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Rue du poirier de la perdrix

Publié le par Yv

Rue du poirier de la perdrix, Xavier Deutsch, Lamiroy, 2021

"Des hommes ont quitté Machebelle et Fompierre en vue de gagner Bourg-sous-l'Ointe. Sept militaires et dix civils. On franchit un pays de collines verdâtres, une rivière sur son pont, des terres de bocages et de vergers. La route est longue, elle devrait occuper dix jours. Pour quoi faire ? Tout va bien.

Le soir, un coup de feu craque. Il neige." (4ème de couverture)

Nouvelle parue dans la collection Opuscule et reçue par la poste, comme ce sera le cas pendant quelques mois avec mon abonnement.

Ce qui est bien avec ces nouvelles, c'est que l'on change d'auteur donc de style et de monde. Cette fois-ci, une époque indéterminée, un cortège mystérieux entre des villes et pour une mission qui ne le sont guère moins. Et l'on avance avec eux, doucement, jusqu'à ce coup de feu.

Une écriture, qui coule, qui décrit la lenteur de la marche, les paysages endormis sous la neige qui évoque sans s'appesantir : "Qu'est-ce qu'on avait ici ? Le groupe était compté : sept militaires et dix civils. Les civils venaient de Machebelle et Fompierre et ils avaient des valises et des souvenirs. Les souvenirs, ça ne pèse parfois pas lourd et, parfois, ça pèse lourd. Les militaires n'avaient pas de souvenirs. Ils remplissaient leur besogne. On leur disait de faire. C'était commode." (p.7)

C'est court. C'est beau. C'est parfois drôle ou décalé et d'autres fois, beaucoup moins. En quelques pages, Xavier Deutsch parvient à faire varier les sensations. Et je découvre avec ce texte ce romancier.

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Les cow-boys

Publié le par Yv

Les cow-boys, Xavier de Ridder, Lamiroy, 2021

La veille au soir, Ben a oublié de fermer la clôture et le lendemain, il est bien obligé de constater que Kratos, le taureau de son père s'est fait la belle. Denis, le père est fort mécontent, surtout lorsque le-dit Kratos est retrouvé sur le terrain de football du village, terrain abandonné des crampons, malgré une équipe en pleine progression, depuis une sombre affaire dans les vestiaires. Et ce qui reste de dirigeants du club d'imaginer un rodéo avec Kratos, payant histoire de renflouer un peu le club.

Le moins qu'on puisse dire c'est que l'imagination de Xavier de Ridder est sans limite. Qui aurait pu penser à un rodéo sur un terrain de football délaissé avec un taureau peu enclin à se laisser escalader, des petits escrocs opportunistes, un éleveur irascible et toute une galerie de personnages décalés ?

Voilà un récit fort drôle, vivement et joliment mené. Une nouvelle de la collection Opuscule qui fait partie de l'abonnement aux éditions Lamiroy mais qui peut s'acheter séparément. Je double le plaisir d'ouvrir ma boîte à lettres et d'y trouver ce petit recueil et l'ouvrant et le lisant d'un trait le sourire aux lèvres de bout en bout.

"Ben pensait avoir fermé la clôture. Il en était sûr. Et pourtant, elle bâillait mollement sur le pré vide. Le cadenas ouvert pendait au loquet. Aucun signe d'effraction, donc. Juste une preuve de plus dans le dossier que tenait son père, Denis, sur l'irresponsabilité chronique de son fils. Un exemple de plus qui viendrait appuyer là où ça faisait mal au cours de discussions à sens unique sur le fait qu'il n'était qu'un bon à rien." (p. 7)

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Les chiens de Pasvik

Publié le par Yv

Les chiens de Pasvik, Olivier Truc, Métailié, 2021

Des rennes norvégiens passent la frontière et passent en Russie. Sans doute chassés par des chiens errants russes ou attirés par le lichen abondant de l'autre côté parce qu'il n'y a quasiment plus de rennes en Russie. C'est l'incident diplomatique. La police des rennes, le commissariat de la frontière, les gardes-frontières, tout le monde s'en mêle. Klemet Nango, tout juste muté dans ce coin du grand nord, à Kirkenes proche de la rivière Pasvik enquête avec un nouvel équipier, un Finlandais avec lequel il ne s'entend pas, Nina Nansen a quitté la police des rennes. Son travail est de protéger les rennes et les éleveurs sami, de traquer les chiens errants, mais des mafieux russes, des trafiquants vont entrer dans le jeu le compliquant nettement.

Quelle drôle de roman noir qui part d'un fait qui, a priori, ne tiendra pas la route : le passage d'une cinquantaine de rennes norvégiens en Russie. Disons pour être plus clair, que le propos de départ n'est pas hyper captivant. Mais c'est sans compter avec le talent d'Olivier Truc, les personnalités de ses héros Klemet, Nina et Piera l'éleveur de rennes ainsi que des seconds rôles divers et nombreux. Ce qui paraissait être un événement anodin se transforme en vrai enjeu politique dans cette zone<; Les Sami, peuple nomade d'éleveurs de rennes a été séparé plusieurs fois depuis un siècle, par les divers conflits, un coup russes, un autre finlandais ou norvégiens. Ils sont dispersés dans ces trois pays et la zone dans laquelle travaille Klemet est la confluence des trois frontières, donc source de conflits internationaux et de revendications de territoires.

Comme dans les précédents romans sur la police des rennes, Olivier Truc, nous raconte le pays et le passé des Sami ainsi que leur présent, pas très réjouissant puisque comme beaucoup de peuples qui veulent vivre leurs traditions, il sont marginalisés. C'est très documenté et passionnant. et comme il enrobe tout cela avec des personnages attachants, tout passe mieux. Klemet semble aller mieux, mais il ne respire pas encore la joie de vivre, se posant moult questions sur ses origines sami et comment les faire vivre en lui et aux yeux des autres. S'il prend des décisions pas très heureuses dans sa vie personnelle, il est un flic intuitif et sûr qui sait s'imposer en cas de besoin.

C'est le quatrième tome de cette série originale et j'en ai lu deux, les deux premiers -le troisième, je ne sais pas pourquoi, je l'ai omis. Toujours aussi bon et instructif. Du roman noir social qui prend appui sur l'histoire des Sami, qui décrit des paysages quasi uniformément blancs et glacés, toujours aussi beaux.

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L'enfant ébranlé

Publié le par Yv

L'enfant ébranlé, Tang Xiao, Kana, 2020 (traduit et adapté par AN Nin)

Yang Hao, 10 ans, est un garçon éveillé, aux bons résultats scolaires, notamment en rédaction. A tel point qu'il est sélectionné pour le concours de rédaction des écoles. Il joue beaucoup avec son copain Huang Chuan.

Tout irait pour le mieux, si le père de Yang Hao ne lui manquait pas, obligé de travailler loin de la maison. aussi lorsqu'il rentre, Yang Hao est ravi, mais la réalité est parfois loin de l'idéalisation que crée l'absence.

Tang Xiao est né dans la province du Sichuan en Chine. Il est auteur de manhua (la bande dessinée chinoise), qui, contrairement au manga, se lit à l'occidentale... ou à la chinoise, c'est à dire de la gauche vers la droite.

Manhua donc ou roman graphique dirait-on désormais chez nous, puisque d'un gros format de presque 400 pages qui débute avec quelques planches en couleurs pour continuer et finir en noir et blanc. Il raconte le quotidien d'un garçonnet, quelques mois rythmés par l'école, le travail scolaire et les copains. C'est aussi la confrontation à la réalité du monde des adultes : le manque de travail, les disputes entre mari et femme, la maladie des plus âgés... Jusqu'ici protégé, Yang Hao va être le témoin direct de tout cela.

Très intéressante bande dessinée qui raconte l'enfance, même si je n'ai pas tout compris dans le dessin : le passage de la couleur au noir et blanc, des visages parfois sans traits ni yeux ni bouche, des parties de mah-jong un peu absconses... Mais ce n'est absolument pas un frein pour apprécier toute la tendresse, la bonté mais aussi la violence des sentiments bien rendus. Tang Xiao ne reste pas dans les cases, faisant parfois une page d'un seul dessin, d'autres pages étrangement découpées, le tout donnant un rythme certain.

Belle découverte qui peut être mise entre les mains d'enfants et d'adultes.

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Tarmac blues

Publié le par Yv

Tarmac blues, Gérard Carré, Jigal polar, 2021

Lorsque la femme de Léonard Delevigne, chef du BAND, les flics spécialisés dans le narco-djihadisme, est enlevée, enceinte prête à accoucher de jumeaux, et que l'on demande à Léonard de choisir entre sa femme, ses enfants et un gros trafiquant, il n'hésite pas, et, au mépris des règles, il fait tout pour sauver sa famille.

Lorsque Milovan Milosevic, le second de Léo son "presque frère" commence à comprendre la situation compliquée dans laquelle s'est mis Léo, lui, l'homme d'action, tient justement à agir.

De l'action, des rebondissements en pagaille, de la page 9 à la page 365, sans aucun temps mort. Lorsque, à certains moments, j'ai pu me dire "Cool, ça va finir pépère -mais bon, il reste quand même xx pages", eh bien, il y a un grain de sable ou un galet voire un rocher dans les rouages, un truc qui fait que pépère n'est pas présent, et que ce mot est absolument à bannir de cette recension.

C'est typiquement le genre de polar qui fait repousser l'heure du coucher, tant on se demande ce qu'il va arriver, à qui ? pourquoi ? qui va surgir au bon ou au mauvais moment selon qu'on est pour les flics ou pour les voyous ? Gérard Carré qui est également scénariste pour la télévision et le cinéma sait tenir un lecteur, à coups de courts chapitres qui alternent les narrateurs pas toujours aussi blancs ou noirs qu'ils voudraient le faire paraître.

Ce roman qui, mon cours résumé en est la preuve, commence avec des hommes, des flics expérimentés, révèle davantage le courage et la personnalité forte des femmes : flique, délinquante, victime, témoin... toutes portent ce polar et le font vivre. Elles ont pour beaucoup vécu la violence dans leur enfance : le Rwanda, être une jeune femme arabe en cité, agression d'un "beau-père"... mais elles gardent en elles une grande part d'humanité même lorsque la vie les teste durement.

Excellent polar donc, non dénué de touches d'humour qui fait passer des scènes assez dures ; le seul hic est qu'une fois commencé, on ne peut plus s'arrêter...

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L'île des morts

Publié le par Yv

L'île des morts, le roman d'un tableau, Jean Pichard, Ed. du Canoë, 2021

Arnold Böcklin (1827-1901) fut peintre. Son œuvre la plus connue est L'île des morts, les cinq versions peintes entre 1880 et 1886 dont l'une fut accrochée dans le Berghof, le "nid d'aigle" de Hitler. De sa Suisse natale à l'Italie où il mourut, le peintre arpenta l'Europe, se battit sur les barricades de Paris en 1848...

Franz Schensky (1871-1957) naquit sur Heligoland alors anglaise. Il fut photographe, passionné par son île natale qu'il photographia à de multiples reprises. Lorsqu'icelle devint allemande, il fut, comme beaucoup d’îliens, d'abord légèrement indifférent puis déporté dans un camp pendant la première guerre mondiale.

C'est un parallèle entre ces deux artistes et leur passion pour deux îles différentes que raconte Jean Pichard.

Un inculte comme moi ne saura pas, avant sa lecture qui sont ces deux hommes, même si le tableau représenté en bandeau -celui de Böcklin- semble connu, il en est même un autre, un autoportrait assez célèbre également : tapez le nom du peintre dans la barre de recherche, c'est souvent le premier qui se présente. Quant à Schensky, rien, ni même l'île d'Heligoland dont j'apprends à la fois l'existence et l'histoire.

Donc triple bon point pour ce roman qui se base sur ces réalités. Ce ne sont pas des biographies, le romancier prévenant qu'à part les peintre et photographe et date de leurs œuvres, tout est inventé. Mais la curiosité pousse le lecteur que je suis à chercher plus, donc à s'instruire.

L'idée de rapprocher ces deux artistes avec le fil rouge de l'île est intéressante et originale. Sans chichis ni recherche d'effets, Jean Pichard les invente, parle de leurs doutes, de leurs créations, de leur vie consacrée à leur art. C'est un peu autocentré, peu de cas est fait de leurs épouses ou compagnes, enfants... mais encore une fois, on est loin de la biographie, c'est davantage un roman de l'œuvre et comprendre comment chacun en est arrivé à la créer. C'est un livre facile d'accès qui, sous un thème qui peut paraître difficile, se lit vite et agréablement et procure la sensation d'en ressortir plus instruit. Que demander de plus ? Tout est là pour plaire. Les jeunes éditions du Canoë signent-là encore un très bon livre.

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Tiroir central

Publié le par Yv

Tiroir central, Sophie Coiffier, L'attente, 2021

"Comment atteindre le fondamental en partant du dérisoire, d'un fouillis inquiétant et familier ? [...] Les chapitres-dossiers de ce tiroir central exposent des repères qui font signe : découvrir un certain sens au désordre, s'y reconnaître, retrouver un passage, un endroit déjà connu et de là, enfin, tracer son chemin, singulier et multiple." (4ème de couverture)

Recueil de chroniques, de nouvelles ou de courts textes, liés plus ou moins au rangement, au déménagement et à son corollaire l'emménagement.

J'aime beaucoup. Tout. L'idée d'aller fouiller dans les espaces, les endroits dans lesquels on entrepose, on amasse et en ressortir la photo ou le texte qui fait remonter des souvenirs, des sensations, des réflexions : "Tu feuillètes l'album renfermant la collection des images Nestlé de ton grand-père Jean, datant de 1927, avec un brin de nostalgie : la moitié des animaux répertoriés sont en syncope mais Nestlé est toujours debout. C'est même une des plus grosses industries agroalimentaires du monde. Et devine quoi ? Son logo est un nid. What else ?" (p.14). L'écriture parfois poétique, directe, sans fioriture et très belle. Parfois des textes rapides aux phrases courtes, sèches et d'autres qui prennent leur temps au fil de longues phrases, très ponctuées, avec des jeux de répétitions, d'allitérations...

Je ne sais plus qui disait que l'écrivaine n'a pas forcément une vie plus riche qu'un autre, mais qu'elle a le talent de la raconter. Ces textes de Sophie Coiffier en sont l'exemple parfait. Quasiment rien de ce qu'elle raconte n'est extraordinaire, je me suis même remémoré quelques souvenirs personnels très proches. Mais les ressemblances s'arrêtent ici, là où moi, je serais plat et sans saveur, elle sait intéresser et procurer un réel plaisir de lecture. Très beau texte d'une écrivaine que je découvre dans une maison d'édition découverte avec Le syndrome Shéhérazade de Eric Pessan et que je surveille depuis...

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Le peintre hors-la-loi

Publié le par Yv

Le peintre hors-la-loi, Frantz Duchazeau, Casterman, 2021

Janvier 1793, Louis XVI est décapité. Le pays se déchire et est en proie à une vraie guerre civile. Lazare Bruandet, peintre, fervent révolutionnaire, porté sur la boisson et les duels à l'épée défenestre sa compagne dans un geste de colère et part à la campagne chez des moines qui l'avaient recueilli lorsqu'il était orphelin.

La violence est partout autour de lui, dans les soldats, les miliciens, les brigands... Lui, son seul moyen de s'échapper c'est de peindre la nature.

Excellent album qui raconte, je m'empresse de le dévoiler, la vie d'un personnage ayant réellement existé et dont j'ignorais l'existence, le peintre Lazare Bruandet (1755-1804). C'est qu'il est romanesque à souhait, il fréquente les bas quartiers, s'enivre, se bat et préfère quitter la capitale pour se mettre au vert. Peu connu de son vivant, sauf sans doute pour ses frasques, il ne l'est pas beaucoup plus de nos jours, mais -je ne sais pas si c'est exact-, Frantz Duchazeau lui fait dire qu'il ne peint pas pour la postérité.

Le bédéiste reproduit formidablement l'époque, la violence, la folie du peintre. Le trait est parfois simplement esquissé notamment dans les souvenirs d'enfance. Lazare Bruandet n'est pas un personnage particulièrement sympathique (il a quand même, par accident certes, mais quand même, défenestré sa compagne qu'il soupçonnait d'adultère alors que lui ne s'en privait pas) mais lui et Frantz Duchazeau emportent tout sur leur passage et je n'ai pu m'empêcher de lire à toute vitesse cet album et de le reprendre pour savourer et ne rien en rater. Et comme de coutume avec ce genre de livres, je suis allé me renseigner sur la vie et l'oeuvre de Bruandet.

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Hiver à Sokcho

Publié le par Yv

Hiver à Sokcho, Elisa Shua Dusapin, Ed. Zoé, 2016

Sokcho, petite ville balnéaire du Corée du sud, proche de la frontière avec la Corée du nord, Yan Kerrand, bédéiste normand, en plein hiver, prend une chambre dans une pension. La jeune femme qui le reçoit, franco-coréenne est intriguée par cet homme venu à une saison où aucun touriste n'est présent. Intriguée puis un peu agacée lorsqu'il reste dans sa chambre ne venant même pas dîner, goûter à sa cuisine.

C'est un très court roman, le premier d’Élisa Shua Dusapin, elle-même franco-coréenne, qui prend son temps et qui se déguste. Il prend le temps donc d'installer les deux personnages principaux. Chacun dans sa personnalité et dans sa solitude. Ils vont chercher à se rencontrer, maladroitement, lui par ses dessins : il tâtonne, cherche, hésite, jette beaucoup. Elle par sa cuisine qu'il ne goûte pas. Ils ne se rejoindront pas vraiment, mais un peu quand même, chacun prenant de l'autre pour avancer.

L'écriture est fine, précise, douce, un peu comme si quelqu'un nous murmurait le texte à l'oreille. Elle décrit brièvement les paysages pas très jolis de cette ville l'hiver. Elle est sensuelle également, parle des corps, des lignes, celles que cherche le dessinateur, celles de la jeune femme, de son amoureux mannequin qui n'hésitera pas à recourir à la chirurgie si on le lui demande, d'une cliente qui se remet doucement d'une opération esthétique... Élisa Shua Dusapin aborde les thèmes de la rencontre, de la solitude, de l'identité notamment lorsqu'on a une double culture.

Un très beau texte qu'il faut prendre le temps de découvrir, ne point trop se presser pour n'en rien rater. Il débute ainsi :

"Il est arrivé perdu dans un manteau de laine. Sa valise à mes pieds, il a retiré son bonnet. Visage occidental. Yeux sombres. Cheveux peignés sur le côté. Son regard m'a traversée sans me voir. L'air ennuyé, il a demandé en anglais s'il pouvait rester quelques jours, le temps de trouver autre chose. Je lui ai donné un formulaire. Il m'a tendu son passeport pour que je le remplisse moi-même. Yan Kerrand, 1968, de Granville." (p.5)

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