Vers l'aube

Vers l'aube, Dominic Cooper, Métailié, 2009 (traduit par Céline Schwaller)
Murdo Munro travaille dans les forêts de son île natale sur la côte ouest de l'Ecosse. Il s'est depuis longtemps résigné à sa solitude et à l'hostilité froide de sa femme, lorsque, le jour du mariage de sa fille, devant la perspective du face-à-face conjugal qui l'attend, il décide de brûler sa maison et de disparaître. (4ème de couverture). Commence alors un voyage pédestre à travers forêts et lacs, dans la crainte d'être rattrapé.
Le texte est lent, tout comme l'avancée de Murdo dans la nature écossaise. L'écriture est vraiment belle : elle décrit la nature, la flore et la faune. On a l'impression d'y être ! La description du personnage et de ses tourments intérieurs n'est pas en reste et l'on progresse dans la pensée de Murdo en même temps que lui. C'est le roman du désespoir d'un homme qui a été "contraint" de vivre une vie qu'il n'avait pas choisie et qui à l'aube de la soixantaine se pose la question de continuer ou d'arrêter de vivre, tout simplement. Murdo est attachant, on a tendance à le prendre un peu en pitié et à compatir à ses malheurs. Mon bémol viendrait d'une trop grande présence de descriptions des paysages qui n'ajoute rien à la qualité réelle du texte et qui, au contraire embrouille un peu : au bout d'un moment, on ne visualise plus. Les représentations des décors sont importantes dans ce livre, d'abord parce qu'elles le rythment et ensuite parce que la nature ouest écossaise est un vrai personnage, presque le plus important du roman. Mais il y a peut-être une légère surabondance. Ceci étant dit, que cela ne vous arrête pas car le texte (écrit en 1976) est poétique, profond et très beau