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Frères de terroirs

Publié le par Yv

Frères de terroirs, Carnet de croqueurs, Jacques Ferrandez, Yves Camdeborde, Rue de Sèvres, 2014....

Jacques Ferrandez est un auteur de BD bien connu, pour ses adaptations de Camus ou ses Carnets d'Orient voire pour les excellents L'outremangeur et Le Mécano du vendredi en collaboration avec Fellag ; ça c'est juste la liste de ce que j'ai lu de lui. Il est aussi, d'après la préface de Sébastien Lapaque, un amateur des bonnes choses.

Yves Camdeborde est un cuisinier, un des pionniers de la bistronomie, passé chez des grands chefs, il a voulu mettre à la portée du plus grand nombre son talent et ses idées. Il est aussi connu pour avoir été juré dans l'émission Masterchef, que je ne regarde pas, mais je l'ai vu un midi sur Canal+, venir avec son panier et ses produits et j'avais bien aimé son discours. 

Les deux hommes se rencontrent et l'un emmène l'autre voir ses fournisseurs, parfois devenus des amis. Tous sont amoureux de leur métier, qu'ils soient vignerons, charcutiers, éleveurs, fromagers, maraîchers, couteliers, ... Comme le titre l'indique, c'est une BD Terroirs, alors il faut aimer le genre et aimer les propos qui vont avec : préférer manger et boire sain et local, respecter le rythme des saisons, aller sur les marchés ou directement aux producteurs plutôt que de passer par des intermédiaires, favoriser les produits biologiques, les pratiques saines. Moi, tout ça, ça me va, je le pratique autant que possible, même si je n'échappe pas à des passages au supermarché du coin, mais là encore, je privilégie le "petit" Super U (j'espère qu'avec cette pub, ils m'offriront des caddies gratuits) aux très grandes surfaces voisines dans lesquelles je me perds. Et même lorsque mes finances me permettent, je vais à la supérette bio, mais là, ça fait un intermédiaire qui prend de la marge, alors, pour les fruits et légumes, je vais voir les producteurs locaux (marché, ESAT, Centre de réinsertion, maraîcher et producteur de fruits).

Donc cette BD est faite pour moi ; à chaque fournisseur rencontré, je me disais qu'il fallait que je note l'adresse, notamment pour les viticulteurs bio, j'irai voir un jour où je passerai pas loin de chez eux (ou si l'un ou plusieurs d'entre eux veut me faire parvenir des bouteilles, je m'engage bien sûr, d'abord à les boire entre amis et ensuite à faire une chronique sur le blog -je tente, on ne sait jamais...). C'est une BD qui est à mettre dans la lignée de celle d'Etienne Davodeau, Les ignorants, mais là où lui parlait de la relation entre un viticulteur et un dessinateur de BD, Y. Camdeborde et J. Ferrandez parlent de nombreux producteurs, ce qui, parfois fait un peu décousu, un peu inventaire. Néanmoins, l'ouvrage m'a bien plus, parce qu'on sent tout le professionnalisme des gens qu'on y voit, tout l'amour qu'ils ont pour leur travail, le produit d'icelui et le partage de leur passion. Si l'on ajoute à cela le dessin de Jacques Ferrandez, réaliste, dans lequel il insère parfois des cases de ses carnets de croquis, les explications très simples mais complètes sur la manière de faire du vin, de chercher les truffes, de fabriquer un couteau (la coutellerie Perceval, installée à Thiers, de véritables artistes -je ne suis pas contre non plus, un couteau de poche, pliant, n'importe lequel, je suis très ouvert, contre un article sur le blog) ... et même des recettes de quelques protagonistes, eh bien ça fait un beau livre, mais en plus instructif. Un Tome 1 qui présente la collection Hiver et printemps, le tome 2 pour les saisons restantes suivra. Sincèrement, je pense qu'on peut se sortir de cette léthargie ou de cette crise en se bougeant et en bousculant ce que l'on veut nous imposer, notamment dans le système marchand. Les associations locales, les AMAP, les circuits courts, tout cela est à privilégier, d'abord parce que c'est meilleur, ensuite, parce que c'est bon pour le porte-monnaie : moins d'intermédiaires = moins cher et enfin parce que ça fait vivre des producteurs ou des artisans locaux donc moins d'impact sur la pollution. 

Tout cela m'a donné faim et soif et surtout envie d'aller chez Yves Camdeborde qui, dans sa cuisine, résume tout. Bon, ce coup-ci, je ne vais pas faire le coup de tenter une chronique contre un repas, mais Yves Camdeborde, sachez que si l'envie vous prenait d'inviter un autre Yves, je pourrais faire le voyage Nantes-Paris...

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S
Imagine le festin organisé par les éditions Rue de Sèvres pour la sortie. Tous les exploitants cités étaient là pour nous faire goûter leurs produits. Un régal !
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Y
<br /> <br /> Ils pourraient pas faire un lancement par chez moi ?<br /> <br /> <br /> <br />
L
Je partage et je pratique aussi, mais il est vrai que vendre en direct au même prix que les "exploiteurs" de la grande distribution m'agace toujours un peu ! Sans compter des trucs bizarre type<br /> ruche qui dit oui .. au siege social dans une region fiscalement plus ...comment dire...<br /> J'avais rencontré Jacques Ferrandez qui m'avait parlé de ce travail en cours l'an passé, il me semble que c'est une commande, ce qui n'enlevera rien à la qualité du bonhomme et du produit.<br /> Au fait, pour pinailler, l'autre bout du monde c'est aussi chez nous, Martinique, Guyane, Saint Pierre et Miquelon, nous fournissent des produits exotiques de chez nous.
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Y
<br /> <br /> Pinaille, pinaille, c'est très bien, d'autant plus que je suis en accord avec toi, je suis pour la consommation des produits locaux au maximum des possibilités, certains étant impossibles à<br /> trouver cultivés près de chez soi. Pour cette BD même si c'est une commande, il est très bien, dans l'ait du temps, dans l'esprit terroir<br /> <br /> <br /> <br />
V
une BD gastronomique? chouette, ça faisait longtemps !
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Y
<br /> <br /> Et il y aura un tome 2...<br /> <br /> <br /> <br />
O
Bonjour Yv<br /> Il y aurait beaucoup à dire sur les produits Bio et les autres. Sur mon marché, j'ai dégotté un légumier bio qui vends moins cher ses produits que ses voisins d'étal qui vendent cher leur<br /> production et vitupèrent contre les hypermarchés. Mais il faut aussi penser aux consommateurs qui ont un portemonnaie rétréci. Quant on pense que des légumiers qui font de la vente directe<br /> pratiquent des prix plus onéreux que les grandes surfaces, on se dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Critiquer négativement les légumes dits de saison qui sont d'importation, c'est un peu un<br /> combat d'arrière-garde. Des cerises du Chili à Noël, normal c'est l'été là-bas. Des tomates de France à Noël ce n'est pas normal ou alors elles sont produites dans d'étranges conditions.<br /> Jacques Ferrandez : je possède un très bel ouvrage dont les textes, des poèmes étaient signés Jean-Claude Izzo et les dessins de Ferrandez. Il s'agit de loin de tous rivages paru en 1997 aux<br /> éditions du Ricochet.<br /> Amitiés
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Y
<br /> <br /> Salut Paul, oh que oui, il y aurait beaucoup à dire. Effectivement lorsqu'un producteur vend plus cher qu'une grande surface alors qu'il n'a pas d'intermédiaire, je me pose aussi des questions.<br /> Quant au produit bio qui viennent de l'autre bout du monde, je ne vois pas bien l'utilité sauf si ce sont de sproduits que l'on ne trouvera jamais chez nous, par exemple des bananes ou noix de<br /> coco ou autre produit exotique.<br /> <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> <br /> <br />
A
En lisant ton billet je pensais forcément aux "ignorants" et puis j'ai vu que tu y faisais allusion. Je note cette BD qui ne pourra que me plaire. Citadine, j'ai la chance d'avoir un marché de<br /> petits producteurs près de chez moi toutes les semaines.
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Y
<br /> <br /> Oui, un lien évident avec Les ignorants, Camdeborde est un bon guide et Ferrandez un excellent dessinateur<br /> <br /> <br /> <br />
A
J'ai la chance d'avoir un jardinier qui me fournir régulièrement en produits de saisons, sinon je privilégie aussi les petits artisans locaux, à défaut d'être totalement bios ils pratiquent (comme<br /> ils disent) une agriculture "maîtrisée", j'ai la chance d''avoir des oeufs qui sont eux complètement bios (je connais les poules^^), et ça c''est une chance que tous les citadins ne peuvent pas se<br /> permettre car à Paris, oui je confirme le bio est excessivement cher, ciblé pour une clientèle favorisée... Cette BD "terroir" est à mettre entre toutes les mains ignorantes de ces chaînes qui font<br /> avant tout de la marge ! ;)
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Y
<br /> <br /> Le top est de faire avec ceux qu'on connaît et qui savent cultiver de manière raisonnée et dans la terre pas dans des serres dans des conditions parfois très étonnantes. Un retour au bon sens<br /> quoi<br /> <br /> <br /> <br />
C
Je ne peux qu'adhérer moi aussi à tout ça, mon cher Yves. D'autant que je savoure les produits de mon jardin (pommes de terre, échalotes, salade, radis, fruits, etc.)en plus des produits bios, si<br /> possible locaux, qu'il m'arrive d'acheter (bon, les cerises bio du Chili à Noël, oublions). Peut-être une "dimension" à retrouver pour qui le peut...<br /> Amitiés.
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Y
<br /> <br /> Salut Claude<br /> <br /> <br /> je suis un piètre jardinier, mais tant pis, le peu que je fais est bio aussi, et ce que j'achète en majorité. Ton commentaire me rappelle une discussion houleuse avec un producteur de légumes bio<br /> au discours agaçant : "le bio c'est forcément plus cher parce que je vends à des bobos", comme ça il nous mettait bien dans une case. Il s'est énervé lorsqu'il a vu qu'on n'y était pas puisqu'on<br /> refusait d'aheter ses carottes bio, bien sûr, importés de Sicile car les siennes étaient toutes vendues...<br /> <br /> <br /> Amicalement, et bon appétit<br /> <br /> <br /> <br />