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Le fric ou l'éternité

Publié le par Yv

Le fric ou l'éternité, Paul Chazen Jigal polar, 2022

C'est un peu par hasard que Socrate est devenu tueur à gages. Et lorsqu'il rencontre Nino, après les soirées arrosées et les estomacs remplis de pâtes aux accompagnements aussi divers qu'alléchants, icelui lui cause de La Famille. Qui aurait besoin de ses services. Rémunérés, grassement et missions préparées. Aucune improvisation. Mais tueur, n'est pas un métier comme un autre et la gamberge peut venir tourmenter quelque peu.

Très court roman de Paul Chazen, son premier. Un tueur arrivé là par hasard qui se pose des questions sur son avenir et sur ses actes, ce n'est pas courant : "J'étais sûr de rien, ça c'est sûr. Je ne savais même pas comment je pourrais faire un truc pareil... J'avais même pas l'idée de ce que ça voulait dire, tuer un mec. Putain, flinguer un type, ça s'improvise pas, quand même..." (p.39)

Et ça marche bien, aucun temps mort, des rencontres pas banales, comme quoi le hasard n'existe peut-être pas et le destin met sur sa route les personnes qu'il faut au moment où il faut... Un langage oral, le narrateur, c'est Socrate qui raconte ses rencontres, ses doutes... Une bande-son pas mal -notée à la fin, bonne idée- et des titres de chapitres longs et énigmatiques "A une certaine distance, la dépouille du scarabée ressemble au scarabée lui-même" (p.23). Des références et des emprunts à différents genres. C'est très bien fait et cette lecture se fait vite d'une part parce que le livre est court et d'autre part, et c'est la raison la plus forte, parce que l'on a très envie d'en connaître l'issue. Happy or not happy end ?

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Paris se lève

Publié le par Yv

Paris se lève, Armand Delpierre, Plon, 2022

Pierre-Louis Madec dit PLM est muté de Brest à Paris, dans le commissariat de La Défense. Le lieutenant est plus ou moins bien accueilli par ses collègues, mais le meurtre d'une sexagénaire et le viol d'une jeune femme accaparent l'équipe entière et PLM entre dans le bain sans temps d'adaptation. On est en janvier 2015, la menace semble être partout, et bientôt deux frères attaquent Charlie Hebdo au nom de leur religion et la France est sous le choc. Il faut néanmoins continuer les enquêtes dans une ambiance lourde et une surcharge de travail considérable pour les forces de l'ordre.

Ah, quel dommage que ce roman policier soit si gros, si délayé, si bavard ! Quel dommage parce qu'il est bourré de qualités, mais Armand Delpierre se perd et me perd dans des détails superflus qui ne servent ni l'action, ni les personnages ni le contexte si anxiogène. Presque 500 pages pour un roman qui eût été excellent avec une cure d'amaigrissement.

Une fois cela dit, abordons les points positifs et il y en a plein. L'auteur a le bon goût de ne pas faire de ses flics des antihéros stéréotypés, ils sont réalistes, et se fondraient aisément dans notre entourage. Ils ont leurs problèmes mais n'en sont point accablés, ils cherchent à travailler le mieux possible et font souvent l'impossible. Et l'on sent dans leurs histoires, dans les enquêtes qu'ils mènent, dans les victimes et les témoins qu'ils rencontrent que l'auteur s'est documenté et qu'il a voulu coller au plus près de la réalité.

Il y a aussi le contexte, celui des attentats contre Charlie Hebdo et de la traque des frères Kouachi qui alimenta les journaux, des Français -même ceux qui n'aiment pas particulièrement le journal visé- qui ont réagi en masse.

Les intrigues tiennent la route et même si nous, lecteurs, avons un peu d'avance sur les policiers, le plaisir n'en est pas gâché. Bref, du très bon et du moins bon dans ce premier roman, très largement fréquentable.

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Chaplin contre John Edgar Hoover

Publié le par Yv

Chaplin contre John Edgar Hoover, Laurent Seksik, David François, Rue de Sèvres, 2022

1929, après des succès incroyables, une renommée mondiale, Charlie Chaplin n'a plus goût à faire des films. La Dépression de cette année-là, les millions de pauvres et de chômeurs ne l'incitent pas à la bonne humeur.

Puis, l'envie revient, grâce à Paulette Goddard qui jouera dans Les temps modernes et Le dictateur. Mais Chaplin s'est fait un ennemi puissant John Edgar Hoover qui essaie de l'attaquer sur son penchant pour les jeunes femmes et sur ses sympathies communistes supposées.

Dernier tome du triptyque de David François au dessin et Laurent Seksik au scénario, après, Chaplin en Amérique et Chaplin prince d'Hollywood, qui montre les attaques dont fut victime Charles Chaplin, certes, mais aussi, ses doutes et son envie de toujours se surpasser. Chaplin eut une vie mouvementée, de sa naissance dans une famille très pauvre à sa réussite. Il aima les femmes, jeunes, ce qui déplaisait. Il fut aussi interdit de rentrer aux États-Unis pendant vingt ans entre 1952 et 1972, Hoover était parvenu à ses fins.

Comme pour les deux volumes précédents, l'album est très bon. Il installe les contextes de l'entre-deux guerre, puis la guerre et le maccarthysme et y fait évoluer Chaplin et ses amis. Le dessin virevolte toujours, même si Chaplin fait des films lourds et durs, aux messages profonds. Voilà qui clôt de belle manière ce triptyque consacré à l'un des plus grands si ce n'est le plus grand du cinéma international. Charlot se regarde encore et toujours et pour l'avoir testé récemment avec des enfants, ça marche comme avec nous à leur âge.

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L'Arsène Lupin des galetas

Publié le par Yv

L'Arsène Lupin des galetas. La vie fantastique de Raoul Saccorotti cambrioleur anar en gants blancs, Phil Casoar, Ed. du Cerf, 2022

Grenoble années 30, un mystérieux cambrioleur qui ne visite que les galetas traverse la ville de part en part, monte les étages de nombreux immeuble et fait main basse sur divers objets parfois précieux, d'autres fois moins. La police ne parvient pas à arrêter celui que la presse appellera bientôt L'Arsène Lupin des galetas.

Arsène, c'est Raoul Saccorotti, réfugié italien du début de la décennie, anarchiste, antifasciste, rusé, élégant et généreux, car il redistribue ce qu'il vole aux pauvres et notamment à ses compatriotes émigrés en France : "Au pied de la Bastille de Grenoble commence la montée Chalemont qui grimpe abruptement vers l'ancien couvent de Sainte-Marie-d'en-Haut. Ce raidillon était alors flanqué de bicoques délabrées, dont les fenêtres garnies de linge à sécher donnaient un petit air de Naples à ce coin perdu de Grenoble. Derrière les façades lépreuses, des familles pauvres venues pour la plupart de la ville de Corato, au Sud de l'Italie, s’entassaient dans des taudis aux murs patinés de crasse. Dans la cour, les ménagères frottaient leur lessive dans une bassine sur une planche à linge. De gros rats couraient dans les rigoles du tout-à-l'égout qui serpentait en pleine air à travers courettes et allées nauséabondes. En haut de la montée, le couvent, dont les religieuses avaient été expulsées en 1905, abritait des familles italiennes logées par la ville, avec pour seul point d'eau la fontaine de la cour." (p.62)

Une vie pas banale que celle de Raoul Saccorotti. De sa naissance à sa mort, il vécut mille vies, plus qu'il n'en faut pour faire une série de films à succès. Et là, chacun dirait que les scénaristes ont des idées folles. Phil Casoar a fait un travail de dingue pour rassembler les documents (lettres, photos; articles de presse...), rencontrer des témoins, et condenser tout cela dans un livre -épais certes- passionnant. Et c'est la vie d'un homme "qui épouse les chaos du siècle" : "des bas-fonds de Gênes aux cimes des Alpes, des ruelles de Ménilmontant aux ramblas de Barcelone, des cachots de prison aux camps d'internement, sans oublier la colonie de confinement des îles Tremiti" (4ème de couverture) et sans oublier non plus les rues et les greniers de Grenoble, début de l'enquête de l'auteur. C'est passionnant, on lit aussi les bouleversements du siècle et les peurs, les haines resurgir lorsque la tension monte dans la société.

Il a de la classe Raoul. On est admiratif, on regrette presque de ne pas l'avoir connu. Phil Casoar fait vivre son héros comme personne. Une biographie originale pour un homme qui ne l'était pas moins.

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Keith Haring. Le street art ou la vie

Publié le par Yv

Keith Haring. Le street art ou la vie, Paolo Parisi, Hugo BD, 2022 (traduit par Laurent Laget)

Keith Haring naît à Kutztown en Pennsylvanie, en 1958. Il est initié au dessin par son père, très tôt. Pas très féru d'école, il quitte la Pennsylvanie pour New York à 20 ans et découvre la ville de Basquiat, Warhol... Une ville en pleine cure d'austérité pour tenter d'éviter la faillite, et une ville où la création est omniprésente. Les années 80, les années Reagan sont riches en contestations et le street art commence à fleurir. Mais ce sont aussi les années sida, maladie de laquelle Keith Haring décède en 1990.

On connaît tous les dessins de Keith Haring, ses bonshommes aux simples contours et très colorés qui dansent et son radiant baby, sa signature. Ça paraît facile, simple et très mercantile tant on les voit sur tous les supports. Cet album biographique reprend tout depuis le début, et laisse la parole à l'artiste qui s'est exprimé sur les murs et sur divers supports toujours dans l'idée que l'art soit le plus accessible possible au plus grand nombre. Pour lui, les produits dérivés, T-shirts, tasses, ... ne sont que des moyens de transmettre son art le plus largement possible.

Ce roman graphique de Paolo Parisi est explosif de couleurs : uniquement du rose, du jaune, du bleu, du noir et du blanc. Il montre les artistes au travail, la vie dans le New York des années 80, dans le monde homosexuel et la difficulté de s'exprimer sur les murs dans  l'Amérique puritaine et réactionnaire de Reagan. Très bien fait, comme le précédent sur Banksy ; une série intelligente pour tous qui permet de mieux connaître les artistes du street art.

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Looking for Banksy

Publié le par Yv

Looking for Banksy. La légende du street art, Francesco Matteuzzi, Marco Maraggi, Hugo BD, 2022 (traduit par Laurent Laget)

Claire filme Adam qui tague un mur de Londres lorsque les policiers arrivent et les arrêtent tous les deux. Ils écopent de travaux d'intérêt général : nettoyer les graffitis des murs de la ville.

Ils mettent à profit ce temps pour peaufiner l'envie de Claire de créer une chaîne sur le street art et parlent de l'un des plus célèbres artistes du genre, Banksy.

Très bien ce roman graphique qui fait remonter le street art à l'art rupestre -même s'il n'y avait pas de rue- car cet art "est un dialogue avec l'environnement immédiat. Autrement dit, l’œuvre est créée spécialement pour le lieu où elle est placée." (p.13)

Puis les auteurs expliquent la démarche de Banksy depuis sa première œuvre à Bristol en 1999. Et évoquent les diverses et nombreuses recherches pour savoir qui se cache sous ce nom. Est-ce un homme ? Une femme ? Un collectif ? Les auteurs inclinant vers cette dernière option, sans vouloir le savoir, de peur de démystification et de déception. On connaît tous une œuvre de Banksy, sans forcément connaître son parcours et en cela, la BD est intéressante, car elle replace les œuvres dans les contextes socio-politiques et leur redonnent leur sens initial.

Très bon album qui parle d'art, ce n'est pas si fréquent, et qui est à la portée de tous.

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Qui est l'extrémiste ?

Publié le par Yv

Qui est l'extrémiste ?, Pierre-André Taguieff, Intervalles, 2022

"La notion d'extrémisme est une notion confuse. Censée permettre l'élaboration d'une classification ou d'une cartographie des forces politiques, elle fonctionne surtout comme une forme de diabolisation de l'adversaire. Ceux qui recourent à ce terme polémique négligent souvent de définir précisément ce qu'ils considèrent comme l'expression du Mal absolu. Pour éviter les amalgames, il faut donc commencer par dissocier, dans le discours politique, les réflexes idéologiques des menaces objectives.

Les individus, les groupes ou les mouvements qu'on qualifie d'extrémistes font le plus souvent l'objet d'enquêtes idéologiquement orientées, dénuées de valeur scientifique. La volonté de stigmatiser et de dénoncer chasse alors celle de décrire, d'expliquer et de comprendre." (4ème de couverture)

J’arrive totalement vierge dans cet essai, je ne connais pas l’auteur, qui, renseignements pris, ne fait pas l’unanimité, s’est déjà retrouvé affublé de pas mal de petits noms et a suscité quelques polémiques. J’ai pris ce livre parce que l’extrémisme d’une manière générale m’intéresse, allant comme beaucoup de gauchistes taper sur l'extrême droite, mais il est vrai que depuis quelques années je me pose la question de ce qu'on peut mettre dans ces deux mots : il me semble que le RN tout repoussoir, repoussant et émétique qu'il soit n'est quand même pas tout à fait la même chose que certains groupes qui n'hésitent pas à faire le salut nazi et prônent la disparition de tous ceux qui ne sont pas blancs chrétiens hétérosexuels. Voilà donc un livre qui va venir alimenter ma réflexion.

Je ne suis pas en accord avec tout ce qu'écrit l'auteur, tapant beaucoup sur la gauche, dans un discours que l'on entend pas mal en ce moment : "le RN n'est pas vraiment d'extrême droite alors que LFI est d'extrême gauche". Néanmoins, sans avoir ni ses connaissances, ni ses capacités, en simple lecteur, j’ai trouvé ce livre intéressant parce qu'il m'oblige à réfléchir, à sortir des schémas tout tracés, de la pensée quasi-unique qu'on entend dans tous les médias. Et déjà des questions essentielles :

- Qu’est ce que l’extrême droite ou gauche ?

- Qui décide de placer untel ou untel à l’extrême, ou est la frontière entre la droite et l’extrême droite ?

L'extrémiste est défini comme quelqu'un qui peut recourir à la violence pour imposer ses idées. Est-ce que les partis politiques qu'on place chez nous aux extrêmes sont prêts à le faire ou se coulent-ils dans le moule de la démocratie, laissant aux électeurs le soin de choisir ?

Pierre-André Taguieff parle aussi beaucoup des mots que l’on entend désormais beaucoup : ultra droite, droite modérée, islam modéré, extrême droite, droite extrême, fachosphère, néonazisme, néofascisme… Ils englobent souvent des tas de choses et de pensées, mais permettent surtout de classer, de mettre des étiquettes, d'aller au plus pressé et de faire appel à une certaine paresse intellectuelle. Puis, il évoque aussi tous les extrémismes (religieux -pas mal de chapitres sur l'islam-, politiques...), et chacun doit se poser la question s’il ne l’est pas dans certains domaines.

Encore une fois, je ne suis pas en accord avec tout ce qu'écrit l'auteur -mon côté gauchiste sûrement-, mais revenir au sens des mots, à leur poids, à leurs représentations me paraît essentiel. Purger des médias des expressions qui ne signifient plus rien, dans lesquelles il faut sans cesse rajouter des superlatifs, et tant pis si le RN -pas plus que LFI- ne peut plus être qualifié de parti extrémiste, ce qu'il faut ce sont des débats d'idées et non pas des invectives.

Avec cet essai PA Taguieff pourrait soulever d'autres petits noms à son égard, il n'est pas tendre avec certains collègues, son livre est dérangeant et pose de nombreuses questions qui, je le crois, vont me titiller quelques temps.

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Tu sais qui

Publié le par Yv

Tu sais qui, Jakub Szamalek, Métailié, 2022 (traduit par Kamil Barbarski)

Julita est une jeune journaliste qui s'ennuie, contrainte d'écrire des articles trash sur des célébrités ou des placements de produits. le site pour lequel elle travaille est payé au nombre de clics des internautes.

Aussi lorsqu'une star de la télévision polonaise, un présentateur vedette, meurt dans un accident de la route qui pose question -sauf aux policiers-, Julita décide d'enquêter. Mais ses recherches dérangent, et elle est très vite la cible d'un mystérieux correspondant et par ricochet de beaucoup d'internautes sur les réseaux sociaux. Julita s'accroche et découvre la profondeur des nouvelles technologies et les risques que prennent leurs utilisateurs.

Voilà un thriller original qui se déroule dans le monde des réseaux sociaux et autres sites Internet. ce qui pourrait paraître abscons est bien expliqué et fait franchement peur. Après la lecture, on hésite à ouvrir son mobile, son ordinateur, absolument pas sécurisés. Même si l'on dit que l'on n'a rien à cacher, il n'empêche que nos coordonnées bancaires, nos historiques de recherches, parfois nos photos, nos textos, nos courriels, nos appels, tout cela est piratable, écoutable, sensible. Bref, un bon polar pour se faire peur.

Il commence doucement, très doucement, histoire de bien placer le décor et, Jakub Szamalek qui n'hésite pas à faire des digressions, à décrire des faits qui ne sont pas directement liés aux personnages principaux et à leurs actions, le fait avec pas mal d'humour : "Le labrador fit ce qu'il avait à faire et, content de lui, se mit à gratter la pelouse déjà mal en point. Son propriétaire sortit un sac plastique de sa poche, s'accroupit, mais en voyant de près l'ampleur du défi qui se présentait à lui, il capitula. Il vérifia aux alentours que personne ne le voyait, puis il rangea le sac et tira sur la laisse, s'éloignant au plus vite des lieux du crime." (p.113)

Puis, la tension monte crescendo lorsque Julita sent que l'accident n’en est pas un et qu'après avoir publié un article, elle est menacée. Là, L'auteur mène son roman habilement, nous cachant à nous aussi lecteurs, l'identité du harceleur, peut-être coupable d'un meurtre. Il nous plonge dans les arcanes du World Wide Web, nous expliquant sa genèse et pourquoi il est dangereux de s'y promener sans sécurité. Si quelques passages peuvent sembler obscurs, il suffit de les passer un peu plus vite sans souci, mais ce serait se priver de l'explication assez claire du romancier. icelui brosse un portrait de son pays très intéressant : l'entrée dans l'Union Européenne fut un grand pas et un bouleversement, mais elle n'a pas tout réglé. Les systèmes judiciaire et politique sont corrompus, les classes moyennes ont du mal à se loger dans Varsovie et à vivre correctement. Le travail ne court pas les rues et lorsqu'on en a, il faut se contenter de bas salaires. Bref, la Pologne comme d'autres pays européens souffre.

Pour revenir à l'intrigue policière, elle est haletante et tient jusqu'au bout sans problème et il vaut mieux puisque ce tire est le premier d'une Trilogie du Dark Net prévue par Jakub Szamalek. Ça commence très bien et très fort, j'attends la suite.

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Merry men

Publié le par Yv

Merry men. Souvenirs d'une jeunesse écossaise, Chanouga, Paquet, 2022

Librement inspiré du livre Merry men de Robert Louis Stevenson, cette bande dessinée parle de la jeunesse de l'écrivain lorsque son père souhaitait qu'il fût, comme tous les hommes de la famille, bâtisseur de tours et particulièrement de phares, et que le jeune homme ne rêvait que d'écriture. Alors que Robert Louis fréquentait les bas quartiers d’Édimbourg, en 1870, son père l'envoya sur l'île d'Erraid puis sur l’Îlot de Dhu Heartach assister à la construction du phare et enfin s'intéresser au métier. Contre toute attente, le jeune homme se plaît a Erraid, et en tire un récit.

Je ne connais pas le livre de Robert Louis Stevenson, pas plus que je ne savais qu'il était issu d'une famille de bâtisseurs de phares, en fait, je ne connaissais quasiment rien sur lui. Cet album parle de sa jeunesse et de la naissance de son inspiration. Il est très beau, des pages presque muettes parfois, et des dessins sublimes qui font la part belle aux paysages sauvages de l'île d'Erraid et ces fameux Merry men, des rochers découpés proches de la côte, tranchants et qu'un bateau ne peut passer sans risque d'y échouer. Des pages aux tons ocres, d'autres tendant vers le vert montrent, outre la nature, ce que l'homme bâtit dans des conditions dantesques et ce à quoi l'écrivain pense en voyant l'un et l'autre.

La couverture représente bien ce qu'est l’ouvrage, les couleurs, la part de la nature sauvage, de l’œuvre humaine et de l'homme qui contemple. Chanouga réalise un album admirable, de ceux que l'on rouvre régulièrement, juste par plaisir.

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