Le manuel du serial killer

Le manuel du serial killer, Frédéric Mars, Éd. Hachette, 2013
Thomas Harris est un jeune homme, étudiant à Harvard, bénéficiant d'une bourse pour étudier, car très bon élève, mais orphelin depuis le jour de ses dix ans : ses parents se sont noyés lors d'une balade en barque. Une série de meurtres d'enfants qui convulsent, perdent leur sang se produit à Boston, comme dix ans auparavant. Thomas, étudiant renfermé et notoirement amateur de romans policiers, est amené à s'y intéresser par la directrice de la section littérature, qui le lui conseille pour valider sa thèse. Un binôme est créé avec une étudiante, qui étrangement porte le même nom de famille que lui, Sophie Harris.
Je veux rester très léger dans mon résumé, ne dévoiler aucun des rebondissements du livre, et des rebondissements, il y en a légion. Plus que dans deux ou trois thrillers réunis parfois. Jusqu'à quasiment l'ultime ligne. Un roman qui commence très fort par l'agonie d'une première petite victime, pas détaillée, donc très supportable (dans un roman uniquement bien sûr) ; l'hémoglobine n'est d'ailleurs pas le fond de commerce de ce livre ; Frédéric Mars suggère, décrit mais laisse l'imagination du lecteur faire son oeuvre. C'est très bien, drôlement bien mené et maîtrisé et si l'on sent au cours de l'histoire que certains détails ne collent pas ou si même on peut se sentir un peu perdu (ce qui a été mon cas assez régulièrement), c'est pour mieux servir le dénouement et l'explication finale. Les personnages sont assez complexes pour tenir la route jusqu'au bout, Thomas est un jeune homme coincé, phobique : "Je ne pratique mes incursions hors de Cabot, jusqu'au réfectoire de l'autre côté de la grande pelouse du Quad, qu'aux heures les plus creuses. Je vais jusqu'à utiliser mes jumelles pour scruter le réfectoire illuminé et dénombrer les étudiants qui s'y restaurent. A plus de dix occupants, je renonce. A moins, je m'y aventure, non sans d'infinies précautions." (p.100). Tous les autres, les seconds rôles peuvent à tout moment être des "amis" de Thomas ou des suspects, à chacun leur tour.
Voilà pour tout le bien que je pense de ce bouquin, mais je dois dire que si je l'ai trouvé très bon, je l'ai aussi trouvé long et bavard. Les à-côtés, les débuts de chapitre ralentissent le rythme et ne sont pas particulièrement indispensables au bon déroulement de l'histoire. Ils peuvent avoir plusieurs fonctions :
- grossir le bouquin (462 pages) ? Inutile à mes yeux, un thriller ne peut avoir que 300 pages et ne pas lésiner sur la qualité.
- faire des effets de style ? Le thriller n'est pas le genre le plus littéraire qui soit (d'ailleurs F. Mars le dit lui-même dans son roman), et l'auteur à l'écriture agréable, fluide ne fait pas montre ici d'un style qui ferait passer ses apartés pour des petits bijoux littéraires inévitables.
J'avoue donc ici avoir lu pas mal de pages en diagonale pour ne pas rater l'intrigue, mais pour ne pas m'appesantir sur des considérations moins captivantes.
L'expérience néanmoins reste positive car F. Mars sait jouer avec nos nerfs, avec nos pensées. Il les dirige puis les emmène vers d'autres pistes pour les embarquer encore totalement ailleurs. Du grand thriller -un peu trop délayé pour moi-, qui ne se lâche pas tant qu'on a pas la fin mot de l'histoire.
On en parle sur Babelio,
Merci Inès et Gilles Paris
Géraldine 07/04/2013 20:56
Yv 09/04/2013 09:01
Gwenaelle 03/04/2013 18:49
Yv 04/04/2013 17:38
Liliba 03/04/2013 15:10
Yv 03/04/2013 17:24
Stephie 03/04/2013 11:15
Yv 03/04/2013 14:10
Liliba 03/04/2013 08:51
Yv 03/04/2013 14:10
zazy 02/04/2013 21:51
Yv 03/04/2013 08:20
clara 02/04/2013 16:56
Yv 02/04/2013 17:06
Alex-Mot-à-Mots 02/04/2013 16:52
Yv 02/04/2013 17:05
keisha 02/04/2013 13:46
Yv 02/04/2013 16:29
La Pyrénéenne 02/04/2013 10:13
Yv 02/04/2013 16:29