On pourrait presque réécrire cette phrase maintenant, dans un ouvrage politique, et elle serait crédible ! Douze ans après sa première publication ! 300 ans après le premier krach boursier européen !

L'autre thème, outre l'intrigue dont je reparle tout à l'heure, qui sonne vrai et actuel, c'est le traitement fait aux juifs en particulier et plus généralement aux miséreux de Londres. Les juifs -Benjamin en est un quoiqu'ayant pris quelque recul avec la religion et ses préceptes- sont tolérés mais n'ont pas le droit d'être propriétaires de maisons, sont accusés de tous les maux et vivent à part, hors de la société des Anglais, ne pouvant bien évidemment pas accéder au statut qui fait les grands du pays : "Si tu venais travailler avec moi, tu deviendrais riche, mais tu comprendrais aussi les dangers d'être un Juif fortuné dans ce pays. Nous n'avons pas droit à la propriété, nombre de secteurs d'activité nous ont été interdits. Depuis des siècles nous avons été contraints de nous occuper de leur argent, et dans le même temps, nous sommes honnis parce que justement nous pratiquons la seule activité qu'ils nous ont concédée" (p.605) Ils veulent s'intégrer aux gens de ce pays, mais ne le peuvent parce qu'on les en empêche. Très près de nous, récemment, la France n'a pas eu à s'enorgueillir du résultat du premier tour des élections présidentielles : presque 20% pour un parti qui prône la haine de l'étranger, de la personne différente et le repli sur soi -et dans quelques interviews "off" de son ex-Président, le racisme et l'antisémitisme-, pour bien rester entre soi sans ouvrir les portes à ce que l'on ne connaît pas et qui pourrait déranger. Aisé de se rendre compte que certains parmi nous n'ont pas plus d'ouverture d'esprit que nos aïeux qui malgré leur rejet des autres (probablement excusable par une moindre information, des croyances plus largement répandues et encore très ancrées) n'ont pas réussi à sauver leurs pays des guerres, des krachs et d'autres horreurs. Rester entre soi ne garantit donc pas une totale sécurité tant financière que des personnes !

Revenons donc pour finir plus légèrement à l'intrigue : un vrai sac de nœuds : tout le monde paraît être en cheville avec tout le monde et plus Benjamin avance et plus la solution s'éloigne et le mystère s'épaissit. Comme le dit l'un des protagonistes, cette histoire est un labyrinthe dans lequel on avance, mais que certains -les meneurs- voient du haut et s'ingénient à rendre de plus en plus ardu, opaque et flou, si tant est que l'on puisse dire d'un labyrinthe qu'il est flou et opaque.

Belle, belle et longue surprise que ce roman policer historique : une preuve ? Je déteste les gros livres, eh bien celui-ci je l'ai lu en entier sans barguigner (sauf sur quelques pages de techniques financières ), et croyez-moi sur parole, 710 pages pour moi, c'est quasi un exploit !

Avis totalement différent chez Akialam

Merci Audrey.

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Le Bar parfait

Publié le par Yv

Le Bar parfait, JB Pouy, Ed. de l'atelier in8, 2011

Un homme arpente les rues de Paris à la recherche du bar parfait, selon ses propres considérations. Il trouve aux puces, un jeu de Monopoly et décide de faire les rues selon l'ordre du plateau de ce jeu. Pour lui, l'objectif est de se voir servir un Blanc meilleur que du sauvignon  et d'avoir des compagnons de boisson qui ont des choses à dire, mais point trop. Dans le même temps, un mauvais coup se prépare dans la capitale dont on se demande bien comment il pourrait croiser la route éthylique du héros.

Tout part d'un constat terrible :

"- Un verre de Blanc, s'il vous plait.

- Muscadet ou sauvigon ?

- Au revoir monsieur.

Et je suis sorti du rade. Faut pas pousser. Y a toujours, quand même, au moins, du Mâcon, du petit Chablis, du Cheverny ou du Quincy..." (p.7)

Terrible parce qu'habitant en plein cœur des vignes de Muscadet, je suis meurtri de voir que JB Pouy n'aime pas ce vin blanc. Aïe, aïe, aïe, mon chauvinisme en prend un coup. Allez, pour me remonter, je vais me servir un petit Menetou-Salon (en cachette, des fois que mes voisins me verraient !)

Dans un style absolument réjouissant JB Pouy nous fait visiter les rues de Paris ou plutôt ses cafés. Bourré d'aphorismes, de jeux de mots drôles, parfois faciles mais qui font sourire, ce petit texte fera le bonheur de ses lecteurs comme ce fut le cas pour moi. Ça commence par exemple par une phrase attribuée à Prévert : "je ne suis pas vraiment un alcoolique, je suis un ivrogne" (p.8), ou encore celle-ci que j'aime beaucoup, affichée au-dessus du bureau d'un flic, et attribuée à Alphonse Allais : "Ce n'était pas une lumière parce qu'il était niais." (p.61) (A lire à haute voix pour les plus... lents d'entre vous !)

Un régal vous dis-je, il ne manque plus  que de lire cette nouvelle avec un verre de Sancerre ou de Chablis à la main (à consommer avec modération, bien entendu). En outre, à chaque fois que le héros boit un verre de Beaujolais -notamment le nouveau- il lui arrive des misères, et comme je le comprends moi qui n'aime pas non plus ce breuvage imposé à coups de marketing et qui ne vaut pas tripette. Il se promet donc de ne pas recéder à la tentation annuelle ; moi itou !

J'aurais pu vous citer le bouquin entier, et je suis bien embêté pour ne prendre que des bouts ici ou là, celui-là par exemple : "C'est le vrai problème le travail. Tout dépend de lui et personne n'en parle jamais. Personne ne veut travailler et tout le monde se plaint de ne pas en avoir, du travail. Ça a un peu rétabli la moyenne, le vin à la place du boulot, vaste programme." (p.31)

Envie d'une balade à Paris en bonne compagnie ? D'une balade qui vous fera sourire et qui par moment saura se faire plus surprenante, plus pétaradante (lorsqu'on est auteur de roman noir, on doit avoir du mal à résister à un bon mitraillage M. Pouy ?) ? Ne cherchez plus, vous avez de quoi passer une heure ou deux ou plus pour ceux qui vont remplir leur verre au rythme du marcheur-buveur parisien de vrai plaisir de lecture avec ce Bar parfait.

Avis qui ressemble sur Biblioblog.

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Johnny Deep

Publié le par Yv

Johnny Deep, Alejandro Moreno Jashés, LC Editions, 2012

Recueil de trois nouvelles ou mini-romans aux titres étonnants et aux contenus qui ne le sont pas moins. Dans l'ordre :

Johnny Deep : un homme, très seul, écrit à Johnny Deep et lui demande de l'aider à revenir dans son pays. Un texte surprenant dans lequel le nom et le prénom de l'acteur sont cités à quasiment toutes les phrases. Le narrateur lui donne des conseils sur ses choix cinématographiques, lui dit toute l'envie que sa vie lui inspire : son argent, sa vie d'acteur, ses amours avec "Mlle V." : "Quand tu as un problème, je te parie que tu appelles Mlle V., vous vous mettez d'accord et, entre ton tournage et son concert, vous vous retrouvez au restaurant ; et à ses côtés, tu retrouves la sérénité, telle une ampoule que l'on vient d'éteindre." (p.16). On perçoit aussi nettement, la jalousie, la rancœur et presque de la haine à la fin lorsqu'il comprend que sa demande ne pourra pas aboutir.

Le vagin de Laura Ingalls : une femme fascinée par le personnage de Laura Ingalls (dans La petite maison dans la prairie, pour les plus jeunes d'entre nous, encore que avec les multiples rediffusions, personne n'a pu y échapper) décide de la séquestrer. Encore plus barré que le texte précédent, ou comment une jeune femme contemporaine, vivante, veut et peut rencontrer un personnage d'une fiction vieille de 30 ou 40 ans. C'est un texte étrange, un peu fou au langage cru et direct. 

Berlin n'est pas à toi : un homme parle ou écrit à son amant qui l'a quitté pour aller vivre à Berlin. Une sorte de journal entrecoupé de réflexions de tout genre sur la vie à Berlin (un guide touristique est le livre de chevet du narrateur), sur leur  vie de couple, sur des détails de la vie quotidienne.

Je suis un peu circonspect sur ces textes. Jusque là, LC Editions m'avait réservé de très bonnes surprises, et là, je n'entre pas totalement dans le propos. J'avoue m'être posé plusieurs fois la question de l'utilité d'un tel livre et dans l'instant qui suivait immédiatement ce questionnement, je tombais sur un passage formidable, une fulgurance de l'auteur, comme par exemple, un chapitre qui raconte le passage sous le portique détecteurs de métaux d'un aéroport aux Etats-Unis : très drôle et exagéré, mais qui pointe vraiment le délire paranoïaque qu'a engendré entre autres, le 11 septembre (p.75/77 dans la deuxième nouvelle). Et sitôt après le questionnement suivant, je tombe sur un passage très bien écrit et excellent (dans Berlin n'est pas à toi) dans lequel l'auteur débute chaque paragraphe par un fait historique concernant la ville et le conclut par un fait de la vie quotidienne et amoureuse des deux amants. Le télescopage des époques et celui de la grande histoire avec celle plus intime des deux garçons me plaisent bien et même si c'est un procédé déjà utilisé, je trouve qu'il est ici bien exploité, sans frontière, sans lien : on saute du coq à l'âne, mais on s'y retrouve aisément.

"En 1806, Napoléon pénétra par la porte de Brandebourg. J'avais des envies, et nous avons commandé des pizzas par téléphone, nous nous sommes vautrés sur le canapé pour regarder un film, somnolents. J'ai rêvé qu'un gaz mortel sortait de ta bouche. Je me suis réveillé et j'ai vu ta bouche, la plus belle bouche entre toutes. Ta bouche endormie et muette. Ah, ta bouche." (p.109)

Voilà donc mon état d'esprit après cette lecture, pas la meilleure chez cet éditeur, mais loin d'être une totale déception. Faites-vous votre idée, LC Edtion propose ses livres en version papier ou en version numérique. En version, papier, le livre est de belle qualité, numéroté, format et mise en page très agréables. De la belle ouvrage !

PS : avis aux amateurs et aux Parisiens ou proches voisins : le 1er juin, aura lieu à la Maison de l'Amérique Latine à Paris, la présentation de Johnny Deep d'une part, et d'autre part celle de la maison LC éditions et enfin celle de Hitler in love par Felipe Becerra Calderon, auteur de Chiens féraux.

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Mon traitre

Publié le par Yv

Mon traître, Sorj Chalandon, Ed. Grasset, 2007 (Livre de poche, 2009)

Antoine, luthier parisien est à Belfast pour y voir des amis Jim et Cathy. Dans les toilettes d'un pub, un homme lui apprend à pisser, c'est Tyrone Meehan, l'un des principaux membres actifs de l'IRA. Il deviendront amis très proches. Tyrone sera aussi celui qui trahira la cause au profit des Anglais. Il sera "mon traître" pour Antoine.

Après avoir dévoré Retour à Killybegs, me voici donc avec Mon traître, roman écrit précédemment mais qui raconte la même histoire sous un angle différent. Mon souci est le suivant : je suis tout autant emballé que pour Retour à Killybegs, alors comment le dire différemment, histoire de ne pas ennuyer les quelques uns d'entre vous qui auront lu les deux billets ? Bon, je me lance, et tant pis si je me répète.

Plongée en plein coeur de l'Irlande en guerre contre l'Angleterre. Point besoin de connaissances historiques poussées, il suffit de savoir un petit peu ce qui s'est passé entre ces deux pays pour comprendre et appréhender au mieux les tensions, les amitiés, les heurts, les emprisonnements... Antoine est devenu Tony par la grâce de son amitié avec Tyrone : "Une casquette large, à bouton sur le dessus et chevrons noirs et bruns. Dans la glace, un Irlandais riait. C'était moi, exactement. Tyrone a payé. [...] Je me suis mis face à lui, mains dans les poches, veste un peu juste, pantalon aux chevilles, visière arrondie, casquette tombée sur le côté droit. Il m'a regardé et à levé le pouce.

- Tu étais Antoine, te voilà Tony, a ri Tyrone Meehan." (p.122)

Il découvre tout le combat des Irlandais et de l'IRA, prend même part à certaines opérations de passage d'argent, loge des partisans dans son petit local professionnel parisien. Et toujours, cela est fait au nom de l'amitié, de la chaleur humaine qui court dans les villes, les campagnes irlandaises. Adoubé par Tyrone, Tony est devenu le luthier français ami. Il ressent donc au plus fort sa trahison. Pour lui, c'est un monde qui s'écroule. Il se pose beaucoup de questions sur la qualité de l'amitié qui les liait plus que sur les raisons de la trahison. Ce livre ne donne pas d'explications sur ces raisons. C'est vraiment le point de vue de Tony. Pour en savoir plus sur ce qui a poussé Tyrone à trahir, il faudra se reporter sur Retour à Killybegs qui est donc la même histoire, mais vue par "mon traître"

Ecrit avec des phrases courtes, rapides, la lecture est vive, dynamique, jamais je ne m'y suis ennuyé. Un bouquin fort, qui ne peut laisser indifférent, assez visuel : on peut sans trop de peine imaginer les paysages, les visages. Un roman sur l'amitié entre deux hommes sur leur rencontre et les bons moments qu'ils passent ensemble dans un contexte dur et dangereux. 

"Et Tyrone Meehan a parlé. Il a dit que certainement des gens ici m'avaient déjà vu. Qu'ils m'avaient croisé sans trop savoir qui j'étais. Et qu'il fallait qu'aujourd'hui ils le sachent. Voilà. Je m'appelais Antoine, j'étais français et luthier. Alors que les Britanniques lui infligeaient les tortures et la mort, moi, j'offrais à l'Irlande ses plus belles musiques. Il a dit que je fermais les yeux lorsque je jouais. Et que mon violon devenait la colère. Et que c'était ma façon d'être. Et mon combat. Et ma beauté. Et mon courage. Et ma valeur. Et que chacun devait aider l'Irlande comme il le pouvait." (p96)

Beaucoup d'avis sur les blogs, Babelio en regroupe un certain nombre.

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Hitler in love

Publié le par Yv

Hitler in love, Florencia Edwards, LC Editions, 2012

Recueil de nouvelles au titre surprenant et intrigant. Ces nouvelles ont en commun de mettre en scène des enfants qui n'ont pas à proprement parler un comportement enfantin. Comme le dit fort élégamment et fort joliment, dans la postface, Felipe Becerra Calderon (l'auteur de Chiens féraux, qui avant d'être publié chez Anne Carrière, le fut en numérique chez LC Editions) : "Une enfance insaisissable, aussi fugace que fugitive, qui agite et subvertit notre logique routinière, et nous apprend que l'enfant n'est pas l'homme du futur, mais son contemporain présent." (p.58)

Quatre nouvelles que voici présentées :

- Hitler in love : "Geli, volcan de son existence, lave de ses entrailles; il dormait sous ce volcan : il incarnait la ville romaine de Pompéi." (p.11)

Ou comment Adolf Hitler part en zeppelin avec sa nièce Geli. Une sorte d'enlèvement amoureux, parce que la relation entre eux est ambigüe, probablement sexuée. 

- Histoire terrifiante pour enfants : "Un frère et une sœur marchèrent un jour jusqu'à une maison abandonnée. A l'intérieur de la demeure, personne ne pouvait les voir." (p.21)

Une histoire bizarre d'une petite fille atteinte de ptosis (ouais, je sais je fais mon fiérot, parce que je connais un mots vachement dur, mais je n'ai pas de mérite, il est marqué dans le livre !) qui se trouve confrontée à un chirurgien totalement barré.

- L'Homme-sac : "- Il fait toujours aussi chaud ? demanda l'homme derrière le comptoir de la pharmacie.

Il s'adressait à tous ceux qui attendaient leur tour." (p.31)

Daniel est un jeune garçon qui pense avoir un sac dans la tête. Il en parle à ses camarades de classe et à Mademoiselle Johnson, son institutrice.

- Enrico : "la mère sortit le mètre de couture de sa corbeille à ouvrage. 

- Ne bouge pas, je dois tout mesurer.

- Tout ?

- Tout." (p.41)

Enrico est un jeune garçon qui subitement, un jour où la neige tombée en abondance empêche la circulation automobile tombe malade. Son père décide de l'emmener à l'hôpital, à pieds.

Un monde étonnant que ne renierait pas Freud qui a toujours parlé des pulsions sexuelles des enfants. Je vous rassure, rien d'illisible, rien qui puisse réellement choquer. Mettre mal à l'aise, sans doute un peu par les thèmes abordés et la manière de les traiter. Un rien d'innocence, un soupçon de pulsion, une once de provocation (ne serait-ce que le titre !) et beaucoup de délire, de "surréalisme" qui me font penser à l'auteur de la postface déjà cité, F. Becerra Calderon, ou encore Horacio Castellanos Moya ou bien même (et c'est toujours dans la postface) Steven Millhauser dont j'ai lu récemment Le lanceur de couteaux. Une écriture simple, claire et précise et très agréable. Felicia Edwards, comme son nom ne l'indique pas forcément est chilienne, comme F. Becerra Calderon.

Décidément, Christophe Lucquin de LC editions a un talent fou pour dénicher des textes inhabituels, intéressants qui sortent de l'ordinaire. J'aime bien quand des écrits bousculent un peu nos habitudes de lectures. Surtout Christophe, continuez et merci.

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Le labyrinthe de Poutine

Publié le par Yv

Le labyrinthe de Poutine, Steve LeVine, Ed. ZdL, 2012 (écrit en 2009 alors que V. Poutine avait déjà été élu 2 fois président et qu’il était premier ministre)

Steve LeVine est un journaliste étasunien passionnée de géopolitique, qui à travers ses enquêtes, se penche sur la Russie et les méthodes parfois expéditives de son ex-mais-aussi-actuel-et-probable-futur président, Vladimir Poutine. 

Il tente d’expliquer comment celui qui n’était qu’un simple espion plutôt discret, pas dans le haut du panier (de crabes) de la profession (on est très loin du charme et de l’efficacité de James Bond ou de ceux de l’inénarrable OSS 117 -inénarrable surtout dans son excellente interprétation cinématographique récente) a pu devenir un véritable chef dur et sans pitié, le Tsar Poutine : "Vladimir Poutine  était l’archétype de l’homme venu de nulle part, le genre d’homme dont on se demande comment il a pu faire autant de chemin. […] Le facteur décisif fut l’infinie loyauté de Poutine. […] Poutine se surpassa aux yeux d’Eltsine et de ses conseillers en aidant à ruiner la carrière d’un fonctionnaire qui embarrassait beaucoup le président et son entourage. […] la télévision russe diffusa une vidéo le montrant [le fonctionnaire embarrassant] nu avec des prostituées. Pour couper court à toute accusation de faux, Poutine prit la peine de déclarer publiquement que le document était authentique. Le Kremlin en fut très ému." (p.52/53)

C’est évidemment un texte à charge : "Je n’avais aucune illusion sur Poutine. Depuis quelque temps, il laissait apparaître sa préférence pour un pouvoir sans états d’âme. Après ces événements [les assassinats d’Anna Politkovskaïa et d’Alexandre Litvinenko], on ne pouvait éviter de conclure à l’avènement de jours encore plus sombres. Ce à quoi j’assistais dépassait la simple question d’un style de gouvernement. Poutine ressuscitait la Russie des époques les plus brutales." (p.25) Mais il faut aussi dire que l’auteur de cet essai ne met pas tout sur le dos de Poutine. Lorsqu’il doute d’un fait ou d’un autre, il le dit, tire des conclusions pas toujours en défaveur du président russe. Il explique que le climat qui règne actuellement dans ce pays est "un troublant climat d’assassinats et de violences, et donne la nette impression que l’Etat russe sous Poutine en est, au moins partiellement, responsable." (p.28)

Néanmoins, Steve LeVine modère son propos vis-à-vis de Poutine et parle d’obligation de restauration de la puissance du pays. Poutine a pris le pouvoir d'un pays aux abois et a voulu absolument que celui-ci remontât la pente et redevînt un pays fort, si ce n’est LE pays fort, avec lequel il faudrait compter. Pour cela, il n’hésita pas à s’opposer aux Etats-Unis, notamment lorsqu’ils voulurent installer un système de défense antimissile en Pologne et en République tchèque. Et Steve LeVine de conclure sur cet incident : "L’Occident s’indigna du caractère belliqueux de Poutine mais, à mon sens, sa remarque cinglante sur la façon dont l’Amérique étendait sa présence était pertinente. Il était évident que, dans le monde entier, les Etats-Unis ne respectaient aucune limite." (p.74)

Ensuite, le journaliste enquête sur les assassinats les plus emblématiques du régime Poutine, Anna Politkovskaïa, bien sûr, mais aussi Paul Klebnikov ou Alexandre Litvinenko. Il dresse les portraits de ces opposants, sans rien occulter : leurs points forts mais aussi leurs faiblesses comme ce que l’on pourrait presque appeler de la paranoïa ou de la mythomanie chez Litvinenko.

Très documenté, ce travail journalistique est passionnant à lire au lendemain de la réélection (pour un troisième mandat alors qu’il est sensé n’en faire que deux) de Vladimir Poutine. Il se lit très vite et si l’on oublie quelques petits soucis de traduction ou de coquilles (juste trois ou quatre sur 280 pages, c’est finalement peu) il se révèle être une source ou une mine d’informations sur les pratiques poutiniennes pour arriver jusqu’au pouvoir et le garder le plus longtemps possible.

PS : et à propos de pouvoir, de Président, n'oubliez pas demain, c'est jour de vote !

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Le sang du suaire

Publié le par Yv

Le sang du suaire, Sam Christer, MA éditions, 2012

Une femme scénariste à Hollywood est assassinée dans sa villa de Beverly Hills. Son corps est retrouvé sur une plage. Nic Karakandez et sa supérieure Mitzi Fallon sont sur l'enquête. La victime travaillait sur un film intitulé Le suaire, dont la fin est un secret protégé promettant quelques révélations sur l'authenticité ou l'inauthenticité du suaire de Turin. Parallèlement à l'enquête longue et difficile, l'assassin est connu : il s'agit de John James, un jeune homme qui choisit ses victimes, les torture et s'auto-mutile.

Pour ceux (et celles) d'entre vous qui viennent régulièrement voir mes billets , celui-ci vous paraîtra sans doute incongru, étonnant voire détonnant, et pour ceux qui visitent ce blog pour la première fois, soyez les bienvenus (un verre de muscadet - je fais local- vous sera virtuellement servi en fin de lecture). En effet, je lis pas mal de romans policiers, mais assez peu de thrillers et encore moins de thrillers ésotériques ou se basant sur la religion ou sur des croyances. En fait, Pauline (de chez Gilles Paris) m'a envoyé ce gros livre pensant me faire plaisir et en retour, je me suis dit : "Yv, mon P'tit gars - report humoristique vers un article datant de quelques jours icitu es un garçon poli et bien élevé, tu dois au moins lire les premières pages pour savoir si ça te plaît ou non" (je me parle tout seul et j'en rajoute, parce que certaine -qui se reconnaîtra- de mes lectrices aime ça et qu'il faut bien que je soigne mon petit -par le nombre évidemment et non point par le talent- lectorat). J'ai donc commencé ce thriller et puis, de fil en aiguille (non, non je ne couds pas en même temps : même si je me souviens de quelques boutons au service militaire passés entre mes mains loin d'être expertes en la matière) je me suis fait avoir et j'ai donc continué. Un test : vous ferez-vous tenter par les premières lignes de ce livre ? 

"Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles il tue. Pour lesquelles, à cet instant précis, il s'apprête à tuer à nouveau. 

C'est un besoin. Une envie maladive. Un désir compulsif. Comme le sexe. Quand il ne le fait pas, il y pense. Il fantasme, planifie, se répète la scène. Pour lui, tuer est aussi nécessaire que de respirer. Mais plus agréable. Plus mémorable. Cette fois, ce sera facile. Parfait. Le meilleur... pour l'instant. C'est toujours ainsi avec les non-tuées. C'est ainsi qu'il les appelle. Ce n'est ni une personne vivante, ni la prochaine victime.

C'est une non tuée." (p.9)

Voilà, ça démarre comme cela et la rapidité, et le style sec continuent plusieurs chapitres. Dès qu’apparaissent les deux enquêteurs l'humour fait son entrée, un peu téléphoné, type série télévisée étasunienne, mais point désagréable.

"-La demoiselle a un fichu caractère. Et c'est sûrement la première douche qu'elle prend de l'année.

- Elle est peut-être sale, mais vous, vous êtes un con. Dans dix minutes, elle sera propre, mais vous serez toujours aussi con. Il y a certains trucs qui ne partent pas au lavage." (p.323)

Disons que l'auteur ne fait pas preuve de beaucoup d'originalité dans l'écriture, dans le traitement de ses personnages -un peu quand même avec la femme-flic-battue- ni dans le début de l'intrigue proprement dite. Ensuite, lorsqu'il est plus directement question du suaire de Turin, j'ai l'impression qu'on entre dans une partie moins traditionnelle, mais comme je le disais au départ, je ne  suis pas spécialiste de ce genre de littérature.

Malgré de grosses longueurs (malheureusement quasi inévitables dans ces pavés -480 pages !-), je ne me suis pas ennuyé, mais j'ai survolé certains passages, descriptions inutiles. De grosses ficelles aussi, mais une fois pris, on gobe ou on n'en pense pas moins pourvu qu'on arrive au bout de cette intrigue qui part dans beaucoup de sens, rassemblés dans un final rapide qui tient ses promesses. 

En résumé, très bien pour se distraire et frissonner un peu si l'on accepte quelques longueurs ou quelques facilités. Idéal pour les vacances ; ben quoi, le cerveau a le droit a quelques jours lui aussi, n'est-il pas ? Le mien a apprécié, mais bon ce n'est qu'un pauvre petit cerveau masculin !

Et pour finir réellement, chose promise, chose due, aux nouveaux lecteurs de ce formidable blog, j'offre un muscadet virtuel : ici. Et puisque je suis généreux, tournée générale (avec modération) !

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Film noir à Odessa

Publié le par Yv

Film noir à Odessa, William Ryan, Editions des deux terres, 2012

1937, à Moscou, l’inspecteur Korolev est réveillé en pleine nuit par un milicien. Il craint le pire, et ceci d’autant plus que son enquête précédente l’a mené sur les terrains délicats de la politique. En fait, remarqué par les plus hautes autorités, il est envoyé en Ukraine pour faire la lumière sur le supposé suicide d’une jeune actrice, accessoirement maîtresse de Iejov, chef du NKVD, la police politique.  Une enquête qui s’annonce encore une fois difficile et dangereuse.

J’avais quitté Korolev en 1936 dans sa précédente aventure, Le royaume des voleurs. Je le retrouve ici, fidèle à lui-même, pas très à l'aise dans ce pays qui déporte n'importe qui pour n'importe quoi. Lui, ayant touché à des secrets impliquant des dirigeants craint pour sa relative liberté. Tout le monde est suspect : "Des militants s'accusaient mutuellement de ne pas faire preuve d'assez de vigilance, de cacher leurs origines sociales, d'être d'anciens mencheviques, ou pire encore, des partisans de Trotsky l'exilé. Et parfois un de ses collègues disparaissait." (p.24) La paranoïa organisée par Staline gangrène le pays entier et personne n'est à l'abri de se voir déporter en Sibérie ou de disparaître totalement. C'est donc dans ce contexte que Korolev doit aller enquêter sur la mort de la maîtresse d'un des hommes les plus forts du pays, l'un de ceux qui d'un claquement de doigts peut vous anéantir. C'est donc muni d'un "puissant instinct de conservation", "d'un cerveau en état de marche" (p.33) et d'une grande prudence que l'inspecteur s'envole pour Odessa. 

Là-bas, il sera secondé par une jeune policière, Slivka qui se révélera être d'une aide précieuse. Il reverra aussi les personnes présentes dans la première aventure, le Comte Kolya, prince des voleurs, Babel l'écrivain. Son enquête ne sera pas de tout repos. L'intrigue est suffisamment retorse pour tenir en haleine jusqu'au bout, alternant multiples suspects, rebondissements, divers trafics, des trahisons et des complots. Bien charpentée donc cette enquête et solidement ancrée dans ce pays et dans cette époque si tendus et si propices à de bons romans. J'aime beaucoup les polars avec contexte et là je suis servi. Comme dans le premier tome, la tension est plus que palpable, nette. Les personnages sont constamment sur le qui-vive, par exemple lors d'une exclamation banale :

"- Mon Dieu, non, dit Shymko, avant de se ressaisir lorsque Babel exprima sa réprobation d'un petit claquement de langue : prononcer le nom du Seigneur était devenu un blasphème." (p.72)

Le religion est un thème récurrent de ce livre, Korolev se posant la question de ses propres croyances : "Voilà pourquoi il devait demeurer vigilant, ce qui voulait dire vivre sur le fil du rasoir, en avoir conscience, et faire confiance au Seigneur pour veiller sur lui et les siens. Évidemment, certaines personnes pourraient lui dire que le Seigneur était une fiction et une superstition, inadaptée à la réalité scientifique et logique du pouvoir soviétique. Pourtant, il était prêt à parier ses belles chaussures que la moitié de ces personnes priaient avec la même ferveur que lui pour être guidées dans cette vallée de larmes. A vrai dire, il en était certain. Ces individus avaient beau parler comme des bolcheviques, ils demeureraient toujours des croyants dans leurs cœurs de Russes. C'était dans leur nature." (p.121/122)

A certains moments on a la sensation que les personnages ne peuvent pas donner le meilleur d'eux-mêmes, qu'ils sont brimés, limités par la chape de plomb qui règne dans la Russie de l'époque. C'est particulièrement vrai pour les deux principaux protagonistes, Slivka et Korolev dont on sent bien que s'ils étaient dans un pays libre, ils pourraient se lâcher et faire éclater leur potentiel, faire exploser les carcans qui les entourent pour enfin donner libre cour à leurs vraies personnalités. C'est très bien vu par l'auteur qui réussit avec ce stratagème à nous faire toucher du doigt le malaise et le malheur de ces années et la difficulté à vivre dans un pays qu'on aime mais qui est gouverné par des tyrans. 

Pour conclure : un héros récurrent qui prend de l'ampleur dans sa deuxième enquête (une coéquipière qui mériterait d'en prendre aussi, mais mon petit doigt me dit...), un contexte particulièrement bien senti et fort, eh bien voilà de très bons ingrédients pour un roman policier de très bonne qualité qui appelle une suite, un troisième numéro ; je suis déjà sur la liste des prochains lecteurs !

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Les secrets de Paris

Publié le par Yv

Les secrets de Paris, Clémentine Portier-Kaltenbach, La librairie Vuibert, 2012

Comme son nom l'indique, ce livre révèle tout plein de secrets sur Paris, ex-Lutèce. Plus ou moins intéressants en fonction de nos centres d'intérêt. Très franchement, j'hésitais à chroniquer ce bouquin. Lorsque Flora de la Librairie Vuibert me l'a proposé, j'ai d'abord accepté avant de me rétracter, mais trop tard, l'envoi était fait. En fait, je ne suis pas fan de ce genre d'ouvrage. D'abord, je trouvais qu'il surfait un peu sur la vague du Métronome de Lorant Deutsch, ensuite, étant donné mon âge avancé je pensais que toutes les anecdotes seraient oubliées sitôt lues et enfin n'étant ni Parisien, ni grand connaisseur de cette ville, je craignais que sa lecture en fût pénible. Le livre arrivé à la maison, je l'ai déposé dans une petite pièce propice aux petites lectures faciles, distrayantes et plus ou moins prolongées -ou écourtées- en fonction des besoins et de l'attente à la porte. Et ce fut donc le livre idoine à ce genre d'endroit.

Dire qu'il a réfuté tous mes a priori, non bien sûr, car j'ai beaucoup lu et beaucoup oublié ; j'ai aussi passé certains passages qui me parlaient moins s'arrêtant sur des quartiers que je ne connais guère. Mais dans l'ensemble Clémentine Portier-Kaltenbach sait retenir son lecteur, par ses mots et ses phrases simples et un humour de bon aloi. Pas mal de moquerie, d'ironie, mais aussi un grand respect pour ceux qui nous ont précédés et qui ont, grâce à leurs petites histoires, fait la grande. Au hasard des pages, on peut apprendre comment le premier "accident de la route" à Paris a impliqué à la fois un cochon et le prince Philippe, fils aîné du roi Louis le Gros et comment par rebondissements "un vulgaire cochon eut une responsabilité directe dans le déclenchement de la guerre de Cent Ans" (p.23). L'auteure conseille aussi d'aller visiter le musée d'Histoire de la médecine dans lequel est exposé un bistouri, mais pas n'importe lequel, celui "avec lequel le chirurgien Charles-François Félix opéra la fistule anale de Louis XIV, le 18 novembre 1686." (p.36) Ce bistouri et cette fistule célèbres parce que grâce à eux, nos meilleurs ennemis, les Anglais ont leur hymne national (à voir p.36/37) On peut également apprendre l'origine des viennoiseries, croissants en tête, de la galette des rois, la date de la création de la première école pour filles, ce que sont devenus les trois premiers chars entrés dans Paris pour la délivrer, le 24 août 1944 ! Plein d'anecdotes à lire, à oublier, à relire, juste pour la plaisir ou pour les retenir et faire bien en société.

Je dirais donc, mission réussie pour ce livre, avant tout distrayant mais aussi intelligent (un peu plus de culture et de connaissances, ça peut pas faire de mal)

Pour finir par une anecdote, Clémentine Portier-Kaltenbach -et les correcteurs distraits- est sûrement une bonne historienne, mais a des lacunes en maths : j'en veux pour preuve cet extrait dans lequel elle se mélange un peu dans ses calculs et ses pinceaux (c'est évidemment pure perfidie de ma part puisque cela ne nuit absolument pas à l'intérêt de la lecture) : "A en croire la très sérieuse revue Célébrations nationales éditée par le ministère de la Culture, il [le Pont Neuf] aurait été terminé le 8 juillet 1606 et aurait donc 405 ans ; mais d'autres ouvrages tout aussi recommandables datent son achèvement de décembre 1607, ce qui ferait 406 ans !" (p.46) Cherchez l'erreur !

Qui l'a lu également ? Mango, Mes livres et vous..., et sur Babelio

PS : Lorsque vous lirez ce billet, je serai en vacances (magie de la programmation). Retour prévu dans une huitaine. D'ici là, blog en pause.

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