Le mec de la tombe d'à côté

Le mec de la tombe d'à côté, Katarina Mazetti, Éd. Gaïa, 2009 (traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus)..,
Désirée est une jeune veuve qui vient régulièrement sur la tombe de son mari. Benny fleurit la tombe d'à côté, celle de ses parents. Ils se sourient, se plaisent et c'est l'histoire de la passion très improbable entre ces deux amants, lui agriculteur un peu rustre et elle, citadine et responsable du rayon jeunesse de la bibliothèque de la ville.
Plus de 400 critiques sur Babelio et d'autres sur d'autres sites, Libfly par exemple, c'est dire si j'arrive après tout le monde sur ce bouquin. Et quasiment toutes positives. Bon, j'avoue que je n'étais pas partant mais comme il était sur la liste du club de lecteurs de la bibliothèque, disponible et pas trop long, je l'ai emprunté. Ça commence plutôt bien, rythme enlevé, léger et beaucoup d'humour. J'aime beaucoup les deux points de vue sur un même événement qui créent dès le début un décalage entre Désirée et Benny et qui apportent une touche d'humour supplémentaire. La scène du premier anniversaire et des cadeaux choisis au hasard m'a fait rire, surtout la suite, l'usage fait de ces présents :
"Au rez-de-chaussée, il avait acheté des boucles d'oreilles Mickey, un savon en forme de papillon et un collant turquoise Au premier, un ballon rouge et brillant, une affiche avec la silhouette noire d'un couple d'amoureux main dans la main dans un coquillage géant en route au-dessus de la mer vers le coucher du soleil, et une casquette aussi épouvantable que la sienne, mais sans LES FORESTIERS écrit dessus. Dans le dernier paquet, il y avait un harmonica." (p.61)
"Puis je me suis complètement déshabillée, j'ai mis les boucles d'oreilles Mickey et le collant turquoise [...] Ensuite, j'ai passé la soirée entière dans cet accoutrement à essayer d'apprendre Coupons, coupons l'avoine à l'harmonica en laissant les pensées divaguer à leur guise. Pour finir, je suis allée prendre un long bain chaud, j'ai joué avec le ballon rouge dans l'eau et je me suis caressée avec le savon-papillon. J'ai connu des anniversaires plus mornes !" (p.67/68)
Léger, très léger au départ, un peu plus lourd sur la seconde moitié, un bouquin qui se lit vite, très vite et doit s'oublier aussi rapidement. Pas désagréable, mais bourré de clichés sur le paysan rustre, un peu limité, obligé d'arrêter ses études pour reprendre la ferme familiale, qui aime le sport, la bière -et si possible les deux en même temps-, qui ne vit que par son travail qui lui demande 15 heures par jour et sur la jeune femme citadine, grande lectrice (alors que lui ne lit que le journal) qui est arrivée à ce poste de responsable à force de travail et d'initiatives heureuses. Déjà vu, déjà lu, déjà entendu. Et la passion dévorante entre deux êtres totalement aux antipodes n'est pas non plus une nouveauté !
Si je reprends mes adjectifs : léger, drôle, pas désagréable, bien construit, c'est pas mal, mais me restera en tête (au moins quelques heures) une histoire banale sur des thèmes et des caractères archi éculés qui évolue exactement comme on pense qu'elle va le faire ; aucune originalité !
Conclusion : Ouais, bof !