Le vieux qui lisait des romans d'amour

Le vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepulveda, Métailié, 1992
El Idilio est un village d'Amazonie dans lequel arrive un jour en pirogue, le cadavre d'un "gringo" blond. Le maire, surnommé "La Limace" accuse les Indiens (les "Shuars") de l'avoir tué. Heureusement pour eux, le vieil Antonio José Bolivar Proano affirme qu'il a été tué par un félin. Un peu plus tard, un second cadavre apparait tué de la même manière. S'ouvre alors une chasse au félin tueur, emmenée par La limace et le vieil Antonio. Entre temps, Antonio aura raconté sa jeunesse, son mariage avec Dolores Encarnacion del Santisimo Sacramento Estupinan Otavalo (ça en jette, un nom pareil !) et sa vie avec les Shuars.
Lorsque j'ai lu et chroniqué mon premier Sepulveda (L'ombre de ce que nous avons été), j'ai eu quelques remarques du style : "comment, tu n'as pas encore lu Le vieux qui lisait des romans d'amour ?" J'ai donc filé vite et droit vers la bibliothèque municipale et l'ai emprunté. Et je reconnais bien volontiers et humblement que j'étais passé à côté d'un très bon roman et d'un auteur intéressant avec une imagination fertile. Il crée des situations et des personnages attirants qui nous entraînent dans leur monde. Par moments, dans ce roman, je me suis cru au temps de Christophe Colomb, par d'autres revenus en des temps plus modernes. On ne sait plus trop à quelle époque on est et ce sentiment est étrangement très agréable. Sepulveda est un vrai raconteur d'histoires qui sait, en outre, placer adroitement des arguments bien sentis sur la démocratie, le respect de la nature et des animaux, la tolérance entre les peuples et l'acceptation des différences.