Ça coince ! (16)

Les larmes de Spinoza, Pascal Commère, Éd. Le temps qu'il fait, 2009
Recueil de nouvelles dont le thème principal est l'écriture, la lecture et la rencontre d'autrui. Dit comme cela, ça tente. Le souci c'est que je n'ai jamais réussi à déchiffrer l'écriture de P. Commère, belle certes, travaillée, mais parfois alambiquée, elliptique, comme s'il s'adressait à des lecteurs avec qui il avait commencé une histoire qu'il continue ici. Il me manque des ficelles pour comprendre la profondeur des textes. En outre, dans certaines nouvelles, les narrateurs sont des enfants, quatorze ans et dix-sept ans, et le style littéraire adopté ne colle pas aux personnages qui s'expriment à la première personne du singulier : trop littéraire, trop travaillé. Je ne demande pas du tout que l'auteur écrive en langage texto, mais un minimum de correspondance entre la personne qui parle et la manière de le faire m'aurait davantage plu et n'aurait pas généré chez moi ce décalage total entre ce que je lisais et les images qui peuvent venir. On est dans un niveau de langage très recherché voire élitiste plutôt que dans du courant.
Dommage parce que le résumé me paraissait intéressant et pour ne rien vous cacher, j'avais prévu de faire une méchante blague du genre : Les larmes de Spinoza, à rapprocher d'un autre livre que j'ai déjà chroniqué, de JB Pouy, Spinoza encule Hegel (personnellement, j'aurais plutôt cru aux larmes de Hegel, mais bon...). Pas de très haut niveau, je le concède, mais mine de rien, je l'ai placée quand même.

Une saison à Venise, Wlodzimierz Odojewski, Les Allusifs, 2006 (Éd. A vue d'oeil, 2007), (traduit par Agnès Wisniewski et Charles Zaremba)
Marek est un garçon polonais d'une dizaine d'années en 1939. Il se prépare à partir à Venise avec sa mère pour un séjour. Mais la guerre se déclare et tous les projets tombent à l'eau, mais Marek a du mal à comprendre les raisons de l'annulation du voyage auquel il tenait tant. Sa destination pour l'été sera la maison de sa tante Weronika dans laquelle, les autres sœurs de sa mère viendront également ainsi que d'autres enfants.
Ce n'est pas un bouquin qui "coince" franchement, je l'ai lu jusqu'au bout, sans souci mais sans passion. Beaucoup de femmes se retrouvent dans cette maison de famille, se disputent, parlent s'occupent des enfants qui trouvent eux-mêmes plein d'activités. La guerre est en toile de fond, à peine esquissée au départ, puis un peu plus présente : tout est fait pour n'y point penser.
Le hic, c'est que rien n'est particulièrement original ou intéressant, ni les situations (sauf cette source qui surgit dans la cave), ni les personnages, ni l'écriture. Rien qui n'empêche d'apprécier sa lecture mais rien qui n'emporte mon adhésion. "Un roman simple et loufoque [...] d'une drôlerie jubilatoire" est-il écrit en quatrième de couverture. Manifestement, l'humour et la jubilation sont des notions très subjectives, je n'ai pas ri ni n'ai jubilé même intérieurement.