Le sang visible du vitrier

Le sang visible du vitrier, James Noël, Ed. Vents d'ailleurs, 2010
"Poète-vitrier, [...] James Noël est considéré aujourd'hui comme une voix majeure de la littérature haïtienne. Ses poèmes sont dits et mis en musique par des interprètes de renom." (4ème de couverture)
La poésie n'est pas le domaine de la littérature que je comprends le plus. Néanmoins, j'ai tenté le partenariat B.O.B/Vents d'ailleurs pour parfaire ma culture poétique. Les poèmes de James Noël sont durs et tendres, à la fois violents et sensuels. Il y est beaucoup question du sang, de la mer, de seins, d'amour, de femmes. James Noël alterne les textes rapides, les textes plus longs, accouple des mots forts et des mots doux, certains poèmes commencent dans une ambiance légère pour se finir dans une violence extrême, parfois d'un simple mot.
Quelques uns sont très abscons pour le simple lecteur-néophyte en poésie que je suis. D'autres me parlent plus, celui qui suit par exemple, assez sensuel :
L'étoile d'une plaie
je veille sur ton visage
comme la lune tire sa révérence à la terre
pour couver une étoile
dans un grand trou noir
mes doigts sous ton corsage
activent un incendie
qui met en cause la vaporisation des mers
je t'aime pour la forme
pour l'immensité du bleu
condensé en ta raison pubienne
je veille sur ton visage
comme la lueur éprouvée
de l'étoile d'une plaie
qui m'invite à lécher les nuages
les prenant pour des lits censurés
sensuellement
mouillant la terre
Voilà donc un exemple tiré d'un recueil renfermant des poésies très diverses, qui me touchent plus ou moins mais qui ne laissent pas indifférent. Pour une "critique" plus approfondie, j'ai demandé à un ami très amateur de poésie de lire et de me dire ce qu'il en pensait. Voici ses impressions :
"Sa prose sanguinolente s’écorche, s’accroche d’elle-même ! Pourtant sa dimension amoureuse ne passe pas à travers la vitre, c'est-à-dire entre lui et ses lecteurs ! Au début on lit avec intérêt, son énergie nous séduit. Ses envolées lyriques, des images violentes (le rouge prédomine) d’amour et de dégout se superposent, la réalité s’écarte vers l’immatériel !
Ensuite le ¨Je¨ s’impose de façon autoritaire, au fur et à mesure notre lecture perd de son intensité, cela peut être par la répétition des mots et des rythmes ! En vérité je consens avoir sauté quelques pages ! Pour m’épargner de la monotonie qui pointait son nez !
Peut être faudrait lire un second recueil de poésie. En fait le lecteur attend au détour de la page un J .NOEL qui fasse tomber ses défenses, (ou un principe d’écriture c’est selon) qu’il puisse moins incarner et plus suggérer car du talent il en a ! A la prochaine lecture ?"
Raphael