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Cuba Libre

Publié le par Yv

Cuba Libre, Nick Stone, Folio, 2015 (Gallimard, 2013, traduit par Samuel Todd)

2008, Miami, Eldon Burns, l'ancien patron de Max Mingus lorsqu'il était policier est assassiné dans la salle de sport désaffectée que le vieil homme continuait à ouvrir quotidiennement. Puis, c'est le tour de Joe Liston, l'ex-coéquipier de Max d'être tué. Sous le choc, Max est contraint de se mettre à la recherche de celle qu'on présente comme l'instigatrice de ces crimes, Vanetta Brown, ancienne militante des droits civiques, accusée de meurtre et réfugiée à Cuba depuis quarante ans.

Troisième et ultime tome des aventures de Max Mingus, après l'excellent Tonton Clarinette et le décevant Voodoo Land. Ce Cuba Libre est entre les deux et nettement plus proche de Tonton Clarinette que de l'autre. J'évoque tout de suite les choses qui m'ont déplu et je pourrai dire ensuite tout le bien que je pense de ce polar. Tout d'abord, il est un peu long et la cavale de Max obligé de quitter La Havane avec Benny, un prostitué est très longue, trop longue. Dans cette même partie, on ajoute que Benny parle -beaucoup- avec l'accent cubain censément reproduit par des mots mal orthographiés qui alourdissent le texte et la lecture ("Qui est le Noir qui est mort ? Il ont dit qué loui esse exilio americano"), et beaucoup de propos sont tenus et écrits en espagnol sans traduction... dur pour un lecteur qui a fait allemand en seconde langue.

Ceci dit, je retrouve tout ce qui m'avait plu dans le premier tome : Max Mingus semble à la dérive et ne comprend pas tout ce qui se passe, il est plongé dans un monde qui n'est pas le sien. Lui le type qui a toujours vécu à Miami se retrouve à Cuba, dans un pays pauvre, avec des gens en grande difficultés. Peu de voitures ou des épaves, du marché noir, des logements et des hôpitaux insalubres, de la prostitution... Une police omniprésente ce qui n'arrange pas le travail de Max. Et Haïti qui le hante toujours, qui est en lui depuis Tonton Clarinette et présente dans le livre, avec ses rituels vaudous eux-aussi présents tout au long de la trilogie.

Puis Max ne parvient pas à relier la mort de Joe avec sa recherche de Vanetta Brown et ce qu'il trouve à Cuba l'embrouille encore davantage. Bref, le mélange de tout cela donne un polar particulièrement réussi, avec un personnage principal et un contexte marquants, de ceux que l'on conseille et prête : mon exemplaire de Tonton Clarinette est revenu à la maison après quelques années d'errance ici ou là...

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Buffalo Runner

Publié le par Yv

Buffalo Runner, Tiburce Oger, Rue de Sèvres, 2015

"Qui suis-je ? Ed Fisher, un buffalo runner ! Avec mes gars on en tuait tellement... On manquait plus de cartouches que de bisons. Quelques milliers de chasseurs, vingt millions de buffalos, même les Indiens étaient impuissants devant nos fusils. Personne ne pouvait rien contre la déferlante d'immigrants et nous n'étions que la première salve. Mais ça, on l'a compris beaucoup plus tard." (4ème de couverture)

Ed Fisher est un vieil homme qui sauve une jeune femme d'une attaque brutale dans laquelle son père et son frère sont morts. La nuit, en se préparant à affronter le reste de la bande d'agresseurs, Ed Fisher raconte sa vie à Mary. Et sa vie, c'est celle de la conquête de l'Ouest. Repousser toujours plus loin les habitants d'origine, les différentes tribus d'Indiens. Pour cela, tuer leur source de nourriture, les troupeaux de bisons et soudoyer les chefs à coup d'alcools ou perpétrer des massacres contre ceux qu'ils soupçonnent de se rebeller en tuant hommes, femmes et enfants.

C'est toute l'histoire des États-Unis au XIX° siècle que raconte et dessine Tiburce Oger : violence, conquête, guerre civile, naissance des grosses fortunes... C'est aussi de cette partie que s'empareront les scénaristes d’Hollywood pour forger la stature du cow-boy, longtemps montré comme le libérateur et le civilisé, mythe que le bédéiste met en pièces comme il a pu l'être dans certains films d'Hollywood après la grande période des westerns dits classiques. C'est un bel album assez violent comme l'histoire ou les histoires qu'il narre.

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Ça coince ! (60)

Publié le par Yv

Regarde le vent, Marie-Virginie Dru, Albin Michel, 2023

"Au lendemain de la mort de sa grand-mère, tandis qu'elle feuillette de vieux albums de famille, Camille se met en tête de retracer la lignée de ses aïeules, des femmes libres et extravagantes... Chaque nuit, au fil de sa plume, elle puise son inspiration dans ce passé triste et joyeux, exhume des secrets bien gardés et fait revivre quatre générations d'amoureuses qui n'ont pas hésité à braver les interdits de leur temps." (4ème de couverture)

Bon, je me dis, un roman où l'on parle de plusieurs générations de femmes qui ont toutes aspiré à une certaine liberté et qui ont transmis cela en héritage à leurs filles, ça doit être pas mal. J'en ai déjà lus de très bons dans le genre. Mais là, je ne m'y retrouve pas. Le ton sans doute. Le style sûrement. Enfin rien ne m'accroche et mon esprit caracole hors du livre, si bien que lorsqu'il daigne y revenir, je confonds Henriette, Odette et Annette, je ne sais plus laquelle est la grand-mère la bi ou la trisaïeule... Heureusement, la narratrice, c'est Camille, là ça va.

Dans un bouquin, j'aime qu'on me surprenne, par l'histoire ou la manière de la raconter, par l'écriture. Dans ce livre de Marie-Virginie Dru, tout me semble un peu attendu, même les "secrets bien gardés" qui de fait ne peuvent que l'être sinon, ils ne seraient plus secrets ; c'est aussi cela qui ne me sied point, des facilités, des expressions toutes faites... Bref, pas pour moi.

La cure, Cécile David-Weill, Odile Jacob, 2023

"Christine, chef et chroniqueuse gastronomique décide d'aller perdre du poids dans une clinique au sud de l'Espagne. Sur place, elle rencontre trois femmes et un homme.

Leurs destins vont s'entrelacer et les événements s'enchaîner, nous entraînant au cœur d'un centre de remise en forme, pour y découvrir dans les moindres détails, souvent hilarants, le déroulement d'une cure." (4ème de couverture)

J'avoue, en recevant ce livre, m'être posé la question : "Mais pourquoi à moi ?" Erreur de destinataire ou volonté de faire découvrir ? Je penche évidemment pour la seconde hypothèse, mais ça ne fonctionne pas, et la question se fait de plus en plus insistante. Dès le début, dès les premières pages, je sens, je sais que ça ne sera pas un livre pour moi. Et la suite confirme cette impression. Plus j'avance plus je me désintéresse des personnages et de leurs petites histoires qui, contrairement au résumé, ne me font pas rire. De même, je ne trouve aucun intérêt à l'écriture de Cécile David-Weill que je trouve fade, plate avec pas mal d'expressions toutes faites et pas de surprise. Tant pis..., mais un roman qui débute par ces phrases me fait craindre l'endormissement : "A l'évidence, Dieu n'était pas sectaire. Sinon, se serait-il manifesté en de telles circonstances ? Pourtant, quelques jours avant d'aboutir à cette conclusion, Christine fulminait : pourquoi avait-il fallu qu'elle attende l'instant du départ pour se rendre compte que son idée était absurde, qu'elle n'avait aucune envie de jeûner, et surtout pas en compagnie de Brigitte qu'elle connaissait somme toute assez mal et dont les grands airs l'horripilaient déjà !" (p.15)

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Un croque-mort à côté de ses pompes

Publié le par Yv

Un croque-mort à côté de ses pompes, Bruno Dinant, F. Deville, 2022

Patrick Delvaux perd en quelques jours, son boulot aux pompes funèbres, sa femme et sa maison puisqu'elle appartient à Mme Delvaux. Il s'ennuie dans sa colocation prise en urgence avec un type pas très recommandable, du genre très attiré par les armes et l'extrême droite.

Pour combler ses mornes journées et le manque de cadavres de son ancien job, il décide de tuer quelqu'un au hasard. Mais attention, pas un crime crapuleux, non un crime mûrement réfléchi auquel les flics ne le rattacheront jamais. Sauf qu'une jeune inspectrice a de sérieux doutes.

Très bien ce roman policier, bien qu'un peu long sur la fin lorsque chaque intervenant redonne son avis et explique à sa sauce les événements passés, ce qui fait très répétitif. Mais bon, je ne boude pas le plaisir que j'ai pris à suivre cette partie d'échecs entre le meurtrier et la flicque. Chacun avance ses pièces en pensant tuer le jeu, mais ils sont tous les deux coriaces et joueurs.

La prouesse de Bruno Dinant est de nous rendre le meurtrier sympathique, au moins au début, et d'avoir presque envie de le voir se sortir de cette situation dans laquelle il s'est mis tout seul. Parfois, je me raisonnais et me disais que je ne pouvais pas éprouver ce genre de chose pour ce gars qui a tué au hasard. Et puis, je lui trouvai plein de circonstances excusantes notamment le profil de la victime et cette envie de jouer au plus fin avec la police. Le principe n'est pas nouveau, c'est celui-ci qu'ont exploité les créateurs et scénaristes de Columbo, mais l'auteur a rajouté une relation de séduction-répulsion entre les deux protagonistes et du décalage, de l'humour noir fort bienvenus. Parfois dans les situations qui ne tournent comme le souhaite Patrick Delvaux, parfois dans les dialogues ou expressions, dans la tournure des phrases.

Et puis, le tout est bien mené et même si l'on connaît le coupable, ses motivations -c'est lui le narrateur à la première personne-, on n'est pas à l'abri de surprises et rebondissements, car on ne sait pas comment agit Andréa Dumont, l'inspectrice. Et elle est fine, acérée, joueuse et redoutable. A peine 400 pages de coups bas, de coups durs pour que le lecteur ne relâche jamais son attention, jusqu'au bout du bout.

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Le regard du hérisson

Publié le par Yv

Le regard du hérisson, Caroline Madjar, Auteurs du monde, 2023

Paris, quartier des Batignolles, déjà deux femmes assassinées, atrocement mutilées. La commissaire Mandrot et le lieutenant Barrot ne trouvent aucune piste, aucun indice malgré une obstination et un travail acharné. Le tueur est habile et machiavélique.

Léon, l'épicier et Hélène la nouvelle libraire sont aux aguets et soupçonnent que le tueur est du quartier. La Vieille, une voisine d'Hélène passe son temps à surveiller et à médire. Lorsqu'un troisième meurtre survient, Hélène se retrouve directement impliquée.

Un thriller qui tient en haleine bien qu'il eût profité avantageusement d'une cure d'amaigrissement : certaines descriptions, rappels de situation, répétitions auraient pu être évitées ou coupées. Ceux qui me lisent diront que c'est chez moi un leitmotiv, mais oui, je trouve que beaucoup de romans qui passent entre mes mains sont trop longs, comme si nécessité était de faire des volumes de 300 pages ou davantage. Mais que nenni, sachez messieurs mesdames les autrices auteurs éditrices éditeurs que 200 pages peuvent nous suffire pour peu qu'elles soient bien menées.

Bien menée, c'est le cas de cette histoire qui nous ballade entre Paris, Londres et l'île d'Yeu. Une héroïne libraire attachante et touchante et des flics en seconds rôles pas mal non plus, notamment la commissaire Mandrot. Tout le monde peut être à un moment ou un autre soupçonné, même si en retenant les indices que Caroline Madjar sème dans ces pages, on peut avoir une idée fixe sur un nom qui pourrait bien s'avérer être celui du tueur. Malgré cela, l'intrigue tient bien et la construction du roman, classique, un coup dans la tête du tueur, puis dans celle d'Hélène et dans celle des flics, donne une ossature solide.

Caroline Madjar, journaliste et DJ à ses heures, écrit-là si je ne me trompe point, son premier roman. Une récidive de sa part ferait de nouveau de moi l'un de ses prochains heureux lecteurs

Et pour rester dans le quartier, une chanson que j'aime bien

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Est-Ouest

Publié le par Yv

Est-Ouest, Pierre Christin, Philippe Aymond, Dupuis, 2018

Pierre Christin, scénariste de bande dessinée a beaucoup voyagé. Du grand ouest américain aux terres lointaines de l'ex-URSS, chose assez rare en pleine guerre froide.

Il raconte ses voyages et ses rencontres avec des gens qui deviendront des piliers de la BD : Jean-Claude Mézières qu'il a connu pendant la guerre, caché dans les caves pendant les bombardements et avec lequel il collaborera pour Valérian et Laureline, Enki Bilal et Jean Giraud...

Après la vie de René Goscinny, pas banale, racontée par Catel, en voici une autre tout aussi particulière. D'ailleurs les deux se sont croisés, au magazine Pilote, dont Goscinny est le co-fondateur. Ce dernier donnera des conseils à Pierre Christin pour écrire des scénarios de bande dessinée.

Pierre Christin, né en 1938, fait son premier voyage aux États-Unis en 1965 pour aller enseigner le surréalisme à l'Université de Salt Lake City. Il découvre la vie américaine, loin, très loin de celle qu'il vivait en France, sous le général de Gaulle : presse muselée, télé aux ordres... Mai 68 n'était pas encore passé par là. Puis, ce sera l'est, l'ex-URSS, encore un autre monde.

J'aime bien cet album au dessin assez classique, réaliste. Il raconte la différence de vie entre l'ouest et l'est et l'Europe au milieu. C'est une partie de la seconde moitié du XX° siècle qui y est racontée, vue par les yeux de Pierre Christin, forcément subjective, mais qui, je trouve colle assez bien aux images qu'on peut en avoir. Et c'est aussi la naissance d'un parcours artistique avec ses collaborations nombreuses et fructueuses qui donneront des séries et des albums qui ont marqué la bande dessinée. Jugez un peu, des albums créés avec Mézières, Goetzinger, Ferrandez, Bilal, Tardi, Ceppi, Boucq, Balez et Aymond bien sûr.

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Le roman des Goscinny

Publié le par Yv

Le roman des Goscinny. Naissance d'un Gaulois, Catel, Grasset, 2019

Lorsque Anne Goscinny demande à Catel de faire le portrait de son père en BD, celle-ci refuse d'abord, puisque elle, son truc, ce sont les biographies de femmes : Kiki de Montparnasse, Olympe de Gouges, Alice Guy ou Joséphine Baker... Mais fascinée par la vie de René Goscinny, elle trouve un subterfuge pour écrire cet album qui parle d'abord de Anne Goscinny, l'écrivaine... qui raconte son père.

J'aime beaucoup Catel et notamment ses ouvrages cités plus haut. J'ai donc aimé retrouver son trait pour montrer une vie peu ordinaire, celle de l'un des plus grands scénaristes de la BD franco-belge, si ce n'est le plus grand. Lucky Luke, Astérix et Obélix, Iznogoud, Le petit Nicolas, pour parler des plus connus, c'est lui. Des grands classiques de la bande dessinée. Mais avant d'arriver à la notoriété et au succès, il a galéré René Goscinny. Né en France en 1926. Enfance en Argentine, sa famille pour beaucoup morte dans les camps pendant la guerre. Il sait qu'il veut faire un métier rigolo, mais dans les années 40/50, la BD n'est pas encore ce qu'elle est devenue, ce n'est pas un métier en vue. Sans jamais se départir d'une bonne humeur et d'humour, le jeune René dessine d'abord et propose ses dessins à divers journaux. La suite, je vous laisse la découvrir dans ce bel album biographique. Catel reproduit dedans des dessins de Goscinny, des caricatures, ses premières BD avec Dick Dick's un détective maladroit...

Pari réussi, haut la main pour la première biographie dessinée de ce grand scénariste de BD décédé en 1977, une sorte de mise en abîme, signée Catel avec la complicité de Anne Goscinny, qui préface et raconte.

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Journal inquiet d'Istanbul

Publié le par Yv

Journal inquiet d'Istanbul, volume 1, Ersin Karabulut, Dargaud, 2022 (traduit par Didier Pasamonik)

Ersin Karabulut naît à Istanbul au début des années 80, de parents instituteurs, ce qui ne garantit pas l'aisance financière. Son père réalise de petites peintures pour boucler les fins de mois. C'est peut-être de le voir dessiner qui donne l'envie à Ersin de devenir dessinateur.

Mais en Turquie, il n'est pas bien vu de faire du dessin surtout si celui-ci égratigne le pouvoir. Le père d'Ersin lui conseille de faire des études d'ingénieur et de laisser tomber le dessin. Ersin obéit quelque temps, puis n'en peut plus et se dirige vers le dessin et la bande dessinée.

C'est un album biographique qui décrit les envies, les doutes, les peurs de l'auteur et celles de ses proches, le pays qui change, qui, après avoir été une démocratie tend de plus en plus vers un pouvoir autoritaire et religieux. Lorsque Recep Erdogan est caricaturé en animal sur des couvertures de journaux satiriques, il les attaque et même s'il perd ses premiers procès, la censure est quand même proche.

Ersin Karabulut dessine ses jeunes années, avec tout ce que cela suppose de faits pas glorieux, de situations adolescentes pas flatteuses. C'est drôle, parce qu'il n'hésite pas à se moquer de lui-même et que le dessin parfois un peu naïf renforce l'humour. Mais paradoxalement, le même dessin renforce également la tension lorsque la situation devient plus tragique.

Bref, Ersin Karabulut est un auteur de BD à suivre, je l'ai déjà lu grâce à Contes ordinaires d'une société résignée, un recueil de nouvelles futuristes et Jusqu'ici tout allait bien..., une critique virulente du capitalisme et du repli sur soi. Et ce Journal inquiet d'Istanbul est un premier tome, qui devrait donc, logiquement voir des suites.

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Que celui qui n'a jamais tué me jette la première pierre

Publié le par Yv

Que celui qui n'a jamais tué me jette la première pierre, Vincent Baguian, Plon, 2023

Victor Baunard est médecin généraliste à La Ciotat. Outre son travail qui lui prend beaucoup de temps, il s'est donné pour mission de débarrasser le monde de ceux qui font le mal autour d'eux, impunément. A sept ans, il pousse sa mère dans les escaliers, c'est sa prise de conscience de son rôle dans la société. Mais des assassinats à répétition dans un même entourage peuvent attirer quelques soupçons susceptibles de remonter jusqu'à la maréchaussée.

Vincent Baguian est chanteur et auteur, il a notamment écrit des chansons pour quelques grands noms de la variété française : Zazie, Florent Pagny (beurk... personne n'est parfait)... Il a le verbe aisé et son roman fait la part belle à la belle langue : Victor Baunard qui a les mêmes initiales que l'auteur et qui est le narrateur, s'exprime avec beaucoup d'élégance dont il use également dans ses rapports aux notables de La Ciotat auxquels très vite sa réputation de bon médecin l'a acoquiné. Il cache bien son secret, évidemment, puisque tout son art est de faire passer les morts pour des accidents ou des morts naturelles.

Le roman est plaisant, use avec pas mal de brio d'humour noir, d'ironie. Il nous met dans la tête d'un psychopathe qui se sent une âme de justicier. On a le droit à ses délires de réactionnaire lorsqu'il parle de la jeunesse actuelle, à ses justifications pour ses meurtres qui œuvrent parfois pour le bien commun mais aussi pour son confort personnel. Pas mal donc, mais un peu long, je l'avoue j'ai passé quelques paragraphes mais toujours pour revenir au texte avec l'envie de connaître la fin de l'histoire.

Bref, un roman qui fait passer de bons moments -ce qui est un compliment, car ce n'est pas toujours le cas-, un peu comme une chanson qu'il aurait écrite pour Zazie ou autre (pas Florent Pagny, là ce serait une torture) que l'on écouterait volontiers et puis on passerait à une autre sans regrets ni forcément envie ou non-envie de la réécouter.

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