L'homme du lac

L'homme du lac, Arnaldur Indridason, Ed. Métailié noir, 2008
Un squelette lesté par un émetteur radio est retrouvé au fond d'un lac qui se vide, en Islande. Erlendur et ses équipiers Elinborg et Sigurdur Oli mènent l'enquête. Pour cela ils s'intéressent aux disparitions des années 60, non élucidées. Rapidement ils se forgent la conviction qu'il faut chercher vers les pays de l'ancien bloc de l'Est, communiste.
Je lisais récemment dans un Ouest-France (du 22/11/08) une interview d'Indridason expliquant que si les polars nordiques avaient en ce moment le vent en poupe c'était probablement parce les flics y étaient réalistes, humains et proches de nous. Il ajoute qu'il est pour lui inconcevable d'écrire une scène de poursuite de voitures ou d'une fusillade, simplement parce qu'en Islande, on ne s'y poursuit pas en voiture et que les policiers ne sont pas armés. J'avoue être tout à fait d'accord avec ce côté réaliste et humain des personnages des romans d'Indridason (ou Mankell entre autres), ce qui fait que j'apprécie beaucoup plus les polars nordiques que les polars étasuniens qui se ressemblent tous beaucoup.
Ma parenthèse étant faite, dans L'homme du lac, Indridason se sert de l'intrigue policière pour nous brosser un portrait peu flatteur de l'ex RDA dans les années 50/60 : une longue partie de ce roman y est consacrée, très bien documentée et très intéressante pour se faire une idée de ce qu'on vécu les habitants des anciens pays communistes. L'autre partie du roman consiste en la recherche de la vérité sur ce squelette. On retrouve avec grand plaisir les trois enquêteurs islandais englués dans leur propres soucis. Le dépaysement nordique n'est pas non plus étranger au plaisir que j'ai eu à suivre Erlendur et ses collègues.