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Palais Bourbon

Publié le par Yv

Palais Bourbon. Les coulisses de l'Assemblée nationale, Kokopello, Dargaud/Seuil, 2021

"Lorsqu'un jeune dessinateur aux multiples talents décide d'infiltrer l'Assemblée nationale et d'y passer ses jours et ses nuits, c'est tout un monde qu'il découvre... Durant deux années, Kokopello a inlassablement observé la vie quotidienne du Palais-Bourbon, mais aussi celle de députés eux-mêmes au cœur de l'hémicycle ou sur leurs terres d'élection... L'affaire Benalla, la crise des Gilets jaunes, la venue de Greta Thunberg, rien n'a échappé à sa sagacité." (4ème de couverture)

Cette bande dessinée a été réalisée avant les dernières élections législatives, celles de 2022 ; quelques députés n'ont pas été réélus, d'autres sont nouveaux -putain, 90 députés d'extrême droite, si un jour on m'avait dit... j'en frémis régulièrement.

Voilà un album très bon, à la fois instructif, à la portée de tous et qui, tout en parlant de choses sérieuses, sait faire preuve d'humour. Et l'on se rend mieux compte qu'un député n'a pas un travail de tout repos et que s'il n'est pas à l'Assemblée, c'est sans doute qu'il est en Commission -présence obligatoire- ou sur sa circonscription pour rencontrer les élus de terrain et les habitants. Kokopello est loin du tous pourris et je lui en sais gré, ç'aurait été trop facile et inintéressant.

J'aime beaucoup le ton, le dessin vif et coloré qui nous fait rencontrer Jean Lassale, François Ruffin, Clémentine Autain, Cédric Villani pour les plus connus.

En sortant de la BD, ceux qui connaissent un peu en sauront davantage et ceux qui n'y connaissent rien auront appris plein de choses. Et point besoin de s'intéresser à la politique avant de l'ouvrir, peut-être même les plus sceptiques s'y intéresseront après la lecture.

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Les Demeurées

Publié le par Yv

Les Demeurées, Jeanne Benameur, Folio, 2021 (Denoël, 2000)

La Varienne et Luce, sa fille vivent à l'écart. Soudées comme rarement. La Varienne c'est l'idiote du village. Luce est elle aussi à l'écart des autres enfants. Solange, l'institutrice s'attache à la petite fille et veut qu'elle apprenne. C'est sa mission, éduquer, instruire tous les enfants, le savoir est obligatoire. Mais le bloc Luce-La Varienne résistera-t-il à l'apprentissage de la petite fille ? Et les autres villageois ont-ils envie que la fille de l'idiote sache ?

Très court texte de Jeanne Benameur empreint d'une poésie, d'une grande pudeur et qui va au plus profond des personnages sans en rajouter dans le pathos, le mélo.

Elle est très belle cette histoire de femmes, de l'amour inconditionnel et réciproque mère-fille, de la volonté de Solange d'instruire tous les enfants, même les moins favorisés. Elle est belle parce que même sans dévoiler, même si le pari de Solange n'est pas gagné et se heurte à de fortes réticences, la graine semée est là, bien enfouie. Pour travailler avec des enfants au parcours difficile, je suis persuadé de cela, qu'un éducateur, un instituteur, un assistant familial qui y croit, apporte un petit quelque chose qui servira à l'enfant plus tard.

"Des mots charriés dans les veines. Les sons se hissent, trébuchent, tombent derrière la lèvre.

Abrutie.

Les eaux usées glissent du seau, éclaboussent. La conscience est pauvre.

La main s'essuie au tablier de toile grossière.

Abrutie.

Les mots n'ont pas lieu d'être. Ils sont" (p.11)

C'est le début du texte, qui continue comme cela jusqu'au bout, sec, poétique, dur. J'aime beaucoup, il est concis, dense.

Merci à Anne -qui se reconnaîtra- pour le prêt.

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Une nuit si belle

Publié le par Yv

Une nuit si belle, Lénaïk Gouedard, Ouest France, 2022

Rennes, 2030, la lieutenante Priyanka Tangore du SRPJ, assistée du major Aubert et de Pierre-Henry Levasseur dirige l'enquête sur la mort mystérieuse d'un poète en résidence d'écriture.

L'assassinat ne fait bientôt plus de doute mais il n'est pas aisé pour les enquêteurs de faire le contour de la personnalité de la victime ni de son retour dans la ville et encore moins de ses amis avec lesquels, quelques années plus tôt, il avait un collectif qui organisait des raves parties. Enquêter sur eux remet à la surface un drame survenu dans un château abandonné, lors d'une rave.

Quelle heureuse surprise de retrouver Priyanka Tangore et ses collègues, après la belle découverte dans Baby box. Cette fois-ci, la voici dans un panier de crabes, chacun des ex-amis se renvoie la balle en ne disant que le moins possible. Tous sont auditionnés et chaque témoignage ne fait que renforcer le flou dans cette histoire. Il faudra toute l'opiniâtreté, l'intelligence et les déductions voire les illuminations des flics pour y voir clair.

Très bien mené, avec des héros sympathiques : Priyanka Tangore amoureuse, mais toujours sur la réserve et très impliquée dans son travail ; le major Aubert très discret sur sa vie de famille et Pierre-Henry Levasseur heureux tonton d'une petite Barbara à laquelle il s'attache beaucoup et toujours accro aux sucreries. Plus tous ceux qui gravitent autour du trio. Lenaïk Gouedard écrit un roman policier qui prend son temps, dense, dans lequel il est préférable de rester concentrer pour ne rien rater. De ce fait, la lecture n'est pas très rapide contrairement à d'autres polars très rythmés où l'action prime et où l'on peut se permettre d'aller vite sans craindre d'être perdu.

"En ce lundi 9 décembre 2030, la lieutenante Tangore vérifie pour la troisième fois les actes d'enquête concernant l'incendie criminel de la rue Dupont-des-Loges avant de les transmettre au juge d'instruction. Ce travail fastidieux, sans cesse interrompu par des appels téléphoniques, l'amène au bord de l'implosion quand elle voit un nouveau contretemps se profiler. Son supérieur vient d'attirer son attention en toquant à la paroi vitrée de son cagibi soigneusement fermé pour décourager les emmerdeurs." (p.5)

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Enfers

Publié le par Yv

Enfers, Ismaël Lemonnier, Hugo thriller, 2022

Clément Charrier, jeune lieutenant de police vient d'être muté à la brigade criminelle de Paris. Doté d'un QI exceptionnel, d'une mémoire quasi infaillible et d'un physique chétif, il va faire équipe avec le capitaine Lothar Kessel, tête brûlée sous le coup d'une enquête interne pour méthode musclée, un colosse davantage habitué à une confrontation physique qu'à une approche psychologique. A peine ont-ils fait connaissance qu'ils sont envoyés sur les lieux d'un crime, au cœur des catacombes : un homme décapité, une tête de taureau vissée en lieu et place de sa propre tête. Puis, très vite, un autre meurtre qui semble s'inscrire dans une lecture particulière de la Divine Comédie de Dante Alighieri.

Vous voulez du thriller qui file frousse et parfois nausée, voilà, vous avez ce qu'il faut avec ce livre. Mais, parce que mais il y a, la nausée reste virtuelle, car Ismaël Lemonnier a le bon goût de ne point trop insister sur des détails scabreux, sur des descriptions qui pourraient vite devenir insupportables ; il reste assez sobre et clinique dans les exposés des scènes de crime. Ouf !

Non amateur du genre qui fait peur, j'avoue avoir été bluffé et totalement pris par l'intrigue. Certes, il y aurait sûrement à dire sur les stéréotypes voire les caricatures des flics : le chétif-intello et le brutal-bas-de-plafond qui ne peuvent s'encadrer et se révèlent au cours de l'enquête différents de ce qu'ils montrent de prime abord. Je pourrais également jouer les supers-lecteurs-de-polars et dire que j'avais trouvé -et n'en démordais pas- le coupable bien avant les policiers. Mais, totalement entraîné par le rythme, le contexte, j'ai avancé rapidement, tellement que je ne pouvais pas lâcher le livre. Pour une fois que je ne râle pas sur les presque 400 pages !

C'est noir, très noir, il n'y a -presque- plus d'espoir comme disait un chanteur de variété mort. Et l'on visite les sous-sols parisiens et la Divine Comédie de Dante, sauf pour ceux qui l'auraient déjà lue, contrairement à moi. Quelques touches d'humour -assez rares- bienvenues cependant, et d'humanité qui permettent de garder espoir dans les ténèbres, et peut-être l'espoir de retrouver le duo de flics si mal assorti.

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L'instant précis où Monet entre dans l'atelier

Publié le par Yv

L'instant précis où Monet entre dans l'atelier, Jean-Philippe Toussaint, Minuit, 2022

"Je suis si pris par mon satané travail qu'aussitôt levé, je file dans mon grand atelier." Monet

C'est par cette phrase en exergue que débute ce très court livre, puis par ces mots de JP Toussaint dont les tout premiers se répéteront : "Je veux saisir Monet là, à cet instant précis où il pousse la porte de l'atelier dans le jour naissant encore gris." (p.9)

Et l'auteur raconte comment le peintre s'attelle à la tâche des Nymphéas, sa dernière œuvre qu'il ne jugera jamais achevée : "Monet met toute son énergie, non pas à terminer les Nymphéas, mais à poursuivre leur inachèvement, à le polir, à le parfaire." (p.20)

JP Toussaint parle de la création artistique, de l'âge qui avance et des œuvres qui survivent à son auteur et qui inoubliables, tellement célèbres, surpassent leur auteur dont on ne retient que le nom, parfois associé au prénom. Sur ces vingt pages, il brosse les dix dernières années de la vie du peintre, uniquement lorsqu'il entre dans son atelier, absorbé par ses toiles, les rituels inchangés malgré l'âge, la maladie.

C'est très beau, très fin, JP Toussaint est parvenu à une épure rare. Malgré tout cela, ce n'est pas le texte de l'auteur que je préfère, il ne me convainc pas totalement, sans doute trop court -un comble pour moi qui n'aime pas les gros livres-, la sensation qu'il reste un peu en surface ; je n'ai pas eu ce moment où je sens que je suis dans un texte qui me touche vraiment, comme c'est souvent le cas avec les autres livres de l'auteur. Mais reste que vingt pages de JP Toussaint sont toujours préférables à 400 pages de certains autres, dont évidemment, je tais les noms pour ne pas faire de peine à ceux qui, inévitablement referont parler d'eux en septembre...

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Les ailes de l'araignée

Publié le par Yv

Les ailes de l'araignée, Georges Le Querrec, Ouest France, 2022

Un enfant de 12 an meurt empoisonné par un produit phytosanitaire interdit, épandu illégalement donc, sur certaines terres dans les Monts d'Arrée. En creusant, le capitaine Macciali, chef du département criminel du commissariat de Morlaix, découvre qu'un couple de personnes âgées aurait pu décéder du même empoisonnement. Il va devoir mobiliser son équipe et la motiver à trouver vite la raison de l’épandage et le ou les coupables pour éviter une hécatombe.

Le premier tome des aventures de Fabrice Macciali m'a beaucoup plus, Pour cibles. Je dois avouer que celui-ci, le deuxième m'a moins passionné. Beaucoup de répétition, de longueurs, de digressions pas toujours utiles... 250 pages qui auraient pu, à mon sens être condensées. Malgré cela, ce roman vaut le détour parce qu'il est bien construit et particulièrement original.

D'abord, c'est un polar rural ; Georges Le Querrec décrit parfaitement le monde des paysans, qu'il connaît bien pour en avoir été un. Il parle de la charge de travail, de la tentation de produire toujours davantage sans se soucier des risques sanitaires, de la pression exercée sur les agriculteurs. J'écrivais plus haut que certaines digressions étaient inutiles, certes, mais d'autres sont très instructives et permettent de contextualiser le roman, de l'ancrer en terre bretonne rurale. Parce que la Bretagne est également très présente. La Bretagne terrienne, celle des Monts d'Arrée, celles des paysans et des ouvriers, notamment les mengleusiers : des mineurs d'ardoisières bretonnes, profession et activité que personnellement j'ignorais qu'elles existassent dans la région.

Ensuite, l'intrigue ne se laisse pas dévoiler aisément, il faut que l'équipe de Macciali bosse dur pour que nous puissions comprendre comment toutes leurs pistes se rejoignent et pourquoi. Très bien mené, suspense, très bien conservé jusqu'au bout.

Et enfin, le capitaine Macciali et son équipe qui détonnent dans le monde du polar. Macciali est marié et père de famille, heureux et équilibré. Aucun membre de son équipe ne souffre de dépression, de trouble suicidaire. Bref, tout va bien, et ce n'est pas courant dans le monde du roman policier.

Voilà, du moins bon et du bon dans ce roman publié dans la collection Empreintes de Ouest France, que je vous invite à découvrir.

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La philosophe, le chien et le mariage

Publié le par Yv

La philosophe, le chien et le mariage, Barbara Stock, Paquet, 2022 (traduit par Philippe Nihoul)

Hipparchia vécut en gros de 346 à 280 avant notre ère, en Grèce. Fille d'une bonne famille riche, prête à marier, elle a déjà été refusée par plusieurs prétendants parce que la belle prétend réfléchir, philosopher et, outrage suprême se mêler des conversations qui, si elles ne parlent pas étoffes et tenue de maison, sont strictement réservées aux hommes. La voici qui arrive à Athènes pour rencontrer et épouser si affinités Kallios.

"- Plus de 65 000 personnes vivent à Athènes. Étrangers inclus.

- Sans compter les femmes et les esclaves, je suppose ?

- Évidemment... On ne compte pas les chevaux non plus." (p.64/65)

Elle y retrouve Métroclès, son frère, qui étudie la philosophie. Elle-même, grande lectrice de Socrate, Aristote, et curieuse, use de subterfuges pour aller écouter Cratès qui a renoncé à toute possession et philosophe dans les rues, pauvrement vêtu. Il est à la fois la risée des uns et le penseur des autres, prônant une vie simple, que la valeur d'un homme ou d'une femme ne se mesure pas à ses richesses. Bref, un philosophe cynique, de l'école de Diogène. C'est Cratès qui est réputé être le père du stoïcisme bien aidé par Hipparchia.

Excellent cet album qui met la philosophie à la portée de tous, qui la rend attrayante et qui la fait drôlement résonner et raisonner dans notre monde actuel. Cratès et Hipparchia seraient taxés de décroissants voire d'intégriste écologistes et féministes par certains, de nos jours. Et sans doute, si leurs idées avaient été davantage suivies, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Ils enseignent le minimalisme, s'opposent aux classes sociales, sont féministes, contre les normes et les conventions, pour le respect de la nature...

J'aime beaucoup le format de la BD, le ton général qui n'hésite pas à mettre de la légèreté, de l'humour, le propos bien évidemment et le dessin que je qualifierais de naïf qui est en grande partie responsable de l'attractivité de l'ouvrage, du fait que l'on y entre aisément et que l'on y reste. Un album à mettre entre toutes les mains, surtout celles des plus matérialistes d'entre nous, qui peut se lire à tous les âges.

Barbara Stock est néerlandaise et a reçu un prix en 2009 que je ne résiste pas à nommer tant le nom est beau : le Stripschappijs.

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Épaulard

Publié le par Yv

Épaulard, Thierry Brun, Jigal polar, 2022

Épaulard c'est son nom lorsqu'elle travaille en tant qu'agent privé de protection rapprochée. Efficace, professionnelle reconnue et exigeante. Tellement bien réputée que certains tentent de l'embaucher hors son employeur habituel. Elle accepte un contrat très bien payé : convoyer jusqu'en Italie la femme d'un puissant homme d'affaires et leurs deux fillettes. Au détour d'un virage, après sept heures de route, c'est l'attentat, seule Épaulard est vivante. Diagnostic réservé. Pronostic vital engagé.

Quelques mois plus tard, Épaulard redevenue Béatrice s'isole dans un village du centre de la France. Elle n'a plus goût à rien et veut se faire oublier. Elle fait la connaissance et se lie avec le curé local, Pôl.

Certains romans dits classiques ou de littérature blanche lorgnent vers le noir ou ont une intrigue plus ou moins policière pour ossature. Rarement le contraire. Et pourtant, Thierry Brun écrit là un roman noir qui flirte avec la littérature blanche. Pas ou peu d'action. Sauf le départ, très tendu même avec la sécurité autour d'un homme d'affaires. C'est détaillé, précis. La tension ne retombe pas, à chaque page, que dis-je, à chaque phrase on s'attend à un événement dramatique. Puis, il y a bien sûr le contrat qui finit mal et de nouveau une tension quasi insoutenable.

Ensuite, Thierry Brun écrit un roman sur cette femme blessée dans sa chair et dans son esprit, en proie aux doutes, à la remise en question. Le traumatisme, la culpabilité la rongent. Toujours en alerte, jamais en repos total, jamais en confiance, Béatrice ne se laisse pas aller. Elle s'interroge en permanence, scrute, scanne son entourage mais aussi les gens qu'elle rencontre. Son esprit et sa vigilance ne sont jamais au repos. Elle tente de se faire oublier, de s'oublier pour mieux repartir si tant est que cela lui soit possible. Pôl, le curé, la pousse dans ses retranchements, la force à se révéler. C'est le portrait en profondeur d'une femme qui souffre et qui sent une menace qui rôde sans pour autant parvenir à la définir.

Saisissant et noir. Sombre avec des touches lumineuses. Tendu même dans ce petit village d'où le danger semble très lointain. Une écriture belle et sèche, réaliste et qui va au plus court, qui sait néanmoins aller au plus profond des sentiments et des questionnements. Bref, encore, un excellent choix éditorial, on ne le dira jamais assez.

"Légère brise. Un moment de douceur. Il dure le temps d'une respiration ou d'une soirée comme elle les aime, au printemps, quand le soleil rougit l'horizon, que ses feux étirent les ombres.

Debout contre la rambarde de la terrasse, au dernier étage du Negresco, face à la mer, Béatrice laisse s'étioler un éblouissement, le même que dans ses souvenirs, des images d'un grenier, forteresse et solitude, dans la poussière et le toiles d'araignée, fils d'or qui troublaient son reflet dans le vieux miroir en pied." (p. 9)

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À force d'encaisser

Publié le par Yv

À force d'encaisser, Marion Chemin, Ouest France, 2022

Martin Mesnil est un travailleur précaire volontaire. Fidèle de l'agence Astus Interim qui lui propose, par l'intermédiaire d'Anne-Cécile un peu amoureuse de lui, des postes divers et variés. Cette fois-ci, il accepte une mission au magasin bio Feelbee de Fleury-sur-Orne, près de Caen.

Après un accueil chaleureux et des messages positif sur le bio, le sens de la vie décroissante, etc etc, Martin sent bien que l'ambiance n'est pas aussi idyllique que promise. Surtout lorsque le corps de la directrice est retrouvé un matin sur le parking, sans doute agressée dans la nuit.

Martin Mesnil, à l'instar du Poulpe Gabriel Lecouvreur ou de Léo Tanguy, est un personnage d'une collection créée par Marion Chemin et Jean-Noël Levavasseur et qui sévit en Normandie. Travailleur intérimaire, curieux, il se retrouve mêlé à des histoires dans ses différents postes. Père divorcé, un garçon de 18 ans et une fille de 13 ans, sa femme vit désormais avec Louis-Vivien riche héritier d'un haras. Si ces caractéristiques collent aux héros de polars, ainsi que son attrait pour le Muscadet -moi qui vis en plein cœur de ce vignoble, je ne l'apprécie que peu, mais ne suis pas contre des envois de bouteilles par un viticulteur qui saura me convaincre que j'ai tort-, il détonne par ses goûts musicaux axés sur la -beurk- variété des années 80. Mais où va le polar si les héros n'écoutent plus de rock n'roll ?

Ceci étant dit, l'enquête est menée tranquillement, davantage portée sur les pratiques de la grande distribution, le management pas toujours très humain, les conditions de travail harassantes et les clients pas toujours très compréhensifs. Martin, doucement, pose des questions aux uns et aux autres, et comme il inspire confiance, les confidences arrivent. Puis recoupant toutes les informations, il sait conclure, appeler William l'ami intime, accessoirement flic.

C'est le premier de la série avec Martin Mesnil que je lis et je l'ai trouvé très agréable, plaisant, humain. Autant dire que lire les autres me semble une excellente idée.

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