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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Publié le par Yv

Certaines n'avaient jamais vu la mer, Julie Otsuka, Éd. Phébus, 2012 (traduit par Carine Chichereau)

Début du siècle dernier, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, quittent leur Japon natal pour les États-Unis. Elles vont y épouser un homme qu'elles n'ont vu qu'en photo. Un de leurs compatriotes exilés depuis plus ou moins longtemps. Ce sera une rencontre difficile, quasi impossible, surprenante, jamais anodine. Leurs vies vont radicalement changer, même si elles continueront de vivre entre Japonais, dans des quartiers nippons des petites ou grandes villes. Leurs espoirs de bonheur sont bien vite déçus : elles iront travailler dans les champs, dans des boutiques, dans des maisons de bourgeois en tant que bonnes voire dans des bordels. Enfin, travailler, le mot le plus adéquat serait trimer, sans cesse, sans repos.

Ce livre est petit mais très dense. Julie Otsuka a une manière très personnelle de raconter le parcours de ces femmes, arrivées aux États-Unis dans les années d'après la première guerre. Elle s'intéresse à elles jusqu'aux années de la guerre suivante, celle que leur pays d'adoption mène contre leur pays natal.

Plutôt que de nous parler d'une seule héroïne qui serait un peu toutes ces femmes, l'auteure écrit sur toutes en même temps. Dans un même paragraphe, elle dit toutes les possibilités, reprenant ses débuts de phrases telle une litanie :

"Sur le bateau nous étions presque toutes vierges. Nous avions de longs cheveux noirs, de larges pieds plats et nous n'étions pas très grandes. Certaines d'entre nous n'avaient mangé toute leur vie durant que du gruau de riz et leurs jambes étaient arquées, certaines n'avaient que quatorze ans et c'étaient encore des petites filles. Certaines venaient de la ville et portaient d'élégants vêtements, mais la plupart d'entre nous venaient de la campagne, et nous portions pour le voyage le même vieux kimono que nous avions toujours porté -hérité de nos sœurs, passé, rapiécé, et bien des fois reteint. Certaines descendaient des montagnes et n'avaient jamais vu la mer, sauf en image, certaines étaient filles de pêcheur et elles avaient toujours vécu sur le rivage." (p.11)

Le procédé est répété durant tout le livre et ce qui pourrait lasser voire agacer produit le phénomène inverse : le rythme est là, évident, même lorsque les phrases sont longues, on a l'impression du contraire, de phrases très courtes, accolées qui pourraient être ces femmes obligées de vivre ensemble, malgré leurs différences sociales ou culturelles. Elles vivent la même douleur de la séparation, de l'angoisse, de la peur de l'inconnu, tant l'homme qu'elles vont épouser que le pays dans lequel elles vivront désormais. L'écriture de Julie Otsuka est comme une musique répétitive de Steve Reich, par exemple, ou plus connu, le Boléro de Maurice Ravel : on se demande pourquoi, ça nous plaît, mais on est fasciné et on en redemande.

Le propos est la clef de voûte de ce roman. Il en est l'ossature, forte et puissante. Le style en est l'ornement poétique, direct, franc. Car Julie Otsuka ne cache rien de la vie des ces femmes : leur peur sur le bateau, leur arrivée au port, leur premier contact avec leurs maris, notamment sexuel, leur vie de labeur dure et sans repos, les enfants qui naissent américains, qui se détournent de leurs parents, le racisme au quotidien au moins aussi présent que le racisme anti-noirs : "Ils savaient quand ils étaient autorisés à aller nager à la piscine de la YMCA -Les lundis sont réservés aux gens de couleur- et quand ils pouvaient aller au cinéma Pantages Theater, en ville (jamais). Ils savaient qu'ils devaient toujours commencer par téléphoner au restaurant. Vous servez les Japonais ?" (p.87/88)

J'ai pris ce roman comme un reportage écrit au milieu de ces femmes : une immersion totale dans leurs vies. L'auteure a su trouver des mots et un style étonnant, particulier et très personnel. Moi qui recherche dans mes lectures, mais aussi dans les musiques que j'écoute ou dans les films que je regarde, à être surpris voire dérouté, je dois avouer que je suis comblé. A plus d'un titre. D'abord cette écriture que j'aime beaucoup, et ensuite, ces histoires que Juie Otsuka raconte et que je ne connaissais pas vraiment : je n'avais qu'une vague idée de ce qu'avait été la vie des Japonais exilés aux États-Unis pendant les années 30 à 50.

Merci beaucoup Bénédicte.

Cathe l'a lu, Canel aussi.

 

challenge 1%

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Vertiges mortels & Le cri de l'ange

Publié le par Yv

Vertiges mortels, Neal Baer & Jonathan Greene, MA Éditions, 2012 (traduction par Pascal Aubin)

"Claire Waters est une jeune psychiatre spécialisée en médecine légale, passionnée par son métier. Hantée par un événement traumatisant de son enfance – le kidnapping de sa meilleure amie devant ses yeux à l'âge de huit ans – Claire a toujours été attirée par les patients dits incurables, ceux qui semblent n'avoir ni conscience ni peur. Elle accepte de rejoindre le programme mis en place par le célèbre docteur Paul Curtin au centre pénitencier de Rikers Island, l'une des plus grandes institutions psychiatriques des États-Unis. Dès son premier jour, et comme pour tester ses capacités, le docteur Curtin lui demande d'interroger un certain Todd Quimby afin de déterminer s'il est apte à retourner à la vie civile. Détenu à l'esprit dérangé, dont le beau visage enfantin dissimule une histoire sordide de dysfonctionnement et de mauvais traitements, Quimby réveille chez Claire quelque chose qu'elle préférerait ne pas affronter." (note de l'éditeur)

Que dire, que dire ? Si ce n'est que c'est du polar étasunien dans la forme et le fond. Rien qui ne soit original ! Tout est calibré, pesé et emballé pour plaire au plus grand nombre, comme ces séries policières télévisées qui envahissent nos écrans. Le parallèle est simple et évident puisque ce livre est vendu avec un bandeau "Par les scénaristes de la série télé New York Unité Spéciale", et qu'il est précisé en 4ème de couverture que Neal Baer "a été le premier médecin à participer à l'écriture d'une série télévisée (Urgences)". Deux séries que je ne connais point ; bon, je connais Urgences mais je ne l'ai jamais regardée -ben, oui, Madame Yv travaille dans le milieu médical et ne voulait pas avoir l'impression d'y retourner le soir après manger, et moi, je ne suis pas bien dans un bâtiment médical, déjà à la clinique pour la naissance des enfants, le personnel à cru que c'est moi qu'il devait garder. Heureusement que j'avais (et ai toujours, pratique du sport oblige, hum hum -qui tousse ?-) le ventre plat, sinon j'aurais pu craindre le pire. Par contre, je ne connais pas NYUS, l'autre série incriminée. Voyez mon inculture et surtout le fait que je ne suis pas le public pour ce genre de livres. Je l'ai commencé, puis ai passé des pages rapidement pour finalement l'abandonner et plonger dans un autre livre, de la même manière qu'il m'arrive régulièrement d'aller prendre un bon bouquin lorsque mes (grands) enfants -les petits sont au lit, bien entendu : ceux-là, c'est bien, je n'ai pas eu besoin de passer par la clinique. Ouf !- regardent une des innombrables séries policières étasuniennes qui ne m'intéressent pas. Pour être franc, il m'arrive d'en voir et même d'aimer cela. Mais bien souvent, au bout d'une dizaine d'épisodes ou de la seconde saison, je me lasse et je ne vois plus qu'un épisode au hasard d'une soirée "grosse flemme" ou "pas envie-de-faire-autre-chose" : eh oui, mesdames, même les mecs ont ce genre de soirs (sexisme primaire juste pour faire monter mon audimat, allez-y, huez-moi et faites passer le mot).

Regardant donc peu la télévision, je lis et après, je vous en fais profiter ici même. Finalement, ça a du bon ces séries qui se ressemblent toutes. Un livre à réserver aux amateurs du genre qui ne seront sûrement pas déçus.

 

 

Le cri de l'ange, C.E Lawrence, MA Éditions, 2012

"Une jeune fille est retrouvée sauvagement assassinée dans la chapelle d'un établissement scolaire réputé. Sur son corps a été gravé un verset du Notre Père. Lee Campbell – un psychologue devenu profiler – est appelé pour participer à l'enquête. En proie à ses propres démons, traumatisé par la disparition inexpliquée de sa sœur, Lee est constamment à la limite de l'effondrement. Malgré cela, il sent qu'il peut être utile et se lance à corps perdu dans cette enquête. Il fait rapidement le rapprochement avec un autre meurtre ayant eu lieu précédemment : tout porte à croire qu'il s'agirait alors d'un tueur en série. Son intuition se confirme lorsque d'autres victimes sont découvertes dans des églises, présentant le même type de traitement." (note de l'éditeur)

Dans le même genre de littérature, pour ceux qui aiment. J'aurais pu faire un copier/coller de mes lignes écrites un peu plus haut. Je vous fais grâce d'une répétition inutile. Je résume seulement : polar étasunien, avec des personnages caricaturaux. Du déjà-vu ou déjà-lu ou vice-versa. Ici c'est le profiler qui sort d'une dépression suite à la disparition de sa sœur. Pour amateurs également.

Un avantage cependant pour ces deux livres, c'est qu'ils font considérablement augmenter mon nombre de livres de la rentrée littéraire pour le challenge 1%.

challenge 1% thrillers

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Stabat Mater

Publié le par Yv

Stabat Mater, Tiziano Scarpa, Le livre de poche, 2012, Christian Bourgois, 2011 (traduit par Dominique Vittoz)

"Cecilia, la narratrice, est orpheline. Elle a été abandonnée à sa naissance et recueillie par l'hospice de la Pietà, à Venise. Chaque jour, masquée et dérobée au regard du public, Cecilia joue du violon. Dans cet univers confiné et reclus, la musique est sa seule source de joie et de réconfort, tandis que chaque nuit elle parle et écrit à cette mère inconnue dont l’absence la fait cruellement souffrir. L'année de ses seize ans, un nouveau professeur de musique vient remplacer le vieil abbé qui officiait auparavant : un jeune prêtre aux cheveux roux, Antonio Vivaldi." (4ème de couverture)

Tout petit bouquin de 153 pages sans compter les annexes, idéal pour emporter dans une poche ou un sac, mais attention, lecture pas aisée. Pas aisée, parce que c'est une suite de lettres que Cecilia envoie à sa mère-absente, et pour cause, puisqu'elle a été abandonnée dès sa naissance, dans lesquelles outre le fait de raconter sa vie à l'orphelinat, Cecilia parle avec "une tête aux cheveux de serpents" qui est la mort, déborde sur des considérations religieuses et se lamente sur sa vie, sa solitude, l'absence. "On peut dire que mon enfance n'a été qu'une longue suite de ténèbres. Je ne dis pas cela pour me plaindre ni pour vous tourmenter. C'est ainsi, voilà tout. Madame Mère, m'avez-vous jamais imaginée ? Vous êtes-vous jamais demandé comment j'ai vécu mes premières années ? Pour que votre imagination serve la vérité, il faut vous représenter une fillette qui passe ses nuits les yeux grands ouverts, dévorée d'angoisse." (p.12/13)

Ce n'est pas que je n'aie pas de compassion pour cette jeune personne (malgré mon physique d'homme dur, j'ai aussi un petit coeur. Sensible, je suis.). Non, ce qui me gêne, c'est le ton employé par l'auteur, le style résolument larmoyant et pessimiste. C'est mon côté naïf et optimiste qui prend le dessus. L'alternance des passages dont je parlais plus haut est aussi déconcertante et agaçante.

Je critique, je critique, mais ça va mieux sur la fin, sans vouloir déflorer l'histoire. Antonio Vivaldi, messieurs-dames, le grand Antonio, tel Zorro arrive (bon, là évidemment, citer Zorro, qui plus est une chanson d'Henri Salvador, on saisit mieux l'écart de culture. Salvador, Vivaldi même combat ? Pas vraiment ! Comment même oser accoler ces deux patronymes ? Je m'enfonce, je m'enfonce.) Réussira-t-il à libérer la jeune fille de ses angoisses ? La musique a-t-elle ce pouvoir ? Vous le saurez en lisant Stabat Mater, parce que moi, je ne dirai rien. Enfin, si je ne vous en ai pas dégoûtés ce que je n'espère pas, car bien sûr il en est de la littérature comme des goûts et des couleurs, à chacun la sienne et les siens.

Mes regrets aux attachés de presse Livre de poche pour ce partenariat raté.

Des avis moins négatifs chez Mango et Biblioblog.

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Le testament noir

Publié le par Yv

Le testament noir, Patrice Pélissier, Presses de la cité, 2012

Un jeune photographe parti faire des clichés sur les lieux de son enfance, découvre dans son objectif une vieille caisse abandonnée marquée d'un croix gammée. Dans le village de Saint-Ambrose, proche d'Aix en Provence, c'est l'effervescence, car flotte depuis plus de soixante ans la rumeur d'une caisse prise aux Allemands, remplie d'or. Un trésor. Bientôt, c'est une véritable ruée vers le village, d'habitude hors des sentiers des vacanciers. Puis, César Andréani, vieil homme du village, très troublé par la découverte de cette caisse, est retrouvé assassiné, un couteau dans le dos, avec roulé dans sa main, un morceau de papier portant le nom d'un policier, Victor Kobolsian. Ce Kobolsian est policer à Aix et vit des moments difficiles, sa femme est dans le coma, victime d'un accident de la route. Bien qu'il ne se connaisse aucun lien avec ce village, il est dépêché sur les lieux de la découverte et du crime.

Voilà un polar provençal rondement mené, maintenant le suspense jusqu'au bout. Souvent, j'ai des indices qui viennent au fil de mes lectures. Parfois tôt, parfois tardivement, après avoir éliminé plein de suspects, je parviens à découvrir le coupable avant la fin. Là, je me suis fait baladé. Il est vrai que Patrice Pélissier est futé, qui sait jouer avec divers narrateurs et mêler les histoires pour nous embrouiller. Pas dans la compréhension de son roman, mais dans la recherche du ou des coupables.

C'est donc un roman policier bien construit, qui débute par un prologue censé nous donner la genèse du propos, puis, qui alterne les narrateurs (le photographe, le gendarme, le flic, la journaliste, ...), incluant également des pages d'un mystérieux  journal tenu pendant les années 1937/1943 par une jeune fille et qui finit bien entendu par un épilogue. Classique et efficace ! Le suspense latent dans les premières pages, monte dans la seconde partie jusqu'à nous en faire oublier de lâcher le livre pour vaquer à des occupations plus lucratives.

Les personnages de P. Pélissier sont de forts caractères, de fortes personnalités qui s'affrontent sous la chaleur accablante ; ils prennent tour à tour l'ascendant, ne veulent rien lâcher. Point trop caricaturaux, ils ont des forces et des faiblesses. Et même si Kobolsian est sans doute, le plus stéréotypé, l'auteur préfère en jouer : "Loubeyrac avait été impressionné par Kobolsian, parfaite caricature du policier : spectre fatigué au visage rongé par les rides et les cernes. La jeune femme qui l'accompagnait semblait venir d'un autre monde si on la comparait à son collègue. Grande, au physique élancé, elle respirait la santé, malgré des traits fermés." (p.133)

Ce n'est pas un roman policier avec un contexte très fort, politique, historique ou social comme je les aime, car même si l'origine de son intrigue prend racine pendant la seconde guerre mondiale, je ne peux pas dire que celle-ci en soit vraiment le contexte. Mais, c'est un polar avec des personnages attachants, autant dans les enquêteurs que dans les suspects, dans les vies desquels on entre un petit peu, voire un peu plus pour certains. Il nous dit aussi ce que peut être la vie dans les petits villages tant dans les années 40  (c'est à dire dans des années particulières pour la Provence qui n'a été occupée qu'en 1942, alors que le nord de la France l'était déjà depuis deux ans) que de nos jours.

Après son très bon L'homme qui en voulait trop, Patrice Pélissier récidive de très belle manière. A mes yeux, un ton au-dessus du précédent, surtout parce que là, je n'ai rien à dire de négatif : les tics d'écriture un peu désagréables de L'homme qui en voulait trop ont été gommés.

Le problème pour vous, maintenant, mon cher Patrice -j'espère que vous me pardonnerez cette familiarité-, c'est que vous devez faire au moins aussi bien pour le prochain ! Attention à vous, je vous guette, parce que je ne vous lâcherai pas comme ça, maintenant que j'ai pris goût à vos histoires. Stressante cette demande de qualité, n'est-il pas ? C'est de votre faute, fallait pas m'habituer !

Merci beaucoup Laura

 

challenge 1%region.jpg thrillers

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Ça coince ! (7)

Publié le par Yv

Le descendant africain d'Arthur Rimbaud, Victor Kathémo, Éd. Myriapode, 2012

"Racho est un homme originaire de Dirédoua près de Harar en Éthiopie. Sa trisaïeule, femme Amhara d'une certaine élégance, vécut une brève idylle avec Arthur Rimbaud pendant le deuxième séjour de ce dernier à Harar. Comme Rimbaud, Racho fait état d'une veine artistique profonde. Il est sculpteur et offre une nouvelle vie aux bibelots et colifichets qu'il ramasse au Port autonome de Cototrou. Mais son art ne répondant à aucune règle académique, Racho a du mal à se faire accepter par ses pairs et à vivre de son art. Il va ainsi décider de tout laisser tomber et d'aller mener sa vie sur le continent de son illustre ancêtre dans l'espoir d'y recevoir, du fait de sa filiation, un abord princier." (extrait de la 4ème de couverture)

Difficile d'entrer dans ce roman et même d'y rester. L'écriture est déroutante, et les allers-retours entre la réalité, l'irrationalité, l'onirisme sont déconcertants. Un garçon comme moi, prosaïque, terre-à-terre a beaucoup de mal à se retrouver dans les méandres du cerveau de Victor Kathémo. Quelques passages qui racontent la traversée de Racho, sa vie, permettent de s'accrocher un peu, mais ils sont trop disséminés dans le récit pour me retenir jusqu'au bout. Néanmoins, je ne doute pas que ce bouquin puisse trouver son public, l'écriture est plaisante et originale. C'est juste un mauvais choix de ma part qui, au départ m'emballait pourtant.

 

 

Le jardin du mendiant, Michael Christie, Albin Michel, 2012 (traduit par Nathalie Bru)
"Qu'il évoque un accro au crack dialoguant avec le fantôme d'Oppenheimer ou un vieil homme qui tente de renouer avec son petit-fils devenu SDF, Michael Christie ausculte le cœur et l'âme de Vancouver, ses solitudes anonymes et modernes, avec autant d'intelligence que d'humour. Un univers urbain qui nous ressemble étrangement."(4ème de couverture)

C'est un recueil de nouvelles qui s'intéresse aux petits, aux gens que l'on croise dans la rue, parfois sans vraiment les voir. En cela, je trouve que l'idée de départ est excellente. Mais, parce qu'il y a un "mais", bien vite les histoires deviennent un peu longues (bien que ce soient des nouvelles d'environ trente pages chacune). La première part bien, cette femme seule qui ne cesse d'appeler les ambulanciers pour revoir le secouriste dont elle est tombée amoureuse, mais très vite, l'auteur tombe dans du prévisible et rien dans son écriture n'est là pour ajouter le petit plus qui ferait que j'aimerais. Cette écriture qui pourtant change un peu d'une nouvelle à l'autre, assez moderne, mais un rien en dessous ce que j'attendais. Les autres nouvelles ont un peu la même forme : une bonne idée de départ qui retombe vite.

"Un des grands espoirs de la littérature canadienne" selon l'éditeur qui, selon moi, mais bon, je ne suis qu'un simple lecteur, demande confirmation, ce qui est d'ailleurs le lots de tous les espoirs.

Désolé Aliénor, pourtant, il était bien vendu.

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Tais-toi et meurs

Publié le par Yv

Tais-toi et meurs, Alain Mabanckou, Éd. La Branche, 2012

Julien Makambo quitte son Congo natal et arrive en France sous un autre nom, José Montfort. Aidé par Pedro, membre du milieu africain de Paris, il va se faire une place au sein de cette société et vivre de divers petites combines plus ou moins prolifiques. Un jour, un vendredi 13, Pedro lui propose un gros coup. Coup qui le mènera en prison, là où il écrit son histoire, celle qu'Alain Mabanckou rapporte

Je classe ce bouquin dans la catégorie polar eu égard à la collection vendredi 13 de l'éditeur. Ce n'est pas à proprement parler un roman policier. Alain Mabanckou décrit le monde de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes) et le milieu africain de Paris. Celui des petites magouilles. Son (anti)héros est un pauvre garçon qui tombe dans un environnement qui le dépasse et qui l'amène à avoir des comportements répréhensibles bien que plutôt bénins. On découvre également la suspicion des uns par rapport aux autres selon leurs pays d'origine voire même selon la région s'ils sont du même pays. La solidarité africaine existe, certes, mais avec une certaine méfiance entre ethnies et nationalités. L'auteur montre aussi les appartements partagés à plusieurs, la promiscuité et la difficulté de vivre ensemble, parfois comiquement comme cette fois où Julien ramène une fille à l'appartement et que pris d'une envie pressante, il part aux toilettes et que :

"De retour dans le studio, j'ai entendu Bijou hurler de plaisir :

- Continue, chéri ! Continue, mon amour ! Ne t'arrête pas ! Défonce-moi, chéri ! Défonce-moi !

J'ai allumé la lumière. Il y avait quelqu'un sur elle. C'était Bonaventure. Bijou a vite ramassé ses affaires et s'est enfuie, tandis que Bonaventure et moi nous chamaillions sous les éclats de rire des autres colocataires, tous réveillés." (p.83)

Toute l'aventure de Julien se passe dans les quartiers de Paris dans lesquels la population d'origine africaine est nombreuse, dans les restaurants, les cafés. Alain Mabanckou excelle dans les alternances de moments graves et de moments plus drôles, comme des discussions oiseuses entre plusieurs protagonistes, ou des descriptions physiques, notamment des rois de la SAPE. C'est vrai que le costume vert diabolo-menthe de Julien, associé à une cravate et des chaussures bordeaux, doit valoir le coup d'oeil.

Et puis, plus largement, l'auteur décrit la pègre africaine et plus particulièrement, la pègre congolaise, entre les faux-papiers, les vols de chéquiers, les changements d'identité et une véritable économie parallèle -ou souterraine- de contrefaçons de marques, de billets de train, de métro. Bref, un monde qui m'est totalement inconnu sur lequel A. Mabanckou met le viseur. Un monde dans lequel un service n'est pas gratuit. Contrepartie sera demandée, mais personne ne sait encore quand ni sous quelle forme.

Il parle aussi de tous ces hommes et femmes venus d'Afrique pleins d'espoir et qui se retrouvent confrontés à la triste et dure réalité de la vie quotidienne en France : plus de travail, pas d'argent, logements insalubres, ...

Je vous le disais pas vraiment un polar, même si l'aventure qui va mener Julien en prison est suffisamment bien racontée, l'auteur sachant réserver quelques surprises et effets et les servir aux bons moments.

Encore un très bon titre de cette collection, décidément excellente et un très bon livre de Alain Mabanckou qui ne me déçoit jamais (bon, un tout petit peu sur Demain, j'aurai vingt ans, mais c'est oublié). Quels talents !

Merci Léa de chez Gilles Paris.

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La patiente

Publié le par Yv

La patiente, Jean-Philippe Megnin, Le Dilettante, 2012

Vincent est gynécologue à Paris. Sa vie est tranquille, paisible, entre le défilé des femmes qui viennent le consulter et son amour pour Bach. Un jour, il reçoit une nouvelle patiente, Camille D. qui l'intrigue. A raison. D'une seule remarque elle fendille la douce vie du médecin qui, dès lors aura à la fois autant de désir que de crainte de la revoir.

Voilà pour mon résumé volontairement succinct et sibyllin, je déconseille d'ailleurs à tous de lire la présentation de l'éditeur : le rabat de 1ère de couverture est très largement suffisant pour préserver les surprises de ce livre.

C'est un roman court : 158 pages aérées aux petits paragraphes. En si peu de pages, JP Megnin monte une histoire assez incroyable et finement racontée. Camille est une très forte personnalité qui en impose à ses interlocuteurs, Vincent en premier :

"Je me suis rendu compte à ce moment que cette femme que je connaissais à peine avait sur moi un ascendant qu'aucune de mes patientes n'avait jamais eu, jusqu'à s'imposer par un mot, une attitude, un regard. L'exact inverse de la relation habituelle entre le soignant et le soigné. Surtout ne pas la contrarier." (p.41)

Cette femme, par de simples révélations a priori anodines va faire voler en éclat la vie de Vincent. Doucement, lentement, mais irréversiblement. Lui qui jusque là vivait une vie heureuse sans vraiment de souci va se réveiller à la douleur, à la souffrance.

"La souffrance, ça fonctionne par étapes. Ce n'est pas un sentiment. Souffrir, c'est prendre conscience, petit à petit, des différentes composantes de la douleur.

Le plus dur après le précipice de l'instant fatidique, c'est de s'installer dans l'après. Intégrer l'idée que désormais on ne pourra plus jamais parler au présent ; qu'il y a eu un avant, irrémédiablement clos. Que maintenant, c'est l'après." (p.89)

Je ne voudrais pas que vous pensiez que ce livre est totalement plombant et qu'on en ressort avec des idées noires. Certes, ce n'est pas une pantalonnade, JP Megnin ne fait pas ici étalage de son humour, mais plutôt de sa finesse (encore que ces deux termes ne puissent pas vraiment être opposés, puisque l'humour peut être fin, mais c'est un autre débat). Son intrigue est subtilement menée et racontée. Tout est dans les personnages, leurs confrontations, leurs révélations. Rien d'autre, si ce n'est l'amour de l'auteur pour le Quartier Latin et pour la Bretagne (l'île de Houat notamment). Un homme qui aime la Bretagne ne peut pas être mauvais (il y a sûrement quelques exceptions, Jean-Marie LP par exemple), et je suis sûr que beaucoup (je suis optimiste) de lecteurs de ce blog (si si il y en a !) ne me contrediront pas. Mais impartialité oblige, je ne dis pas que ce livre est bon parce que JP Megnin aime la Bretagne (ce serait lui faire injure) mais tout simplement parce qu'il est bon.

Il est noté dans la présentation de l'éditeur -que j'ai lue après le livre- que l'auteur "marche sur les traces de Boileau-Narcejac" réputés pour leurs romans policiers s'axant autour de personnages retors et complexes. Un compliment assurément qui sied à ce roman et à son auteur qui décortique les sentiments, les relations entre ses protagonistes admirablement. Aucune raison de passer à côté de ce roman qui se lit très vite, en une soirée. Si vous n'êtes pas encore convaincus, allez donc voir Sandrine, peut-être parviendra-t-elle à vous tenter plus que moi ?

 

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Libellules

Publié le par Yv

Libellules, Joël Egloff, Buchet-Chastel, 2012

Recueil de petites histoires du quotidien. Pas des nouvelles à proprement parler. Juste des petits moments de la vie ordinaire. On croise plusieurs fois un petit garçon curieux qui pose beaucoup de questions sur la vie et la mort, une petite vieille collectionneuse, un cinquantenaire naïf et solitaire, une famille adepte du secouage du linge par la fenêtre ou encore des adolescents un peu timides et empruntés.

J'ai lu pas mal de livres de Joël Egloff : L'homme que l'on prenait pour un autre, Edmond Gaglion & fils, L'étourdissement (tous ne sont pas sur ce blog, car lus avant sa création), et chaque fois l'auteur m'a emmené dans un monde imaginaire au bord de la réalité et de l'irrationnel. Là, son virage est total : il décrit par le menu et dans des détails très précis des tranches de vie qui seraient banales s'il n'était pas là pour les raconter. Récemment, j'entendais Daniel Picouly à la radio qui disait qu'il n'arrivait des histoires qu'à ceux qui savaient les raconter ; il prenait l'exemple du collègue qui tous les matins a une mésaventure ou une anecdote à narrer à tous ; en écoutant bien, on s'aperçoit qu'il ne lui arrive pas plus d'aventures qu'à nous, mais lui, il sait les raconter au contraire de nous ! Eh bien, Joël Egloff est ce collègue. Il voit ce que l'on ne voit pas et surtout il sait le raconter. Un signe ? Au début de ma lecture, comme à chaque fois que je lis un recueil de textes ou de nouvelles, à la table des matières, je coche celles qui me plaisent, qui me marquent. C'est d'ailleurs toujours un dilemme, car de quel côté apposer ma croix ? Devant le titre ? Après le numéro de page ? Où sera-t-elle la plus visible ? Et dois-je faire une croix, un simple trait, un astérisque ? Devant tant de questions existentielles, j'ai décidé d'un commun accord avec moi-même de cocher d'une croix en forme de "x" avant le titre, et puis, finalement, j'ai cessé de faire mon signe de qualité assez vite devant l'excellence de toutes ces petites histoires. Ben, oui, il ne sert à rien de tout cocher !

Pour les extraits dont j'ai l'habitude d'émailler mes avis, c'est pareil, lequel choisir ? Je ne vais quand même pas citer un texte entier. C'est agaçant ces écrivains qui m'obligent à faire des choix cruciaux. Bon, en voilà un au hasard qui peut résumer l'atmosphère du livre : très précise dans les détails et dans les préoccupations des narrateurs, très bien écrite, simplement avec beaucoup d'humour, de décalage et une parfaite connaissance de la vie domestique quotidienne  :

"Je suis allé chercher une pelle et une balayette que je n'ai pas trouvées à leur place habituelle, ni là où elles se trouvaient d'ordinaire lorsqu'elles n'étaient pas à leur place habituelle. A force de fouiller tous les réduits et les placards, j'ai fini par mettre la main sur la pelle, mais je n'ai pas retrouvé ma balayette, et cela m'a découragé." (p.176)

Joël Egloff met aussi en parallèle la vie de son narrateur écrivain avec ses doutes et les affres de l'écriture. Comment réussir à faire dix ou quinze lignes par jour ? A ce propos, je me suis toujours demandé si ce genre de petits textes n'étaient pas des "entre-deux" , des textes écrits à des périodes diverses que l'on rassemble pour faire un livre entre deux romans. Non pas que je considère le roman comme le genre ultime, mais c'est l'effet que ça me fait souvent en les lisant : un livre d'attente avant un autre plus conséquent, un peu comme un chanteur fait un album de reprises avant de revenir à de nouvelles chansons. Ne m'en veuillez pas cher Joël de dire ici mes interrogations (qui n'engagent que moi), d'autant moins que des livres d'attente comme le vôtre, j'en veux bien tous les ans !

"Je n'étais pas dans un grand jour, voilà tout, je l'avais senti tout de suite, à peine installé à ma table. Ce n'avait pas été une très bonne semaine non plus, d'ailleurs, pas plus que le mois n'avait été mémorable. Mieux vaut ne pas parler du trimestre. L'année, globalement, avait été assez brumeuse. J'ai voulu prendre un peu de recul et faire le point. Je me suis mis à compter les signes, les mots et les pages, afin de savoir où j'en étais, à peu près, de ma traversée au long cours." (p.181/182)

Tout cela pour dire, mes divagations en sus, que ce livre est à garder à portée de main, pour lire et relire ces petites histoires régulièrement. Clara dit à peu près la même chose que moi et Zazy n'en pense pas moins de bien. J'en connais une de blogueuse qui doit déjà saliver à l'idée de lire ce recueil si j'en juge par sa fidélité envers un livre du même acabit (ici), n'est-ce pas Hélène ?

PS : en plus, chez Buchet-Chastel, ils ont de belles couvertures dans un papier légèrement granuleux (nid d'abeilles) du plus bel effet ; celle-ci est sobre, élégante, belle tout simplement.

Merci Bénédicte.

 

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Le dernier Lapon

Publié le par Yv

Le dernier Lapon, Olivier Truc, Métailié, 2012

Kautokeino, extrême nord de l'Europe, Laponie centrale. C'est la nuit polaire depuis 40 jours ce 10 janvier. Le lendemain, le soleil fait sa réapparition pour 40 minutes seulement ; les températures frisent le moins trente degrés voire le moins quarante. Un tambour ancestral de chaman de la communauté samie vient d'être volé au musée. Kelmet Nango, Lapon, membre de la police des rennes et sa nouvelle partenaire, Nina, jeune policière débarquée du sud de la Suède enquêtent. L'affaire se corse lorsque Mattis Labba, éleveur de rennes, Lapon, fils et petit-fils de chaman est retrouvé assassiné dans son gumpi, "un mélange de caravane et de baraque de chantier, en plus petit" (p.22).

Je préfère prévenir en préambule, je risque de m'emballer de me laisser aller à de la dithyrambe. J'ai un vrai coup de coeur pour ce polar nordique -on ne pourrait plus- écrit par un Français connaissant bien la région, puisqu'il vit en Suède.

D'abord l'écriture est très simple : phrases courtes, efficaces allant droit au but. Pas d'effet de style, c'est basique -là, c'est un compliment- sans fausse note, sans faute de goût.

Ensuite, la région est formidablement décrite, entre les montagnes éternellement blanches, les lacs gelés, les tentes lapones, les élevages de rennes, ... ça donnerait presque envie d'y aller. De fait, ça accentue mon envie de visiter ces régions froides : je suis beaucoup plus tenté par la visite du nord de l'Europe que par celles chaudes et ensoleillées du sud. Olivier Truc est donc pour moi un tentateur. Le temps de chausser mes bottes et ma chapka et je suis -presque- prêt à partir.

Puis, les personnages sont bien campés, bien décrits. Olivier Truc dresse toute une galerie : le Lapon fier et combattant pour la reconnaissance de son identité, celui qui ne sait plus s'il est vraiment un Lapon ou un Suédois (Kelmet, le flic), celle qui prend fait et cause pour eux (Nina, l'autre flic) et les racistes en tout genre qui ne sont pas l'apanage de la Suède, on a tous autour de nous des crétins de ce genre. Pas de caricature c'est malheureusement une triste réalité que l'auteur décrit, entre une montée des revendications pour une reconnaissance des minorités et l'envolée des thèses racistes et de défense d'une civilisation qui serait "supérieure" : "Les Samis sont la dernière population aborigène d'Europe. La façon dont on les traite et dont on traite leur culture et leur histoire, en dit long sur notre capacité à appréhender notre histoire." (p.134) Je ne connaissais rien des Samis ou des Lapons. Je ne savais pas à quel point ils avaient été eux aussi persécutés par les pasteurs protestants afin de renoncer à leurs pratiques rituelles et épouser la religion. "Pendant des décennies, les pasteurs suédois, danois ou norvégiens nous ont pourchassés pour confisquer et brûler les tambours des chamans. Ça leur faisait peur. Pensez donc, on pouvait parler avec les morts ou guérir. Ils en ont brûlé des centaines, des tambours." (p.41) Je ne savais pas non plus qu'ils faisaient toujours l'objet d'un racisme quotidien, d'une sorte de complexe d'infériorité. Certains d'entre eux sont encore marqués par cette religion qui les a brimés, les a empêchés de vivre selon leurs principes et préceptes. Certains sont toujours sous la coupe de l'église ou de la secte laestédienne, puisque leurs parents ou grands-parents ont été convertis par le pasteur Lars Levi Laestaddius lui-même ou par ses disciples (voir ici et deux liens vers des articles concernant cette religion et les hommes censés la faire appliquer, dont un article signé Olivier Truc).

Enfin, l'intrigue ou devrais-je dire plutôt les intrigues. Il est malin Olivier Truc. A la manière des polars nordiques très en vue ces dernières années, son héros de flic va lentement : "Mais moi, j'avance sur des faits. Et ça prend du temps. Si tu veux de l'action, va donc rejoindre Brattsen, il est moins pointilleux que moi. Il arrête d'abord, il pose les questions après. J'avoue, j'ai tendance à prendre les choses dans l'autre sens." (p.326). Plusieurs pistes s'ouvrent à lui, il les suit. Il n'est pas persuadé que le vol et le crime soient liés, il vérifie donc tous les indices. Quitte à se dédire ensuite si les faits prouvent le contraire de ce qu'il croyait. Il est tenace et sa collègue itou. Elle le soutient, le seconde et parfois même le devance dans ses déductions. M'étonnerait pas qu'ils reviennent pour d'autres aventures ces deux-là ! Parce qu'en plus, Olivier Truc, il lâche des bribes sur leurs vies personnelles, mais rien de trop, juste de quoi appâter le lecteur -et ça marche,  je suis sans doute une proie facile, mais je ne dois pas être le seul à m'être fait prendre.

Un bonus supplémentaire pour la toute fin que je ne raconterai pas évidemment -même sous la torture, je ne dirai rien. Niet ! Nada ! (je me mets à la langue, une partie de la Laponie est russe). Très bien vu donc ce final qui appelle une suite et qui ne mâche pas tout le travail : le lecteur est mis à contribution.

Vachement -rennement plutôt- bien ce polar dans lequel en plus de suivre une passionnante enquête on apprend plein de trucs (pardon Oliver, mais j'étais obligé. On a dû vous la faire dix mille fois, mais moi, c'est la première. Suis-je pardonné ?). Moi, un polar qui m'instruit et me distrait, non seulement je dis oui, mais en plus je vous le conseille très très fortement.

Merci Valérie.

 

challenge 1% thrillers

PS : Sous la torture, je ne dirai rien, c'est évidemment une formule, je suis un petit être faible, fragile et corruptible facilement. Un garçon facile quoi. Une (très) bonne tablette de chocolat (noir, il va sans dire) et je peux lâcher quelques informations.

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