Out

Out, Natsuo Kirino, Ed. Seuil Thrillers, 2006 (original 1997, 587p)
Masako, Yoshié, Kuniko et Yayoi, quatre femmes japonaises travaillent de nuit dans une usine de paniers-repas. Elles font généralement équipe et s'entendent bien. Elles viennent d'horizons divers : origine sociale, âge, niveau d'études, ...Toutes ont en commun d'avoir vécu ou de vivre encore avec des maris qui les ignorent, les trompent ou les battent. Malgré tout, la vie routinière continue jusqu'au jour où l'une d'elles, lors d'une dispute conjugale plus intense que d'habitude, étrangle son mari. Elle demande alors de l'aide à ses amies de la fabrique de paniers-repas. Tout bascule soudain.
Roman qui commence paisiblement : l'auteure nous présente ces femmes, leurs vies non-enviables et la société japonaise, dans laquelle, il faut bien le dire, la femme n'a pour rôles que ceux de mère et de femme au foyer. Au fil de la lecture, j'ai appris qu'il est particulièrement difficile pour une japonaise d'être reconnue par son travail. Je croyais la société du Japon plus évoluée dans ce domaine, eh bien non, je me trompais lourdement. L'un des intérêts de ce livre est d'ailleurs de montrer cette face de la société japonaise.
L'autre intérêt consiste en la montée en puissance de l'intrigue : la relative tranquillité est bousculée lorsqu'intervient le meurtre et la participation collective à sa disparition. Le retournement de situation final, dans l'ultime partie, est particulièrement jubilatoire.
Malgré sa longueur (587 pages), je ne me suis jamais ennuyé, ni Alex, qui a fait le billet qui m'a donné envie de lire Out.