Centaure

Centaure, Valéry Meynadier, Ed. Chèvre-feuille étoilée, 2010
Anne-Marie est victime d'un viol. Mathieu, son frère, son seul soutien, préfère qu'elle oublie et qu'elle vive avec cela enfoui en elle. Il minimise l'acte invoquant le nombre important des femmes violées : révéler le crime, pour lui, ne résoudrait rien. C'est alors que dans la personnalité d'Anne-Marie naît Centaure, la part d'elle qui n'admet pas, qui la pousse toujours plus loin, jusqu'à aller se prostituer à Cologne, en Allemagne.
Soyons franc, je n'ai pas acroché : je me suis perdu entre les multiples personnalités et la schizophrénie d'Anne-Marie, et n'ai pas été sensible à la manière de présenter les choses de la part de Valéry Meynadier. J'ai donc proposé à Madame Yv de lire ce livre et de me donner ses impressions que je vous livre ci-après :
C'est un livre très dur, qui parle d'un crime qui détruit la narratrice. Centaure grignote petit à petit Anne-Marie, qui se laisse mener jusque dans les bas-fonds de cette ville allemande. L'auteure a des propos très difficiles à lire et à supporter ; trop crus pour moi lorsque Centaure parle de ses expériences de prostituée, ils me mettent mal à l'aise. Par contre, lorsqu'Anne-Marie tente de se confier au psychiatre, les mots sont beaux, moins crus même s'ils expriment la même douleur :
"- J'ai la mémoire blanche, docteur Retbel. je ne veux pas me souvenir. J'ai eu la force de subir. Je n'aurai pas la force de me souvenir. Vous me condamnez si je rencontre le souvenir de cette souffrance.
C'est le prix de ta guérison Anne-Marie.
Alors, on ne veut pas guérir." (p.104)
En résumé, le livre balance entre la violence et la vulgarité de certains passages et la beauté d'autres phrases qui permet de reprendre son souffle. Livre pas facile d'accès mais qui délivre un vrai message et qui fait réfléchir sur la situation des femmes face à la violence des hommes.