Cette nuit, je l'ai vue

Cette nuit, je l'ai vue, Drago Jancar, Ed. Phébus, 2014 (traduit du slovène par Andrée Lück-Gaye).,
1937, Un officier de la cavalerie serbe, très bien noté est chargé par son commandant de donner des cours d'équitation à Véronika Zarnick, la femme de l'un de ses amis. Leur relation est au départ tendue, puis les deux deviennent amants. Il est muté, elle le suit. Puis le quitte et revient vivre avec son mari. En 1944, Véronika et Leo son mari disparaissent mystérieusement. La parole est donnée à des personnes de leur entourage qui éclairent alors leurs personnalités.
Un roman polyphonique que je ne comprends pas et qui m'ennuie. C'est long, bavard, le fait de passer d'un narrateur à un autre n'allège absolument pas la narration mais la rallonge par diverses répétitions de situations, de faits ou d'observations. L'auteur y revient sans cesse comme si son lecteur était atteint d'Alzheimer et qu'il fallait lui rappeler à chaque chapitre des bribes de la vie de Véronika et Leo. Ajoutons de longues pages au début sur l'art et la manière de s'occuper d'un cheval, de le monter. Bon, je n'ai rien contre les canassons, pourvu qu'ils ne soient pas dans mes lasagnes, mais je n'ai rien pour non plus, et je ne suis pas cavalier. Pourtant, j'ai essayé de me forcer, je me suis fait violence (pas trop quand même, le masochisme, très peu pour moi), mais je ne réussis point. On n'avance pas, on fait du surplace, et même rendu à la page 100, on n'en sait pas plus qu'au début. J'aurais pu espérer le beau portrait d'une femme libérée pour l'époque, sa perception de la société, l'image qu'elle renvoie aux autres, c'eut été intéressant, mais on saute d'un personnage à un autre et on n'apprend que très peu sur Véronika. Dommage. De même, on aurait pu s'attendre à un contexte historique fort, très présent, on est aux prémices de la seconde guerre mondiale dans une région particulièrement importante en ces années-là, or on en est loin, très loin. Double dommage.
Et puis ce titre ! Quelle horreur ! On dirait un titre de (mauvais) roman de gare ou de mauvais porno -dont le sous-titre serait "Coucou la voilà". Brrr, je fuis... Et pourtant ce roman à reçu le Prix du meilleur Livre étranger (cliquez dessus si vous voulez savoir ce qu'il en est de ce prix assez discret, créé en 1948). Décidément, je ne suis pas fait pour lire les livres récompensés (sauf si bien sûr l'ouvrage est dans mes goûts, alors dans ce cas uniquement, le Prix est justifié ; sans aucune mauvaise foi de ma part, il va sans dire..., ce que je disais récemment ici.)
Un point de vue très différent chez Itzamna, qui recense d'autres liens