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L'Ange du matin

Publié le par Yv

L'Ange du matin , Arni Thorarinsson, Métailié, 2012 (traduction assurée par Éric Boury)

Einar, journaliste islandais trouve une postière agonisante dans les rues d'Akureyri, ville du nord du Pays. Elle meurt des suites de ses blessures. Elle était malentendante. De retour à Reykjavik pour écrire un article sur l'un des "nouveaux vikings", ceux qui ont endetté le pays et l'ont fait courir à la faillite, Einar décide d'enquêter sur ce meurtre et bientôt également, sur la disparition d'une fillette.

D'Arni Thorarinsson, j'avais aimé le précédent roman mettant en scène Einar, Le septième fils.  Là, je ne m'y retrouve pas. Les histoires sont très lentes à démarrer ; enfin vers la page 100, l'action débute pour... retomber aussitôt dans des discours, des discussions autour de la faillite du pays, des responsables, des payeurs, ... C'est bien, mais une fois que le constat est fait, l'auteur tourne un peu en rond  en des cercles plus ou moins larges. L'action n'est jamais là qui pourrait mettre un peu d'intérêt, de rythme dans cette enquête. Ajoutons que je me suis perdu dans les noms propres des nombreux personnages : à chaque fois que je lisais un prénom, j'étais obligé de m'arrêter deux secondes pour le remettre sur le bon intervenant. Ajoutons encore que j'avais du mal à me repérer entre Reykjavik et Akureyri, car l'auteur ne dit pas vraiment distinctement où est située l'action (je sais n'avoir pas le sens de l'orientation -mon côté féminin-, mais je croyais être capable de me repérer dans un bouquin. Eh bien non. Je tombe de haut !).  Ça discute, ça ronronne, ça n'avance pas. Les enquêtent piétinent, stagnent. D'habitude, c'est ce qui, selon moi, fait la force des polars nordiques, on suit les moindres pistes, fussent-elles fausses. Dans ce roman, on ne suit pas de piste, on assiste à de longues discussions entre journalistes sur la crise, sur leur métier, la déontologie, la crise de la presse et la restructuration du journal, qui va mal. La fin s'anime un peu tout de même et relève le niveau du livre par un retournement habile et original, mais il est un peu tard (de 14 juillet)  pour moi. Dommage !

Tant pis, c'est assez rare que ce genre de déception m'arrive chez Métailé. Je vous conseille, pour lire un excellent polar de cet éditeur, de vous plonger immédiatement dans Le dernier Lapon (clic) dont j'ai dit le plus grand bien. Vous m'en direz des nouvelles !

 

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Dans l'oeil du schizo

Publié le par Yv

Dans l'oeil du schizo, Hervé Jaouen, Presses de la cité, 2012

Jean-Luc Gouézec vit une belle vie de diplômé d'école de commerce. Issu d'un milieu favorisé, bourgeois, qu'il a tendance à rejeter assez violemment. Marié à Delphine, issue elle d'un milieu populaire. Deux enfants. Il perd son boulot, suite à une arnaque dont il est victime et tout s'écroule. La paranoïa latente se développe rapidement. Delphine craint pour sa vie et celles de ses enfants. Elle pense à le faire interner, mais trop tard, Jean-Luc est totalement parti dans un autre monde, une autre personnalité, sa paranoïa se double d'une schizophrénie sévère qui l'amène à partir et à laisser autour de lui cadavres et désolation.

Amateurs de polars ou thrillers, restez quelques secondes avec moi ! Amateurs de belle langue, de beaux paysages et de portraits très parlants rejoignez-nous ! Parce qu'il y a tout cela dans ce livre. D'abord, Hervé Jaouen, nous raconte l'histoire de cet homme, depuis sa rencontre avec Delphine jusqu'à la perte de son travail qui le propulse dans un monde parallèle. Avant déjà, il fait montre d'un caractère entier : "Le week-end suivant, les fiancés se déplacèrent à Vannes où les parents de Jean-Luc les reçurent à déjeuner dans leur hôtel particulier du centre-ville. Ils répondaient trait pour trait à l'image que Delphine s'en était faite à partir des réflexions lapidaires et peu amènes de Jean-Luc - "Des vieux cons qui ont toujours voulu péter plus haut que leur cul... Ils nous ont eu sur le tard. Moi d'abord, mes sœurs après, ric-rac sous le couperet de la ménopause et du cancer de la prostate...", chichiteux et perclus de conventions, directifs et péremptoires, courtisans et snobinards adeptes du naming de chef-lieu de canton." (p.31)

L'auteur sait faire monter la tension et l'inéluctable se profile vite, même si on a très envie de le retenir pour profiter un peu plus. Notamment les lettres que Jean-Luc écrit à divers personnes haut placées, comme celle-ci écrite au Président de la République :

"Monsieur le Président, vous possédez un Kärcher, moi aussi ! Faisons équipe ! Descendons ensemble, sans peur et sans reproche, dans la fosse aux grizzlis !

Et que sous les tirs croisés de nos jets purificateurs jaillisse du magma purulent ce cri que je pousse en vain : JUSTICE ! JUSTICE ! JUSTICE !

Créons notre entreprise de détartrage sociétal ! Formons un duo d'assainissement ! Nettoyons ensemble les silences excrémentiels !" (p.91)

Ensuite, dans la seconde partie du livre, l'auteur décrit une véritable chasse à l'homme, une poursuite de l'ennemi public n°1. Nous, lecteurs savons où il se trouve puisque nous sommes en partie dans sa tête, et c'est pas beau à voir. Parfois, on tremble en se demandant si Hervé Jaouen n'a pas lui-même vécu le même genre d'hallucinations que Jean-Luc Gouézec pour les décrire si bien. Un suspense habile, maîtrisé et mené à un rythme rapide de bout en bout.

Venons-en maintenant à l'écriture d'Hervé Jaouen. Vous avez pu vous rendre compte dans les extraits cités qu'il savait manier la langue. Il sait aussi en user pour décrire les paysages de la Bretagne, des monts d'Arrée : heureusement, ça repose entre deux hallucinations et pulsions meurtrières de Jean-Luc. Et puis, ce que j'aime chez cet auteur c'est aussi son talent pour brosser en quelques phrases un portrait bien senti. Quasiment aucun des intervenants dans ses histoires n'échappe à une description :

"Isolda était devenue ce qu'elle était en naissant : une celtisante quintessenciée, jeune fille aux yeux gris-bleu et aux cheveux châtain foncé, pas très grande mais joliment briochée, de rondeurs et de carnation. Dès son premier cri, ses parents l'avaient langée dans le Gwenn ha Du -le drapeau breton- et jusqu'à son présent au moulin de Meil Gouspérou sa vie n'avait été qu'une remontée en ligne droite vers des sources que ses parents avaient dû quitter pour prendre l'ascenseur social." (p.195)

Tous les personnages qu'ils soient tueurs, futures victimes ou témoins bénéficient d'une attention particulière de l'auteur et donc du lecteur, ce qui augmente encore la tension, car lorsqu'on connaît un peu mieux une probable future victime, on a moins envie qu'elle succombe des sévices d'un schizophrène.

Encore un excellent bouquin de Hervé Jaouen qui va finir par avoir un vrai fan en ma personne. M. Jaouen, j'adore votre écriture, votre manière d'y mêler différents niveaux de langue de la plus châtiée à la plus vulgaire, d'y insérer des néologismes et aussi d'accoler des termes qu'on ne voit pas souvent ensemble. Tout ce que j'aime en littérature. Si en plus, il y a une histoire qui tient la route et en haleine, je suis au comble du bonheur.

Merci merci Laura et H. Jaouen pour la dédicace.

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Les Immortelles

Publié le par Yv

Les immortelles, Makenzy Orcel, Zulma, 2012 (Mémoire d'encrier, 2010)

Contre le plaisir de son corps, une prostituée de la Grand-Rue à Port-au-Prince demande à l'un de ses clients, un écrivain, d'écrire l'histoire des prostituées disparues dans un des séismes que le pays a subi. L'une d'elles se prénommait Shakira, fille d'une vendeuse de bibles, passionnée par Jacques Stephen Alexis, le grand écrivain haïtien, éprise de liberté et que la narratrice principale garde sous sa protection. Shakira devient la prostituée la plus convoitée de la Grand-Rue jusqu'au tremblement de terre.

Texte puissant à divers intervenants : l'écrivain, la prostituée qui raconte, Shakira qui ne peut aimer sa mère et justement, sa mère. Makenzy Orcel réussit le tour de force de parler crûment de sexe, d'amour, de mort, de pauvreté, de liberté avec une poésie incroyable. Son roman est à la fois violent et tendre, cruel et beau. En fait, ce bouquin m'a tellement remué que je crains de ne dire que des banalités. J'ai peur que mon billet ne soit pas à la hauteur de ce que j'ai ressenti et des qualités d'écriture de l'auteur.

Makenzy Orcel ne fait pas dans la pute heureuse et épanouie. Celles de la Grand-Rue, quand bien même elles auraient choisi ce travail, subissent toutes la journée les clients, la saleté, les voyous, la misère, le sordide. Des femmes qui livrent leurs corps totalement et qui malgré tout tentent de garder une part de secret :"En fait, mon nom importe peu. Mon nom c'est la seule intimité qui me reste. Les clients eux s'en foutent pas mal. Ils paient. Je les fais jouir. Et ils s'en vont comme si de rien n'était. C'est tout." (p.19)

Le texte est fort : "Les clients. Rien que des fils de pute qui augmentent le prix encore et encore s'il le faut pour te posséder, te prendre davantage dans tous les sens, te demander d'aboyer comme une chienne, d'être une chienne. Pour avoir tout. Et laisser après la charogne aux chiens. Qui pensent qu'avec leur argent ils peuvent même arriver à saisir l'immense infini qu'est le cœur d'une femme." (p.65) L'auteur ne fait pas de périphrases ou de longues digressions. Le style est direct : phrases courtes, mots de vocabulaires simples voire familiers. Il va au plus court. Malgré cela -ou grâce à cela-, ce texte est poétique : "La poésie n'est pas censée comprendre. Seulement sentir. Sentir jusqu'à pleurer ou vomir." (p.25) L'auteur reprend des phrases ou des formules dans divers chapitres, un peu comme le refrain d'une chanson ou d'un poème et ce qui aurait pu être répétition est rappel et insistance sur ces propos, qui permettent également de toujours savoir à qui l'on a à faire en tant que narratrice. La forme aide aussi à croire à ce que j'appelle la poésie du texte. Les paragraphes font une demi-page pour la plupart, aérés. Et comme toujours chez Zulma, le livre-objet est irréprochable.

En plus de tout cela, j'ai pu apprendre qui était Jacques Stephen Alexis (que je n'ai jamais lu) et Grisélidis Réal la dédicataire du livre, une prostituée-écrivain (deux dossiers : ici et ). Ne me reste plus maintenant qu'à lire l'un et l'autre pour parfaire ma culture.

J'espère sincèrement vous avoir donné envie de lire ce petit livre de Makenzy Orcel, j'ai sûrement omis plein de choses que je voulais en dire, mais que vous trouverez vous-mêmes dès que vous aurez lâché le livre que vous lisez actuellement au profit des Immortelles :"La Grand-Rue n'est plus ce qu'elle était. Mais nous, on ne mourra jamais. Nous, les putains de la Grand-Rue. Nous sommes les immortelles." (p.43)

 

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Café Panique

Publié le par Yv

Café Panique, Roland Topor, Wombat Éditions, 2012 (éditions Seuil, 1982), suivi de Taxi stories (éditions Safrat, 1988)

Roland Topor est un habitué du Café Panique. Au gré des verres de (bon) vin partagés, il y glane des histoires, vraies ou totalement inventées, peu importe. Trente-huit d'entre elles, telles de petites nouvelles, se retrouvent dans ce recueil. Puis, c'est ensuite au tour de ses aventures dans les taxis parisiens d'être narrées dans Taxi Stories.

Roland Topor a tout fait : écrivain, humoriste, dessinateur, cinéaste, acteur, et j'en passe. Il a notamment collaboré à l'écriture de Palace ou de Merci Bernard et co-créé Téléchat ! Cette ré-édition de ces histoires est une brillante idée pour entrer ou rentrer dans son monde de douce folie, de délire, d'humour noir, de décalage total, d'absurdité. On ne rit pas à gorge déployée, mais on sourit très très souvent et parfois même des éclats de rire fusent. Pour décrire son univers, j'en appellerai à plusieurs références, certaines qui lui sont antérieures et qu'ils l'ont sans doute nourri et d'autres qui lui sont postérieures et qu'il a sûrement nourries. La première qui me vienne à l'esprit c'est Alphonse Allais, et son humour noir et absurde, référence évidente pour moi. Ensuite, je peux parler évidemment des Brèves de comptoir de Jean-Marie Gourio (qui signe d'ailleurs la préface) : les histoires de R. Topor sont des brèves de comptoir, version longue. Plus récemment, j'ai lu Le bar parfait de JB Pouy, qui sent bon comme le livre de R. Topor, les déambulations pour trouver le meilleur bar de Paris, les virées entre copains de beuverie, ... et je retrouve la camaraderie, l'amitié que R. Bohringer décline dans son bar Au bout du monde (Les nouveaux contes de la cité perdue). Que du beau monde !

Les personnages de ce livre ont tous des noms particuliers qui se retrouvent dans les titres : par exemple et dans aucun ordre particulier : Histoire de Pas-de-Bol, Histoire de Gros-bide, Histoire de Goût-Bulgare, Histoire de Double-Face et de Frisée-aux-Lardons ou encore Histoire de Chaussettes-Humides, ... Certaines sont vraiment excellentes, comme celle de Pas-de-Bol, un dompteur qui cumule les ennuis (d'où son nom) et qui est obligé de se recycler :"J'ai connu un type qui était dompteur. Je n'ai jamais su comment il se nommait en réalité, mais nous, on l'appelait Pas-de-Bol parce qu'il collectionnait les tuiles. Le pauvre vieux avait des cicatrices partout. Je dis vieux, mais sa cinquantaine était encore toute neuve. Son truc favori consistait à fourrer la tête à l'intérieur de la gueule d'un lion, et crac ! régulièrement le lion éternuait, ou rotait, ou lui balançait un coup de queue, enfin bref, Pas-de-Bol se retrouvait à l'hôpital où bien entendu tout le monde l'accueillait à bras ouverts." (p.61) L'histoire est triste et drôle et la chute inattendue m'a fait éclater de rire.

L'Histoire de Peut-Mieux-Faire est aussi dans mes préférées : à la suite de la parution de cette histoire dans laquelle R. Topor prend des libertés avec la religion -on ne se refait pas, dès qu'on s'en prend aux religions, attention, il faut quand même l'art et la manière, je savoure- et son principal héros, Jésus, dans le Nouvel Observateur (c'était leur destination première avant édition), certains lecteurs du journal se sont plaints, R. Topor se fend donc d'une Histoire de Peut-Mieux-Faire (suite) : "[Certains Lecteurs] avaient envoyé des lettres ulcérées pour dire que j'étais une ordure d'une bassesse pas possible, et tout ça à cause de ce pauvre Peut-Mieux-Faire, parce qu'il avait raconté la vie du Christ de travers. Bon, je me dis, c'est de sa faute, c'est à lui de répondre à la critique. (...) Il lut attentivement les lettres, un étrange sourire aux lèvres. Quand il eut terminé, il vida sa Suze cul sec.

- Tu veux que je te dise, ces gens-là, moi, je les trouve pas très catholiques." (p.129)

Imparable, non ?

Pour finir, un mot sur le livre en lui-même : belle mise en page (pour les gens âgés comme moi, n'oubliez pas vos lunettes, la police est un peu petite), des illustrations de Nicolas et Roland Topor et une couverture avec une tranche rouge qui imite les anciennes tranches en tissu des vieux bouquins ; le reste de la couverture est très beau également, la première, la quatrième  et les rabats. Très bel effet !

 

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Ce que cache ton nom

Publié le par Yv

Ce que cache ton nom, Clara Sanchez, Éd. Marabout, 2012 (traduit par Louise Adenis)

Fredrik et Karin Christensen vivent paisiblement dans une petite ville près d'Alicante. Ce sont d'anciens nazis. Elle ancienne infirmière, lui ex-tortionnaire. Sandra est une jeune femme enceinte en plein questionnement sur son avenir, celui de son enfant. Le hasard veut qu'un jour tous les trois se rencontrent et nouent une relation petite-fille/grands-parents qui bénéficie à chacun d'eux. Julian est un vieil homme qui a passé sa vie, après avoir été déporté au camp de Mathausen, à rechercher  les anciens nazis cachés. Il vit en Argentine et sur les conseils de son vieil ami Salva, il atterrit dans cette petite ville, prêt à débusquer le couple Christensen. Il se lie lui aussi avec Sandra.

Ce roman part d'une idée excellente et débute sous les meilleurs auspices :"En sortant de là-bas [Mathausen], moi je voulais juste être normal, m'incorporer à l'humanité normale. Mais lui [Salva] m'avait dit que ce serait impossible, qu'il faudrait continuer à survivre. Et il avait raison, jamais plus je n'ai pu me doucher en fermant la porte à clé, jamais plus je n'ai pu supporter l'odeur de l'urine, pas même la mienne. A l'époque du camp, Salva avait vingt-trois ans et moi dix-huit, et j'étais physiquement plus fort que lui. Quand on nous a libérés, il pesait trente-huit kilos. Il était squelettique et pâle, mélancolique et très intelligent." (p.10) Très emballé, je me lance donc dans cette lecture avec envie et enthousiasme. Malheureusement, cette envie et cet enthousiasme furent vite refrénés. Que de propos inutiles et oiseux dans la première partie de ce roman ! C'est sans doute grâce à mon intelligence très au-dessus de la moyenne (avertissement : évidemment, c'est de l'humour, je ne suis pas "très au-dessus de la moyenne", plutôt "très largement au-dessus" !)  que j'avais compris que Sandra n'allait pas bien, qu'elle nouait une relation pas très saine avec les Christensen et que Julian n'allait pas se faire que des amis en Espagne. Je dis cela parce que l'auteure nous le rabâche tellement qu'à force j'ai fini par y croire moi à mon QI surdéveloppé ! Je serais franchement déçu voire abattu et même carrément dépressif si l'on me prouvait le contraire. Mais, je suis d'un naturel optimiste donc j'y crois à donf.

Toujours est-il que la très bonne idée de départ de ce roman est noyée dans des considérations peu importantes sur la grossesse, le tricot, les faiblesses qu'apportent l'avancée en âge, pas inintéressantes, certes, mais de nombreuses fois répétées. Alors, je me pose donc la question suivante : pourquoi écrire 444 pages là où 250 auraient largement suffi ? Un format plus compact aurait dynamisé le récit, donné du rythme et empêché l'esprit du lecteur (le mien au moins) de divaguer, de papillonner, de s'envoler vers des horizons lointains à certains moments (Est-ce que j'ai bien fermé le gaz ? Qu'est ce que je vais préparer à manger ce soir ? Je fais le ménage cet après-midi ou demain ? Demain, là, je lis ! Ah oui, à propos Yv, reviens dans ta lecture !)

Tout n'est pas mauvais bien au contraire, les personnages évoluent : il sont bien décrits à leurs différentes phases, Sandra, particulièrement et Julian aussi même si l'on peut remarquer pas mal de clichés et de stéréotypes. L'auteure sait installer des rebondissements pour retenir le lecteur, et placer des réflexions, des phrases fortes : "Avant de connaître Karin, il ne me serait jamais venu à l'esprit que le mal prétend toujours faire le bien. Karin affectait toujours de faire le bien, et avait fait de même lorsqu'elle avait tué ou aidé des innocents. Le mal ne sait pas qu'il est le mal, tant que quelqu'un ne lui arrache pas le masque du bien." (p.144) Le problème étant que ces passages plus "sérieux" doivent être repérés dans une littérature passe-partout. Point de recherche d'écriture ici pour retenir le lecteur.

Disons pour résumer que c'est un bouquin pas mal qui aurait pu être très bon voire excellent après un régime amaigrissant évident et un passage dans un salon de beauté pour embellir le style littéraire. Preuve que ce que je raconte est totalement subjectif, ce livre est un best-seller en Italie et en Espagne et a eu un prix (le Prix Nadal 2010). Mais s'il fallait se fier aux différents et nombreux prix...

Je tiens à remercier les Éditions Marabout et Thomas de My Boox pour ce partenariat en demi-teinte.

 

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Maleficium

Publié le par Yv

Maleficium, Martine Desjardins, Éd. Phébus, 2012

"A la fin du XIXe siècle, sept hommes partis aux confins de l'Orient et de l'Afrique croisent tour à tour la route d'une troublante créature. Pourquoi les soumet-elle aux plus inavouables tentations ?" (4ème de couverture) Ces hommes se livrent à l'oreille d'un prêtre dans le même confessionnal, racontant l'aventure qui les a menés jusqu'aux terres les plus lointaines, puis les a ramenés dans ce confessionnal, prêts à se repentir.

Au départ, j'ai cru avoir affaire à un recueil de nouvelles ayant des personnages et des lieux en commun. Mais c'est bien plus que cela. C'est un roman baroque construit et huit chapitres et un prologue m'avertissant que je lisais un livre dangereux, soit-disant caché par l'évêché de Montréal, un livre écrit par l'abbé Jérôme Savoie. 

Ma réserve viendrait d'une répétition certaine dans la construction des huit chapitres. Lorsqu'on aborde le cinquième ou le sixième, on sent une pointe de lassitude, mais finalement largement compensée par une écriture magnifique. Martine Desjardins travaille son écriture, sans que l'on sente la sueur que ça lui a sans doute coûté. Elle use d'un langue recherchée, qui sent le XIXe, le voyage, l'exotisme, la sensualité.

"Ainsi que je l'avais espéré, nous atteignîmes le dispensaire trempés jusqu'aux os. La robe de la jeune fille lui collait à la peau, moulant chacune des délicates apophyses épineuses de sa colonne vertébrale. Après le mauvais temps, mon cabinet privé semblait fort accueillant avec ses tapis, ses coussins et son divan profond. J'allai chercher un peignoir et une serviette de lin et, usant de mon autorité de médecin, je recommandai à mon invitée d'enlever au plus vite ses vêtements mouillés, de peur qu'elle n'attrape un croup fatal. Je lui ouvris la porte de la salle d'examen et lui indiquai un paravent derrière lequel elle pouvait se changer pendant que je préparerais le thé. J'étais en train d'allumer le réchaud quand elle apparut dans l'embrasure." (p.48)

Un -gros-soupçon de fantastique qui fleure bon l'époque également est le bienvenu. Immédiatement, j'ai pensé à Edgar Allan Poe (mais peut-être me trompé-je, mes références littéraires XIXe étant assez limitées ?). Le décor est planté, oriental. Les odeurs sont présentes, les épices dont le safran, les fleurs, les effluves humaines. Les lieux et les corps sont décrits admirablement : on se promène dans les uns et on admire ou regarde avec curiosité les autres (chacun choisira l'ordre de la phrase). Tout concourt à la fascination du lecteur pour ce livre et ce qu'il décrit et raconte. Et quelle érudition -ou documentation- de l'auteure qui sait parler du safran, des écailles de tortues et de la reproduction de celles-ci, d'espèces animales peu connues, d'insectes ou encore de fabrication de tapis et qui sait nous emmener dans les rues, les palais et les jardins des villes que ses personnages visitent !

Il y a sûrement des significations intellectuelles, scientifiques, philosophiques, des interprétations de mêmes ordres de ce texte de Martine Desjardins. Son héroïne, troublante, est sans doute la personnification de croyances, doctrines, ... Mais de tout cela, je n'en ai cure ni n'ai les capacités à les expliquer. Un seul conseil demeurera de mon billet : laissez-vous faire ! Découvrez Maleficium, son monde imaginaire, fantastique -comme le fantastique du début XIXe- et son écriture superbe qui vous envoûtera.

Merci Bénédicte.

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Nature morte aux papillons

Publié le par Yv

Nature morte aux papillons, Lorenzo Cecchi, Éd. Le castor astral, 2012

Vincent est un jeune homme qui vit à Bruxelles, dans les années 70. Étudiant, il se retrouve coincé entre une famille qui lui demande de l'attention, son père étant au plus mal, et Carine sa fiancée qui l'envahit, le protège alors qu'il ne rêve que de liberté. Trop couard ou par peur de faire du mal à ses proches, il ne prend aucune décision, ne rompt pas avec Carine pour qui pourtant il n'a qu'affection, quand elle envisage le mariage. Il passe du temps avec Nedad, un artiste yougoslave à jouer aux échecs. Un jour, Suzanne entre dans sa vie. Suzanne et sa notion toute particulière de l'amour.

Voici un roman que j'ai choisi dans la liste de Dialogues Croisés au hasard, sur le thème et parce que j'aime bien faire des découvertes, et aussi parce que j'ai déjà lu un ou deux livres de cet éditeur et que j'aime bien son nom, Le Castor Astral. Que des arguments objectifs ! Je reçois à la maison (Merci Caroline) les épreuves non corrigées, et en les ouvrant, quelle ne fut pas ma surprise de voir que "Cet ouvrage de la collection "Escales des lettres" est publié sous la direction de Francis Dannemark" (p.2). Et oui, le Francis Dannemark dont j'ai adoré le dernier roman : La véritable vie amoureuse des mes amies en ce moment précis. Nous étions donc fait pour nous rencontrer. Je me suis dit que s'il dirigeait cette collection, ce livre de Lorenzo Cecchi devait être bien. Je partais donc avec un a priori positif. A priori confirmé par la lecture. Mais on est loin du roman de F. Dannemark : aucune ressemblance.

C'est un roman qui parle de la difficulté de s'engager, de trouver la bonne personne avec qui construire sa vie. Celui d'une génération sans doute déboussolée par mai 68 et la révolution sexuelle des années qui suivirent (je dis, ça parce que je l'ai lu, moi, j'étais trop petit, né en 1966 !). Ce qui est intéressant c'est que l'auteur fait de ses héros masculins des êtres faibles, en plein questionnements, pas franchement matures ni prêts à affronter la vie (mesdames, ça doit vous faire sourire qu'un homme ne réalise cet état de fait que maintenant, ce qui abonde dans le sens de l'immaturité dont je parle plus haut). C'est la femme qu'elle soit Carine, celle qui protège, celle qui materne ou qu'elle soit Suzanne, celle sur laquelle Vincent fantasme, la femme fatale, sexuée, qui est libre et qui décide de sa vie.

Vincent s'interroge tout au long du livre (ça peut parfois être un tout petit peu long sur la première partie, ça ne l'est pas sur la seconde). Ses hésitations sont argumentées, il ne prendra aucun risque : trop cérébral, le jeune homme ! Trop renfermé ; parfois, comme dans l'extrait qui suit, je me suis revu à 18/20 ans (maintenant, ça va mieux -quoique...- l'âge venant la personnalité s'affirme, mais dans une foule, je fais souvent -volontairement- "tapisserie" : 

"La foule -quelques personnes- agit sur moi comme un astringent ; je me recroqueville, m'auto-avale, me fais le plus petit possible jusqu'à ce que ma présence sorte du monde sensible. Faire partie d'un groupe, quel qu'il soit, me met mal à l'aise : je ne sais vraiment pas comment me comporter pour être "dans la ligne du parti"." (p.34/35)

Je le disais un peu plus haut, là où la première partie souffre de quelques longueurs, la seconde en est exempte. Celle-ci se déroule une petite dizaine d'années plus tard, à la trentaine. Vincent apparaît toujours désabusé : il revoit, après une longue absence, Nedad et Suzanne. Mais je ne vous en dirai pas plus, je laisse le suspense s'immiscer en vous.

Parlons de l'écriture de Lorenzo Cecchi, qui écrit en français, ce n'est pas un roman traduit. Il sait écrire de belles phrases, avec parfois des mots savants dont on devine le sens si on ne les connaît point. Il sait aussi parfois y glisser des expressions ou des vocables familiers voire grossiers qui donne à son style un côté oral, courant. J'aime beaucoup cette alternance de belles phrases et de tournures familières, ça me fait penser à du Desproges, l'humour en moins. Plus exactement, pas le même humour. Celui de L. Cecchi est celui du désespoir, sarcastique et ironique, un rien désabusé (j'aurais pu dire cela de Desproges aussi, remarquez bien), mais là où l'un est fait pour faire rire de manière efficace, l'autre est plus saupoudré, plus léger.

Pour finir par une boucle bouclée, je confirme que ma découverte (dont je parle au début de ce billet) de cet auteur par Dialogues croisés est un essai largement transformé.

 

 

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Comme au cinéma

Publié le par Yv

Comme au cinéma (Petite fable judiciaire), Hannelore Cayre, Métailié, 2012

Etienne Marsant est une star. Le grand acteur français, mais suite à un infarctus, il ne tourne plus. Il vit sur sa notoriété. Cependant, il accepte d'être le Président d'un festival de cinéma de seconde zone à Colombey-les-Deux-Églises.

Dans le même temps, à Chaumont, se tient le procès en appel d'un braqueur de banques récidiviste. Un petit voyou sympa répondant au nom improbable de Abdelkader Fournier, qui braque avec une arme en plastique. Les époux Bloyé, Jean et Anne sont ses défenseurs. Mais la partie sera rude face au juge, surnommé "le boucher de la Haute-Marne".

Tout ce monde se croisera plus ou moins rapidement au tribunal ou dans la seule auberge digne de ce nom dans cette petite ville.

Hannelore Cayre sous-titre son livre, Petite fable judiciaire. Si elle avait fait appel à moi avant, je lui aurais suggéré plutôt : Petite farce judiciaire. Mais bon, tant pis pour vous Hannelore -vous permettez que je vous appelle Hannelore ?- vous avez préféré la jouer solo sans mon avis éclairé. Néanmoins, je ne vous en veux pas. D'abord parce votre sous-titre, bien que moins bon que le mien, il va sans dire, n'est pas mal non plus, et surtout parce que votre roman est très bien. Voilà, c'est dit, c'est clair.

Je suis passé par beaucoup de phases :

- celles où j'ai ri : Jean  Bloyé est totalement désabusé, blasé. Il regarde la vie et son métier avec une ironie et une causticité permanentes. Etienne Marsant est dans le même genre, le cynisme en plus voire même la goujaterie que lui permet son statut de Star et dont il joue. Et Hannelore Cayre de filer une parfaite métaphore florale : "Il avait également semé des fleurettes dans les cœurs de ces dames. Il comptait les cultiver pendant ces quelques jours de festival avec la chaleur ou la fraîcheur qui convenait à chaque espèce afin d'en récolter la plus épanouie la dernière nuit. Tout cela, évidemment, ne tenait que du voeu pieux puisqu'il ne bandait pratiquement plus." (p.74)

- celles où je me suis insurgé, contre le racisme, l'homophobie et la xénophobie faciles et malheureusement crédibles du juge Anquetin : "Anquetin est un gros con. Pas d'une gentille connerie débonnaire... Non... D'une connerie butée, contente d'elle-même. Son esprit est un rendez-vous de banalités racistes et de préjugés épidermiques. Et si un avocat ose lui démontrer qu'une chose n'est pas comme il croit qu'elle est, il prend un air dédaigneux qui s'opiniâtre à mesure qu'il insiste." (p.65)

- celles où je ne pouvais croire la tournure ubuesque que prenait l'histoire, mais elle me faisait rire, donc ça passait.

- celles où je me suis énervé contre le parisianisme exacerbé de Anne Bloyé (Pitié, Hannelore, dites-moi que ce n'est que votre personnage et pas vous !)

- celles ou j'ai ri de nouveau

- celles où je me suis dit : (je me cite, alors, je mets mes propos en italique) "mais finalement, les réflexions de Jean sur le monde actuel, sur cette mode de faire d'un ado, Augusteen Granger -ersatz de Justin Bieber- un modèle pour des millions d'autres ados, les remarques sur la futilité de ce qu'on nous présente comme étant la culture, de ceux qu'on nous dit être les nouvelles stars, mais qui comme les étoiles filantes ne dureront que le temps de les voir s'éteindre (c'est beau, on dirait du Verlaine), la  tendance à prendre comme baromètre de la société un pré-pubère chantonnant des niaiseries qui masque les inégalités, les violences de cette même société, tout cela est assez proche de ce que je peux penser. Oh, non, Yv tu es vieux ! Désabusé, blasé, comme Jean ! Mais que nenni, je vais résister !

Voilà donc mes différents états d'esprit en lisant ce roman, qui emporte l'adhésion, très aisément, grâce également à une écriture, drôle, caustique, franche. Chez Hannelore, un chat est un chat et un con un con ! Elle mène son histoire à un rythme qui ne laisse pas de temps mort, pas de répit à ses lecteurs. Et, cerise sur le gâteau, à chaque fois qu'un nouveau personnage apparaît, on a le droit à une description détaillée, moqueuse voire méchante mais tellement jouissive. En l'espèce, la sélection des jurés pour le procès est un vrai régal. Allez, pour finir en beauté, les portraits de la sous-préfète et de son mari :

"Avec ses tailleurs rouges ou bleu roi, toujours un poil trop petits, et ses cheveux flamboyants bétonnés de laque, la sous-préfète faisait penser plutôt à une grosse poule rousse sexuellement très agressive. Elle offrait un sacré contraste avec son mari, un petit teckel gris et tremblotant [...]"

Merci Valérie.

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En route vers un avenir radieux

Publié le par Yv

En route vers un avenir radieux, Brigid Pasulka, Éd. ZdL, 2012 (traduit par Lucie Delplanque)

Pologne, 1939, la première fois qu'il voit Anielca, celui que tout le monde nomme Le Pigeon, tombe amoureux. Il n'aura de cesse de tout faire pour se trouver à ses côtés, pour se faire accepter par sa famille, jusqu'à reconstruire la maison de sa belle dans le petit village de Bourg-Perdu, loin dans les montagnes. Mais la guerre retarde ses plans, lui qui va lutter contre les Allemands.

Pologne, 1992, Beata, aussi surnommée Baba Yaga, la petite fille d'Anielca vit de petits boulots de serveuse et de dame de compagnie en plein Cracovie. Pas d'ambition, pas de goût particulier pour les études, elle vit au jour le jour, hébergée par Irena, sa tante.

Je suis un peu déçu par ce livre parce que sans doute j'en attendais beaucoup plus. Là où je voulais un roman mettant en scène des personnages dans des périodes historiques très fortes pour la Pologne notamment, je ne trouve que des histoires d'amour, de filiation sans vraiment de lien avec ce pays. Plus exactement, disons que le contexte politique, social n'apparaît pas à la hauteur de mes espérances. Il est présent, certes, mais en léger fond. Un lavis. Je m'attendais à plus dense parce que ce que j'avais lu de chez ZdL Éditions m'avait habitué à cela : Churchill à Yalta, par exemple qui est un excellent exemple de roman bien ancré dans une période historique ou Le labyrinthe de Poutine, qui n'est pas un roman mais une enquête journalistique.

Une fois passée cette relative déception, j'ai en mains un roman sympathique qui raconte en parallèle la vie de deux femmes à 50 ans d'écart : Anielca, la beauté légendaire de Bourg-Perdu et sa petite fille Beata, jeune fille en attente. Ce n'est pas vraiment mon genre de littérature, même si je dois avouer ici -au risque de détruire à tout jamais cette réputation de virilité exacerbée- que je n'ai pas passé un mauvais moment. Certains paragraphes du livre permettent quand même de se raccrocher à ce qui me manque, le contexte, notamment celui-ci, racontant comment les Polonais, à la demande de leurs dirigeants, au sortir de la guerre, affluent vers les villes pour la reconstruction du pays :

"Cet été-là, lorsque l'appel à la reconstruction fut lancé dans des villes, les Polonais se ruèrent sur les routes comme lors de la panique initiale. Cette fois, en revanche, il flottait sur cet exode comme un parfum de dernier jour d'école, l'impression de délaisser l'année écoulée encore affichée aux murs, pour sauter, la tête la première, dans une ère illimitée, toute baignée de soleil. Tous savaient bien sûr que cette liberté était temporaire. [...] Les règles et restrictions qui les guettaient demeuraient un vague fantôme debout sur l'autre rive, ricanant devant cette liesse." (p.339)

Le roman est bien ancré géographiquement, on sait qu'on est en Pologne, mais l'histoire n'est pas suffisamment originale ni ancrée politiquement, socialement, historiquement pour qu'elle emporte mon adhésion. De même, l'auteure ne joue pas assez sur les contrastes entre Anielca, jeune paysanne des années 30/40 et Beata, sa petite fille, jeune citadine des années 90. Passer de l'oppression qu'elle fût nazie ou communiste à une période de liberté où tout est envisageable aurait dû être plus évident, plus présent dans le texte.

Néanmoins, si vous êtes amateurs(trices) de romances bousculées par des événements extérieurs, de jeunes femmes et de jeunes hommes tergiversant pour s'avouer leur amour, de sagas familiales, laissez-vous tenter, vous ne devriez pas être déçu(e)s.

Merci Léa de chez Gilles Paris.

 

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